Hier soir, ce fut l’heure du verdict du procès des accusés coupables (directement ou indirectement) de l’assassinat de Samuel Paty, en octobre 2020. Un professeur froidement et lâchement décapité parce qu’il avait fait son travail dans le respect des règles de la République et de sa laïcité. Au nom du droit d’expression. Mourir de cette façon parce que des cons ont pensé (savent-ils seulement penser ?), cru (à part en leur Dieu et en leurs réseaux asociaux, en qui et en quoi croient-ils vraiment) et décidé de rendre injustice eux-mêmes sur la foi de dénégations mensongères au nom de je ne sais quelle doctrine imbécile. Et surtout, quand on pense que tout est parti d’un mensonge d’une collégienne et que ça a fait boule de neige auprès de ses proches qui n’avaient aucun recul et sans doute aucune intelligence pour faire la part des choses.
L’an dernier, les mineurs en cause sont passés en procès et il y a eu des condamnations. On va me trouver un peu trop sévère mais je trouve que les peines qu’ils ont eues sont bien faibles par rapport à la gravité du sujet. Ce n’est pas parce qu’un seul homme est mort que l’acte n’est pas aussi important que quand il y en a des dizaines ou des centaines dans le même genre d’attentat. Mais franchement, 18 mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse, ce n’est rien au regard de la gravité des faits. Les cinq autres adolescents complices de cet assassinat ont eu entre 14 et 18 mois avec sursis pour 4 d’entre eux et de 24 mois dont 6 mois fermes avec port de bracelet électronique pour le dernier. OK. On peut donc participer à l’organisation d’un meurtre, dénoncer, faire le guet, désigner pour n’être presque pas puni.
Oui, en ces temps de violence, je regrette la trop grande « douceur » des peines et même si je me dis que ça ne vaut pas la peine d’enfoncer encore plus des jeunes en perdition, il n’empêche que là, on a touché l’impensable. On a vu l’inacceptable. L’intolérable. Heureusement, tous les accusés ont été reconnus coupables et les peines vont de 1 à 16 ans de prison. 13 ans pour le père de l’adolescente qui est à l’origine de la cabale. Je ne commenterai pas cette décision de justice mais je me demande : quel est le prix de la vie d’un homme ? C’est juste qu’à mes yeux, tout ça, tous ces verdicts somme toute assez « doux » participent à cette espèce de mal-être que nous vivons presque tous, nous qui sommes en total décalage avec la société actuelle et avec toute cette violence sus-jacente ou même sous-jacente, partout. Et de plus en plus quotidienne.
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