jeudi 16 janvier 2025

verbes oubliés (comme certains légumes)

Hier, je parlais de conjugaison mais j’ai oublié d’évoquer tous ceux qui ont disparu ou presque. Oui, car pour certains, on les a largement oubliés. Certains verbes ne font plus du tout partie de notre vocabulaire, ils sont presque totalement inusités. Et moi, les mots désuets ou inaccoutumés, ça me fait de la peine. J’en adopterais bien quelques-uns mais je ne sais pas si j’en ai le droit. Ni si c’est possible. Oyez, oyez ! Souvenez-vous de certains verbes qui ont du charme mais qu’on a pleinement délaissés, qu’on a royalement abandonnés. Tenez, par exemple, surseoir, soit, certains peuvent encore le prononcer ou le lire mais messeoir, qui a déjà entendu ce verbe-là ? Même pas moi jusqu’à hier, quand je travaillais sur mon billet conjugal… non, sur la conjugaisonnal. Ou conjugaisonnier.

Messeoir, on devrait l’utiliser pour parler de quelque chose qui ne va pas. Oh la, la, cette robe ne messied pas, n’est pas séante à mon séant. N’allez pas me dire que ça n’a pas de chien, des verbes comme ça, hein ? Et encore, messeoir, c’est de la roupie de sansonnet par rapport au verbe apparoir. Là encore, même moi, je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à hier matin. Par exemple, si on trouve une preuve qui peut s’avérer utile pour une affaire que son avocat défend, on pourrait (ou on devrait) dire : il appert que cette preuve sera utile à mon avocat. Car apparoir, ça veut dire que c’est évident, c’est évident, non ? Et en plus, le verbe apparoir ne peut pas se conjuguer autrement qu’à la troisième personne du singulier. Même pas du pluriel. C’est un verbe solitaire, impersonnel.

L’un de ces verbes oubliés est un peu moins méconnu, c’est le verbe cheoir. Tout le monde connaît cette phrase dite par le vilain méchant loup déguisé en mère-grand au petit Chaperon rouge : tire la chevillette et la bobinette cherra. Il s’agit bien là du verbe cheoir mais attention, c’est au futur. Il y a un autre verbe impersonnel qu’on n’a pas vu depuis longtemps, c’est sourdre. Tiens, par exemple, un ruisseau sourdait près du champ. Mais pourquoi à l’imparfait ? C’est comme ça que ça m’est venu. Sourdre, ça veut dire sortir du sol. Et le verbe issir, tiens, en voilà un qui vaut son pesant de cacahuètes : issir. C’est un verbe qui n’est plus utilisé qu’au participe passé (issu) mais pourquoi, hein ? Pourquoi ne pas dire : j’issis par cette porte, hein ? Pfou, quelle tristesse. Cela ne me messied.

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