jeudi 31 juillet 2025

on pourrait se voir à l’hôtel

« Vous comprenez, docteur, ça n’est plus possible. Si je veux pouvoir vous voir, je me demande si on ne devrait pas se donner rendez-vous à l’hôtel. » Jamais je n’aurais imaginé dire ça à mon toubib un jour. Mais c’est bel et bien ce que je lui ai dit, avant-hier. Parce que vraiment, je n’en pouvais plus, je n’arrêtais pas de prendre des rendez-vous et je ne pouvais jamais le voir rien que pour moi. Parce que, autour de moi, il y a toujours une urgence à traiter. Principalement du côté du patron. Parce que le président, pour l’instant, ça va. Et moi, depuis le vendredi d’avant, j’avais pris rendez-vous pour mardi dernier. Et mardi matin, le patron avait un pied et une jambe droite très enflés et comme ça m’a semblé prioritaire, je lui ai donné mon rendez-vous (notre médecin est habitué à ça avec nous trois) et j’en ai pris un autre pour moi, pour le lendemain (coup de chance.)

Je l’ai accompagné car deux paires d’oreilles valent mieux qu’une et le patron a eu une prise de sang à faire, dès mercredi matin et au vu des résultats, je lui ai encore une fois donné mon rendez-vous de l’après-midi et je l’ai encore une fois accompagné et j’ai bien fait car il fallait qu’il passe un écho-doppler en urgence et notre toubib commun lui avait trouvé un créneau à Pessac dans la foulée. Et il m’a donné un rendez-vous pour moi pour le lendemain matin (hier) à 10h40, suite à un désistement de dernière minute. J’ai emmené le patron faire son examen et au vu des résultats, pas du tout inquiétants, finalement, je lui ai dit de prendre mon créneau, une fois encore et que j’allais me débrouiller pour en trouver un autre pour moi avant les vacances de notre toubib, ce soir. Bon, tout s’est arrangé car le patron a pu faire le point avec lui et pour ses problèmes d’œdème.

Et moi, j’ai enfin eu un moment avec notre docteur en commun. Oui, enfin. Mais quand même, ça a failli ne pas se faire. Et vraiment, pour qu’on puisse se voir, lui et moi, il m’aura fallu vaincre des montagnes. Et franchir bien des rubiconds. Quoiqu’il en soit, je lui ai fait part de mon plaisir de le voir enfin en tête-à-tête et je lui ai dont dit : « Vous comprenez, docteur, ça n’est plus possible. Si je veux pouvoir vous voir, je me demande si on ne devrait pas se donner rendez-vous à l’hôtel. » Ce à quoi il m’a répondu : « Mais enfin, Stéphane, je suis un homme marié. » « Mais moi aussi, docteur. Et alors ? » Ben oui, et alors ? Je n’ai jamais dit qu’on allait devenir amants, j’ai juste évoqué l’idée de nous voir dans un lieu neutre et où nous serions comme deux anonymes, quoi de mieux qu’un hôtel ? Ou alors, pour mes prochains rendez-vous, je n’en parle à personne. Oui, c’est ça.

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mercredi 30 juillet 2025

ça ventile, ça ventile

Comme le président est totalement voire radicalement contre les climatiseurs et que moi, je suis prêt à franchir le pas dès qu’il me dira oui (d’autant qu’on nous annonce des années de plus en plus difficiles à supporter, à Bordeaux – et comme on ne va pas en rajeunissant, ma bonne dame…), je prends rendez-vous avec un spécialise que je connais et comme en plus, je n’ai pas besoin de coucher pour avoir une bonne prestation (en même temps, là encore, on ne rajeunit pas, mon bon monsieur, alors coucher pour obtenir quelque chose, ça me semble un peu prétentieux), tout pourrait se faire comme en deux coups de cuiller à pot. Ou en deux coups de cul, hier, à Pau (demandez à Bayrou s’il est au courant, de celle-là…) Bref, jusqu’à il y a peu, la climatisation, c’était un sujet épineux. Et je souffrais en silence.

Oui, parce que ce n’est un secret pour personne que je ne supporte pas (que je ne supporte plus) la chaleur et je crains même que ça ne me provoque des malaises, à l’avenir. J’ai déjà eu quelques alertes, cette année… Bref, un jour, comme ça, je lui dis, au président : « Et si on installait des ventilateurs de plafond ? » Sa première réaction a bien évidemment été de dire non car de toute façon, en premier lieu, il dit toujours non. Puis, comme je suis revenu à la charge (il faut dire que quand j’ai un os à ronger, je ne le lâche pas), finalement, il a fini par dire « peut-être mais d’abord, je veux étudier le sujet. » Il a fait un joli tableau Excel, un de ces tableaux dont il a le secret et que le monde nous envie. Et on a passé une commande : deux pour le double séjour et un pour la chambre. Et on a fait appel à un électricien pour les poser.

Oui, ça paraît normal, de faire appel à un électricien pour ça mais peut-être pas pour tout le monde (suivez mon regard) et ça y est, cette fois, c’est fait. Et on a trois beaux ventilateurs à télécommande individuelle pour chacun d’eux, avec lampe LED réglable, une fonction été et une fonction hiver et 6 vitesses pour chaque… En revanche, pas de fonction micro-ondes ni glaciaire mais comme je ne m’en serais pas servi… Et le premier soir, on a allumé celui de la chambre. Et on s’est couchés. Et on a eu froid, chacun de son côté. Et aucun des deux n’a osé l’éteindre persuadé que l’autre se satisfaisait de la situation. Mais le lendemain soir, on ne l’a pas allumé. On a attendre la (les) prochaine(s) canicule(s). En plus, comme ça, ça les économisera. Mais il faudra que je pense à compter le nombre de tous à chaque fois qu’on en allumera un ou les trois.

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mardi 29 juillet 2025

psithurisme

Le vent, dans les grands arbres, soupirait doucement, Comme un chant de prière échappé du couvent. Lamartine (Jocelyn.) Nous ne disions rien. Ce n’en était pas la peine. Aucun de nous deux ne disait rien, et pourtant, en nous deux, tout parlait. C’était comme ce souffle à peine perceptible qui glisse entre les feuilles un soir d’été — pas un vent, non, juste une présence. Juste la vie qui montre discrètement qu’elle est bel et bien là. Un effleurement. Je l’écoutais dans notre silence. Je nous écoutais ne rien dire. Comme on écoute les arbres. Sauf que là, je guettais les frissons. Les siens. Les miens. Et les rares sons qui émanaient de sa bouche, des hmmm et d’autres hmmm, se posaient sur la peau comme un soupir que j’aurais déposé sur sa nuque. Ou que j’aurais reçu sur la mienne. Ou au creux d’une oreille.

Le vent jouait dans les feuillages comme un musicien distrait sur une harpe verte. Jean Giono (L’homme qui plantait des arbres.) Le psithurisme de ses gestes me parcourait avec délice. Ce froissement léger de sa main contre la mienne. Ou sur ma hanche. Cette manière de me regarder à travers ses yeux clos. Tout en nous n’était qu’alanguissement. Patience et respect. Rien n’avait besoin d’être réellement dit. Et encore moins crié. À peine chuchoté. Et c’était parfait ainsi. L’amour, le vrai, n’a pas forcément besoin de hurler ou d’être hurlé. Il se glisse subtilement dans les silences. Il rampe dans les interstices de moments partagés. Il bruisse. Il est là dans le vent discret qui fait parler les branches. Dans le souffle chaud derrière une oreille. Dans l’ombre d’un mot doux qu’on peut ne pas toujours prononcer.

On entendait, dans le lointain, le frisson des peupliers. Gustave Flaubert (L’Éducation sentimentale.) Deux dans les attentes. Entre autres celle d’un zéphyr pour se rappeler tous les espoirs. Il est dans ces moments langoureux, ces repos du guerrier quand tout n’est plus que calme et volupté. Peut-être que quelque part, tu étais mon arbre et moi, je suis ta clairière. Et ensemble, nous parlons le langage anciens des feuilles qui dansent, parfois, vivement mais souvent furtivement. À cet instant, je suis si bien que je pourrais m’endormir. Ou pleurer. Mais je vais me repaître d’écouter ton souffle, ce murmure sur ma peau. Ces frémissements qui sont ce lent passage de l’un à l’autre. Pas utile de se dire « je t’aime », ça respirait entre nous. Nos silences parlaient pour nous. Nos silences parlent pour nous. Nos si lents silences.

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lundi 28 juillet 2025

choisir le verbe choisir (4)

Je choisis. Oui, c’est moi. C’est encore moi. C’est toujours moi. C’est moi qui choisis, c’est normal. Et moi, j’aime bien choisir pour les autres mais je ne suis pas tout à fait à l’aise avec l’inverse. Choisir. Comme ce verbe peut m’inspirer. À son propos, on croit que choisir, c’est avoir du pouvoir mais c’est plutôt faux car choisir, c’est avant tout enterrer mille autres vies possibles sous celle qu’on a prise. Et moi, quand je choisis, je suis justement ce cimetière. Celui des non-choix. Comme quoi, ce pouvoir est tout à fait relatif. Et toi ? Toi, tu choisis. Tu es comme moi, chacun de son côté. Ah, toi aussi, tu crois que le choix t’appartient. Si ça te fait plaisir. Mais crois-moi, tu vas apprendre. Tu vas voir. Chaque décision dévore un morceau de toi. Lentement. Sans bruit. Et sans fureur. Comme quand on ronge son frein.

Il choisit. Elle choisit. Il a choisi. Elle a choisi. Et regarde-les, maintenant. Ils ont tous les deux les yeux éteints et peut-être le cœur en miettes. Ils croyaient bien faire. Ils voulaient juste avancer. Mais choisir, est-ce vraiment faire un pas ? Ne serait-ce pas plus souvent comme un poids, un fardeau ? Voire une dette. Parce que quand on s’est trompé dans un choix qu’on fait, comme lui, comme elle, on n’a plus que ses yeux pour pleurer. Nous choisissons, disons-nous tous autant que nous sommes. Persuadés d’être unis. D’être solidaires. Mais à la toute fin, chacun ne porte et ne portera toujours que sa propre croix. Personne n’a jamais conjugué une erreur en mode collectif, au pluriel. Dans la vie, en réalité, c’est toujours chacun pour soi. Mais ce n’est pas dramatique, de toute façon, il nous a bien fallu choisir.

Vous choisissez. Car vous êtes plusieurs. Ou alors, vous êtes tout seul et comme je ne vous connais pas bien, j’ai choisi de vous vouvoyer. Oui, le choix du voussoiement. Et quand je vous parle, vous tournez la tête car vous croyez que ça va passer. Que ça passera. Que les autres oublieront. Que le monde oubliera. Mais certains, dont peut-être moi, se souviendront de vos choix, parfois mauvais. Ils vous hanteront. Ils choisissent. Il y en a qui choisissent toujours à la place des autres. À ma place. Pour mon bien, qu’ils me disent. Parce qu’ils pensent que je ne vais pas être dupe. Mais en choisissant pour moi, ils m’ont ôté la liberté et le droit d’hésiter. Et là, quelque part, c’est comme s’ils m’avaient tué. Mais je reste vivant car j’ai encore et toujours la possibilité de choisir. Et j’aimerais tant que ça perdure.

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dimanche 27 juillet 2025

Jean (1), de toutes les couleurs

Ce matin-là, Jean débarqua essoufflé, rouge comme une pivoine, les bottes pleines de boue, sa salopette jadis bleu jeans transformée en palette de peintre impressionniste torturé. On aurait pu penser qu’il s’était roulé dans un champ de betteraves puis plongé dans une piscine de chocolat fondu avant de faire des étirements dans une immense marmite d’épinards en train de fondre. D’ailleurs, il était vert de rage car ça n’était pas de sa faute s’il était autant mal coloré. « Je vous le jure, ce n’était pas de ma faute si ce cochon rose bonbon m’a foncé dessus comme un porcené (oui, un mélange de porc et de forcené), chef ! » Bien sûr, ce dernier, blanc comme un linge détonnait passablement face à Jean et il n’y croyait pas beaucoup à son alibi pour ses deux heures de retard. Finalement, quelque part, ça l’amusait un peu, le patron. 

« Tu ne vas pas me refaire le coup du cordon bleu, Jean, j’espère ‽ lança-t-il à Jean, noir de honte et rouge de confusion, qui en plus, sentait une coulure de violet sur sa joue gauche. Ce n’était pourtant pas la première fois que Jean se retrouvait peinturluré de la sorte. Au boulot, les gens le surnommaient Jean-la-Bariole, comme s’il sortait d’un tableau de Kandinsky. Mais Jean n’en voulait jamais aux autres de se moquer (un peu) de lui. Sauf la fois où il s’était mis dans une colère noire car on lui avait fait croire qu’il avait un ticket avec la rousse incendiaire de l’accueil. Jean était quelqu’un de particulièrement bonhomme. Et pour oublier ses malheurs, après le travail, il jardinerait. Il avait la main verte. Et Jean restait un optimiste à toute épreuve : il voyait la vie plutôt en rose et avait rarement des idées noires. Même les jours les plus gris.

Jean aimait raconter des histoires aux enfants qui l’aimaient beaucoup parce qu’ils avaient le même univers, un monde dans lequel le pain est violet, les vaches jaunes et les arbres à rayures bleues et blanches. À la fin de la journée, Jean lava sa salopette à la main avant de l’étendre à sa fenêtre. Elle dégoulina un peu en gris sur la fenêtre de sa voisine du dessous. « Jean, tu aurais dû la laisser comme ça, ta salopette au lieu de couler sur ma fenêtre. » Au fond de lui, Jean restait persuadé que la vie méritait d’être coloriée et le cœur rose saumon, il enfila une chaussette jaune et une chaussette marron et descendit siffler dans la rue, fier comme un paon en habit de lumière. « Oh, un chien qui a fait kaki sur le trottoir… » Et, avec plaisir, il essaya de s’imaginer en quel Schtroumpf il pourrait se sentir bien. « En Schtroumpf peintre ou en Schtroumpf poète ? »

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samedi 26 juillet 2025

Nicolle

Nicolle. Une des cinq filles du papou Girard. Une des cinq filles que j’ai connues. Depuis toujours. Nicolle, la quatrième dans l’ordre de naissance. L’avant-dernière sœur de maman. Nicolle est partie, le 19 juillet et demain, ce sera le jour de ses funérailles. La cérémonie, la crémation, la dispersion. Le chagrin et les larmes. En particulier pour sa fille, Fabienne, que j’ai toujours connue aussi. Je l’ai même vue naître, à Melle, en mars 1968. Non, pas vraiment vue naître mais c’est tout comme. Et aussi un peu pour son frère, Xavier, moins présent dans ma vie. Alors que je l’ai vu naître, lui aussi, deux ans plus tard. Ça fait quelque chose le départ de Nicolle car depuis des années, ça forçait notre admiration tout en nous amusant que les cinq frangines soient toujours en vie alors qu’elles ont entre 78 et 93 ans. Increvables, qu’on se disait.

Oui, on les pensait vraiment increvables et la dernière fois qu’elles ont été réunies, toutes les cinq, c’était en septembre 2016, j’y étais. Les noces d’or de Brigitte et Michel. Tous les repas se sont faits chez Nicolle. Nicolle, qui faisait tant de choses de ses mains et pas seulement car elle n’avait pas eu le choix après son divorce, une fois seule. Elle peignait. Elle jardinait. Elle confiturait. Elle bricolait. Elle créait des objets, aussi. Elle n’arrêtait pas. Jusqu’au jour où une saloperie de cancer lui a attaqué la mâchoire inférieure et depuis deux ans, elle n’a fait que subir des opérations interminables et leurs conséquences. Des séquelles. De la souffrance physique. Probablement de la douleur morale. Et personne qui l’entendait dire qu’elle voulait partir. Elle a terminé sa vie dans un lit médicalisé, à l’hôpital, avec beaucoup de morphine.

J’ai quelques jolis souvenirs de Nicolle, qui, quand j’étais enfant, dans les années 60, était comme sa petite sœur Brigitte, portait des cheveux longs et souvent un chignon. Je me souviens du pressing à Melle. Des machines qui faisaient pschh tout en faisant échapper plein de vapeur. Des tas de linge sale au fond, on aimait jouer dedans. Je me souviens de son amour pour les chiens. Entre autres, des cockers, pendant longtemps. Je me souviens de Loudun, ça paraissait loin, après Melle. Et de son retour à Saint-Maixent. De sa maison, de sa piscine ronde hors-sol. Du pot de confiture de fraises (faite maison) qu’elle m’a donné, il y a une dizaine d’années. De certains Noëls passés chez elle à l’époque où j’acceptais encore de participer à ça. C’est tout un pan de ma propre histoire qui disparaît avec son départ. Mais elle est libre, maintenant.


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vendredi 25 juillet 2025

point d’ironie mais avec de l’humour quand même

Dans ma série estivale sur la ponctuation, après le point exclarrogatif (voir billet du 14 juillet dernier), ce matin, je vais vous parler d’une particularité, d’un point qui est si rare que presque personne ne le connaît à part quelques initiés et vous, à la fin de votre lecture. Il va être question du point d’ironie, ce héros totalement oublié de notre ponctuation, un signe quasiment mort-né mais néanmoins, fascinant. En tout cas pour moi. Ce point, dont le graphisme est le suivant : , est un proposé pour signaler l’ironie dans une phrase car à l’écrit, c’est moins facile de déceler cette dernière. Sur une feuille blanche, l’ironie relève d’un sport de haut niveau alors qu’à la voix, au ton ou même au regard, elle est très facile à faire passer. Et donc, dans un blog, par exemple, le mien, ce point peut servir à éviter d’être pris au premier degré ou d’être considéré comme un méchant et c’est très pénible pour un auteur, amateur ou professionnel de devoir expliquer qu’il voulait juste faire un peu d’humour.

Ce signe a été inventé en 1841 par un typographe français, Alcanter de Brahm (il a tout du français sauf le nom) qui voulait aider les lecteurs à ne pas se faire avoir par des phrases qui pouvaient vouloir dire le contraire de ce qu’elles semblaient dire. Mais ce point d’interrogation inversé n’a jamais réellement pris car il était d’abord techniquement très difficile à imprimer à l’époque. Puis, il demandait un effort particulier à l’auteur (on le sait, les écrivains sont feignants) – mais surtout, suis-je encore ironique si je vous dis que je suis ironique ? – et encore une fois, l’ironie, c’est comme une bonne blague, si tu dois l’expliquer, c’est un peu raté. Cependant, avec l’arrivée d’Internet, certains ont tenté de le ressusciter ou de le remplacer par d’autres signes : le /s (« sarcasm ») à la fin des phrases dans les forums, l’utilisation abusive des guillemets ou encore des phrases bien appuyée à l’aide d’emojis : « mais oui, bien sûr qu’on adore payer plus d’impôts 😏 »… En gros, le point d’ironie est une belle tentative d’ajouter un clignotant au texte écrit mais il a fini sa vie dans un placard poussiéreux.

Maintenant, comme rien ne vaut pas la preuve par l’exemple (plus jeune, il y avait la preuve par neuf, tiens, ça me vient subitement à l’esprit, il va falloir que je me penche sur la question, un de ces quatre matins, une de ces quatre aubes.) Ah, quelle joie d’entendre sonner son réveil à 5h30 le lundi matin Rien ne vaut cette douce sensation d’inutilité totale pour bien commencer la semaine Et bien sûr, mon ordinateur a redémarré tout seul juste avant que je sauvegarde mon travail Vraiment, la technologie, c’est magique Mais toutes ces phrases, si je les avais écrites sans ponctuation particulière, surtout, sans point d’exclamation, elles auraient été nettement plus plates et on aurait pu croire que j’étais très sérieux (sauf pour la première qui commence par « ah quelle joie » mais pour les autres : rien ne vaut cette douce sensation d’inutilité totale pour bien commencer la semaine. Bien sûr, mon ordinateur a redémarré tout seul avant que je sauvegarde mon travail. Vraiment, la technologie, c’est magique. Vous ne trouvez pas qu’elles sont plus banales ? Franchement

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jeudi 24 juillet 2025

saperlipopette, ma salopette (3) version mélancolique

Saperlipopette… Ce matin, Jean, très attristé, regardait sa salopette comme on observe une vieille photo jaunie. Une photo pleine de souvenirs qu’on voudrait retenir mais qui s’effacent et s’effaceront malgré tout. La boue au niveau du genou, témoin d’une chute de la veille et la trace rouge de la tomate sur le plastron, un relief des spaghettis à la bolognaise qu’il avait mangés hier soir. Le comble, c’est qu’il n’aimait pas spécialement ça, les spaghettis à la bolognaise mais c’était le plat préférée de son père. Bref, ce n’était pas que des simples taches : c’était une marque, le sceau d’une journée passée sur une nouvelle, qui s’annonçait déjà trop lourde. Jean avait l’impression d’avoir toute la misère du monde dans les deux bretelles.

Jean, particulièrement fatigué, sentit cette lassitude sourde, cette petite douleur au creux du ventre qui ne dit rien mais qui pèse comme un poids invisible. « Voilà où j’en suis », pensa-t-il, en se demandant s’il y avait encore une chance, une lueur, quelque chose au-delà de cette salopette qui se salopait elle-même. S’il y aurait des jours meilleurs avec la possibilité de porter sa salopette préférée totalement immaculée. Propre comme jamais. Mais il avait cette impression désagréable que ces taches ne partiraient jamais. Ne disparaitraient pas.  Au contraire de sa jeunesse et de ses belles années. La douce époque où ses parents étaient encore en vie et en relative bonne santé. Comme invincibles. Pourtant, dans le désordre de sa pensée, il y avait un peu d’humour, cette ironie douce-amère qui le faisait sourire malgré tout. Pour ne pas pleurer.

 « Saperlipopette, je suis vraiment le roi des maladroits », murmura-t-il, presque comme une caresse, un souffle léger contre la gravité du moment. Il avait rendez-vous et il se savait attendu. Même si son cœur battait au rythme de sa mélancolie et de ses doutes, il enfila son blouson et sortit de chez lui. Personne ne faisait spécialement attention à lui. Puis, lors de l’entretien, il présenta ses excuses pour sa tenue tachée. Le recruteur lui envoya un sourire, apparemment sans moquerie, comme s’il avait compris que ces taches avaient une histoire. En sortant, Jean se sentit un peu plus léger. Fragile mais vivant. Parfois, saloper sa salopette, c’est accepter que la vie ne peut pas toujours être propre et nette et que malgré sa tristesse générale, ces deux éclaboussures donnaient un peu de couleurs à sa véritable nature, toujours un peu terne. Grise. Transparente.

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mercredi 23 juillet 2025

y a pas mort d’homme

Qu’est-ce qui t’arrive, mon Doudou ? C’est… C’est… C’est ma mère. Encore ta mère ? Qu’est-ce qu’elle te voulait, encore, cette fois-ci ? Elle… Elle… Elle est morte. Elle est morte ? Vraiment, ta mère, elle ne sait plus quoi faire pour faire son intéressante, mon Doudou. Elle est capable de tout pour attirer ton attention, ça devient insupportable, c’est moi qui te le dis, hein  ‽ Mais, Chouchou, tu… Tu ne m’as pas compris, ma mère… Ma mère, elle est morte. Elle vient de mourir. Mais oui, bien sûr que j’ai compris qu’elle était morte, ta mère, je ne suis pas stupide, mon Doudou. C’est juste que j’en ai un peu marre qu’elle n’arrête pas de faire appel à toi pour un oui ou pour un non. Là, mon Doudou, j’espère que tu ne vas pas dire oui à son dernier caprice, elle est morte, elle peut attendre, nous, on part en week-end comme prévu.

Mais, Chouchou, on ne peut pas partir en week-end, ma mère… Ma mère vient de mourir. On va annuler et on demandera le remboursement, je sais que c’est possible avec l’assurance annulation… Non, pas question, Doudou, on a réservé, je suis fatiguée, on part en week-end, ta mère, pour une fois, elle attendra. Et puis ton frère est là, non ? Il peut gérer le problème pendant deux jours, non ? Mais, Chouchou… Il n’y a pas de « mais Chouchou », Doudou, on a réservé, on devait partir, on part et un point c’est tout. Mais enfin, c’est… C’est ma mère, quand même, Chouchou ‽ Ah, arrête, Doudou, tu vas m’énerver. Ta mère est morte, OK, mais y a pas mort d’homme, quand même, hein ‽ Merde alors… Mais, Chouchou, tu n’es pas obligée d’être grossière, non plus. Doudou, ta mère, elle ne m’a jamais aimée.

Elle m’a même toujours détestée alors excuse-moi mais je ne vais pas pleurer parce qu’elle est morte. On dirait que tu ne t’en rends pas compte mais on va enfin être tranquille. Elle ne nous cassera plus les pieds. Elle ne t’appellera plus pour n’importe quel prétexte. Mais… Mais, Chouchou, elle avait Alzheimer, ce n’était pas rien. Alzheimer, Alzheimer, il a bon dos, lui, Alzheimer. Je suis sûre qu’elle en ajoutait car elle savait que dès qu’elle claquait des doigts, tu rappliquais comme un bon toutou. Mais, mon Doudou, tu n’es pas le toutou de ta mère, tu es mon toutou à moi. Tu es le bon chienchien à sa Chouchou, rien d’autre. D’accord ? Oui, Chouchou, je suis ton bon chienchien. Alors, c’est d’accord, on part, vas mettre tes chaussures, je t’attends dans la voiture. Ta mère, elle a toute l’éternité devant elle, pas moi. Allez, dépêche.

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mardi 22 juillet 2025

gémination, lambdacisme et lallation

Ce matin, comme c’est l’été et qu’il fait toujours un peu lourd, nous allons plonger dans le monde fascinant de la phonétique et de la prononciation (si possible sans cheveu sur la langue ni zozotement ni bégaiement sinon, ça risquerait de faire prononchiachion, prononziazion ou p-prononc-ciat-tion ça ferait un peu mauvais genre) et je vais vous raconter l’histoire de ces trois noms un peu barbares pour les béotiens. Commençons par le premier dans l’ordre d’âge des êtres humains : la lallation. Loin d’être un trouble du langage, c’est une étape normale du développement du langage chez les bébés. Ça correspond aux premières répétitions des syllabes simples comme ba-ba, pa-pa, da-da, la-la ou ma-ma. Et progressivement, ça inclut aussi la confusion entre les sons proches, notamment entre le L et le R : « moi, je veux deveni’ gland » au lieu de « je veux devenir grand. »

Et alors, on est en plein lambdacisme, c’est une gémination de la lettre L (qui s’appelle lambda, en grec) : on continue de remplacer la lettre R par la lettre L. « Je n’aime pas les galçons » au lieu de « je n’aime pas les garçons » et ça peut durer pendant un certain temps, pendant l’enfance. Et palfois, même jusqu’à l’âge adulte. Des filles ou des femmes peuvent ne toujouls pas aimer les galçons tout au couls de leur vie. Poul nomble d’entle elles, ce sont des lesbiennes. Poul d’autles, ce sont des vieilles filles.  Mais d’une façon générale, le lambdacisme disparaît vers l’âge de 6 ans. Enfin, normalement. Cela dit, ça peut être utilisé d’une façon comique dans les dessins-animés ou les sketchs. Mais là encore, c’est plutôt destiné à un public jeune. Celui qui aime regarder un film d’animation sur le petit chapelon louge et sa gland-mèle. Ou l’histoile de Cendlillon. Ou encore  celle du chat botté.

Enfin, la gémination, c’est quand une consonne veut le double d’attention qu’en temps normal. Pour être plus clair, c’est le fait de doubler une consonne comme si elle voulait qu’on l’écoute deux fois plus longtemps. C’est très fréquent en italien (pappa, lunna, pizza…), en arabe ou en finnois mais en français, on trouve surtout des géminations de la première syllabe comme dans le chien-chien à sa mémère, la fifille à son papa. Mais, il peut arriver, très, très, très rarement qu’un enfant de moins de trois ans fasse à la fois des géminations, des lambdacismes et des lallations comme, par exemple, celui que j’ai entendu, hier après-midi, dans le tram : « je m’appelle Jean-Jean-Paul, j’ai six-six ans et j’aime les yaoults à la flaise et le film un homme et une femme, cha-ba-da-ba-da, cha-ba-da-ba-da… » Non, je plaisante. Il n’avait pas six ans mais cinq ans et huit mois. Mais ça aurait pu être totalement vrai, si j’avais voulu.

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lundi 21 juillet 2025

ils sont passés demain

Non seulement la notion de travail, la valeur travail semble avoir considérablement baissé mais il y a un autre gros, gros, gros problème chez ceux qui bossent. Un problème qui se généralise de plus en plus et on se demande jusqu’où ça pourrait aller tant cette dégringolade, tant ce déclin semble inéluctable. Car franchement, on ne voit pas ce qui pourrait inverser la situation. Renverser la vapeur. Retourner la table. Jeter l’eau du bain avec le bébé dedans. Il y a quelque chose de pourri au royaume du boulot et ça ne peut pas s’arranger. C’est trop tard. Plus personne ne veut vraiment travailler ou alors, si peu de gens. Plus personne n’a de conscience professionnelle ou alors, si peu d’entre tous. Tout le monde ne pense plus qu’au plaisir, au prochain apéro en terrasse et à son téléphone.

Ah, son téléphone. Les notifications. Tellement plus importantes que tout le reste. Vitales. Fondamentales. La seule façon d’exister ou de croire qu’on existe. Et tous les corps de métier sont touchés. Avant, on avait l’impression que c’était surtout dans la fonction publique mais depuis quelques temps, ça touche aussi les entreprises privées. Et même les PME. Et même les petites boutiques comme celle du traiteur, près de chez le patron. La serveuse a quitté son emploi brutalement parce qu’il faisait trop beau et qu’elle voulait en profiter. La responsable du compte en banque d’un ami se désespère de ne pas garder les employés et même les cadres plus de quatre à six mois car ils ne veulent plus travailler longtemps. Ils veulent profiter. Mais avec quoi ? Un revenu universel ?

Pffft. Foutaises. Balivernes. Chimère. Je me souviens de cette chanson de Félix Leclerc : « Les 100 000 façons de tuer quelqu’un » dans laquelle il recense les façons d’assassiner un homme. Il termine brillamment par « Non vraiment j'y tiens la meilleure façon de tuer un homme, c'est de le payer à ne rien faire. » C’était vraiment visionnaire. En tout cas, à Bordeaux, on peut vous envoyer un SMS le 18 avril pour vous dire que votre nouvelle carte d’identité sera prête le 10 avril et entre temps, vous êtes allé la chercher. Et à quand on a besoin de réserver une place de stationnement pour des travaux devant chez soi, on est capable de vous dire le 16 que les agents sont passés le 17 pour poser les barrières avec l’arrêté municipal. Ils sont passés demain. Bêtise ou simple mauvaise concordance des temps ?

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dimanche 20 juillet 2025

en courant d’air

Moi, je ne crois en aucun Dieu et donc, en aucune réincarnation puisque je pense que l’un ne va pas sans l’autre. Je ne crois à aucune entité divine, aucun destin (contrairement au nom de mon blog, pour moi, dans la vie, rien n’est écrit) et je reste persuadé que l’homme descend bien d’une espèce de poisson et donc, il n’a jamais été question d’un Adam et d’une Ève (même si Sheila les chantait tous les deux, en 1973. J’ai même la preuve de ce que j’avance : s’il y avait eu un Dieu qui avait créé l’homme à son image et la femme à l’aide d’une côte d’Adam (qui n’a rien à voir avec une côte de porc ou une côte de bœuf – précision utile en ces temps de barbecues et de plancha) et donc, rien de tout cela ne peut logiquement exister sinon, quel que soit le peuple, européen, africain, asiatique, américain, australien et autres, tout le monde aurait le même Dieu et la même histoire. Si, si, c’est une preuve.

Bref, je ne crois en aucune réincarnation et quelque part, c’est bien dommage. Ben oui. Imaginez donc si je pouvais choisir en quoi je pourrais revenir sur terre, ça, ça serait cool. Par exemple, je pourrais revenir en auteur à succès et être mondialement connu. Sauf que je n’y crois guère car comme je pense que les gens liront de moins en moins… Je pourrais alors me réincarner en slip. Toujours au chaud. Rarement inhabité. Bon, OK, parfois douteux mais bon, ça peut arriver de ne pas se laver, de temps en temps. Manque d’eau chaude en hiver. Coupure d’eau. Retard trop important au réveil… Non, ça dépend du propriétaire du slip et j’en connais dont je n’aimerais pas être le sous-vêtement. Alors, j’oublie. Sinon, me retrouver en chien dans un foyer aimant avec plein de caresses, des bonnes gamelles et plein de promenades. Ce programme-là est plutôt alléchant mais il y a le vétérinaire…

En quoi pourrais-je revenir sur notre planète ? En raton laveur ? Aucun intérêt. En chanteur amateur qui participerait à The Voice ou à l’Eurovision ? Bof. En olivier, arbre de paix qui peut vivre longtemps ? Oui mais non. Les incendies de forêt, non merci, très peu pour moi. En morpion ? C’est un peu comme en slip. Tout dépend du propriétaire. Et de son pubis. Non, vraiment, j’ai beau me tâter (oui, je me tâte, parfois, en écrivant – je vous rappelle que pour moi, l’écriture est un plaisir solitaire), je ne vois pas en quoi je pourrais faire une métempsychose. Ah si, peut-être en baiser. Oui, mais un long baiser, alors parce que si c’est pour disparaître au bout de 5 secondes… Ah non, ça y est, cette fois, je sais : j’aimerais me réincarner en courant d’air. Ça ne meurt pas un courant d’air. C’est utile. Ça fait du bien. Et je pourrais venir te retrouver, subrepticement et venir t’effleurer comme une caresse. 

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samedi 19 juillet 2025

râleur de principe (3 – et fin provisoire)

Je n’aime pas les coupures publicitaires pendant une émission de télévision, un film ou une série. Je n’aime pas les coupures publicitaires dans un livre (ça n’existe pas encore mais ça pourrait.) Je n’aime pas les repas trop riches, les plats en sauce trop présente et les repas sans légumes. Je n’aime pas avoir du mal à m’endormir car, pour autant, je n’arrive pas à fixer ma pensée sur des sujets, des choses ou des gens que j’ai choisis. Je n’aime pas les fautes d’orthographe surtout dans des documents officiels et/ou commerciaux. Je n’aime pas les gens qui gagnent des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers d’euros à des jeux qui ne demandent aucune culture ou si peu. Je n’aime pas la musique des autres quand j’ai envie d’être au calme. Je n’aime pas les gens qui achètent des animaux.

Je n’aime pas la braderie (surtout dans une ville avec une mairie écologiste comme Bordeaux, deux fois par an pendant les soldes où la plupart des stands ne sont remplis que d’objets venus de Chine ou d’un autre pays d’Asie.) Je n’aime pas passer trop de temps au téléphone, sauf avec trois personnes : ma mère, le patron et le président (sinon, c’est une corvée, pour moi.) Je n’aime pas qu’on me lise plein d’extraits d’une revue ou d’un bouquin pendant que je fais autre chose (ça me coupe l’envie de le lire moi-même.) Je n’aime pas les gens qui mâchouillent du pop-corn au cinéma (au détriment du confort auditif et olfactif des autres – dont moi.) Je n’aime pas les dirigeants de pays et les chefs de partis politiques qui ont le culte de leur propre personnalité. Je n’aime pas les SDF qui frappent leur chien.

Je n’aime pas que les journalistes coupent tout le temps la parole à leur invité sans attendre une seule réponse complète. Je n’aime pas les notifications sur mon téléphone, je les ai quasiment toutes désactivées. Je n’aime pas les gens méchants, souvent volontairement. Je n’aime pas la souffrance physique. J’ai la phobie des piqûres. Je n’aime pas qu’on m’impose de venir me rendre visite avec un ou des enfant(s) en bas âge. Je n’aime pas les plats cuisinés en boîte de conserve (c’est toujours trop mou.) Je n’aime pas qu’on ne m’aime pas. Je n’aime pas oublier des choses ou des gens. Je n’aime pas qu’on m’interrompe quand j’écris. Je n’aime pas la bêtise (mais je dois bien faire avec.) n’aime pas avoir mal au ventre. Attendez, c’est pour ça que je suis grognon : je n’ai pas fait caca depuis deux jours. Je n’aime pas ça.

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vendredi 18 juillet 2025

râleur de principe (2)

Je n’aime décidément pas la moutarde avec les tomates et c’est un non-sens absolu pour moi de voir des recettes dans des magazines et des plats dans les restaurants et chez les traiteurs qui ne savent pas proposer la tomate autrement. Je n’aime pas les canicules. Je n’aime pas toujours les cadeaux car bien souvent, j’ai été déçu (soit j’avais déjà, soit ça ne me plaisait pas, soit ça faisait cadeau obligé) et donc, je préfère ne pas en avoir. Je n’aime pas les gens qui marchent en ligne dans la rue, par quatre ou six et il est impossible de les dépasser quand je marche plus vite qu’eux. Je n’aime pas les maisons et les appartements sans aucun livre nulle part. Je n’aime pas les cuisines sans fenêtre. Je n’aime pas les serpents, les insectes et les rats car tous me font peur, même les abeilles. Je n’aime pas le fait qu’on nous empoisonne chez l’industrie agro-alimentaire et dans l’agriculture avec les pesticides qu’on n’interdit toujours pas vraiment pour ne pas poser de problème économique.

Je n’aime pas qu’un médecin, spécialiste ou non, ait plus de 5 minutes de retard. Je n’aime pas spécialement les chauffeurs de taxi. Je n’aime pas les filles à la mode, toutes sur le même moule : jeans, baskets, cheveux longs et l’impression qu’elles ont toutes la même bouche, comme si elle était refaite. Je n’aime pas les films qui font peur et/ ou qui sont plein de violence et d’hémoglobine. Je n’aime pas les religieux dans leur généralité. Je n’aime pas les extrêmes, surtout en politique. Je n’aime pas les routiers qui se croient tout permis sur les routes et les autoroutes. Je n’aime pas vraiment les mariages (avec leur cortège de jeux souvent stupides) ni les baptêmes (sans le consentement de l’enfant.) Je n’aime pas l’inculture et la bêtise car souvent, ça mène à la méchanceté et alors là, c’est pire. Je n’aime pas qu’on me prenne pour un con. Je n’aime pas les vendeurs qui vous font croire qu’ils font un énorme effort en vous faisant un geste commercial.

Je n’aime pas la publicité à la télévision et encore moins à la radio. Je n’aime pas qu’on coupe un film pour diffuser des écrans publicitaires. Je n’aime plus l’idée de manger des escargots, des cuisses de grenouille et plein de produits de la mer comme les fruits du même nom et de nombreux coquillages. Je n’aime pas les incendies de forêt, surtout en été. Et je déteste les gens qui continuent de jeter leur mégot par la vitre de leur voiture. Je n’aime pas les fumeurs. Je n’aime pas les alcooliques. Je n’aime pas les drogués. Je n’aime pas les éloges funèbres : dès que quelqu’un de connu décède, on n’entend que des choses bien sur lui et comme je ne crois pas aux gens parfaits. Je n’aime pas Poutine. Je n’aime pas terminer un livre que j’ai beaucoup aimé car alors, les personnages me manquent. Je n’aime pas Trump. Je n’aime pas tous ces gens qui ne font plus aucun effort : ni pour réfléchir, ni pour marcher, ni pour rien  d’autre. Je n’aime pas la grêle. À part ça, ça va toujours, merci.

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jeudi 17 juillet 2025

râleur de principe (1)

Je n’aime pas les gens qui pensent que leur vie étalée au téléphone, avec le haut-parleur, ça intéresse tout le monde. Je n’aime pas les aponévrosites plantaires. Je n’aime pas les abats en général car souvent, ça me dégoûte l’idée de ce que c’est. Je n’aime pas que quand il y a Roland Garros ou le Tour de France, sur France Télévisions, on ne voit plus que ça, à longueur de journées et avec des rappels au cas où on serait passé à côté, pendant les journaux télévisés et même après. Je n’aime pas ceux qui laissent leurs enfants faire ce qu’ils veulent et rares sont les autres. Je n’aime pas les gens qui se dépêchent pour entrer dans le tram, en vous bousculant presque, ne valident pas leur ticket et vont s’asseoir car ils sont fatigués de cet effort intense. Je n’aime pas les vendeurs de chaussures qui vous demandent « vous cherchez ? » et c’est valable pour tous les commerces spécialisés.

Je n’aime pas les ruptures de ligaments croisés, surtout pour les chiens. Je n’aime pas les gens qui laissent leurs enfants jouer en criant très fort sur la place pendant qu’ils sont tranquillement en terrasse, à boire et/ou à manger. Je n’aime pas les gens qui se plaignent de ne pas pouvoir s’acheter à manger alors qu’ils ont plein d’abonnements divers et qu’ils vont souvent prendre des pots et manger au restaurant. Je n’aime pas les professionnels qui tentent de vous arnaquer parce que, eux, ils savent. Je n’aime pas la noix de coco ni le chocolat et donc, encore moins les chocolats à la noix de coco. Je n’aime pas ceux qui ne respectent rien. Je n’aime pas les gens qui resquillent partout en pensant qu’on ne les voit pas faire. Je n’aime pas les gens sur des trottinettes (qu’ils ont l’air imbécile, ceux-là) ni sur des planches à roulette. Je n’aime pas les gens qui ne paient pas d’impôts mais qui se plaignent.

Je n’aime pas toutes ces allocations que je juge inappropriées (celle de la rentrée scolaire, par exemple, que l’État fournisse les cahiers, les classeurs, les stylos, les gommes et les bouquins, ça sera moins hypocrite.) Je n’aime pas les gens qui se la pètent parce qu’ils sont politiciens mais leur fonction n’excuse pas tout. Je n’aime pas les alcools forts. Je n’aime pas les journalistes donneurs de leçon. Je n’aime pas les gens qui se shootent et qui s’enivrent avant de prendre le volant. Je n’aime pas les gens qui prennent des animaux de compagnie, voire des nouveaux animaux de compagnie et qui les délaissent, les maltraitent et/ou les abandonnent. Je n’aime pas l’impolitesse et le je-m’en-foutisme. Je n’aime pas qu’on massacre des grandes chansons comme certain(e)s le font en braillant ou en susurrant. Je n’aime pas les maux de tête. Je n’aime pas les gens violents et pas que contre les femmes. Sinon, moi, ça va.

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mercredi 16 juillet 2025

Boualem, Christophe, Mathilde

Boualem Sansal, cet écrivain franco-algérien plutôt très à droite mais à la plume sans doute (trop) libre pour ceux qui sont amoureux de la liberté sélective, croupit dans une prison algérienne. Certains, plutôt à droite, s’en sont émus et s’en émeuvent encore et toujours. Peu importe l’homme, ses idées, ce n’est ni plus ni moins qu’un prisonnier politique. Coupable de penser et d’écrire sans autorisation. Coupable de critiquer l’islamisme sans faire l’équilibrisme du « oui mais » et quand on n’entre pas dans la grille de lecture de certains comme LFI, on est tout juste bon à l’oubli. Mélenchon, grand pourfendeur des atteintes aux libertés sauf quand ça l’arrange de se taire. Sandrine Rousseau, toujours à l’affût de la moindre violence sexiste systémique est aveugle et sourde aux écrivains bâillonnés. Et quid d’Aymeric Caron, qui soudain, est capable de se taire ?

Mais subitement, une surprise probablement divine, Christophe Gleizes, journaliste indépendant mais plutôt connoté à gauche se retrouve prisonnier en Algérie, lui aussi et là, tout d’un coup, la gauche, l’extrême-gauche se réveillent. Miracle, l’indignation devient palpable mais surtout, tout le monde est concerné. Tous les médias. Tous les partis politiques. Sans exception. Les consciences s’éveillent. Les claviers crépitent. Frétillent. Les éditos pleuvent. On découvre qu’en Algérie, on peut être prisonnier à tort. L’émotion est là. Et tout le monde parle peu ou prou de Boualem Sansal, comme un vieil oncle malade dont on se souvient, brutalement. L’indignation à géométrie variable retrouve ses principes, elle devient presque programme politique. Le clientélisme. L’électoralisme. Mais peu importe, du moment qu’on n’oublie aucun prisonnier français en Algérie.

Car tout prisonnier français en Algérie (ou ailleurs), est un prisonnier français avant tout. Et on n’a pas à choisir ses compatriotes pour s’émouvoir de leur captivité. On aimerait que chacun d’eux revienne en France et que lorsqu’il y en a un de malade, il puisse venir se faire soigner ici, quelles que soient ses idées, son bord politique. La France est une et indivisible dans l’injustice, non ? Franchement, moi, si Mélenchon, que je ne porte pas du tout dans mon cœur, se retrouvait dans une geôle d’un pays dont il ne défend pas les idées, j’aimerais qu’il n’y reste pas. Qu’un intellectuel (ou pas) français soit incarcéré pour ses idées, donc, à tort, ça me dérange. Et ça n’est pas normal. Jamais. Oui, mais si c’était Mathilde Panot qui était prisonnière dans un pays dangereux ? On a parlé d’intellectuels, non ? Donc, là, la question ne se pose pas. En tout cas, pas en ces termes.

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mardi 15 juillet 2025

qu’est-ce que je disais ‽

Ah tiens, justement, qu’est-ce que je disais, hier, hein ? Justement, qu’est-ce que je disais ‽ Bon, d’accord, hier, j’ai terminé mon billet d’une façon un peu catégorique voire fondamentaliste mais au sujet des jours fériés, je pense que Bayrou s’est inspiré de mes propres idées. Il a fait un copier-coller de ce que je pense, ni plus, ni moins. Même si lui, il est surtout parti dans l’optique d’en supprimer deux alors que moi, j’en aurais éliminé bien plus. D’abord, dans un état laïc, j’aurais fait en sorte que sur le nombre de jours chômés religieux soit diminué au maximum : lundi de Pâques (en mars ou avril), Ascension (en mai), Assomption (le 15 août) et le 1er novembre, la fête de la Toussaint qui, comme son nom l’indique, fête tous les saints et non pas les défunts. Faut-il que je vous fasse un défunt ? Euh, un dessin ‽

On garderait évidemment Pâques et Noël car là, franchement, priver tous les enfants de France de cadeaux dont ils manquent cruellement, ce serait vraiment impossible à supporter. D’un point de vue républicain, on garderait tout le reste : 1er janvier, 1er mai et le 14 juillet. Et on unirait les deux commémorations de fin de guerre : le 8 mai et le 11 novembre. Au final, ça ferait 5 jours fériés en moins par an. Comme un jour supprimé rapporterait 2.4 milliards annuellement, c’est facile de voir que cinq jours, ça ferait 12 milliards, ni vu, ni connu et ça, ça serait déjà une bonne goutte d’eau pour alimenter une rivière de diamants. Franchement, vous ne trouvez pas que ça a de la gueule, ma proposition ? C’est quand même moins mou que celles de Bayrou, hier, non ‽ Après, on peut envisager un jour férié pour…

Pour Bétharram ? Non, pardon, celle-là, elle m’a échappé et elle n’est pas du meilleur goût. Oh, hé, de temps en temps, on peut se lâcher, hein. Bon, pour en revenir aux propositions de Bayrou, je retiens une année blanche (que va dire SOS racisme ?), une taxe sur les petits colis (donc, les petits paquets – ça ne va pas faire plaisir aux petites bites), 3000 postes publics en moins (en réalité, la fonction publique va se priver de 3000 postes, c’est amusant), moins d’arrêts maladie (ou alors, qu’on en donne aux retraités) et accentuer la lutte contre les fraudes, entre autres mesures et mesurettes. Concernant Bétharram, toujours rien ? Je sais, je suis pénible quand je m’y mets. Quoiqu'il en soit, 5 jours fériés en moins, ça, ça serait la meilleure idée du siècle. Normal, elle vient de moi. Heureusement que je le reconnais.

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lundi 14 juillet 2025

lendemain de fête

J’en appelle à tous ceux (et celles) qui me lisent et qui sont comme moi, en retraite : n’avez-vous pas l’impression que les jours fériés, ça ne sert à rien ? Que ça ne nous sert à rien ? En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort… Pardon, ça, c’est extrait de Jean 8:51. Je suis désolé pour l’interférence, ça ne se reproduira plus. Du moins, je l’espère. Du moins, je crois. Je reprends, donc… Mais, euh, pour les non-initiés, je vous rappelle que Jean 8:51, ça ne veut pas dire qu’il était là à neuf heures presque moins dix mais que c’est le 8ème livre (ou chapitre) et le verset 51. Bon, cette fois, je reprends : en vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle… Encore ? Bon, Jean, tu es gentil mais tu n’as pas à t’immiscer dans mon blog qui lui-même n’a rien à voir avec la Bible. Il en est même aux antipodes. Et là, Jean 6:47, n’importe quoi, ce n’est pas non plus l’heure à laquelle son réveil a sonné. Pffft.

Donc, les jours fériés, quand on est en retraite ou rentier ou député, ça ne veut pas dire grand-chose. Si ce n’est que beaucoup de magasins sont fermés (certes, de moins en moins) et que ça nous déboussole. Tenez, par exemple, samedi, je me suis cru dimanche car inconsciemment je devais savoir qu’il y aurait quelque chose de pas normal dans ce grand week-end. Et dimanche, je me suis cru dimanche, si ça n’est pas un comble, ça ‽ Et hier, lundi, je me suis encore cru dimanche et j’ai failli faire une deuxième pizza du dimanche soir en deux jours. Si ça, ça n’est pas la preuve que ça nous fait perdre un peu la tête, les jours fériés, à nous qui avons travaillé toute notre vie pour en arriver là ‽ Et quand je pense que du coup, hier, c’était jour férié et chômé surtout pour les fonctionnaires et assimilés, il n’y a pas eu de courrier. Remarquez, en temps normal, un lundi normal, j’ai constaté qu’il n’y en avait souvent pas non plus, alors…

Mais hier, grosse surprise car en allant promener Shuka vers la place de la République, avec le patron, aux alentours de 17h08 (ça n’a aucune importance mais je le précise quand même) : car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé… Putain, Jean, tu commences vraiment à me casser les gonades, maintenant ! J’ai dit 17h08, pas Jean 17:8. Je te rappelle que je ne suis pas concerné par tout ça, moi. Allez, ouste, du vent ! Et en plus, ça m’a fait mettre deux points exclamatifs en un seul paragraphe, quelle déchéance pour moi… Bref, je suis passé devant la librairie de Philippe Poutou, oui, oui, l’ancien candidat à la présidentielle de 2012 et même de 2017. Une librairie engagée. Eh bien, figurez-vous qu’il était ouvert un jour férié. Un mec de l’extrême-gauche, un anticapitaliste. Non mais vraiment, ça ne sert plus à rien les jours fériés. Supprimons-les ‽

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dimanche 13 juillet 2025

exclarrogation ‽

Alors voilà, peut-être que j’ai trouvé mon bonheur avec le point d’exclarrogation qui finalement, m’évitera de me justifier à chaque fois, les rares fois, où j’use mais n’abuse pas des points d’exclamation car le point d’exclarrogation, c’est ni plus, ni moins qu’un croisement entre l’exclamation et l’interrogation. Mais avant d’en arriver au point exclarrogatif, un peu d’histoire pour vous remettre dans le bain de la ponctuation, surtout française. Le point d’exclamation aurait pu être plus ancien que le point d’interrogation. Le point d’exclamation, peut-être plus ancien que le point d’interrogation ? Oh la vache ! (Tiens, en voilà un, justement, quand on parle du loup…) L’exclamatif pourrait venir du latin « io » qui est l’exclamation de la joie, abrégé en un « i » avec un « o » dessous. Mais on dit aussi qu’il daterait de vers 1360 quand Lacopo Alpoleio da Urbisaglia revendique le point admiratif composé d’une barre penchée à droite et de deux points en dessous.

Le point interrogatif, lui, est né après (normal puisque l’exclamatif serait plus ancien ! Tiens, un vieux de la vieille qui s’est inséré…) sauf si on part du principe qu’il date de l’Antiquité mais il n’aurait été officiellement codifié au 17ème siècle. Enfin, dans tout ça, rien n’est absolument certain et quelque part, je pense que tout le monde s’en fout un peu, non ‽ Bref, le point d’interrogation permet d’arrêter de poser des questions comme des affirmations un peu ambiguës. D’ailleurs, depuis qu’il existe dans l’imprimerie, les curieux peuvent lever les sourcils à l’écrit sans avoir l’air suspect.̃ Sinon, si on parlait du point exclarrogatif ‽ Comme son symbole l’indique, c’est le mariage entre un exclamatif et un interrogatif. Il aurait également pu s’appeler interromatif mais bon, ça n’a pas été le cas. Et ça ne l’est toujours pas.̃ C’est un publicitaire américain qui a eu l’idée de le créer, pour donner plus de poids à ses slogans. Une idée finalement toute simple et bête comme chou.

Mais il suffisait quand même d’y penser. D’ailleurs, en anglais, on l’appelle « interrobang », ce point particulier qui pourrait avoir sa place sur les claviers de nos appareils. Il a été assez en vogue dans les années 60, il a même été reconnu par quelques dictionnaires de l’époque et par des agences de typographies. Puis, il est tombé dans un certain oubli. Sauf dans le milieu de la bande-dessinée. Et chez quelques curieux, chez quelques amateurs de raretés littéraires. Même s’il n’a pas un grand intérêt par son graphisme qui n’est qu’une combinaison de deux points déjà existants, il a au moins le mérite d’exister et moi-même, il m’est arrivé d’utiliser successivement « ?! » ou « !? » (plutôt le premier que le second, d’ailleurs) mais dorénavant, je vais militer pour la réhabilitation du ‽ Et ce n’est pas tout, demain, ou un autre jour, pourquoi pas le point d’ironie.̃ Et surtout, n’oublions jamais les tirets cadratins et les tirets demi-cadratins. Des perles rares, s’il en est…

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samedi 12 juillet 2025

tout vient à point nommé

À qui sait attendre. Tout vient à point-virgule nommé ou à point d’interrogation nommé aussi ? En réalité, tout vient à point de suspension pour qui ne sait pas nommer mais qui attend quand même. En gros, ça doit être ça. Puisque nous sommes en période de vacances (quand on est en retraite, ça ne veut plus dire grand-chose si ce n’est que tout va fonctionner de plus en plus au ralenti jusque vers le 20 août), je pense qu’il est de bon aloi de se pencher un peu sur l’orthographe française, l’enfant pauvre de notre langue. Oui, parce que la ponctuation ne fait ni partie de la grammaire (qui sait faire un bon café, on le sait tous) ni de la syntaxe (aucun jeu de mots sur celui-ci, désolé.) Et ce matin, j’aimerais vous en donner ma définition. Alors, disons que ça pourrait être une tribu capricieuse de petits signes qui squattent les textes pour permettre leur compréhension.

Et c’est justement parce que ça permet une meilleure compréhension, surtout d’un écrit, qu’on ne chasse pas ces squatteurs car ils permettent de faire des pauses, de lancer des questions ou des exclamations et surtout, ils évitent à tous les lecteurs de faire des crises cardiaques à force de lire sans reprendre leur respiration. Parce que c’est clair que sans ponctuation, les phrases risqueraient de s’enfuir en hurlant pour ne pas finir épuisées. Sans elle, chaque texte deviendrait comme un embouteillage syntaxique où même les idées les plus brillantes klaxonneraient dans le vide. Et souvent, ça évite de faire des contre-sens « nous allons manger, mamie », sans virgule, ça devient le plat du jour d’une famille de cannibales : « nous allons manger mamie. » Alors ça, si ça n’est pas la preuve pas l’exemple la plus parfaite qui soit, hein ? Après ça, un point pour faire une pause.

Outre qu’elle donne également du rythme à un texte, à une phrase, n’oublions pas que la ponctuation permet souvent de clarifier les choses : donner un exemple, par exemple. Et aussi, d’ajouter du sentiment, du drame voire de l’humour. Imaginez un peu Shakespeare sans aucune ponctuation, ça ressemblerait à un très long texto de jeune accro à son smartphone. Non, il y a un truc qui ne va pas, dans cette image car un texte de jeune accro à son smartphone, ça ne peut pas être long, ça demanderait trop d’effort. Normalement, là j’aurais pu mettre un point d’exclamation mais vous avez compris qu’il n’était pas indispensable. Si ?  Dans les jours et les semaines à venir, j’organiserai peut-être un concours sur le sujet. Avec plein de virgules à gagner. Et des points de suspension. Et des doubles points, aussi, pourquoi pas ? Ah, on va bien s’amuser, c’est sûr.

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vendredi 11 juillet 2025

forcené masculiniste

L’autre jour, on a arrêté un jeune masculiniste qui menaçait de s’en prendre à une ou des femme(s) comme tout bon masculiniste qui se respecte mais qui ne respecte pas les femmes. Et moi, ce que je trouve terrible, dans cette mouvance à la visibilité récente, c’est que c’est très symptomatique d’une espèce de dégénérescence d’une société. J’ai même presque l’envie de dire que dans certains pays dictatoriaux comme la Corée du Nord ou au Myanmar (ex-Birmanie), je ne suis pas certain que les citoyens aient le luxe de se permettre d’être masculinistes. Ils ont bien d’autres chattes à fouetter, si je peux me permettre. Le masculinisme ? Cette mouvance née en réaction aux avancées féministes (parfois caricaturales, je l’admets), prétend défendre une catégorie d’hommes qui se sentent opprimés et elle tend de plus en plus vers les idéologies de l’extrême-droite.

Évidemment, les réseaux sociaux sont une arme terrible qui permet à tous ces mecs une visibilité inquiétante (pour ne pas dire angoissante) et, chose flagrante, c’est surtout chez des hommes jeunes qu’on trouve des membres actifs (sans aucune arrière-pensée phallique, vous me connaissez…) Néanmoins, moi, je persiste à penser et même à dire que les masculinistes, s’ils ont autant peur et s’ils ont autant de haine envers les femmes, c’est que ça doit être des petites bites. Bien sûr, en avoir une toute petite, ce n’est pas un défaut, ni un reproche, ni un handicap car il vaut mieux en avoir une petite qui fonctionne bien qu’une grosse feignasse (suivez mon regard, je ne dévoilerai aucun nom, je ne suis pas comme ça, moi…) Après, si vous connaissez un masculiniste avec une grosse teub, je veux bien qu’on me le présente, ça me permettra d’arrêter de tout généraliser.

Bref, ces mecs, souvent, ils sont célibataires involontaires – les incel et s’ils ont beaucoup de mal à se trouver une nana, ce n’est forcément pas de leur faute. Ils sont tellement parfaits, eux. En tout cas, pour le jeune de 18 ans, arrêté au début de ce mois, il est clair qu’il a un véritable problème personnel car « si des filles rigolaient, il pensait toujours qu’elles se moquaient de lui » comme s’il était le nombril du monde. Ouais, un pauvre nombril tombé bien bas. Il faut quand même être sacrément prétentieux pour penser que tout le monde parle de vous. Moi, ce qui m’amuse le plus c’est que ce jeune, il est défendu par une avocate. Il est au courant qu’une avocate, c’est une femme avocat ? Que c’est quelqu’un de l’espèce ennemie ? Pour un peu, il a été interrogé par une policière. Et à la prison, la directrice, c’est évidemment une femme. L’arroseur arrosé.

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jeudi 10 juillet 2025

miser sur la confiance

Normalement, là, j’avais prévu plusieurs billets sur la ponctuation en général et certains signes en particulier mais nécessité faisant loi, la priorité, c’est Kali et Shuka car depuis un peu plus d’un jour que ce dernier est rentré, il y a plein de choses à raconter. Déjà, quand on est arrivés, mercredi soir, j’ai porté Shuka avec sa collerette pour les quelques marches entre la rue et le début du jardin du patron et ensuite, je l’ai posé par terre dans une allée dallée (c’est joli, l’allitération « allée dallée ») et nous avons rejoint la terrasse en bois où nous attendait Kali, un peu surprise. Ils se sont « fait la bise », les deux toutous. En réalité, ils se sont reniflé beaucoup le museau et un peu le cul et ils ont beaucoup remué la queue. Rien à voir avec nous, quand on se voit. Nous on se lèche la goule et c’est tout.

Ensuite, il a fallu s’organiser. Nous avions tout réaménagé pour limiter l’espace auquel Shuka avait le droit d’aller pour lui éviter de courir (ce n’est pas un chien sportif mais quand même), pour lui interdire les canapés sur lesquels il avait ses habitudes, pour lui bloquer l’accès à l’escalier et tout et tout. Sauf que, avant-hier, quand le patron est monté se coucher, le bougre de Shuka, il a réussi à débloquer une des barrières en bois et il a monté l’escalier jusqu’au premier étage. Autant vous dire que le patron, ça l’a impressionné et inquiété. Il a eu peur qu’il se soit déboité quelque chose en monter autant de marches mais la vétérinaire, que nous avons appelée dès hier matin, nous a rassurés, normalement, il n’aurait pas dû mais il n’y avait pas péril en la demeure. Il fallait juste le surveiller.

Puis, mercredi soir, on lui a donné une bonne gamelle et on lui a fait sa kiné : des caresses, sur la patte après un patch chaud, un massage en faisant quelques pressions sur la patte opérée (pour éviter l’œdème), des étirements et des flexions avant de lui mettre un patch froid pendant dix minutes. Hier, on a recommencé les exercices le matin et en fin de journée. Il a eu le droit à quatre promenades de 5 minutes pour faire des gros pipis et à la dernière, un gros caca, le premier depuis mardi matin. Et on a misé sur la confiance en ne lui laissant pas la collerette toute la journée. Je lui ai retirée pour la troisième sortie, vers 16h30 et le patron ne la lui a remise que pour dormir, tard en soirée. Il faut éviter qu’il se retire le pansement sur la cicatrice de l’opération et on verra tout à l’heure comment il est.

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mercredi 9 juillet 2025

TPLO

Le verdict a été sans appel. Rupture des ligaments croisés. Et pourtant, ce n’est ni un footballeur, pas même occasionnel et encore moins un skieur du dimanche. Non, cette cassure est le résultat d’une usure normale, une dégénérescence, une chose contre laquelle on ne peut rien. C’est ainsi. Ainsi soit-il. Et quand il a été question d’opération, on s’est dit que le mieux, ce serait le plus tôt possible. Et tant qu’à faire, que ça se passe bien. Et qu’on soit débarrassé de ce problème. Sauf que les choses ne se sont pas goupillées comme prévues. D’abord, on nous a dit qu’il avait mal ; quelqu’un d’autre, qu’il ne ressentait qu’une gêne et enfin, avant-hier matin, qu’il avait forcément mal même s’il ne se plaignait jamais. En réalité, quand un chien comme Shuka, anciennement maltraité avant que le patron ne l’adopte à la SPA de Mérignac, il ne se plaindra jamais. Il est quelque part un peu habitué à la douleur. Chez lui, c’est presque normal.

Quand on nous a dit qu’on devait le faire opérer, que dès le lendemain, il pourrait marcher et que la convalescence serait rapide, on s’est dit « chouette, ça sera vite solutionné. » Sauf que mardi matin, quand on a rencontré la chirurgienne, charmante, sympathique et très pédagogue, elle nous a rapidement expliqué que cette convalescence prendrait 12 semaines au bas mot. Et à condition que nous respections les consignes qu’elle allait nous donner. C’est-à-dire, deux semaines de collerette pour qu’il ne se lèche pas la patte concernée (risque d’infection) et six semaines au régime repos : pas plus de 3 promenades de 10mn par jour, juste pour ses besoins naturels. Un espace limité dans la maison pour qu’il ne puisse pas être tenté de courir et surtout, pas de jeux avec Kali qui elle, a souvent l’habitude de lui grimper dessus. Bien sûr, pas de canapé, pas d’escalier et des gamelles moins pleines car comme il va moins bouger…

TPLO, Kesako ? Il s’agir de l’acronyme anglais de Tibial Plateau Leveling Osteotomy. En français, on dit (rarement) ONPT : Ostéotomie de Nivellement du Plateau Tibial. Ça consiste, sous anesthésie générale, à scier  le plateau tibial et donc modifier son orientation et pour maintenir cette dernière, on fixe une plaque spéciale à l’aide de vis. Cette nouvelle répartition des forces dans l’articulation du genou permet de le faire fonctionner de manière stable sans l’aide des ligaments croisés, qui sont rompus. Voilà, tout ça, c’était d’abord de la théorie et ensuite, il y a eu la pratique et maintenant, Shuka est revenu depuis hier soir et je peux vous dire que si ça nous a fait très plaisir de le revoir, ça n’a pas été simple. On doit lui donner un traitement de cheval pendant 2 semaines et lui faire nous-mêmes des exercices de kiné et des massages et on a peur de ne pas bien nous y prendre. Mais on va tout faire ce qu’on nous a dit de faire. Parce que c’est lui.

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mardi 8 juillet 2025

ne point trop s’exclamer

Ah, diantre, je pense qu’il ne faut vraiment point trop s’exclamer quand on n’est pas mousquetaire soi-même ni spadassin gascon tel Cyrano, celui de Bergerac (je précise au cas où vous en connaîtriez d’autre(s)) et quand on ne fait pas de poésies pleines d’ô (voir billet d’hier.) Personnellement, j’avoue ne pas être maître es écriture bien châtiée et, tout le monde le sait, je ne suis pas un féru des points d’exclamation. Au contraire de celui d’interrogation qui est important car sans lui, le sens peut être totalement différent – affirmation ou demande – question ou réponse, le point d’exclamation n’a pas toujours lieu d’être présent. Quand on s’exclame, parfois, les mots suffisent, qu’ils soient parlés ou écrits. Alors pourquoi en ajouter une couche avec ces !!!, qu’ils soient simples, doubles, triples ou plus encore.

En réalité, pour moi, le point d’exclamation n’est ni plus ni moins qu’une émoticône d’antan, d’avant les emojis. Ceux qui me connaissent savent que je n’en utilise pas non plus, de ces petits dessins pour mieux montrer ce qu’on pense ou ce qu’on ressent. Ou si rarement, là encore. Bref, je ne suis pas  un adepte des points d’exclamation mais chacun fait c’qui lui plaît, plaît, plaît. En revanche, comme vous venez de le constater, je leur préfère nettement les accents circonflexes qui eux, de toute façon, sont obligatoires, à mes yeux sinon, on est en faute. En faute de français. En faute de grammaire. En faut de toute. Oui je suis très sensible à la ponctuation en général (sauf les points d’exclam… Oui, vous le savez déjà) et à l’accentuation en particulier. Je suis même un adepte un peu forcené des points de suspension.

J’avoue que c’est un peu mon péché mignon en termes d’écriture mais bon, chacun ses défauts, hein ? En tout cas, il  faut savoir que moi, quand j’écris, si j’ai oublié une apostrophe ou un accent, si une virgule est mal placée ou s’il me manque une respiration dans ma phrase, je corrige. Je ne peux pas valider un texte auquel il manquerait quelque chose de ce genre. Ou alors, je m’en veux et je me morfonds en me disant que j’aurais dû me relire après, pas seulement pendant. Enfin voilà, quoi. Je pense que cet été, je vais parler de ponctuation car ça me fascine. Et j’ai envie de partager avec vous ce plaisir un peu trop solitaire à mon goût. On a les fantasmes qu’on peut, non ? Sinon, vous, ça va comme vous voulez ? Vous allez bien, c’est génial. Et non pas, vous allez bien, c’est génial !  La preuve par l’exemple.

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lundi 7 juillet 2025

choisir le verbe choisir (3)

Ô verbe cruel ! Ô verbe dont le cœur est droit comme un ‘i’ ! Ô que c’est difficile de choisir le verbe choisir ! Choisir, ô toi qui places les êtres humains, mortels s’il en est, face au gouffre béant de l’irréversible. Ô comme cette phrase remplit bien son rôle ! C’est fou comme toi, le verbe choisir, tu peux avoir une telle force alors que ton apparence est si douche. C’est vrai, tes sonorités sont chuintantes, pas faciles pour celles et ceux qui ont un cheveu sur la langue, ce qu’ils n’ont justement pas choisi et le fait de finir en ‘ir’, ça te donne une espèce de douceur qui fait du bien à l’oreille. Mais en réalité, tu es un verbe dur. Un verbe de fer dans une consonance de velours car tu portes en toi le poids de tous les destins (pour ceux qui y croient) et de tous les hasards (pour les autres, dont moi.)

Je choisis et déjà, quelque part, quelque chose en moi chancelle. Car chaque choix est un dilemme voire un sacrifice. Chaque « oui » est un « non » qu’on tue et qu’on enterre. Tu choisis et le sol tremble. Tu hésites même si tu es un héros. Tu avances et tu recules. Mais la décision finale est là, implacable, sans retour, bien souvent. Et tu te demanderas parfois si c’était le bon choix et si ce n’était pas trop tôt. Ou trop tard. Il choisit et là-haut, s’il y a quelques dieux que ce soit ou quelques diables que ce soit aussi, tout le monde doit rire sous cape car le choix des humains doit sembler si dérisoire face à toutes les éternités. Même celui des animaux. C’est vrai, ça, une mouche qui choisit de se poser sur une vitre alors qu’un homme se tient tout près avec une belle tapette verte en main…

Nous choisissons. Ou nous pensons choisir. Ô cruelle illusion ! Ô fatale hallucination. Et si nous nous trompons, c’est tous ensemble. C’est le groupe. C’est la communauté. C’est le ghetto. Vous choisissez et ça peut porter à confusion et vous prenez le risque d’être jugé par les autres. Ceux qui n’ont pas choisi ou qui pensent qui ne l’ont pas fait. La mauvaise foi, ça arrive souvent. Ils choisissent et là, je pense à la guerre, par exemple. Des décisions de quelques humains pour tant de milliers ou de millions d’autres qui eux, n’ont pas le choix. Ô choisir. Tu es décidément un verbe important. Tu nous permets de marcher vers notre propre fin mais parfois, plus souvent, vers l’inconnu. Tu nous rends libres. Du moins en apparence. Et même si cette liberté ne dure qu’un instant, elle est précieuse.

N.B. Dans ce texte, il y a des points d’exclamation mais c’est normal, c’est comme ça quand on choisir de commencer une phrase ou un vers par Ô, cette interjection qui induit automatiquement une ponctuation d’exclamation, donc, je n’ai pas le choix, contrairement à ce qu’on pourrait croire.

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dimanche 6 juillet 2025

Marcus Goldman, mon autre héros

Ça y est, j’ai terminé tout Joël Dicker, enfin, tous ses romans parus en collections de poche et donc, il me restera le dernier, à l’occasion, dans quelques mois et parmi ses toutes premières œuvres, celles de sa jeunesse. De ce fait, je ne peux pas dire que j’ai lu tout Joël Dicker mais presque. En tout cas, tous ses livres qui parlent littérature et dans lesquels des enquêtes sont menées. Et je peux vous dire que j’ai pris un plaisir immense et je n’aurai jamais assez de mots ni les bons qu’il aurait fallu pour dire tout le bien que je pense de cet auteur de pile 40 ans cette année. J’ai commencé par La vérité sur l’affaire Harry Quebert, j’ai continué sur L’affaire Alaska Sanders et Le livre des Baltimore avant de faire une pause. Puis, j’ai dévoré La disparition de Stephanie Mailer et j’ai terminé par Le mystère de la chambre 622. Je vous fais le tout pour 3832 pages, jouissance intellectuelle comprise. Top-là ?

Dans les trois premiers que j’ai cités, le personnage principal est Marcus Goldman, que j’ai littéralement adoré. Mais si je devais créer un classement de ces 5 gros ouvrages (quelle horreur, quand j’y pense – même si je vais quand même le faire), je pense que mon préféré, ça resterait probablement L’affaire Harry Quebert car ça a été le premier, la découverte et un bonheur de lecture quasiment absolu (à la fois un thriller et une réflexion sur l’acte d’écriture) et ensuite, je mettrais Le livre des Baltimore qui est certainement le livre le plus émouvant de Dicker, toujours avec le même héros, lui-même écrivain et cet opus est une épopée familiale, un livre sur l’amertume (« si j’avais su ») et qui traite du vernis des apparences du bonheur. En troisième, Le mystère de la chambre 622.

Celui-ci est très particulier car c’est le plus fantaisiste, voire farfelu même s’il s’agit encore d’une enquête à retardement. Dicker se met lui-même en scène dans un thriller très inventif, plein de personnages, dans le milieu de la finance à Genève et avec un côté un peu suranné. Ensuite, sur le même plan, je mettrais les deux derniers des 5 que j’ai lus : L’affaire Alaska Sanders (la suite directe de Harry Quebert ce qui le rend plus attendu) et La disparition de Stephanie Mailer (un autre thriller mais encore une fois, l’effet de surprise était déjà passé) que j’ai aussi beaucoup aimés mais qui dit classement, dit premiers et derniers. Non, je n’aurais pas dû, je le sais mais j’ai quand même des coups de cœur et parfois, des coups de foudre. En tout cas, Joël Dicker, je vous aime profondément pour votre talent et j’aime encore plus votre personnage Marcus Goldman, que j’aurais aimé connaître.

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samedi 5 juillet 2025

dérisopathes*, les applications (1)

Eh, Jean-Kévin, au lieu de rester vissé sur ton téléphone, tu pourrais prendre un livre et te reposer l’esprit,  non ? Me reposer l’esprit avec un livre ? Tu plaisantes, maman ? Ça demande trop d’effort de lire. Non, je vais continuer. De toute façon, c’est impossible de sortir, il fait trop chaud dehors. Et tu penses à boire ? Il faut s’hydrater, je te rappelle.  Boire ? Attends, maman, une seconde. Ah oui, tu as raison, l’application « jaisoif » me dit qu’il est effectivement temps de boire. Alors, je vais boire.

Dis, ma chérie, tu vas vraiment sortir avec tes copines, ce soir ? Ben oui, pourquoi, mon amour ? Eh bien parce que si ça traîne, tu vas rentrer tard et je n’aime pas te savoir la nuit dans le tram et encore moins dans les rues. Tu as raison, mon amour. C’est bien que tu ne prennes pas de risques inutiles. Ah mais non, tu ne m’as pas comprise, je vais y aller, chez mes copines mais je vais installer l’application « jaipeur » qui me dira si je dois me méfier ou pas, quand je rentrerai. Rassure-toi.

Jean-Eude ? Oui, maman ? Tu te rends compte ? Ça fait combien d’heures que tu passes sur ton téléphone, là ? Je ne sais pas maman. Tu ne pourrais pas faire autre chose ? Je veux bien mais je ne sais pas trop quoi, il fait trop chaud, dehors et dedans, à part mon téléphone… Attends, je vais consulter « jemennuie »… Oui, tu as raison, l’application « jemennuie » m’indique que si je coupe mon téléphone, je vais m’ennuyer à 87% mais elle ne me propose rien d’autre. Alors, je continue.

Maman ? Oui, ma Lily-Prune ? Je ne sais pas quoi faire, je m’ennuie. Tu veux qu’on aille au cinéma ? Non, maman, il fait trop chaud pour sortir. Tu veux qu’on aille au parc et on mangera une glace sur le chemin ? Non, maman, il fait trop chaud pour sortir. Tiens, prends mon téléphone Merci maman… Ah, sur l’application « jairienàfaire », on me propose de trier des vêtements virtuels ou de classer mes copines TikTok par ordre affectif. À ta place, moi, je trierais des vêtements virtuels, ma chérie.

Pfou… Qu’est-ce qu’il se passe, Boubou ? J’ai mon téléphone qui est vachement lent, tout d’un coup. Tu te rends compte, une seconde et demie pour afficher les pages que je demande. D’habitude, c’est plus rapide. Ce ne serait pas plutôt toi qui serais fatigué ? Attends, je vérifie. L’application « jaichaudjaifroid » me dit qu’effectivement, j’ai un problème de surchauffe du cortex et me propose de prendre l’air. Tu ne crois pas que tu devrais faire une mise à jour de toi ? Et te redémarrer ?

* mot-valise que j’ai inventé venant de dérisoire et pathétique.

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vendredi 4 juillet 2025

s’habituer à la non-douleur

C’est vraiment étrange. Depuis mon infiltration de mercredi après-midi, si j’ai eu quelques douleurs lancinantes, probablement dues à la fin de l’anesthésie locale, j’ai pu vivre, marcher, monter des escaliers normalement, ce qui ne m’était pas arrivé depuis des mois. Comme quoi, j’ai probablement bien fait de me faire faire cette horrible et interminable piqûre. J’ai certainement bien fait, même. Sauf que maintenant, et je crains que vous ne me croyiez pas voire que vous me preniez pour un fou, maintenant, je me demande ce que je vais devenir sans cette inflammation chronique à laquelle je m’étais tant habitué. Oui, c’est ça, que vais-je devenir ? De quoi vais-je pouvoir me plaindre et me faire plaindre, chaque matin, hein ? Comment vais-je faire pour tirer parfois au flanc. Même si ça n’est pas vraiment mon truc, maintenant que je suis en retraite.

Car oui, j’ai pu être fumiste (un peu voire beaucoup, parfois) et tirer au flanc, de temps en temps voire souvent mais là, depuis quelques années, je suis un cœur vaillant et un bon petit soldat comme jamais. Et quand j’ai mal, j’avance quand même. Et quand j’ai envie de me faire porter pâle, je le dis mais je ne le fais jamais. C’est vrai aussi qu’en retraite, on n’a pas le droit aux arrêts maladie, on n’a aucun jour de carence et on ne connaît plus vraiment les RTT. Ni les jours fériés voire ni les week-ends. Je dirais même que régulièrement, tous ces jours chômés pour les autres, ça me contrarie, désormais mais ça, c’est vraiment un autre sujet. Je vais en revenir à mes boutons. À mes moutons. Et parler de cette douleur qui semble avoir disparu. Ça me rappelle quand j’étais migraineux, environ 45 ans de ma vie. Peut-être un peu moins mais peu importe, à vrai dire.

Eh bien, quand j’ai constaté que je n’avais presque plus de crises (j’en ai eu régulièrement un jour sur deux, pendant tant de temps) puis, plus du tout ou alors, si rares que sur un an, on peut les compter sur les doigts d’un manchot et encore, le manchot, il lui manque deux ou trois doigts à sa seule autre main. Bien sûr, j’ai eu et j’ai toujours des maux de tête ponctuels quand je suis fatigué, quand j’ai bu trop de champagne ou quand j’ai eu un coup de chaleur comme deux fois, ces derniers jours mais j’ai appris à vivre sans la bête. OK, pour l’aponévrosite, ça n’a duré que huit mois. Soit une goutte d’eau au regard de ces décennies de migraine mais je fais le même constat : si je suis (provisoirement) guéri, il va falloir que je m’habitue à cette non-douleur. Et je peux vous dire, d’expérience, que ce n’est pas si simple que ça. C’est vrai, je suis un éternel insatisfait. Je le sais.

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jeudi 3 juillet 2025

infiltré, chaussé (mais pas aux moines)

Alors, en ce moment, ça bouge dans tous les sens. Entre le président qui a enfin accepté d’aller consulter notre ophtalmo (à maman, au patron et à moi) et Shuka qui va devoir se faire opérer de sa rupture de ligaments croisés et moi qui ai (qui avais ?) toujours mon aponévrosite plantaire, ça n’arrête pas… Et bon, on fait avec tout ça et on attend des jours plus calmes. Déjà, la température a bien baissé depuis mercredi et on respire mieux, ce qui est déjà ça. Alors pour en revenir au titre de ce billet, « infiltré, chaussé », il faut savoir que depuis deux mois, je porte des baskets orthopédiques afin de préserver mes talons, surtout le gauche. Quand je parle de baskets orthopédiques, c’est parce que je porte tous les jours des modèles pour marathonien car ce sont des chaussures avec suffisamment d’amorti pour me soulager. Et dedans, j’y mets les semelles du podologue.

Et au bout de ces quelques semaines, j’avoue que comme j’en avais un peu marre de porter toujours la même paire, bleue, avant-hier, je suis allé en acheter une autre, grise. Comme ça, je vais pouvoir alterner et laisser chaque paire se reposer un peu entre deux.  C’est juste une question d’organisation et même, avec un brin de folie, je pourrais même mélanger les couleurs, le bleu et le gris, mes deux couleurs fétiches, ça se marie très bien. Et donc, je me suis mis aux baskets. Bon, j’avais déjà acheté des baskets bon marché pour faire mes séances de renforcement musculaire chez le kiné mais là, j’ai mis le prix. Même avec une bonne remise, ça m’a coûté un demi-pied à chaque fois. Ce qui est toujours mieux que quand ça coûte un bras. Mais quand on a mal, on ne compte pas, hein ? Bref, de ce côté-là, je me sens chaussé pour les mois à venir. Un grand pas de franchi.

En revanche, je dois vous avouer quelque chose de très personnel. Normalement, ça ne se dit pas (mais je suis en train de lire « L’énigme de la chambre 622 » de Joël Dicker et forcément, ça m’influence dans ce que je vais vous dire) : depuis mercredi après-midi, je suis quelqu’un d’infiltré. En théorie, je ne devrais même pas vous dire ça et encore moins continuer à en parler mais j’ai besoin de me confier, ce matin : je suis infiltré. On m’a fait une infiltration dans le talon gauche et je peux vous dire que ça n’a pas été agréable du tout (ça m’a fait super mal et c’était interminable) car quand l’aiguille est entré dans le tendon, aïe, aïe, aïe, mon skaï, ouille, ouille, ouille, mes… Je me suis littéralement liquéfié sur la table du médecin du sport (on ne rigole pas, oui, je suis suivi par un médecin du sport) et j’ai cru mourir. Non, je n’exagère pas. Chaussé-ée aux Moines...

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mercredi 2 juillet 2025

ode au froid

Je rêve de givre, de buée sur les vitres, de doigts engourdis dans des mitaines. Non, dans des gants épais. Des moufles. Je suis jaloux des esquimaux, enfouis sous des couches de fourrure, blottis dans leurs igloos de glace, loin de cette chaleur suffocante. Là-bas, le silence est craquant, l’air si pur qu’il mord les poumons à la première inspiration. J’aimerais marcher dans une neige bruyante, qui crisse sous mes après-skis. J’aimerais sentir mes bottes s’enfoncer dans la poudreuse immaculée sous un ciel d’hiver pâle, sous une lumière blanche, tranchante. Je tendrais mon visage aux vents du nord, celui qui fouette, celui qui glace les larmes, qui pique les joues jusqu’à les rendre rouges comme des braises gelées. Je voudrais frissonner sous un plaid en me demandant quand reviendront les étés, une tasse fumante dans les mains.

Dehors, tout serait figé. Les arbres givrés, les flaques d’eau devenues miroirs de glace et les toits brillant de gel. L’hiver a cette noblesse silencieuse que n’aura jamais la saison estivale. Cette pureté rude et tranchante, cette majesté austère et rigoureuse. En hiver, les haleines sont visibles car chaque souffle  devient une brume. C’est une saison propice au rapprochement des corps, pour se réchauffer voire plus. On s’emmitoufle, on se confine et on aime passer du temps chez soi, tranquillement. Cependant, l’été comme l’hiver sont propices à la lenteur. Dans les deux cas, on doit prendre son temps pour ne pas se trouver mal. Ce que j’aime aussi  pour la saison froide, c’est le fait que les nuits tombent vite et c’est très cohérent avec l’envie de s’enfermer chez soi alors qu’en été, on doit subir la canicule même tard le soir.

Ah, les nuits d’hiver, ténébreuses, noires, profondes. Quand le ciel est dégagé, les étoiles brillent d’un éclat particulier et on attend le lendemain avec confiance, on sait qu’on aura peut-être encore froid mais ça ne fait pas peur. Alors que lors des grandes chaleurs, on redoute les jours d’après. Dans les pays froids ou en hiver, parfois, on peut voir des stalactites se former aux bordures de certains toits, certains en profitent pour faire des feux à l’âtre et la morsure du froid peut aussi être une caresse. Un peu rude, mais une caresse malgré tout. Là, j’ai envie de grelotter, d’avoir les dents qui claquent, de sentir l’air qui cingle et qui nettoie. J’ai envie de brouillard givrant, ce qui permet aussi de masquer la tristesse de monde ambiant. Le froid plus que le chaud m’aide à écrire. Là, je vendrais mon âme pour un soupir glacé sur ma nuque brûlante.

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mardi 1 juillet 2025

froid et chaud

Il fait toujours aussi chaud. En tout cas, hier. Une chaleur sèche. Collante. Inéluctable. Personne n’est épargné. Une chaleur implacable. Le soleil semble avoir été cloué dans le ciel, tout juste bon à brûler tout ce qui est en-dessous. Mais, par la force de la persuasion dont je suis capable, dans ma tête, je me dis qu’il fait froid. Qu’il neige ou qu’il a neigé. Des flocons invisibles tombent sur moi et quand je transpire, ce sont des micro-glaçons qui me coulent dans la nuque ou sous les aisselles. Mais parfois, la chaleur fait tout fondre et je me retrouvé trempé de mes propres sueurs. Tièdes. Désagréables. Alors que moi, je ne rêve que de frissons. Je fantasme sur des chairs de poule. Et sur ces frémissements quand on sent qu’il fait frais, à la fin de l’automne qui annonce l’hiver. Saison attendue.

Mais ce matin encore, la ville pue la chaleur. Ça sent les tuyaux chauds, l’asphalte qui a commencé à fondre. Le béton suinte partout. Les murs respirent le feu de la veille. J’aimerais tant entendre le crissement de mes pas dans la neige, voir la buée qui sort de ma bouche quand j’expire et faire des dessins dans le givre qui recouvre les vitres. Non, ma gorge est déjà sèche. Ma peau est déjà moite. Mes draps étaient humides quand je me suis levé et je n’avais pourtant pas fait pipi dans mon lit. C’est tout juste si respirer ne demande pas un effort insurmontable. Et je me dis que si seulement il y avait une bonne bise, bien froide. Un vent qui vous pince, qui vous mordille, qui vous fait regretter l’été passé. J’ai juste envie, j’ai juste besoin de fraîcheur. De modération. Je n’aime décidément pas les extrêmes.

Le ventilateur du séjour tourne, je l’ai allumé en me levant. Tout comme celui de mon bureau. Celui de la chambre a tourné toute la nuit. Silencieusement. Ça brasse de l’air, souvent tiède, malheureusement. Juste une illusion. Une utopie. Sauf que moi, dans ma tête, je suis en Alaska, je suis retourné en Sibérie (la première et dernière fois, c’était il y a pile 40 ans). Je suis au Groenland, plutôt. Je découpe des blocs de glace pour passer le temps. Je m’enfouis dans des peaux de bête pour ne pas avoir trop froid. J’écoute le silence blanc. Toc, toc, toc. Quelqu’un frappe. Un ours polaire ? Non, c’est le soleil qui tape. Encore, encore et encore. Sans fin. Sans vergogne. Épuisant. Mais à sa chaleur étouffante, je préfèrerais tant celle d’un feu à l’âtre et d’une soupe fumante. Non, là, je me consume.

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souvent vers 4h30

Tout le monde croit que je publie mes billets vers 4h30, chaque matin, en réalité, c’est faux, je triche parce que c’est plutôt vers 4h45. V...