« Vous comprenez, docteur, ça n’est plus possible. Si je veux pouvoir vous voir, je me demande si on ne devrait pas se donner rendez-vous à l’hôtel. » Jamais je n’aurais imaginé dire ça à mon toubib un jour. Mais c’est bel et bien ce que je lui ai dit, avant-hier. Parce que vraiment, je n’en pouvais plus, je n’arrêtais pas de prendre des rendez-vous et je ne pouvais jamais le voir rien que pour moi. Parce que, autour de moi, il y a toujours une urgence à traiter. Principalement du côté du patron. Parce que le président, pour l’instant, ça va. Et moi, depuis le vendredi d’avant, j’avais pris rendez-vous pour mardi dernier. Et mardi matin, le patron avait un pied et une jambe droite très enflés et comme ça m’a semblé prioritaire, je lui ai donné mon rendez-vous (notre médecin est habitué à ça avec nous trois) et j’en ai pris un autre pour moi, pour le lendemain (coup de chance.)
Je l’ai accompagné car deux paires d’oreilles valent mieux qu’une et le patron a eu une prise de sang à faire, dès mercredi matin et au vu des résultats, je lui ai encore une fois donné mon rendez-vous de l’après-midi et je l’ai encore une fois accompagné et j’ai bien fait car il fallait qu’il passe un écho-doppler en urgence et notre toubib commun lui avait trouvé un créneau à Pessac dans la foulée. Et il m’a donné un rendez-vous pour moi pour le lendemain matin (hier) à 10h40, suite à un désistement de dernière minute. J’ai emmené le patron faire son examen et au vu des résultats, pas du tout inquiétants, finalement, je lui ai dit de prendre mon créneau, une fois encore et que j’allais me débrouiller pour en trouver un autre pour moi avant les vacances de notre toubib, ce soir. Bon, tout s’est arrangé car le patron a pu faire le point avec lui et pour ses problèmes d’œdème.
Et moi, j’ai enfin eu un moment avec notre docteur en commun. Oui, enfin. Mais quand même, ça a failli ne pas se faire. Et vraiment, pour qu’on puisse se voir, lui et moi, il m’aura fallu vaincre des montagnes. Et franchir bien des rubiconds. Quoiqu’il en soit, je lui ai fait part de mon plaisir de le voir enfin en tête-à-tête et je lui ai dont dit : « Vous comprenez, docteur, ça n’est plus possible. Si je veux pouvoir vous voir, je me demande si on ne devrait pas se donner rendez-vous à l’hôtel. » Ce à quoi il m’a répondu : « Mais enfin, Stéphane, je suis un homme marié. » « Mais moi aussi, docteur. Et alors ? » Ben oui, et alors ? Je n’ai jamais dit qu’on allait devenir amants, j’ai juste évoqué l’idée de nous voir dans un lieu neutre et où nous serions comme deux anonymes, quoi de mieux qu’un hôtel ? Ou alors, pour mes prochains rendez-vous, je n’en parle à personne. Oui, c’est ça.
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