C’est toujours mieux de se faire décorer ante-mortem que de façon posthume mais là, franchement, si je ne me trompe pas, cette année, à Bordeaux, au centre-ville, on a encore battu le record. D’année en année, on fait toujours mieux (c’est de l’humour car, pour moi, c’est pire) et je ne sais pas comment faire pour en parler le plus « sans émotion » possible. En réalité, ça me met en colère et j’ai bien tort car il n’y a que moi que ça rend malade (malade, malade, c’est un peu exagéré mais j’aime bien ça, de temps en temps) car pour les autres, ça semble paraître normal. Je suppose que vous avez déjà largement imaginé de quoi je veux parler. Bien sûr : des décorations de Noël qui sont déjà installées dans la longue rue Sainte Catherine, la plus grande rue commerçante du centre de Bordeaux.
L’an passé, les premières décorations avaient été installées dès le 16 octobre et cette année, on a fait largement mieux (c’est toujours de l’humour car, pour moi, c’est toujours pire), ça a été commencé le 12 octobre. Soit, quatre jours plus tôt. À ce rythme-là, pourquoi pas dès la fin du mois de septembre dans trois ou quatre ans ? Quand nous aurons Marine Le Pen comme première femme présidente de la république de notre cher ex-pays. Non, désolé, je ne peux pas m’en empêcher, de dire des trucs comme ça. Bref, dès le 12 octobre, qui ne pense pas que c’est du grand n’importe quoi ? Hein, qui ? Certainement pas le gamin qui piquait une colère, samedi quand il criait à sa mère qu’il voulait voir le Père-Noël parce qu’il y avait des décorations dans la rue. Sale gosse et cons de parents.
Alors moi, j’ai décidé une chose. Il n’est pas impossible que dès le 15 janvier 2025 (il faut bien choisir une date), afin de ne plus passer pour un bourrin qui gueule tous les ans pendant trois mois à cause de Noël, j’ai décidé que je décorerai mon appartement, mes deux terrasses et même mes deux WC jusqu’au 15 octobre. Puisque personne d’autre ne le fera, moi, je maintiendrai l’installation de ces décorations saisonnières pendant 9 mois. Le temps d’une grossesse. Le temps d’une immaculée-conception. Le temps de passer pour un original. Mais je m’en fous de ce qu’on pense de moi. Je crois qu’on est toujours dans l’urgence, qu’on est devenus incapable de prendre le moins recul sur quoi que ce soit et comme je sais que les choses ne changeront pas, ce sera ma façon de manifester mon ire.
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