Un des jeux à boire auquel j’ai pu jouer, quand j’avais entre 17 ans et demi et 18 ans, c’était au groupe folklorique dont j’ai fait partie, les Pibolous, dans les Deux-Sèvres (les Pibolous, pour ceux qui ne savent pas ce que ça veut dire, ce sont les joueurs de piboles) et il nous est arrivé, certains samedis soirs, quand nous n’avions aucun spectacle, aucune répétition, aucune exposition, rien, non, rien de rien, il nous est arrivé de jouer à « j’ai trois pommes dans mon pommier » et je reconnais que ce n’était pas très malin, avec le recul mais c’était drôle. Ce n’était pas très malin car à chaque fois qu’un joueur perdait, il devait boire un verre de vin. Ou, tout du moins, une gorgée car moi qui n’aimait pas le vin rouge… Et il n’y avait que ça, souvent, alors moi… Bon, bref, c’était un autre temps de toute façon.
En gros et en mille comme en cent, le but de jeu, c’était de se mettre autour d’une table avec une bouteille, au centre, chacun un verre (il fallait être au moins six) et avec l’accent poitevin, l’un des joueurs devait commencer la partie en disant haut et fort : « Y’ai trois pommes dans mon pouma « (J’ai trois pommes dans mon pommier) en s’adressant à un autre joueur bien en face. Ce dernier devait lui dire « menteur » et le premier « combien qu’en’a, alors » (combien il y en a, alors ?) et celui qui devait continuer le jeu disait, par exemple : « cinq, y’ai cinq pommes dans mon pouma » en regardant un troisième joueur de son choix et ainsi de suite et le premier qui bafouillait, qui ne répondait pas assez vite ou qui se trompait devait se verser une rasade de vin et la boire. Pas très malin mais drôle.
Et on a dû y jouer quelques fois, pas très souvent car c’était rare qu’on ait des soirées tranquilles à la Cabasse (la ferme que nous retapions, alors) mais j’ai néanmoins gardé des bons souvenirs de ces moments de détente et comme j’avais à peine dix-huit ans, je trouvais que c’était autre chose que le jeu des petits chevaux ou de l’oie. J’avais l’impression de faire partie des grands même si j’ai eu la chance de ne jamais être ivre à ce jeu. C’était sans doute un des jeux à boire les plus doux, toutes proportions gardées. Il n’en était pas de même avec d’autres jeux que j’évoquerai peut-être une autre fois mais là, c’était dans le café-snack où j’étais cuistot et serveur au bar et là, c’était plus « violent », j’ai eu des dégoûts de certaines boissons, à force et finalement, ça a été un mal pour un bien vu que je tiens mal l’alcool.
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