J’voudrais me poser comme un avion qui vient de loin, détachée de mon fil pour ressentir que c’est fini, que tout va bien, que c’est facile, que c’est facile… Je ne sais pas pourquoi cette chanson m’est venue en tête dès le réveil, ce matin. Parce que depuis quelques semaines, j’ai toujours les mêmes en tête et là, j’ai vraiment été très heureux de m’entendre fredonner celle-ci. Depuis le temps… Elle date de 1987 (j’ai vérifié sur le CD d’Isabelle Aubret que j’ai. Elle avait repris cette chanson d’une très jolie manière et j’ai même préféré sa version à celle, originale, de Danielle Messia.) Cette chanson fait partie de mon panthéon et c’est étrange comme je l’ai totalement zappée de mon quotidien alors que tous les ans, à la même date, dans mon petit livre rouge, quand je dois donner le titre d’une chanson qui me ressemble, il y a celle-ci. Invariablement. J’voudrais me poser comme un avion loin des tempêtes ; sauvée pour la fête. Pour ressentir un vrai matin sur mes paupières, la lumière, la lumière…
J’voudrais me poser, est-ce que tu comprends ça ? Je veux plus de combats et j’ai pas honte, non. J’voudrais me poser, va te battre tout seul, va te casser la gueule, moi j’ai mon compte… Oui, parfois, moi, j’ai mon compte et j’aimerais ressentir la lumière sur mes paupières, certains matins. Mais il y a des jours et des nuits où il y a comme un climat et rien ne se passe comme prévu. Non, pas comme prévu mais comme on n’y peut rien car quoi qu’il arrive, on avance, on y va, bon gré, mal gré et plutôt mal que bon. Et je ne sais plus qui a dit « heureusement qu’on va vers la mort » mais je ne suis pas toujours d’accord avec lui. Enfin si, mais pas comme ça. Enfin si mais avec moins de violence. Et moins de négativité. J’ai envie d’un gros câlin, ce matin. Et c’est aussi ça, vouloir se poser. Même au conditionnel. … Me poser, laisser les moulins à vent se faire passer pour des géants et des grandes causes, oh…
Me poser, dormir et
pas mourir, vivre et pas servir à quelque chose, oh… J’voudrais me poser, est-ce
que tu comprends ça ? Je veux plus de combats, c’est ça qui me tente… Oui,
c’est un matin qui aurait mérité quelques câlins, quelques tendresses et
quelques oublis. Quelques nonchalances à deux. Et qui aurait mérité qu’on n’ait
pas à se dire « tiens, il faut que je fasse ça », « tiens,
il faut que je pense à ça » et autres corvées mentales. Et retrouver
l’espoir. Ou l’espérance. Et se dire que tiens, même au bout de sept mois,
peut-être que rien n’est perdu. Et ne jamais oublier qu’un oranger, sur le sol
irlandais… Je voudrais me poser non pas pour me reposer mais pour respirer
lentement mais sûrement. Un coup de blues ? Non, un coup de manque. Me poser, glisser dans le bonheur comme dans
des draps de couleur orange et menthe, oh… C’est ça qui m’tente, c’est ça qui
m’tente, c’est ça qui m’tente… J’voudrais…
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=jyqNO4XhODw&ab_channel=IsabelleAubret-Topic
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