Ma mère me disait « si mes cheveux sont blancs et sur mon front, tu vois marqué le temps, tu m’as donné ces rides mon enfant… » Évidemment, avec le recul, les paroles de cette chanson de 1969 ne sont peut-être plus tout à fait politiquement correctes au temps des enfants devenus rois dans l’empire un peu je-m’en-foutisme de leurs parents. Et si c’est vrai que c’est probablement malvenu qu’une mère dise à son enfant que si elle a des rides et des cheveux blancs, c’est surtout à cause de lui mais ça ne partait pas d’un mauvais sentiment. Et puis, autres temps, autres mœurs. Et puis, ma foi, sans penser que c’était mieux avant, ce n’était pas plus mal non plus. Et c’était un temps où il n’y avait pas trop d’extrêmes, dans notre pays. Alors quelque part, oui, c’était quand même un peu mieux avant. N’en déplaise à certains.
Ma mère me disait « mes yeux se font plus gris. À chaque nuit où je n’ai pas dormi, j’ai tant veillé quand vous étiez petits… » Cette chanson que j’ai aussi connu par Dalida, probablement bien après la date de sortie et pourtant, je suis quasiment sûr et certain que la jolie mélodie de cette ballade nostalgique était dans un coin de ma tête car en l’entendant, notamment hier matin, elle m’est revenue en pleine figure avec une espèce de plaisir assez indéfinissable. Ma mère me disait « tu crois cueillir la fleur d’éternité mais dans ta main, elle meurt et tant de choses sont mortes dans mon cœur… » Bien sûr, ce n’est pas une chanson à boire, ce n’est pas une chanson de mariage ni d’enterrement de vie de jeune fille. C’est un petit moment de douceur même si les paroles sont un peu violentes, je le reconnais assez.
Ma mère me disait, il te restera l’amour. Il faut donner sans attendre en retour, tout ton amour, tu l’apprendras un jour… » Et puis, avant-hier, alors que je m’apprêtais à passer le reste de ma journée à écouter, à regarder les hommages aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, quand j’ai vu que Jean-Marie Le Pen, même mort, prenait toute la place, vous le savez déjà, j’ai été marri. Et plus encore quand hier matin, j’ai appris le décès de Gilles Dreu, ça m’a peiné. Comme quoi, je le reconnais, je choisis mes morts. Je choisis mes peines. Qui connaît encore Gilles Dreu, ce moustachu à la voix chaude ? Peu importe si nous sommes peu nombreux. Et je sais que l’alouette, alouette, elle aussi a du chagrin, pauvre petite bête qui était son amie. « J’ai vu ce matin en m’éveillant, mon premier cheveu blanc. »
https://www.youtube.com/watch?v=tJWp2Rv9Onw&ab_channel=GillesDreu-Topic
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