lundi 30 juin 2025

en chaleur

L’air est saturé de chaleur, du matin au soir. Les rues sentent le chaud et on manque d’air car quand il y en a un peu, il n’est pas du tout frais. À chaque inspiration, on avale quelque chose de presque brûlant, j’exagère à peine mais si peu. Comme si les poumons se remplissaient de vapeur. C’est ça, je suis comme un cuit-vapeur. Hier après-midi, le soleil a tout écrasé  sur son passage. Quasiment pas d’ombre, quasiment aucun souffle. La ville et la vie semblaient figées dans une espèce de torpeur moite. Les dalles des places et les murs irradient les rayons du soleil et nous renvoient cette chaleur intense. Dans l’appartement, non climatisé, on a eu beau fermer les volets, on avait entre 27 et 28° en fin de journée. Rien que d’imaginer d’aller au lit, même pour se reposer, j’avais déjà l’impression que les draps allaient se coller à moi. Les vêtements ? On envie les nudistes mais ça n’est pas ma façon de vivre. On transpire. Je transpire. Sous les bras. Dans la nuque. Dans le dos. Et même aux fesses, quand je suis assis.

J’ai eu beau boire, je me demande si l’eau ne s’évaporait pas avant même d’atteindre ma gorge. Ma  bouche a été sèche à plus d’une reprise. Les ventilateurs ont tourné à plein régime, donnant parfois l’impression de ne brasser que de l’air chaud. Heureusement qu’ils n’avaient pas déposé de préavis de grève.  Le moindre effort devient presque comme une épreuve : se lever, se coucher, marcher, même rester sur place, cuisiner, manger et même ne rien faire. Un des seuls avantages de cette canicule, c’est le calme partiellement revenu en ville. Par moments, ce n’est que du silence. Même les oiseaux sont groggys. Les poissons du bassin ne disent jamais rien, eux. Quand même, des cris d’enfants, ces inconscients qui courent malgré tout. Les passants avaient l’air atterrés, écrasés qu’ils étaient par le soleil au zénith. Le corps des autres dégoulinait autant que le mien. Beaucoup de tee-shirts trempés. Certains, même moi, s’éventent avec ce qu’ils trouvent : une revue, un prospectus cartonné, une main lasse.

Je ne sais pas ce qui est le pire : le jour ou la nuit. Car les nuits n’apportent pas ou si peu de répit. L’air reste chaud, il continue d’être lourd, si pesant qu’on se demande comment on a la force de le supporter. Les draps deviennent vite aussi moites que nous-mêmes. Le principe des vases communicants. On tente de dormir dans une ambiance collante, on se réveille en sueur, la gorge sèche, le cœur battant différemment de d’habitude. Pour un peu, on en attendrait presque qu’un orage se déclenche pour avoir de la pluie en espérant qu’elle puisse rafraîchir l’atmosphère. Mais on sait bien que non. On aimerait que quelque chose perce cette chape brûlante mais rien ne vient. Juste la promesse que ça va durer encore quelques jours. Canicule implacable, cruelle et inlassable. Elle transforme tout. Certains esprits s’échauffent. Des tensions naissent et ont du mal à disparaître. L’air est de plus en plus irrespirable. Il oppresse. On suffoque. Et surtout, on fond. Pas comme les marionnettes, mais on fond, fond, fond.

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