dimanche 7 avril 2024

envoyer une carte postale de Bordeaux

Je ne sais pas ce qui m’a pris mais j’ai choisi de lui envoyer une carte postale de Bordeaux. Une carte avec quelqu’un sur un vélo, rive droite, avec des arbres en contre-jour et la Garonne et la rive gauche, en arrière-plan. Parce que ça fait bien un an et demi que je n’ai plus de nouvelles et si je dois compter sur le hasard, qui n’en fait toujours qu’à sa tête. Et parce que même si j’y pense un peu moins avec le temps qui passe, qui fait son travail de sape, il n’empêche que j’y pense toujours un peu. Beaucoup. Passionnément. Je suis ainsi fait, j’ai besoin de chamades. J’envie d’émotions fortes. J’attends toujours de vivre ce dont je rêve. Je crois que malgré ma vie plutôt… Je crois que j’ai encore des idéaux. Au moins un idéal. Et comme j’ai un peu vieilli, là, ça va faire deux fois que je me suis permis d’oser.

C’est amusant car c’est à l’opposé de qui j’étais dans les années 80, il y a environ quarante ans. Et je le sais d’autant plus que j’ai retrouvé un cahier dans lequel j’ai imaginé des dialogues vaguement inspiré par ceux de Marguerite Duras dans Hiroshima mon amour, des dialogues avec quelqu’un dont j’étais tombé amoureux dans les années 80. J’avais besoin de jeter mon dévolu sur des personnes qui me plaisaient et me permettaient d’écrire des poèmes, des petites nouvelles, des dialogues… Et si je vous disais que ça m’émeut de me relire. Parce que quand j’écrivais, c’était parce que mon cœur battait pour quelqu’un et je n’ai oublié personne. Des collègues, souvent. J’avais besoin de ça pour nourrir mes besoins d’amour et d’écrire. Ça a été souvent chose faite. Pour ce qui était d’écrire. Pour ce qui est d’écrire.

Ça m’émeut de me relire parce qu’avec le temps, on oublie tant de choses. Mais ça revient vite. Et les émotions sont toujours là. Parce que j’étais si candide, si rêveur, si utopiste. Et si amoureux. Intégralement. Aujourd’hui, quand j’envoie une carte postale de Bordeaux, j’ose le faire. Parce que je me dis que plus ça va, plus la vie se raccourcit et plus le temps passe trop vite et moins j’aurai l’occasion de dire des choses à qui le mérite. Ça peut être un compliment. Ça peut être une déclaration. Ça peut être juste un message d’amitié. C’est toujours avant tout une question d’amitié. Reste à savoir jusqu’où ça peut aller. Moi, ça peut me suffire de me contenter d’envoyer une image de Bordeaux avec quelques lignes au dos. Juste pour me rappeler au bon souvenir de quelqu’un qui pourrait m’être cher.

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