Parfois, il y a des films qui vous attrapent. Je ne parle pas toujours de ceux que je vais voir au cinéma parce que ça n’en vaut pas toujours la peine ou parce que bon, je ne suis pas non plus un critique de cinéma et je ne veux pas me spécialiser là-dedans, je n’en ai pas envie et je n’y vais pas non plus assez souvent. D’ailleurs, depuis six semaines, le cinéma, ça a été comme la piscine, je n’y suis pas allé à cause d’un gros rhume, d’abord et ensuite de mon aponévrosite plantaire et de ma lombalgie chronique. Là, j’ai fait mon retour dans une salle obscure et je dois reconnaître que si mon choix de film était un peu par dépit faute de mieux, je ne l’ai pas regretté car j’ai passé 1h45 de plaisir pur : du rire et de l’émotion, un cocktail quasiment parfait. Il s’agit d’En fanfare » d’Emmanuel Courcol. Le pitch ? La rencontre tardive de deux frères très opposés.
Non, finalement, pas si opposés que ça. L’un a été élevé à Meudon et a travaillé fort toute sa vie pour devenir un des plus grands chefs d’orchestre mondiaux et l’autre a passé sa vie dans le Nord de la France, dans un milieu nettement plus modeste qui est serveur dans une cantine et qui joue du trombone dans une fanfare, qu’il préfère appeler harmonie. Ils vont se rencontrer à plus de 35 ans chacun car ils sont frères sans l’avoir jamais su. Chacun a été adopté, le premier par une famille bourgeoise et l’autre, par une famille très humble mais très aimante. Ce dernier a l’oreille absolue et n’a pas eu besoin de travailler plus que ça pour être un musicien et aimer la musique. Et le film raconte tout ça, avec beaucoup d’éclats de rire. Et un discours social atténué, absolument pas manichéen, ce qui en fait toute sa force. Et la musique.
En gros, le film pose plusieurs questions : est-on plus heureux dans un milieu aisé ou dans un milieu modeste ? Moi, je pense que tout n’est qu’une question d’amour. Et le cinéaste interroge aussi sur soi-même : peut-on être aussi ce que j’aurais aimé être ? Qui aurais-je été si j’étais né dans un autre milieu ? J’ai envie de répondre oui, on peut être ce qu’on aurait aimé être. Ne serait-ce que dans les rêves. Ne serait-ce que dans l’expression artistique (musique, écriture, peinture, sculpture…) mais je ne vais pas faire un devoir de philosophie ce matin. Je voudrais juste dire que les deux acteurs principaux sont exceptionnels : Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin. Et les seconds rôles sont parfaits, eux aussi. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai aimé. J’ai aussi été triste de les quitter, tous, à la fin de la séance. Un des meilleurs films de l’année, pour moi. Et le Boléro de Ravel…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire