jeudi 15 mai 2025

mal aux fesses

Hier, j’ai parlé de mes yeux, qui se cernent jour après jour. Mais ce matin, j’ai envie de descendre en-dessous de la ceinture et parler des fesses. Pas forcément des miennes mais des fesses. Peut-être des fesses en général mais chacun et chacune y trouvera ou pas ce qu’il veut ou pas. Alors, c’est bon, tout le monde est prêt, c’est bien : parlons du mal aux fesses. Par exemple, après une séance de gym. Comme ce jour où le coach, au demeurant très sympathique, nous propose un cours, rictus aux lèvres, de « fesses d’acier » et au bout de 30 squats supplémentaires, on est prêt à le tuer pour qu’il nous laisse enfin tranquille. « Demain, vous me remercierez car demain, vous aurez des fesses sur lesquelles tout le monde se retournera. » Tu parles, demain, on a surtout mal partout et principalement au cul.

S’asseoir devient une discipline olympique. Les escaliers, l’Everest. La cuvette des WC ? On s’abstient, on constipe. Chaque mouvement est accompagné d’un gémissement qui hésite entre le film dramatique ou le film pornographique. Et, après la gym-torture ou pas, tu peux aussi tomber par terre. Tu n’as rien vu mais tu as bien senti. Tu es tombé sans comprendre pourquoi. Tes fesses ont encaissé toute la haine du principe de la gravité. Là encore, tu ne peux plus t’asseoir sans que ça ne te demande un effort surhumain. Ton ego aussi a mal au cul parce qu’on t’a vu tomber. Des inconnus. Un proche. Ton chien. Heureusement, le trottoir est indemne. Ta dignité, un peu moins. Et comme pour le lendemain de la séance de « fesses d’acier », ton cul, tu y penses toute la journée et même la nuit. Parce que tu as mal.

Après, une cause involontaire d’avoir mal aux fesses, c’est quand tu as voulu t’asseoir. Un geste simple, banal, si routinier que tu ne te poses aucune question. Même pas celle du consentement de la chaise, du fauteuil ou du canapé. Soudain, cette fois, tu t’es transformé en attaque aérienne sur un objet totalement innocent qui n’avait rien demandé à personne. Un choc brutal entre ton séant et le monde matériel qui nous entoure. Tu t’es fait si mal que tu t’es demandé si les fesses pouvaient se fissurer. L’assise à gémi. Ton cul aussi. Et pas de plaisir, croyez-moi. Et maintenant, chez toi, chaque siège te regarde avec une certaine crainte. Et toi, tu hésites avant de t’asseoir de nouveau. Tu te demandes si tu ne dois pas signer une décharge. Tu es traumatisé. Tes fesses sont traumatisées. En réalité, tu t’es vraiment assis trop fort.

https://cestecritbysibal33.blogspot.com/

http://sibal33.canalblog.com/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

souvent vers 4h30

Tout le monde croit que je publie mes billets vers 4h30, chaque matin, en réalité, c’est faux, je triche parce que c’est plutôt vers 4h45. V...