Forcément, hier, quand j’ai évoqué les Pibolous (mais pas encore les Piboliens) à la fin de mon billet, la plupart de mon lectorat (et il est surnuméraire, chacun le sait) s’est demandé : mais de quoi il parle, Stéphane ? Les Pibolous, Kesako ? Eh bien, sachez, mesdames et messieurs, qu’un pibolou, au singulier, c’est un joueur de pibole. Et ça n’a rien à voir avec les pibales. Ces dernières sont des civelles alors que les premiers sont une espèce de fifre, une sorte de flûte à bec mais avec un sac, plutôt comme une cornemuse, à vrai dire. À ne pas confondre avec une pigouille, qui, dans le Marais Poitevin, est une perche qui sert à faire avancer les bateaux à fond plat. N’essayez jamais de souffler dans une pigouille, ça ne sortirait aucun son ou alors, un venant de vous. Ni dans une pibale, cette espèce de petite anguille n’aime pas du tout ça. Et les joueurs de piboles, sont appelés les pibolous et ce nom a donné le sien à un groupe folklorique des Deux-Sèvres en 1960.
Chez les Pibolous, on n’aimait pas le qualificatif de « folklorique », on préférait parler « d’expressions traditionnelles », ce qui incluait les chansons, les musiques, les danses, les histoires, les vêtements, les accessoires de la vie courante et tout ce qui concernait la vie dans la région. Et moi, j’ai fait partie du groupe de septembre 1976 à août 1978. Deux années de ma vie que j’aime à raconter comme mes années d’armée. Parce que là-bas, je me suis émancipé, j’y ai appris la vie en communauté avec les tours de cuisine, de vaisselle, de ménage mais aussi les travaux comme le fait de poser un parquet (pour faire une scène) ou décrépir un vieux bâtiment… Je m’y suis fait des amis, certains sont morts, les plus vieux de l’époque et d’autres sont probablement toujours vivants, surtout ceux de mon âge. Et le 20 septembre prochain, il va y avoir la célébration des 65 ans des Pibolous. Et en même temps, du groupe de chanteurs les Piboliens. En lien avec les Pibolous, bien sûr.
On m’a fait signe pour me faire savoir que j’y étais convié. Même si j’en ai un peu envie, j’ai surtout peur de ne plus y connaître personne, forcément. Mais chez moi, la curiosité faisant pleine partie de ma nature, je suis capable d’y aller et de participer au bal, en soirée. À moi les scottichs, les bourrées, les avant-deux, les branles et autres vries. Ça me rappellera que j’ai dansé sur scène pendant un an et demi. Ou ça ne me rappellera rien si je n’y vais pas. Quand j’en ai touché un mot à maman, elle a été immédiatement enthousiaste. Pas moi. Pour l’instant, comme d’habitude, je me tâte. Et comme tout le monde le sait : qui se tâte sans fin, oublie d’agir enfin (proverbe de moi) ou encore « à force de se tâter, on se perd entre deux peut-être » (autre proverbe de moi – décidément…) Mais je vous promets que quand j’aurai fini de me tâter, si je ne suis pas trop usé, je vous tiendrai au courant de ma décision. Et ma foi, j’ai encore deux mois pour prendre ma décision.
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