C’est vraiment étrange. Depuis mon infiltration de mercredi après-midi, si j’ai eu quelques douleurs lancinantes, probablement dues à la fin de l’anesthésie locale, j’ai pu vivre, marcher, monter des escaliers normalement, ce qui ne m’était pas arrivé depuis des mois. Comme quoi, j’ai probablement bien fait de me faire faire cette horrible et interminable piqûre. J’ai certainement bien fait, même. Sauf que maintenant, et je crains que vous ne me croyiez pas voire que vous me preniez pour un fou, maintenant, je me demande ce que je vais devenir sans cette inflammation chronique à laquelle je m’étais tant habitué. Oui, c’est ça, que vais-je devenir ? De quoi vais-je pouvoir me plaindre et me faire plaindre, chaque matin, hein ? Comment vais-je faire pour tirer parfois au flanc. Même si ça n’est pas vraiment mon truc, maintenant que je suis en retraite.
Car oui, j’ai pu être fumiste (un peu voire beaucoup, parfois) et tirer au flanc, de temps en temps voire souvent mais là, depuis quelques années, je suis un cœur vaillant et un bon petit soldat comme jamais. Et quand j’ai mal, j’avance quand même. Et quand j’ai envie de me faire porter pâle, je le dis mais je ne le fais jamais. C’est vrai aussi qu’en retraite, on n’a pas le droit aux arrêts maladie, on n’a aucun jour de carence et on ne connaît plus vraiment les RTT. Ni les jours fériés voire ni les week-ends. Je dirais même que régulièrement, tous ces jours chômés pour les autres, ça me contrarie, désormais mais ça, c’est vraiment un autre sujet. Je vais en revenir à mes boutons. À mes moutons. Et parler de cette douleur qui semble avoir disparu. Ça me rappelle quand j’étais migraineux, environ 45 ans de ma vie. Peut-être un peu moins mais peu importe, à vrai dire.
Eh bien, quand j’ai constaté que je n’avais presque plus de crises (j’en ai eu régulièrement un jour sur deux, pendant tant de temps) puis, plus du tout ou alors, si rares que sur un an, on peut les compter sur les doigts d’un manchot et encore, le manchot, il lui manque deux ou trois doigts à sa seule autre main. Bien sûr, j’ai eu et j’ai toujours des maux de tête ponctuels quand je suis fatigué, quand j’ai bu trop de champagne ou quand j’ai eu un coup de chaleur comme deux fois, ces derniers jours mais j’ai appris à vivre sans la bête. OK, pour l’aponévrosite, ça n’a duré que huit mois. Soit une goutte d’eau au regard de ces décennies de migraine mais je fais le même constat : si je suis (provisoirement) guéri, il va falloir que je m’habitue à cette non-douleur. Et je peux vous dire, d’expérience, que ce n’est pas si simple que ça. C’est vrai, je suis un éternel insatisfait. Je le sais.
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