Cette nuit, j’ai bien dormi. Mais je n’ai pas dormi chez moi. Je suis arrivé chez ma mère hier car trop, c’est trop. J’avais envie d’être tranquille. La nuit, le jour. Dans mon lit. Sous la douche. Je n’ai pas envie de me sentir envahi. Allez savoir si ce ne sont pas des russes qui sont venus m’espionner, hein ? Après tout, on ne sait jamais. On connaît mes convictions… Non, ce matin, je suis tranquillement chez maman. Tout à l’heure, nous prendrons la route pour revenir sur Bordeaux et tout sera parfait dans le meilleur des mondes. Non, tout sera parfait dans le monde. Non, tout sera dans le monde. Oui, ça suffit largement comme ça, la formulation. Bref, je reprends. Quand je suis chez ma mère, je fais comme chez moi : je me lève tôt. Et je fais les choses à peu près dans le même ordre qu’à la maison.
J’ai donc commencé à me faire du café. J’ai allumé l’ordinateur. J’ai consulté mes mails et comme j’ai eu une envie pressante, je n’ai pas attendu la fin de la guerre en Ukraine pour aller aux toilettes. Et là, j’ai fait ma petite affaire et quand je ne lis pas, dans le petit coin, je ferme les yeux et je me laisse mes pensées aller. Et j’ai ressenti quelque chose d’étrange. Comme une présence. Vous savez, comme si on avait un sixième sens. Alors, j’ai légèrement entrouvert mes paupières et là, je n’en suis pas revenu. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous faire languir : oui, le couple d’hier et d’avant-hier. Dans les toilettes alors que j’avais encore plus besoin d’intimité que dans mon lit ou sous la douche. Le même homme. La même femme. Mais que faisaient-ils chez maman ? Dans les toilettes…
Comme les deux fois précédentes : je leur ai demandé ce qu’ils faisaient là et comment ils avaient fait pour m’y rejoindre. Évidemment, je n’ai pas eu de réponse. Évidemment, ils m’ont regardé sans ouvrir la bouche. Évidemment, j’étais gêné mais eux le semblaient également. Manque de place, entre autres. Je n’ai pas su si je devais me relever, remonter mes vêtements du bas et sortir car de toute façon, ils étaient devant la porte. Et, de leur côté, eux me donnaient l’impression de ne pas savoir s’ils devaient ou pouvaient bouger. Après quelques dizaines de secondes sans une seule parole de leur part, ils ont fini par me demander où se trouvait l’escalier qui montait au grenier. J’avoue que je n’ai pas su quoi répondre car à peine ai-je eu le temps de me frotter les yeux qu’ils avaient disparu.
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