Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des
branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Verlaine, Romances sans paroles, 1874
(H)ardeurs
Quand la flamme de mon désir rencontrera la chaleur du
tien
Et nous nous tiendrons chaud pour les longues soirées
d’hiver
Pour les nuits de frimas
Pour les nuits et les brouillards
Et je ferai feu de tout bois
Le soir au fond de toi
Sauf si c’est toi
Qui vient trouver refuge au fond de moi
Nos corps feront des étincelles, nos sexes des
escarbilles
Nos mains pétilleront et nos souffles ne sauront pas
éteindre
Ces incendies d’amour
Ces torrents d’ardeurs
Et tu feras feu de tout bois
Le soir au fond de moi
Sauf si c’est moi
Qui viens chercher asile au fond de toi
Stéphane Girault,
Écorces perdues, 2016
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