samedi 6 juillet 2024

Annie Baba et les 40 violeurs

Loin de moi de faire un billet d’humour sur le viol mais j’avais envie d’un titre un peu accrocheur comme celui-ci : Annie Baba et les 40 violeurs. Parce que, elle n’existe pas vraiment, Annie Baba mais elle pourrait. Et ça ne serait pas de chance non plus, de s’appeler comme ça. Et en plus, ça n’existe pas de se faire violer par 40 mecs à la fois. Ah bon ? Une méga-tournante ? Non, ce n’est que dans les films de gang-bang (non, ce n’est pas une chanson de Sheila) que ça existe, ça, franchement, hein ? Ah bon (encore ?) J’ai du mal à le croire car s’y mettre à 40 pour violer la même femme (ou le même homme), je n’ose à peine imaginer la chose. Quoiqu’il en soit, Annie Baba, si elle se plaint, aujourd’hui, si elle ose enfin en parler, c’est grâce à Judith Godrèche. Parce qu’il ne faut pas croire mais ce qu’elle a fait, en verbalisant enfin ce qui lui était arrivé, on ne mesure pas bien combien c’est grand et fort.

Car il en faut du courage pour dire les choses. Il en faut du courage pour se prendre des vannes car il y a toujours des imbéciles pour dire qu’elle était consentante, celle qui a subi ce qu’elle a subi ou pour dire qu’elle a tout fait pour provoquer. Non, Judith Godrèche, elle, elle a même été sous emprise (je ne sais pas si c’est le bon mot mais tant pis) ou sous contrôle. Elle était mineure et même si elle pouvait faire illusion, même si elle faisait jeune femme, elle n’avait pas 15 ans, merde ! Et moi, dans tout ça, je me dis que j’ai eu de la chance, je n’ai jamais eu à forcer qui que ce soit pour avoir un rapport sexuel. Et je n’ai pas été violé non plus. Quoique, quoique… En y réfléchissant de plus près, en y réfléchissant plus fort, je me demande bien si… Non, je n’ai pas été violé… Et pourtant, ce soir-là… Non, il me semble bien que j’avais dit non et qu’il ne s’était rien passé. Et la fois suivante ? Non plus, je crois bien.

C’est aussi là qu’il y a un problème : dans le consentement, il y a le oui et le non mais il y a aussi la façon dont on dit non. Si c’est un non qui veut dire oui parce qu’on a décidé de jouer à résister un peu ? Non, non, c’est non. Et que les 40 violeurs d’Annie Baba se le disent une fois pour toutes, même si c’est un jeu consenti, d’une part, ça peut vite ne plus être drôle du tout et ça peut laisser croire qu’un non peut être un oui déguisé. Je sais, j’enfonce des portes déjà ouvertes par tant de femmes célèbres ou non mais moi aussi, je me sens concerné par le mouvement MeToo et dérivés. Moi aussi, j’aimerais que plus jamais ça. Moi aussi, j’aimerais que Judith Godrèche s’en sorte et moi aussi, j’aimerais que la pauvre Annie Baba n’ait jamais affaire à 40 violeurs. Ni à un seul, d’ailleurs. Et que chacun prenne ses responsabilités. Et que chacun arrête de penser qu’il est le nombril du monde. Définitivement.

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