mercredi 4 septembre 2024

confidences sur un traversin

Vous venez souvent, ici ? Euh, deux fois par mois, environ. Et vous ? Une fois par mois, en moyenne. J’essaie de me retenir, sinon, je viendrais bien plus souvent. On pourrait peut-être se tutoyer maintenant, après ce bon moment que nous venons de passer, tous les deux, non ? Vous croyez ? Oui, je pense que ça serait justifié, maintenant. OK, vous avez raison. En tout cas, tu m’as étonné, tu as eu l’air de beaucoup aimer ce que je t’ai fait avec mes mains et avec ma bouche. Oh oui, on peut dire que vous m’avez… Que tu m’as fait grimper aux stores. Ah bon, pas aux rideaux ? Non, aux stores, c’est déjà bien. Et vous n’étiez pas mal non plus, il me semble, au niveau du plaisir ressenti. Ah oui, ça m’a fait beaucoup de  bien, je ne sais pas si je peux te remercier pour ce délicieux moment. Au fait, on ne s’est même pas présentés ? Non, je m’appelle Claude. Et moi, Camille. C’est un plaisir de te connaître, Claude. Idem pour moi, Camille. Ça m’a amusé quand tu m’as appelé « mon chéri », tout à l’heure, quand je te caressais.

Et toi, ça m’a bien plus quand tu m’as dit : « c’est bon, bébé ? » Sinon, tu es avec quelqu’un ? Oui, je suis en couple depuis trente ans. Nous nous sommes mariés il y a au moins vingt ans. Et toi ? Moi, j’ai perdu mon amour, il y a 2 ans. On est restés ensemble pendant 32 ans. À ton air, je pense que ce n’est pas une séparation. Non, cancer du poumon. Ooups, je ne sais pas quoi dire. Non, non, ce n’est rien. Je ne l’oublie pas mais ça fait 2 ans, le temps fait qu’on continue d’avancer malgré tout. La preuve. Oui, la preuve, ce grand moment que nous venons de partager. Et ça va, tu as repris le dessus, on dirait. Je ne te connais pas bien mais tu sais te lâcher, en tout cas. Oui, oui, ça va. En même temps, on avait anticipé. On a toujours su parler avant. Évoquer les choses difficiles. Et on a affronté la maladie ensemble. Tous les deux. J’ai eu plus de mal pour la pension de réversion, une partie m’a été refusée car mon amour était d’origine suisse et même si nous étions mariés, en France, là-bas, dans son pays, si on n’a pas eu d’enfant, il n’y a pas de réversion.

(Pourquoi me parler de ça là, maintenant. Alors qu’on est encore tout nus, tout transpirant de cette heure à faire l’amour comme des fous ?) Bon, ben moi, je pense que je ne vais pas tarder à y aller. (J’espère que je ne vais pas avoir besoin de lui donner mon numéro de téléphone…) On pourrait peut-être se revoir ? Eh bien, si tu viens assez régulièrement ici, on peut laisser le hasard décider, non ? Oui mais si tu veux, on peut échanger nos numéros de téléphone ? Euh, je vis en couple, c’est un peu délicat, non ? Ah oui, je comprends. Mais je saurai respecter ton besoin de discrétion, tu sais ? Excuse-moi, mais vu comment tu n’as pas cessé de gémir, tout à l’heure, au niveau discrétion, tu repasseras. Tu n’as pas aimé ? Si mais bon, voilà. Allez, il faut que je file, je suis en retard.  J’aimerais vraiment te revoir, tu sais. Moi aussi, moi aussi. (Tu parles, je n’ai pas envie de t’entendre encore parler de ta pension de réversion.) Je viens surtout le lundi, ici. Et toi ? Oh moi, c’est plutôt aléatoire. Et je peux être des mois sans venir. Allez, bisous, hein ? Bisous.

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