lundi 18 novembre 2024

voyages en Aberrance (3)

La dernière fois que je vous ai parlé de cet étrange pays qu’est l’Aberrance, c’était au mois d’août dernier. Et même que j’en avais parlé deux fois dans le même mois. Et depuis, plus rien mais ce matin, je voudrais revenir sur cette destination qui n’est plus tout à fait exotique. Depuis quelques temps, j’ai remarqué des choses de moins en moins étonnantes car avec le temps, on s’habitue à tout. Même si on sait tous qu’avec le temps va, tout s’en va, là, c’est plutôt, avec le temps, on n’a pas le choix, il faudra bien s’y faire. Et là, je voudrais parler de certain SDF que je connais de vue. Comment ? Non, je n’en ai pas dans mes amis proches. Ni lointains. Quelle idée saugrenue (tiens, voilà un point d’exclamation) ! Si j’avais des SDF dans mon entourage, je m’arrangerais pour les aider mieux que ça.

Là, je voudrais donc parler d’un mec en particulier. Il prend le tram vers la Cité du Vin pour embaucher dans l’hyper-centre-ville et il retourne vers la Cité du Vin, le soir, à l’heure de sa sortie, le meilleur moment de la journée. Et ça fait des années qu’on le voit. Et un jour, le patron lui a dit qu’il le connaissait depuis des lustres et l’énergumène lui a répondu « Ça fait un peu plus de quinze ans que je fais ce métier. » et là, nous avons été un peu surpris. C’est donc devenu un métier, SDF ? Ou plutôt, faire la manche ?... Je ne savais pas. Et parfois, on ne le voit pas (il est souvent au même endroit ou presque) et quand on le revoit, on l’entend parler avec d’autres passants, de sa voix forte : « J’étais en vacances… » et là, nous nous sommes dit que oui, ça devait bien être devenu un métier. C’est dingue, non ?

Et là, je lui ai posé plein de questions pour savoir comment il faisait pour les congés payés et il m’a répondu que 10% de ce qu’il gagne servait à lui payer ses vacances, un peu comme au Cesu, quand on déclare un employé à domicile sauf que lui, c’est un employé sans domicile fixe. Et pour son ancienneté, il m’a dit que ça dépendait des gens, certains donnaient un peu plus et donc, il mettait ça sur le fait qu’il avait de l’expérience. Il m’a même confié que de temps en temps, il hésitait à prendre les pièces qu’on lui donnait si dans la somme, il n’y avait pas ces 10% justement. Et il se tâte pour savoir s’il ne va pas prendre les règlements en carte bancaire car les gens ont de moins en moins d’espèces sur eux. Faire manche, manchiste ou manchier, c’est vraiment devenu un métier qui évolue beaucoup.

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