J’ai donc fini par raser ma barbe de quatre jours et le pubis, ne m’en déplaise. Et même si je ne comprenais pas le pourquoi du comment, j’étais venu, j’avais un espoir de guérir de mes problèmes psychiques et donc, j’ai décidé de lui faire confiance encore une fois. Mais ça n’a pas été une partie de plaisir. Avant de remettre votre slip, montrez-moi votre pubis, j’ai besoin de savoir si vous l’avez bien rasé comme je vous l’ai demandé. OK, ça va. Et vous pouvez le remettre, votre slip mais ce n’est pas utile que vous remettiez votre pantalon. Bon, on va pouvoir passer à la suite. Vous êtes prêt, Jean-Paul ? Non, moi, c’est Stéph… Oui, docteur. Maintenant, parlez-moi de votre complexe de supériorité. Mais je n’ai pas de complexe de supériorité, bien au contraire, je manque même tellement de confiance en moi… Vous souffrez d’un complexe de supériorité comme tous ceux qui disent se sentir inférieurs.
Chacun est aveugle sur soi-même et vous n’êtes pas en reste. Vous n’êtes pas le premier. Si vous le dites. Je sais ce que je dis, vous, Jean-Paul, vous n’êtes qu’un simple mortel. Alors, à propos de votre complexe de supériorité, finalement, ne me dites rien, je sais déjà tout de ça, chez vous mais je pense que le premier traitement efficace, ce serait une analyse rectale de vos complexes. Une analyse rectale ? Vous n’avez jamais fait d’ostéopathie rectale, Jean-Paul ? Pas vous. Si, enfin non, j’ai refusé quand on me l’a proposé car une voix intérieure… Mon petit doigt pense que vous avez eu tort. Parce que le fondement de tous les maux, physiques ou psychiques, se trouve dans les annales de notre séant. Vous n’êtes certainement pas prêt à l’entendre mais vous verrez, vous allez vous y faire. Comme les autres.
Je voudrais remettre mon pantalon, j’ai un peu froid, docteur. Jean-Paul, j’ai dit que vous deviez rester en slip, vous resterez en slip, ici, c’est moi qui commande. Sinon, je vous attache sur la croix de Saint-André, dans la pièce d’à-côté. Vous avez froid car vous savez que j’ai raison. J’ai froid parce que je ne suis pas assez habillé, docteur. Ça, c’est une vue de votre petit esprit étriqué. Vous êtes aussi peu intéressant que tous mes autres patients, finalement. Je suis déçu, Jean-Paul, terriblement déçu. Il va vous falloir faire des efforts, sinon, je vous enferme dans la cave pendant trois jours et on verra si vous persistez à faire la tête de mule. Je voudrais rentrer chez moi, docteur. Encore une demande comme celle-ci et c’est la cave, ça fait maintenant deux fois que je vous le dis, il n’y aura pas de troisième fois.
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