Pour faire suite au billet d’hier et pour continuer de jaspiner autour des verbes tombés dans les oubliettes de notre langue bien trop vivante car elle délaisse des vieux mots pour laisser la place aux jeunes, comme dans la vraie vie, en fin de compte. Jaspiner, c’est bavarder, c’est jacasser, c’est blablater. Ça n’est pas spécialement péjoratif mais bon, ça n’est pas forcément très gentil non plus. En revanche, si vous êtes quelqu’un capable d’écornifler dans les magasins, c’est nettement plus répréhensible. Ça veut dire que vous savez très bien vous procurer des choses à bon compte voire les voler, purement et simplement. Attention aux vigiles. Parce que là, en plus, certains vigiles, s’ils en ont vu plusieurs avant vous, attendez-vous à ce qu’ils vous regardent en renasquant et ça, ça n’est pas bon.
Qu’est-ce que ça veut dire un vigile qui renasque (du verbe renasquer, faisant partie du premier groupe – voir le billet d’avant-hier – et qui signifie « faire un certain bruit en soufflant impétueusement son haleine par le nez quand on est énervé, quand on est en colère. » En général, on peut alors avoir le visage un peu rouge et donc, faites gaffe, s’il vous êtes un écornifleur, occasionnel ou régulier, d’ailleurs. En tout cas, ne confondez jamais un vigile qui renarque avec un vigile qui félit. Car un vigile qui félit, ça vient du verbe félir. En gros, c’est un gros dur qui vous menace en soufflant à la manière des chats et si c’est vrai que c’est assez rare de voir un vigile félissant, c’est aussi valable chez n’importe quelle autre personne. Aujourd’hui, il n’y a plus grand-monde qui félit.
Moi, je suis capable de naqueter. De temps en temps. Rarement. Enfin, jusqu’à présent, juste une fois. C’est en allant voir mon psy pour le deuxième rendez-vous, je me suis retrouvé à naqueter. Au vu de son attitude lors du premier rendez-vous, je ne me suis pas trop stressé par rapport à ça, je m’y étais inconsciemment préparé mais je reconnais qu’avec d’autres gens, j’aurais peut-être réagi autrement. Je serais peut-être même parti sans attendre plus longtemps. Parce que pendant près d’une heure, j’ai attendu qu’il ouvre la porte de son cabinet de consultation. J’ai lu, un peu. J’ai joué sur mon téléphone, beaucoup. Du coup, quand il m’a ouvert sa porte, je l’ai un peu flagorner pour ne pas lui montrer. Et puis ce n’est pas comme si j’avais passé mon temps à végétailler. Non, non, tout va bien.
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