Hier, je parlais de néologisme et de néofrasisme et ce matin, je voudrais parler d’une autre notion, totalement nouvelle puisqu’elle date de novembre 2024. Il ne peut pas y avoir plus frais comme notion philosophique, surtout en ce moment où les températures matinales passent facilement sous le zéro pointé (du doigt ?) et donc, moi, curieux comme je suis, comme une chatte, quand je tombe sur un mot comme celui-ci, forcément, je saute dessus et je n’ai de repos que lorsque j’en ai appris suffisamment sur lui. Déjà, comme je pense avoir plutôt bien compris ce que ça veut dire, je vais vous décortiquer le mot en question. Foreverism est un mot anglais formé à partir de l’adverbe « forever » qui veut dire « pour toujours » (et à tout jamais) et on pourrait le traduire en français par « sempiternalisme. »
Mais qui a pu inventer un tel mot, une telle notion, un tel concept ? Ah, pour une fois, je n’y suis pour rien. Autant j’assume le néofrasisme, autant, personne peut hausser les épaules en pensant à moi en entendant ce mot « foreverism » (ou sempiternalisme.) Ça vient d’un livre de Grafton Tanner « Foreverism » ou « Quand le monde devient un jour sans fin » dans lequel l’auteur parle d’une tendance inédite qui est un dispositif à la fois économique et psychique, de recyclage du passé dans un éternel présent. Dit comme ça, c’est carrément plus clair. Comme j’en vois qui ouvrent des yeux grands comme des calots, je vais simplifier la chose : le foreverism, qui est avant tout une pratique commerciale répond à un besoin de nostalgie pour le public. À un besoin de stocker les souvenirs pour les faire revivre.
Mais en faisant ça, on est en droit de se poser une question, ne prend-on pas le risque de passer sous les fourches caudines ? Et aussi, on peut s’interroger sur le fait qu’en empêchant les choses de disparaître, le foreverism empêche certainement d’apprivoiser la perte et même la mort alors que ça devrait être un de nos buts les plus primaires, dans la vie. J’ai moi-même une grande propension à la nostalgie et même si je tombe facilement dans le stockage des souvenirs (photos, vidéos, écrits) pour ne pas prendre le risque de les perdre, je me dis que je n’ai pas forcément envie de revivre les choses indéfiniment, je me contente de penser au passé avec émotion, avec la conscience qu’il est vraiment parti et tant pis pour moi, je ne crois en aucune résurrection. En gros, voilà ce que je voulais dire à propos du sempiternalisme.
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