Savoir si je vais bien… Mais non. En réalité, je m’en fous de savoir si je vais bien. Pourquoi me posé-je cette question, hein ? Après tout, ça ne me regarde pas, hein ? C’est vrai ça, de quoi je me mêle, hein ? Et attention, hein, ça fait déjà trois fois que je dis « hein » en même pas trois lignes, sur Word. Non, pas trois fois mais quatre, maintenant. C’est quoi ce cirque ? Il y a vraiment des matins où je ne dois pas avoir les yeux en face des trous de pine car franchement, je m’auto-interroge de façon plutôt saugrenue. Oui, je sais, quand j’étais plus jeune, on disait « sotte et grenue » mais les temps ont changé. O tempora, o mores. Autres temps, autres mœurs. Pardon ? Ce n’est pas la traduction exacte de cette citation latine ?
Et ça veut dire quoi, alors, puisque tu es si malin, toi
qui viens de me répondre ? Ô temps, Ô mœurs. Mouais. Je me demande si je
n’aimais pas mieux pas propre version. Autres temps, autres mœurs, ça a plus de
gueule. Et je n’aime pas trop qu’on me contrarie dès le matin, comme ça, comme
ça vient de se passer. Parce que ça risque de me faire aller un peu plus mal.
Non pas que je n’aille pas si bien que ça mais bon, c’est le matin, j’en
connais qui sont toujours hospitalisés et d’autres qui font deux heures de tram
tous les jours et qui font portier pour des chiens. Alors, savoir si je vais
bien quand on me reprend sur O tempora, o mores, vous comprendrez bien que…
D’accord, j’en ai fait une traduction un peu subjective, et alors ?
Si tu veux qu’on joue à ce petit jeu (pléonasme), tu vas me trouver et pas plus
tard que maintenant.
Déjà, la véritable phrase, c’est « O tempora, o mores !* Senatus haec intellegit, consul videt, hic tamen vivit. Vivit ? » Ah là, ça t’en bouche un coin, hein ? (et de cinq…) Et si je pouvais spontanément la traduire au débotté et au pied levé, je dirais que ça pourrait signifier : « Ô temps, ô mœurs ! Le sénat sait ces choses, le consul les a vues et pourtant il vit. Il vit ? » Ouais, je te l’accorde, ça reste presque plus abscons en français plutôt qu’en latin. Oublions, alors, si tu veux bien. Et revenons à mes moutons. Est-ce que je vais bien ? Bof. Et de toute façon, qu’est-ce que ça peut me faire, si je vais bien ou non, quoiqu’il arrive, il faut que j’avance. Même si j’ai toujours mal au dos. Et au pied. Et à la tête, alouette. Je me plumerai. Et avec une seule partie de mon pennage, je ferai connaître mon ramage. Et donc, je vais bien ?
* Heus, exclamationis punctum.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire