Y a des jours, j’me dis, y a un climat, quelle drôle de vie, y a des jours dérisoires où j’pleure de rire dans ton mouchoir… Oui, y a vraiment des jours où je me dis qu’il y a comme un climat. Un climat qui n’est pas toujours celui que j’aurais aimé vivre. Mais contre mauvaise fortune, je fais toujours bon cœur parce que je suis un bon petit soldat, quoi qu’on puisse en penser, quoi qu’on puisse en dire. Mais oui, il y a des jours où je me dis que franchement, la nuit aurait pu s’éterniser un peu plus que ce qui était prévue. Je ne lui en aurais pas voulu si elle avait fait des heures supplémentaires mais dès que le ciel s’éclaircit, aux aubes, je me lève. Alors, j’m’écris des lettes de tendresse puis j’pars sans laisser d’adresse. Je joue du cœur, je joue du poing, j’m’aime trop, certains matins… Mais très vite, le naturel reprend le dessus et j’oublie tout ça et j’avance.
Y a des jours, j’me dis, y a un climat, y a pas à dire, oh, y a des jours d’avarie, à s’faire sauter la pompe à vie… Mais non, même les matins les plus difficiles, je ne pense jamais vraiment à ce genre de choses car j’ai des objectifs, parce qu’il y a trop de gens et trop de choses auxquels je tiens et parce que je me dis que même pour ça, à quoi bon, hein ? Alors, j’m’écris des lettres de menaces et je me suis à la trace, pas à pas, haut les mains, j’me hais, certains matins, certains matins… Ça, pour me faire des reproches juste après m’être fait des compliments, je suis un peu le champion. Toujours entre deux eaux, toujours un peu double. On ne se refait pas. Jamais. Alors, j’me dis j’ouvre les vannes, j’rêve d’être un deltaplane pour m’envoler au-dessus du monde, une trompette à la main, une trompette à la main… Un coup de barre et ça repart.
Y a des jours, j’me dis, y a un climat, y a rien à faire, à quoi ça sert de faire l’amour quand l’amour se prend pour la guerre ? À quoi ça sert de faire l’amour ? Dans le meilleur des cas, ça sert à aimer. Et à être aimé. Dans le pire des cas, je préfère ne pas y penser. Il y a tant de choses auxquelles je préfère ne pas penser. Faire l’autruche. Alors j’m’écris des lettres anonymes pleines d’amour et de crimes, de sang et de satin, j’déconne, certains matins… Et puis, la vie, la routine, tout ça, ça écrase tout le reste. Et on finit par un peu oublier certains tracas. Ou pas. En tout cas, on fait avec. Alors je rêve d’une ville sans soleil où j’aurais plus peur de mon ombre, j’crache au ciel, j’crache sur rien, j’m’écœure certains matins. Et comme demain sera un autre jour… Alors, j’me dis, je ferme les vannes, j’revends mon deltaplane et je m’écrase comme tout le monde, un whisky à la main…
* Y a un climat, chanson de Jean Guidoni en 1984 (paroles de Jean Guidoni
et Maurice Fanon
– musique de Michel Cywie)
et une magnifique reprise d’Isabelle Aubret en 1987
https://www.youtube.com/watch?v=GgFvKA3Hpxc&ab_channel=CoThiNT
et https://www.youtube.com/watch?v=7OEDw9lgEnI&ab_channel=Chansons%2CFolkloreetVari%C3%A9t%C3%A9
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