Dans ma vie, j’ai rencontré plusieurs fois Victor Hugo.
Parfois, parce que je visitais une ville, un endroit, un lieu dans lequel il
avait lui-même séjourné ou vécu. Parfois, parce que j’ai moi-même vécu dans ses
pas. J’en veux pour preuve quand j’étais à Saint-Prix (95), ruelle sous la
Solitude, de 1989 et 1994. Et j’ai peu ou prou étudié ce grand auteur, pendant
mes années collège et lycée. Mais c’est surtout après que j’ai le mieux fait sa
connaissance en lisant de mon plein gré, cette fois, Les misérables ou d’autres
recueils de poésie. Et parfois (mais parfois), je tombe sur un poème de Victor
et je suis bouleversé. Touché. Coulé. Par exemple, celui qui suit.
Le hasard l’a mis sur mon chemin et je me le suis approprié. Comme souvent avec
Hugo, une espèce de jalousie s’empare de moi : pourquoi lui et pas moi ?
Parce que c’était lui et parce que c’est moi. Mais je vous rassure, au final,
ça va bien, merci.
Quand le livre où s'endort chaque soir ma pensée,
Quand l'air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,
Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
Le regard de mon âme à la terre tourné ;
Elle s'échappe enfin, va, marche, et dans la plaine
Prend le même sentier qu'elle prendra demain,
Qui l'égare au hasard et toujours la ramène,
Comme un coursier prudent qui connaît le chemin.
Elle court aux forêts où dans l'ombre indécise
Flottent tant de rayons, de murmures, de voix,
Trouve la rêverie au premier arbre assise,
Et toutes deux s'en vont ensemble dans les bois !
Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée est un poème extrait du recueil Les feuilles d’automne (1831)
https://cestecritbysibal33.blogspot.com/
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