mardi 22 juillet 2025

gémination, lambdacisme et lallation

Ce matin, comme c’est l’été et qu’il fait toujours un peu lourd, nous allons plonger dans le monde fascinant de la phonétique et de la prononciation (si possible sans cheveu sur la langue ni zozotement ni bégaiement sinon, ça risquerait de faire prononchiachion, prononziazion ou p-prononc-ciat-tion ça ferait un peu mauvais genre) et je vais vous raconter l’histoire de ces trois noms un peu barbares pour les béotiens. Commençons par le premier dans l’ordre d’âge des êtres humains : la lallation. Loin d’être un trouble du langage, c’est une étape normale du développement du langage chez les bébés. Ça correspond aux premières répétitions des syllabes simples comme ba-ba, pa-pa, da-da, la-la ou ma-ma. Et progressivement, ça inclut aussi la confusion entre les sons proches, notamment entre le L et le R : « moi, je veux deveni’ gland » au lieu de « je veux devenir grand. »

Et alors, on est en plein lambdacisme, c’est une gémination de la lettre L (qui s’appelle lambda, en grec) : on continue de remplacer la lettre R par la lettre L. « Je n’aime pas les galçons » au lieu de « je n’aime pas les garçons » et ça peut durer pendant un certain temps, pendant l’enfance. Et palfois, même jusqu’à l’âge adulte. Des filles ou des femmes peuvent ne toujouls pas aimer les galçons tout au couls de leur vie. Poul nomble d’entle elles, ce sont des lesbiennes. Poul d’autles, ce sont des vieilles filles.  Mais d’une façon générale, le lambdacisme disparaît vers l’âge de 6 ans. Enfin, normalement. Cela dit, ça peut être utilisé d’une façon comique dans les dessins-animés ou les sketchs. Mais là encore, c’est plutôt destiné à un public jeune. Celui qui aime regarder un film d’animation sur le petit chapelon louge et sa gland-mèle. Ou l’histoile de Cendlillon. Ou encore  celle du chat botté.

Enfin, la gémination, c’est quand une consonne veut le double d’attention qu’en temps normal. Pour être plus clair, c’est le fait de doubler une consonne comme si elle voulait qu’on l’écoute deux fois plus longtemps. C’est très fréquent en italien (pappa, lunna, pizza…), en arabe ou en finnois mais en français, on trouve surtout des géminations de la première syllabe comme dans le chien-chien à sa mémère, la fifille à son papa. Mais, il peut arriver, très, très, très rarement qu’un enfant de moins de trois ans fasse à la fois des géminations, des lambdacismes et des lallations comme, par exemple, celui que j’ai entendu, hier après-midi, dans le tram : « je m’appelle Jean-Jean-Paul, j’ai six-six ans et j’aime les yaoults à la flaise et le film un homme et une femme, cha-ba-da-ba-da, cha-ba-da-ba-da… » Non, je plaisante. Il n’avait pas six ans mais cinq ans et huit mois. Mais ça aurait pu être totalement vrai, si j’avais voulu.

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