Y a des fois, on se demande… Non, y a des fois, je me
demande, c’est plutôt moi que ‘on’ et la plupart du temps, je me demande trop.
Je me pose trop de questions et je n’ai pas toujours les réponses. Par exemple,
l’autre jour, je me suis demandé pourquoi on disait « bayer aux
corneilles » et j’ai fini par trouver l’explication. Mais avant de vous la
donner, il faut d’abord définir les termes de cette expression : la
corneille, d’une part, au 16ème siècle se définissait comme un objet
sans importance, totalement insignifiant. Dans le milieu de la fauconnerie,
elle était considérée comme un gibier sans valeur. D’autre part, le verbe
« bayer » signifiait : rester la bouche grande ouverte. Béer,
quoi. De ce fait, bayer aux corneilles, c’était quand on restait niaisement la
bouche ouverte devant quelque chose de dérisoire. D’aussi dérisoire qu’une
corneille.
Voici un exemple d’utilisation de l’expression : « Peu intéressé par Phèdre, Jean-Eudes baye aux corneilles. » Mais l’inverse est possible, aussi : « Totalement désintéressé par Cinna, Jean-Eudes baye aux racines. » Oui, on peut dire bayer ou bailler, c’est selon. Moi, j’ai choisi. Parce que choisir, c’est… Bref, on peut aussi utiliser l’expression synonyme « regarder une mouche voler » si on veut mais ce n’est pas obligé. Ça donnerait : « Se moquant des tragédies, Jean-Eudes préfère regarder les mouches voler. » Ça n’ajoute rien à mon propos mais tant pis, ce qui est écrit, est écrit. Et pour en revenir à l’expression « bayer aux racines », je voudrais faire un point sur cette confusion qui existe encore et toujours entre les deux auteurs : Corneille et Racine. Je pense qu’une petite piqûre de rappel, ça ne fera de mal à personne. Même à moi.
« Je n’ai pas fait de couleur à mes cheveux depuis longtemps, on voit mes corneilles. » Là, ça prouve qu’Anne-Nabilla est toujours aussi soucieuse de son apparence capillaire. « Manger des pissenlits par la corneille. » Cette fois, on peut affirmer que Michel Fourniret pouvait perdre ses moyens car il confondait beaucoup. « La corneille carrée de 81, c’est 9. » Là, c’est un peu plus étonnant mais ça pouvait arriver à Henri Poincaré de se tromper. Surtout quand il avait bu. On sait tous que quand il est rond, Poincaré… Une autre expression qui me plaît beaucoup, c’est « y aller comme une corneille qui abat des noix » (s’adonner à une activité avec un zèle maladroit) mais je vais m’arrêter bientôt sur ce sujet car sinon, je crains de prendre corneille voire de me trouver coupé de mes corneilles. Je sais, il faut suivre. Moi, mon plaisir est entier, ce matin.
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