mercredi 10 septembre 2025

saperlipopette, ma salopette – 4 (version zen)

Saperlipopette… Ma salopette est tachée, pensa Jean en respirant profondément, comme il savait si bien le faire. Comme s’il accueillait une vieille amie qui serait venue lui rappeler la beauté de l’imperfection. Ou celle des années d’antan. La boue et le ketchup semblaient danser sur le tissu bleu et au lieu de s’agacer, Jean, sourit doucement. Il n’avait pas envie de se prendre la tête pour un vêtement sali. « Voilà qui est bien », murmura-t-il, «  un petit rappel que rien n’est figé, que tout est changement, que tout est flux et même reflux. » Le phénomène des marées. L’immuabilité. PARce que c’est ainsi que les choses se passent, parfois. Souvent. Il plia les épaules pour dénouer ses pensées et laissa couler l’énergie. Et Jean, serein, rassuré, tranquille, se retrouva soudain aussi léger qu’une plume au vent.

« Comme la plume au vent… » fredonna-t-il « Ça fait longtemps que je n’ai pas écouté Rigoletto », se dit-il tout en enfilant la salopette salopée. Mais la revêtir, c’était comme s’habiller d’une méditation en tissu. « La vie n’est jamais parfaite et chaque tache, chaque éclaboussure est une note dans la symphonie du quotidien. » Jean se sentait philosophe, ce jour-là tout en allant à son rendez-vous. Sur le chemin, il observa les autres avec une espèce de bien-être qui était le savant mélange entre la douceur et la curiosité. Les passants, les rues, les arbres, le ciel pourtant légèrement voilé, tout lui semblait intéressant, plaisant ou tout simplement beau. C’était une journée qui commençait parfaitement. Et quand il pensait aux taches sur sa salopette, il se disait que c’était bien, d’offrir de la couleur aux autres.

Lors de son entretien, il réussit à parler avec une tranquillité intérieure dont il n’était pas si coutumier que ça. Une sérénité qui devint même contagieuse face à son interlocuteur. Une quiétude qui permettait de tout comprendre. Son histoire de salopette devint comme une métaphore délicate, un petit clin d’œil aux aléas anodins de la vie quotidienne. Les deux hommes se sentirent silencieusement bien. Sages. En sortant, Jean comprit qu’un calme profond l’avait envahi. Une onde douce qui avait effacé toutes les crispations. « Saperlipopette », se dit-il, « la vie est belle même quand on se salit un peu. » Et c’est bel et bien dans cette acceptation que devait résider la paix, la véritable paix, celle, intérieure qui est difficile à atteindre même si elle n’est jamais bien loin. Jean passa une merveilleuse journée.

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