Dieu ? … Dieu ? … Dieu, tu es là ? Hmmm, quoi ? C’est moi, Dieu, ça
fait deux ou trois fois que je t’appelle… Ah,
c’est toi, mortel. Désolé, je m’étais assoupi. Enfin, je dis « désolé »
mais Dieu n’est jamais désolé. C’est juste ma langue qui a fourché. Ta
langue qui a fourché, Dieu ? Oui, ma
langue qui a fourché, mortel. C’est curieux, Dieu. Pourquoi, mortel ? Ben, parce qu’on ne s’imagine pas Dieu avec
des organes. Comme une langue. Ou des narines. Ou un… Pas la peine de me faire une liste, mortel, je sais ce que sont les
organes du corps humain, c’est moi qui les ai créés. Alors, tes réflexions
ironiques, tu peux te les garder, tu sais, mortel ? Mais, c’est qu’il
serait de mauvaise humeur, ce matin, le Dieu ‽ C’est qu’il est ronchon, oh oui,
c’est qu’il est ronchon ‽ Mortel ?
Oui, Dieu ? Tu arrêtes ou je
retourne me coucher.
Dieu ? Oui, mortel ? Pourquoi tu es ronchon, comme ça ? Tu oses me le demander, mortel ? Ben oui, j’aimerais savoir. Réfléchis un peu, mortel, si tu en es encore un capable et tu comprendras pourquoi parfois, j’en ai ras l’auréole. OK, alors, si tu veux, Dieu, on peut parler de choses qui te détendraient. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Ce qui me ferait plaisir, mortel, c’est que tu retournes vaquer à tes occupations et que tu me laisses tranquille. Oh, allez, Dieu, on peut passer un bon moment ensemble, non ? Je t’écoute, mortel. Ah, c’est bien. Tu vois, quand tu veux, Dieu ‽ Alors, OK, on va éviter Gaza, Israël, l’Ukraine, la pédophilie dans ton Église, les affaires Pélicot et Jubillar et la dette de la France. Qu’est-ce qui nous reste ? Tu veux parler des manifestations, Dieu ? Et pourquoi pas la danse des canards, mortel, hein ‽
Dieu ? Oui, mortel. Allez, j’arrête de te taquiner. Je t’écoute, mortel. Dis-moi, on peut parler du célibat des prêtres ? Pourquoi tu veux parler du célibat des prêtres ? Parce que ça me dérange qu’on interdise à des humains de prendre un peu de plaisir charnel de temps en temps. Que veux-tu, mortel, ça va avec le sacerdoce. Il a bon dos, le sacerdoce, Dieu. Mais tu sais quoi, mortel ? Non, Dieu, mais je sens que tu vas me dire. Justement, oui, mortel. Qui te dit que cette idée de la chasteté vient de moi ? Euh… Moi, je n’ai jamais demandé ça, tu penses bien, mortel. Parce que je ne suis pas le dernier, hein ‽… Comment, Dieu, qu’est-ce que tu viens de dire ? Rien, mortel, oublie, je ne sais plus ce que je dis, aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, Dieu, tu as peut-être beaucoup de qualités, mais entre nous, tu manques un peu d’humour, non ?
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