Je ne comprends pas qu’on trouve encore des galettes et des brioches des rois dans les boulangeries-pâtisseries et dans les supermarchés car on devrait déjà être en train de proposer des crêpes et même les chocolats de Pâques, on est quand même le 4 janvier, merde. Les galettes et les brioches, on en voit depuis le début du mois de décembre alors ça suffit, maintenant. Et même si je n’en ai pas mangé une, ni une part, ni une bouchée, j’en ai déjà une indigestion mentale. Ça tombe bien parce que j’ai quand même eu trois fois la fève sans en manger, ni à la frangipane, ni en simple couronne briochée, alors imaginez si je me mettais à en déguster une, maintenant, à deux jours de l’Épiphanie. Non, ça ne serait vraiment pas raisonnable. Surtout que dès qu’il y aura les nids de Pâques, à partir du début du mois de février, j’espère…
C’est vrai, ça, on vit dans une époque où il faut tout à tout le monde tout de suite. J’en veux pour preuve les commandes que les gens passent par Internet et qu’ils veulent au plus tard le lendemain alors qu’ils sont légion à ne pas aller chercher leur colis qu’on retrouve dans des ventes à l’aveugle. J’en veux pour preuve tous les journaleux qui ne font plus que de la science-fiction au lieu de faire de l’investigation et du commentaire argumenté et qui veulent connaître les membres d’un nouveau gouvernement avant même que les négociations soient closes. Tout comme les résultats des élections. Et comme le contenu des allocutions présidentielles. Tout avant l’heure. Mais c’est oublier qu’avant l’heure, ce n’est pas l’heure et après l’heure, ce n’est plus l’heure. L’exactitude est la politesse des rois dont on coupe la tête en France.
Ce n’est pas qu’un mal français puisqu’il est mondial. Et il en est de même pour tout. J’ai déjà eu l’occasion de me plaindre de voir les premières décorations de Noël dans les rues de Bordeaux dès le début du mois d’octobre et même si elles ne sont pas allumées avant fin novembre, il n’empêche que zut, à la fin, non ? Alors je le dis et je le redis, ce matin, ras-la-casquette des galettes et des brioches des rois, on n’en peut déjà plus. Sans oublier qu’on trouve tout et n’importe quoi en termes de qualité dans ces produits comme dans tous les autres. Que voulez-vous, c’est ainsi que les hommes vivent, désormais. Et on est bien loin de la chanson de Léo Ferré, hélas. Dans toutes ces courses contre des montres qui n’existent pas vraiment, y a-t-il encore une place pour la poésie ? Malheureusement, je crains bien que non.
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