Maintenant, c’est fini, je ne bois plus de vin blanc. Au
moins pour le reste de ma vie. Bon, au moins pour vingt ans car on le sait, le
petit vin blanc, celui qu’on boit sous
les tonnelles, c’est surtout pour fêter un jeune anniversaire car tout le monde
le sait, comme on n’a pas tous les jours vingt ans, ça ne nous arrive qu’une fois
seulement et tout et tout. Mais moi, maintenant qu’ils sont partis, Peter et
Lisa, les deux allemands que nous avons vus plusieurs fois, la semaine dernière,
je peux dire la vérité et tant pis pour la diplomatie entre nos deux pays, ils
sont adorables, oui, certes mais ils aiment trop le vin blanc et comme
ni le patron, ni le président ne voulait les accompagner, c’est moi qui m’y
suis collé. Et pour m’y être collé, je m’y suis vraiment bien collé. Surtout
vendredi dernier, au dîner, dans ce restaurant qui nous a un peu déçus.
Avant, cet endroit était une de nos cantines mais là, le patron et moi, nous nous interrogeons : y retournerons-nous ? Ce n’est pas la question du jour, non, celle du jour, c’est comment me débarrasser de tout ce petit vin blanc que j’ai bu et accumulé en moi en trois repas ? Vendredi soir, deux petites bouteilles de 37.5cl, c’est quasiment une grande de 75cl ou alors, on nous vole sur la marchandise. Samedi midi, champagne surtout pour moi car je peux vous dire que je ne me suis pas du tout oublié, quand j’ai servi l’apéritif. Et dimanche midi, une bouteille de Graves blanc à nous trois, surtout Lisa et moi. Et là, ce matin, je vais faire quelque chose que je ne fais jamais : je vais jurer qu’on ne m’y reprendra plus. Le petit vin blanc, c’est fini pour moi pendant au moins… Non, non, je ne plaisante pas. Ce n’est pas mon genre.
De toute façon, je suis moins malade avec du champagne voire avec du rosé alors qu’avec le blanc, ouille, ouille, ouille, le mal de crâne (tiens, ça ne rime pas, c’est nul) et parmi tous les amis proches avec qui je partage des repas, chez soi ou dans des restaurants, je n’en connais pas d’autres qui aiment le petit vin blanc. Donc, à moins de revoir Peter et Lisa dans les cinq ans à venir, normalement, je n’en boirai pas jusqu’à la prochaine revoyure avec eux. Et comme nous ne nous sommes vus que trois fois en trente ans, eux et moi… Pardon ? Ah bon, vous avez raté votre avion et vous revenez pour un repas avec nous. Du vin blanc ? Oui, il en reste une bouteille neuve dans le réfrigérateur, pourquoi ? Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas du vin sans alcool ? Le président en prend, vous pourriez essayer, vous aussi, non ?
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