lundi 28 avril 2025

choisir le verbe choisir (1)

Je me souviens et je me souviendrai toujours de mon cher ami Arnold, quand, alors qu’il nous avait rejoints, mes parents, le président et moi, aux Sables d’Olonne et soudain, alors qu’on lui demandait s’il avait des souvenirs de ses cours de français de l’époque où il était scolarisé chez lui, en Allemagne, il nous a sorti deux ou trois choses que je considère comme des perles : « Le soleil brille, le ciel est bleu et les oiseaux chantent » et « Je choisis, tu choisis, il choisit, nous choisissons, vous choisissez, ils choisissent » et moi, depuis, je la sors souvent, cette conjugaison du verbe choisir au présent de l’indicatif. Rien que pour le plaisir. Et hier, encore une fois, oui. Et ce matin, j’y ai repensé et je me suis dit que ça n’est pas toujours simple de choisir le verbe choisir. C’est un vrai dilemme.

Choisir. C’est un petit verbe tranquille, deux syllabes, six lettres. Il paraît simple, mais il te colle à la peau toute ta vie. J’en veux pour preuve que tout commence dès l’enfance, quand tu as dépassé le stade manger-salir tes couches-dormir et que tu vas apprendre que pendant toute ta vie, tu vas devoir faire des choix : chocolat ou vanille. Un polo rouge ou un tee-shirt bleu. Faire ses devoirs ou s’amuser. Et à chaque fois, à chaque fois, se dessine un bout de nous. On choisit. Et parfois, on s’en veut parce qu’on a dit oui alors qu’on aurait préféré dire non, peut-être. Parce qu’on a tourné à gauche alors qu’on aurait mieux fait de tourner à droite. Parce qu’on a choisi tel bonheur au lieu de tel autre. Et le verbe choisir, il se conjugue pendant toute la vie, ce n’est pas seulement à l’école.

Et on se fait choisir, aussi, on n’est pas toujours l’acteur de ses propres choix, parfois, on est surpris de faire l’objet du choix d’un(e) autre. Et il y a le couple en plus de la famille. Il y a les amis, qu’on a très souvent choisis. Ça peut donner l’impression qu’on est un groupe alors que tout le ne monde ne veut jamais la même pizza, heureusement. Et parfois, on choisit et quelqu’un vous reproche votre décision : « Tu as choisi ça ? » comme si le fait d’avoir tranché, ça nous rendait coupable. Et puis, il y a le passé, quand c’est choisi, on ne peut plus revenir en arrière. On vit avec. Parfois, avec des cicatrices. Et un jour, on re-choisit : un nouveau job, un autre regard, une route différente parce que choisir, c’est sans doute un marqueur de notre liberté. Ça nous rend vivant. Tant pis si on se trompe.

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