J’ai reçu une commande, la semaine dernière. Une lectrice, que je préfère laisser dans l’anonymat pour ne pas la mettre mal à l’aise, m’a envoyé une liste de mots oubliés afin en me lançant le défi de les utiliser dans un billet. Normalement, je ne travaille pas de cette façon mais j’ai quand même accepté après une négociation un peu âpre. Oui, parce que, après tout, tout travail mérite salaire et, toujours par souci de discrétion, je ne vous dirai pas de quel montant était le chèque que Mymy m’a envoyé. Tout ce que je peux dire, c’est que ma banque m’a téléphoné pour me demander s’il n’y avait pas une erreur et quelle était la provenance de ce chèque de 5 886 euros. Pourquoi une somme aussi précise ? Parce que la liste de mots en comprenait 18 et on est tombés d’accord sur 327 euros par mots. J’aime bien les chiffres ronds.
Les mots sont les suivants : convoluté (roulé sur soi-même ou autour d’un autre corps), orain (doré), brimborion (chose sans valeur et inutile), oppugnateur (celui qui attaque), coquecigrue (animal imaginaire ou balivernes), nine (couleur rouge), jugulibranche (dont les ouïes s’ouvrent sous la gorge), ragotin (homme ridicule), pecque (femme sotte et impertinente), boucaner (fumer de la viande ou du poisson), tripoléen (rude au toucher), ramade (réunion de plusieurs centaines de moutons), salange (période de production de sel dans les marais salants), brigandine (armure ancienne), tirelaine (voleur de manteau), chalin (éclair de chaleur), avilance (injure, infamie) et conglutiner (joindre des corps par une substance visqueuse.) Franchement ? Que faire de tous ces mots assez difficiles à placer en situation ?
Alors, attention, je ne dis pas que je ne vais pas y arriver mais ça me demande un peu de réflexion et un peu de travail. Et pour ça, j’ai choisi de créer Clémence et Anatole, deux personnages qui pourront avoir un lien avec tout ou partie des mots de cette liste. Et je chercher un sujet, un endroit, une chronique de la vie quotidienne. Et moi, quand je cherche, je trouve. Et quand on me cherche, on me trouve. Alors, quand aurai-je terminé de relever ce défi ? Je ne sais pas encore précisément mais une chose est sûre, comme j’ai très envie de toucher les 5 886 euros négociés, je vais m’y remettre de ce pas. Et surtout, qu’on ne me dérange sous aucune prétexte. Je n’y suis pour personne. Pas même pour le pape. J’ai juste besoin d’être concentré. Et de réfléchir. Et de jeter des idées dans mes doigts sur le clavier et voir ce que ça pourrait donner.
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