Il paraît que c’est une fête. Une des fêtes préférées des français. Au moins, ce n’est pas une fête religieuse mais j’en arriverais presque à le regretter. Où sont mes Noëls d’antan ? Non, je plaisante. Mais ce 21 juin, jour de la fête de la musique, on parle d’un élan populaire. Chaque année, depuis Jack Lang, on nous ressort le même argument : la musique adoucit les mœurs. Tu parles, Charles. De quelle musique il est question ? Ah d’accord, le bruit. Les amplis, les sonos à fond et les rythmiques. Quelle ironie, vraiment. Pour moi, chaque 21 juin, c’est la même angoisse, la même envie de fuir, la même envie de quitter ce monde. Bon, c’est vrai, j’habite en ville et donc, je suis plus envahi de gens qui pensent que la fête de la musique donne le droit de faire autant de bruit qu’on veut. De boire autant qu’on veut. Et de se droguer autant qu’on veut. De s’autoriser tout et n’importe quoi de façon très officielle.
Pour moi, dès le réveil, chaque 21 juin, l’agacement monte car j’ai la certitude absolue que cette mascarade n’a plus rien à voir avec la musique. Je rêve d’entendre un(e) harpiste, au calme. Même une flûte en bois, je pense que je le supporterais mieux. Mais non, de plus en plus, il s’agit de faire du vacarme. Cette date n’est plus qu’un prétexte, un grand défouloir sonore : des sons criards qui se croisent, s’entrechoquent et se noient dans un chaos sans oreille ni cœur. Aucune beauté alors que la musique, à la base, c’est ça, c’est de l’émotion, du ressenti, ça fait du bien à l’âme. Ou à l’esprit. Voire au corps. Que sont devenus les soupirs ? Que deviennent les silences ? Et tous ces gens qui semblent y prendre du plaisir, en prennent-ils vraiment ou se convainquent-ils de la chose ? Je n’ai pas la réponse et je préfère ne pas la connaître. Parfois, la vérité fait vraiment trop peur. Qu’on me laisse quelques illusions.
Le bruit et tous les abus… Et laisser les rues dans un état lamentable. J’ai quelques souvenirs terribles de lendemain de fête de la musique à Bordeaux, un spectacle affligeant. Je travaillais de très bonne heure et les services de la voierie n’étaient pas encore passés : des rues souillées, des trottoirs tapissés de détritus, de cannettes écrasées, de tessons de verre brisé. La ville, ivre morte après une fête de la bibine et de l’abrutissement collectif. Tout est permis parce que c’est une fête. Qui plus est, gratuite. Que célèbre-t-on, déjà ? L’ivresse et le bruit comme ciment social ? Eh bien, cette année encore, je serai absent pour cette fête détestable. Volontairement. Radicalement. Je suis à Biscarrosse. En bordure de forêt. Avec les gazouillis des oiseaux et ça, ça suffit amplement à mon bonheur. Je n’ai pas besoin des autres pour être heureux, le 21 juin. Juste besoin qu’on respecte mon besoin de calme.
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