Tout le monde le sait parmi les personnes qui me lisent (et même quelques autres), je suis à Biscarrosse pour la semaine. Jusqu’à dimanche ou lundi. Et quand je suis à Biscarrosse, outre que j’essaie de rester zen (ce qui ne marche pas à tous les coups – voir billet d’hier), je promène deux fois les chiens dans la forêt, une fois le matin après leur repas et une fois l’après-midi, avant leur second repas. Et j’essaie de varier les plaisirs en ne prenant pas toujours les mêmes sentiers et en faisant attention à ma propre petite personne et surtout à mon pied gauche car comme il est hors de question que j’aille marcher dans la forêt sableuse avec mes belles baskets un peu chères mais néanmoins efficaces, j’ai acheté une paire de chaussures à prix modique mais avec le talon légèrement compensé. Bref, notre rituel de promenade digestive et apéritive reste un peu immuable. Si ce n’est que Shuka mais surtout Kali commencent à vieillir et ça dure moins longtemps qu’auparavant.
Aux détours de nos pérégrinations sylvestres, il nous arrive de voir des traces de pas d’animaux bien plus gros que nous. Comme des chevaux, par exemple. Ou encore, une espèce de gros os provenant d’une patte d’un animal peut-être sauvage mais comme mes connaissances en la matière sont plus que limitées, je n’ai jamais approfondi la chose. Mais avant-hier, chose bien plus étonnante, je me suis retrouvé presque nez à nez, non, plutôt nez à pied avec ce que je pense être une daurade certainement sauvage (il n’y a jamais eu de dorades d’élevage dans aucune forêt, il me semble) sauf qu’elle a largement été étêtée et ça, pour moi, a priori, c’est signe de décapitation. Et qui dit décapitation dit assassinat. Et, encore une fois, je ne suis pas légiste mais j’ai quand même quelques notions sur l’état de vie ou de mort d’un être qui était justement vivant au départ. Là, j’ai dit aux chiens « surtout, vous ne touchez à rien, ici, c’est une scène de crime. » Et j’ai mis de la rubalise de police tout autour.
Et j’ai commencé mes investigations. Pour moi, c’est une daurade royale sauvage, en latin, sparus aurata truculenta (si elle avait été d’élevage, elle se serait appelée sparus aurata tumescere) et je pense que son corps, du moins ce qui en reste, a été déplacé. En effet, elle n’a pas pu être pêchée en plein milieu de la forêt à plusieurs kilomètres de l’océan à vol d’oiseau et à nage de poisson. Compte tenu qu’elle n’a plus sa tête, il m’est impossible de faire une reconnaissance faciale et comme une daurade, même royale, n’a pas de doigts, impossible également de faire une recherche pour les empreintes digitales. Bref, je crains que ce crime ne soit jamais élucidé et que ce poisson mort n’ait jamais une sépulture digne de ce nom. Il n’empêche que le mystère reste entier car pourquoi avoir abandonné son cadavre à un tel endroit ? Qui a pu faire ça ? Dans quel but ? Si encore il y avait des ours dans les forêts des Landes mais même pas. Et de toute façon, les ours, ils trouvent les daurades plus fadasses que les saumons.
https://cestecritbysibal33.blogspot.com/
http://sibal33.canalblog.com/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire