Nicolle. Une des cinq filles du papou Girard. Une des cinq filles que j’ai connues. Depuis toujours. Nicolle, la quatrième dans l’ordre de naissance. L’avant-dernière sœur de maman. Nicolle est partie, le 19 juillet et demain, ce sera le jour de ses funérailles. La cérémonie, la crémation, la dispersion. Le chagrin et les larmes. En particulier pour sa fille, Fabienne, que j’ai toujours connue aussi. Je l’ai même vue naître, à Melle, en mars 1968. Non, pas vraiment vue naître mais c’est tout comme. Et aussi un peu pour son frère, Xavier, moins présent dans ma vie. Alors que je l’ai vu naître, lui aussi, deux ans plus tard. Ça fait quelque chose le départ de Nicolle car depuis des années, ça forçait notre admiration tout en nous amusant que les cinq frangines soient toujours en vie alors qu’elles ont entre 78 et 93 ans. Increvables, qu’on se disait.
Oui, on les pensait vraiment increvables et la dernière fois qu’elles ont été réunies, toutes les cinq, c’était en septembre 2016, j’y étais. Les noces d’or de Brigitte et Michel. Tous les repas se sont faits chez Nicolle. Nicolle, qui faisait tant de choses de ses mains et pas seulement car elle n’avait pas eu le choix après son divorce, une fois seule. Elle peignait. Elle jardinait. Elle confiturait. Elle bricolait. Elle créait des objets, aussi. Elle n’arrêtait pas. Jusqu’au jour où une saloperie de cancer lui a attaqué la mâchoire inférieure et depuis deux ans, elle n’a fait que subir des opérations interminables et leurs conséquences. Des séquelles. De la souffrance physique. Probablement de la douleur morale. Et personne qui l’entendait dire qu’elle voulait partir. Elle a terminé sa vie dans un lit médicalisé, à l’hôpital, avec beaucoup de morphine.
J’ai quelques jolis souvenirs de Nicolle, qui, quand j’étais enfant, dans les années 60, était comme sa petite sœur Brigitte, portait des cheveux longs et souvent un chignon. Je me souviens du pressing à Melle. Des machines qui faisaient pschh tout en faisant échapper plein de vapeur. Des tas de linge sale au fond, on aimait jouer dedans. Je me souviens de son amour pour les chiens. Entre autres, des cockers, pendant longtemps. Je me souviens de Loudun, ça paraissait loin, après Melle. Et de son retour à Saint-Maixent. De sa maison, de sa piscine ronde hors-sol. Du pot de confiture de fraises (faite maison) qu’elle m’a donné, il y a une dizaine d’années. De certains Noëls passés chez elle à l’époque où j’acceptais encore de participer à ça. C’est tout un pan de ma propre histoire qui disparaît avec son départ. Mais elle est libre, maintenant.
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