samedi 27 septembre 2025

saperlipopette, ma salopette – 5 (version speed)

Avertissement, ce billet va comporter plusieurs points d’exclamation, je n’ai pas pu faire autrement.

« Putain de saperlipopette ! (Je vous avais prévenu ‽…) C’est pas vrai ! C’est pas possible ! Pas maintenant. Ce n’est pas maintenant que ça devait m’arriver. » Jean se jette en arrière. Il trébuche sur le tapis car il est très énervé, Jean. Pas le tapis. Il se rattrape de justesse à la chaise. Forcément branlante, la chaise. Il regarde de nouveau sa salopette et bam ! La tache est bel et bien là. Une tache énorme. Une tache éclatée. Une tache comme un étendard. Comme le drapeau de la honte. Et Jean est énervé. Car franchement, pas aujourd’hui. Jean a un rendez-vous. Et ça tombe justement un jour de rendez-vous. Ça fait chier. C’est toujours comme ça. Il aurait mieux fait de ne pas se lever, ce matin. Mais c’est trop tard. Et la tache est là. Arrogante. Ironique. Narquoise. Et Jean est dépité. Très. Dépité.

Il tourne en rond. Il râle. Il grogne. « Mais qu’est-ce que j’ai fait, bordel ‽ » Il rembobine le film : tartine ? Non. Le chat ? Non. Le café ? Ah, le café, peut-être ? Non. Parce que la tache est un peu rouge. Et un peu noire. En rouge et noir. Ce n’est pas le moment de chanter. Ah si, le café, forcément. Jean en a bu au moins trois tasses, ce matin. Et la dernière fois, il s’est dépêché d’aller répondre à son téléphone. Il a couru. Et il a dû en renverser sur lui. Sur sa salopette. Mais le rouge ? De la confiture à la fraise ? Non. Il a mangé de la confiture d’abricots. « Ah si, la part de pizza, hier soir, devant la télé ! » Et Jean va essayer de frotter. De frotter comme un forcené. Frotter avec le coin d’un torchon mouillé. Mais rien n’y fait. La tache ne semble pas vouloir partir. Elle le nargue. En souriant.

Au contraire. Elle s’étale. Elle s’incruste. Elle prend racine. Saperlipopette de saperlipopette ! Jean court à la salle d’eau. Du savon magique ? Le cherche partout. Ne le trouve pas. S’énerve. Sa montre lui rappelle qu’il est en retard. En retard. Il enfile une veste pour cacher la tache. Le désastre. Change d’avis. Enlève la veste. Enfile un pull. Lâche un juron. Enlève le pull. Remet la veste. Il prend une grande respiration. De plus de deux secondes. Pas le temps. Pas envie. Pas la force. Il sort. Claque la porte. Se rend compte qu’il a oublié ses clés. Revient. Aperçoit sa salopette dans le miroir. Il grimace. Soupire. Sourit nerveusement. « Tu as gagné, traîtresse ! » Et il part en courant. Son rendez-vous. Il court. Encore. Vers le bus. Vers le monde. Il court. Il s’essouffle. Il se dépêche. Son rendez-vous. Pas en retard.

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