vendredi 17 octobre 2025

Jean, tout en bleu (de toutes les couleurs -2)

Jean a décidé de se changer les idées. Ça lui a pris quand il a vu le ciel si bleu, ce matin. Il a quitté son bleu de travail et s’est habillé pour profiter du beau temps. Sans doute voulait-il simplement se faire un peu oublier pour oublier le reste du monde. Se mettre au bleu. Pour mieux revenir. Mais pas question pour lui de passer au bleu et encore moins de chercher à se faire passer pour un Schtroumpf, faire l’autruche, ça n’était pas son truc, à Jean. À la radio, dans sa voiture, Michelle Torr chantait « Une vague bleue qui veut m’emporter, c’est comme un amour qui aurait existé… » Jean était surpris de se souvenir encore de ces paroles. Ça lui a rappelé son adolescence quand il n’était qu’un bleu dans la vie. Et Jean continua de laisser ses pensées dériver au fil de la chanson qui continuait sa route : « Une vague bleue qui veut m’emporter, c’est comme un espoir que j’aurais effleuré… » Avec la note bleue.

Jean n’est pas particulièrement fleur bleue mais il a quand même un côté romantique. Il se serait bien vu en prince charmant tout de bleu vêtu mais comme il n’est ni prince ni canon, il passe toujours très vite à autre chose. Comme la chanson suivante qui passe à la radio : « Plus bleu que le bleu de tes yeux, je ne vois rien de mieux même le bleu des cieux… » Ah oui, Piaf. La Môme Piaf. Sa mère l’aimait tant. Sa mère, souvent si triste avec ses bleus à l’âme. Sa mère tant aimée. Qui chantait si bien, elle aussi. Surtout pour ne pas montrer ses bleus à l’âme. Bref, Jean poursuivait sa conduite un peu au hasard des kilomètres. Au fond de lui, il se doutait bien qu’il irait jusqu’à Carry-le-Rouet, sur la côte bleue. Mais oui, Jean aimait retourner là où sa mère aimait tant aller, autrefois. Au bord de la grande bleue. La mer, celle qu’on voit danser… Elle aimait aussi beaucoup Charles Trenet, sa mère. Sa maman. Comme il l’a aimée.

Mais rien ne pourrait faire changer d’avis Jean car même en étant dans une espèce de bleu, un peu flou, il se sentait plutôt bien. Il regardait la mer bleu marine. Parfois bleu pastel sous le ciel bleu azur. Ah tiens, une autre chanson qu’il aime bien. Christophe. « Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux ; parler me semble ridicule, je m’élance et puis je recule… » Là encore, cette chanson, Jean, des souvenirs à la pelle. Nostalgique, Jean ? Pas vraiment. Pas tout le temps. Plutôt craintif face à un avenir incertain. Qui parfois lui fait faire des cauchemars qui lui font des peurs bleues. Jean est quelqu’un de simple, c’est toute sa richesse. Il n’a pas de sang bleu, il n’est pas (bleu) roi, il vient (de bleu) d’Auvergne et il aime la (bleu) nuit autant que le jour. Il aimerait juste être amoureux. « Je lui dirai les mots bleus, tous ces mots qui rendent nos jours heureux ; une histoire d’amour sans paroles n’a plus besoin du protocole… »

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