mercredi 3 décembre 2025

les roses blanches

La câlinant (sa mère) bien tendrement, il disait en lui donnant : c'est aujourd'hui dimanche ; tiens ma jolie maman, voici des roses blanches, toi qui les aimes tant. Va, quand je serai grand, j'achèterai au marchand toutes ses roses blanches pour toi jolie maman… Oui, j’aurais pu acheter un bouquet de fleurs pour accueillir ma mère à Bordeaux, la semaine dernière, le 25 novembre, pour être plus précis mais comme c’est moi qui suis allé la chercher et qui l’ai amenée jusqu’ici, je n’allais pas conduire avec un bouquet de roses blanches à la main. Mais ce matin, tout à l’heure, ce n’est pas moi qui la raccompagne chez elle, c’est mon grand-frère. Donc, là, oui, j’aurais pu lui offrir un bouquet pour son retour. J’aurais pu, oui. Si j’avais été un bon fils. Ou en tout cas, un très, très, très bon fils. Mais, là, oui, joker.

La marchande l'ayant surpris, en baissant la tête il lui dit : c'est aujourd'hui dimanche et j'allais voir maman. J'ai pris ces roses blanches, elle les aime tant. Sur son petit lit blanc, là-bas elle m'attend, j'ai pris ces roses blanches pour ma jolie maman… Inutile de vous faire un dessin, le môme, qui est certainement meilleur fils que moi, il a voulu les chaparder, les roses blanches mais il s’est fait surprendre par la marchande. Moi, je pense que j’aurais été plus malin, je ne me serais pas fait prendre en flagrant délit. Pas un si bon fils que ça mais un fils peut-être plus intelligent. Allez savoir. Et cette fois-ci, je ne vais pas prendre un joker. J’assume. Bref, maman retourne chez elle, tout à l’heure. Et elle va retrouver sa vie normale. Après une parenthèse d’un peu plus de huit jours. C’est passé vite.

Et le gamin s'agenouillant, petit, devant le petit lit blanc : c'est aujourd'hui dimanche tiens ma jolie maman voici des roses blanches, toi qui les aimais tant et quand tu t'en iras au grand jardin, là-bas, toutes ces roses blanches, tu les emporteras… Mais non, elle n’est pas morte, ma mère. En tout cas, pas ce matin, jusqu’à ce que je lui dise au revoir et que je vois la C3 disparaître de ma vue. Mais comme je ne suis pas forcément un si mauvais fils que ça, elle n’est pas partie avec un bouquet de roses blanches mais avec une coupelle comprenant trois jacinthes annoncées comme rose, quand elles seront ouvertes. Alors, hein ? Et l’avantage des jacinthes, c’est que ça durera plus longtemps qu’un simple bouquet. Parce que les fleurs, c’est périssable. Alors, il n’a pas bien joué, le mauvais fils ? Bon, maintenant, j’attends de savoir quand ils seront arrivés à destination, ma mère et mon frère.  C’est tout.

(versions de Michelle Torr – un peu plus moderne que celle de Berthe Sylva, en 1937 ou celle, originale, de Max Trébor, en 1926)

https://www.youtube.com/watch?v=URnpUG3e0i8

https://www.youtube.com/watch?v=7LFNaprvHt8

https://www.youtube.com/watch?v=BasCMpptdTY

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