Alors, je ne suis pas sûr de moi mais je pense vraiment
que Kali et Shuka ont vieilli. Déjà, je m’étais fait cette même remarque à la
fin du mois d’août dernier. En effet, quand nous étions venus à Biscarrosse,
quelque chose avait changé à leur niveau. Bon, OK, Kali s’était fait une
entorse à la patte avant gauche et ça l’avait un peu empêchée de se promener
dans la forêt comme elle l’aurait voulu mais quand même, il y a eu autre
chose : nos grandes promenades de trois quarts d’heure ou plus dans les
sentiers, dans les vertigineuses montées et/ou descentes des dunes forestières
et nos gymkhanas dans certains endroits pleins de creux et de bosses, tout ça,
ça ne semblait plus les intéresser tant que ça. En tout cas, c’est ce que j’ai
cru comprendre à demi-mots, à demi-regards et à Demi Moore.
Sur ces entrefaites, tant pis, contre mauvaise fortune, bons cœurs, dimanche matin, quand je leur ai demandé s’ils voulaient y aller, ils ont sauté au plafond et sont retombés sur le plancher sans se faire mal (c’est souple, un chien) et quand j’ai voulu leur mettre leur collier, ils ont aboyé de joie, tout sourire et avec une joie qu’ils avaient du mal à dissimuler. Si ce n’est qu’une fois dans la rue, après un petit cinquante mètres à toute vitesse de Kali pendant que Shuka trottait d’une façon pépère, voilà qu’elle s’arrête et attend. Quand j’ai rejoint le portail qui nous ouvre tous les possibles dans la forêt, elle me regardait de loin d’un air de dire « Vas-y si tu veux, moi, je reste là. » Elle n’avait jamais été comme ça jusqu’à l’an dernier. Comme si ça ne lui disait plus rien, toutes ces promenades sportives. Pour son âge.
Alors, je suis retourné vers elle, je l’ai attachée avec sa laisse et elle m’a suivi. Une fois le portail franchi, elle s’est mise à cavaler mais pas vers les chemins difficiles, non, vers le plus standard, celui qui mène à la cabane aux 4x4. Et au bout de 20 minutes, on est arrivé à un choix : Kali qui voulait aller à droit vers le lac et Shuka qui voulait aller à gauche vers la maison. Et moi, j’ai accepté l’idée du lac sauf que Shuka, non. Quand je suis allé le récupérer pour l’attacher et le faire venir, Kali m’attendait au milieu de la route car là, c’était fini les sentiers. Bref, il a fallu que je fasse plaisir à l’un des deux. Sauf qu’un peu plus loin, on a pu tourner à droite en repartant vers la forêt et tout le monde semble y avoir trouvé son compte. N’empêche que je vous le dis, ce n’est plus vraiment simple avec eux.