Je vous remercie, madame. Oui, je vous remercie de m’avoir laissé passer. Ça n’arrive pas souvent que les gens soient gentils, de nos jours. En même temps, c’est peut-être l’esprit de Noël qui vous habite. En tout cas, merci encore pour votre gentillesse. Comment ? Vous n’avez pas le temps ? Vous n’avez pas le temps de quoi ? Vous n’avez pas le temps d’accepter mon remerciement ? Dites tout de suite que ça vous emmerde, que je vous remercie, non mais sans blague. Non, je ne suis pas énervé. Pas du tout. Je suis même très serein. Je n’ai jamais été aussi serein qu’en ce moment. Sauf que si vous continuez à faire la gueule, je ne sais pas si je vais le rester, serein. Parce qu’il ne faut pas exagérer, non plus, hein ? Moi, je suis là, vous aussi, vous me laissez passer et je vous dis merci et vous faites la tronche.
On vit vraiment dans un monde étrange. On est poli et c’est limite qu’on se fait mépriser. Voire insulter. Non, mais moi, je ne vous avais rien demandé, madame. Vous m’avez laissé passer, ce pour quoi je vous ai remercié et je vous remercie encore mais personne ne vous a obligée, non plus, hein ‽ En tout cas, pas moi. Moi, je ne vous ai rien demandé, alors, ça va, hein ‽ Mais non, madame joue la gentille mais en réalité, madame est une méchante. Madame est une mauvaise personne. Parce qu’elle ne veut pas qu’on la remercie. Parce que madame est pressée. Pressée de se faire sauter, peut-être ? Mouais, des fois, je me demande. Quand je vois des femmes qui sont aussi… Qui sont autant… Des femmes qui ont l’air aussi malveillant, je me dis qu’elles sont forcément frustrées. Forcément mal baisées.
Ou alors, madame est une pute. Et parce que madame est une pute, elle considère qu’elle n’a pas à recevoir un merci gratuit. Il faudrait peut-être que je paie pour vous dire merci. Cinquante euros la pipe et dix euros le merci ‽ Et puis quoi, encore, hein ? Alors vous savez quoi, madame ? Que vous soyez mal baisée ou que vous soyez une pute, je vous remercie de m’avoir laissé passer mais je vous assure que si ce n’était pas trop tard, je vous rendrais votre tour et j’attendrais le mien. Non mais, c’est vrai, quoi, on est là, on est poli avec elle et elle vous tire une de ces tronches, non mais allo, quoi ‽ Alors, vous savez quoi, madame, foutez le camp avant que je m’énerve parce que là, je suis vraiment au bord, pouffiasse. Excusez-moi, je n’aurais pas dû vous traiter de pouffiasse. Mais de connasse. Sale connasse.
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