mardi 25 novembre 2025

mais qui êtes-vous, monsieur-dame ? (4)

Ça y est, je suis rentré sur Bordeaux et je n’ai pas été envahi d’inconnus cette nuit, dans mon lit. Ni ce matin sous ma douche. Ni ce matin encore, aux toilettes. Non, je pense qu’ils ne vont peut-être plus venir. Du moins, je l’espère. Car je ne sais toujours pas qui sont cet homme et cette femme qui viennent me voir dans des moments que je juge intime : mon sommeil, ma mise en beauté et mes déjections. Je n’ai plus de nouvelles d’eux depuis hier midi. Ah oui, c’est vrai. Je ne vous ai pas dit la dernière fois où je les ai vus. La pénultième, c’était dans les WC de ma mère, au premier étage. Et ils ont disparu aussi rapidement qu’ils m’étaient apparus. Mais j’y pense… Serait-ce un peu comme une immaculée conception ? Une annonce faite à Stéphane ? Bof, pour quoi faire ? Si c’est pour un messie, non merci.

Non, la dernière fois que je les ai vus, c’est quand nous sommes arrivés sur Bordeaux, avec maman. Nous avons fait la route, tranquillement, hier matin et nous sommes arrivés dans mon garage vers 11h45. Peut-être un peu plus mais ça n’a pas grande importance, à vrai dire. Pourquoi j’en parle, alors ? Je ne sais pas… Et j’avais téléphoné au président pour lui dire de nous rejoindre pour nous permettre de ne faire qu’un voyage de la voiture à chez nous car le parking est dans une rue parallèle à la nôtre, il n’y a pas d’accès direct à notre immeuble. Et j’ai sorti les affaires des sièges arrière : la valise de maman, son manteau, sa canne, son sac d’ordinateur, le mien, mon petit sac de voyage pour une seule nuit et mes quelques courses deux-sévriennes (fromages de chèvre obligent) et j’ai ouvert le coffre.

Parce que dans le coffre, j’avais prévu le déambulateur (que nous avons ici à Bordeaux) pour permettre à maman de faire les deux ou trois cents mètres en sécurité. Et quand j’ai ouvert le coffre, outre qu’il s’y trouvait l’aspirateur sans fil que j’avais acheté la veille, j’ai vu l’homme et la femme, complètement recroquevillés. Ils sont descendus tout seuls de la malle de ma voiture. Je ne les ai pas aidés, bien sûr. « Qu’est-ce que vous faites dans mon coffre ? Et qui êtes-vous, enfin, monsieur-dame ? » Ils ont fait comme d’habitude, ils m’ont regardé et au bout d’un moment, après s’est un peu époussetés, ils m’ont dit que vraiment, voyager dans ces conditions, ce n’était pas du tout confortable. Désolé, que j’aurais pu leur répondre mais j’ai préféré laisser tomber. En attendant qu’ils disparaissent.

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lundi 24 novembre 2025

mais qui êtes-vous, monsieur-dame ? (3)

Cette nuit, j’ai bien dormi. Mais je n’ai pas dormi chez moi. Je suis arrivé chez ma mère hier car trop, c’est trop. J’avais envie d’être tranquille. La nuit, le jour. Dans mon lit. Sous la douche. Je n’ai pas envie de me sentir envahi. Allez savoir si ce ne sont pas des russes qui sont venus m’espionner, hein ? Après tout, on ne sait jamais. On connaît mes convictions… Non, ce matin, je suis tranquillement chez maman. Tout à l’heure, nous prendrons la route pour revenir sur Bordeaux et tout sera parfait dans le meilleur des mondes. Non, tout sera parfait dans le monde. Non, tout sera dans le monde. Oui, ça suffit largement comme ça, la formulation. Bref, je reprends. Quand je suis chez ma mère, je fais comme chez moi : je me lève tôt. Et je fais les choses à peu près dans le même ordre qu’à la maison.

J’ai donc commencé à me faire du café. J’ai allumé l’ordinateur. J’ai consulté mes mails et comme j’ai eu une envie pressante, je n’ai pas attendu la fin de la guerre en Ukraine pour aller aux toilettes. Et là, j’ai fait ma petite affaire et quand je ne lis pas, dans le petit coin, je ferme les yeux et je me laisse mes pensées aller. Et j’ai ressenti quelque chose d’étrange. Comme une présence. Vous savez, comme si on avait un sixième sens. Alors, j’ai légèrement entrouvert mes paupières et là, je n’en suis pas revenu. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous faire languir : oui, le couple d’hier et d’avant-hier. Dans les toilettes alors que j’avais encore plus besoin d’intimité que dans mon lit ou sous la douche. Le même homme. La même femme. Mais que faisaient-ils chez maman ? Dans les toilettes…

Comme les deux fois précédentes : je leur ai demandé ce qu’ils faisaient là et comment ils avaient fait pour m’y rejoindre. Évidemment, je n’ai pas eu de réponse. Évidemment, ils m’ont regardé sans ouvrir la bouche. Évidemment, j’étais gêné mais eux le semblaient également. Manque de place, entre autres. Je n’ai pas su si je devais me relever, remonter mes vêtements du bas et sortir car de toute façon, ils étaient devant la porte. Et, de leur côté, eux me donnaient l’impression de ne pas savoir s’ils devaient ou pouvaient bouger. Après quelques dizaines de secondes sans une seule parole de leur part, ils ont fini par me demander où se trouvait l’escalier qui montait au grenier. J’avoue que je n’ai pas su quoi répondre car à peine ai-je eu le temps de me frotter les yeux qu’ils avaient disparu.

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dimanche 23 novembre 2025

mais qui êtes-vous, monsieur-dame ? (2)

Ah, quand même !  Cette nuit, aucun couple intrus ne s’est manifesté dans mon lit. J’en suis absolument sûr et certain car à chaque fois que je me suis réveillé, soit pour aller faire pipi, soit pour simplement me tourner, changer de position, j’ai bien fait attention et j’ai même mis la main pour vérifier qu’il n’y avait pas ces monsieur-dame de la nuit précédente. Et je peux vous dire que j’ai un peu mieux dormi. Et que ça ne m’a pas fait de mal. Je pense même que ça m’a fait du bien. Alors, ce matin, je me suis levé, comme d’habitude, en temps normal. J’ai préparé mon café. J’ai pris mes comprimés. J’ai allumé l’ordinateur et j’ai regardé mes courriels, un ou deux sites et je suis allé aux toilettes car ce n’est qu’après ça que je peux filer sous la douche. Sinon, ça ne me convient pas.

Et là, je me déshabille, dans ma petite salle d’eau. J’entre dans la douche. Je fais couler l’eau qui arrive très vite chaude et je m’asperge, je m’arrose, je m’inonde. Et comme vous le savez, je m’accroupis pour ne pas éclabousser la totalité des parois. Et je ferme les yeux. Mais rapidement, quand je veux pour le toucher le mollet droit, je sens que ce n’est pas la même peau que la mienne. J’ouvre les yeux et qui ne vois-je pas ? Le même couple que l’autre nuit, dans mon lit. Là, tout nu, tous les deux, dans ma douche. Et quand on sait qu’elle ne fait que 90 * 90, ma douche, autant vous dire que c’est très étroit et qu’on est un peu obligés de se toucher. À mon corps défendant. Et à mon esprit aussi. Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient là et aucun des deux n’a jugé bon de me répondre.

En revanche, j’ai vu la femme sentir mon gel douche et elle a fait signe à son mari que ça ne lui convenait pas. « Vous n’êtes pas obligés de rester dans ma douche quand je suis moi-même dedans », leur ai-je dit. Mais ils ont fait comme s’ils ne m’entendaient pas. Ils me regardaient à peine. Et subitement, l’une de leurs mains m’a arraché le pommeau de douche des miennes et ils se sont aspergés, arrosés, inondés, à leur tour. Franchement, je commençais à trouver ça très désagréable. J’ai entrouvert une des deux portes et je leur ai fait signe de sortir. Ils m’ont de nouveau regardé. Jusqu’à ce que la femme me demande où était la buanderie. « La buanderie ? Mais pourquoi faire ? » Et ils sont sortis. Sans s’essuyer. En mettant de l’eau partout. Et moi, je suis resté un peu abasourdi.

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samedi 22 novembre 2025

mais qui êtes-vous, monsieur-dame ? (1)

Attention, rien à voir avec les gens dont j’ai parlé dans mon billet d’hier. Non, ce que je vais vous raconter, ce matin, c’est ce qui s’est passé cette nuit. Dans mon lit. Tout a plutôt mieux commencé que prévu, je suis allé me coucher assez tôt, comme souvent. À 21h25, j’étais au lit. Avec le bouquin j’ai en cours depuis une semaine (j’avoue avoir du mal avec celui-ci – pour une fois, je traîne) et un mal de dents qui aurait pu faire pleurer un ver de terre. Oui, parce que les vers de terre sont très sensibles. Ça ne se sait pas vraiment mais moi oui, j’en ai connu plusieurs et ils étaient tous très émotifs. Et ça m’a toujours fait de la peine. Mais de là à leur faire un câlin, je n’ai jamais pu franchir le cap. Parce que de leur côté, eux, ils ne sont pas très tactiles. Enfin bon, c’est un autre sujet. Pas celui que je voulais aborder quand j’ai commencé à écrire, là.

Non, je disais donc que j’ai un peu lu, une vingtaine de pages. Et j’ai éteint. J’ai souhaité une bonne nuit à qui de droit. J’ai fermé les yeux. Et j’ai tenté de penser à des choses agréables. Parce que ça reste le meilleur moyen de s’endormir rapidement. Et de ne pas faire de cauchemar. Et ensuite, j’ai comme un trou noir. Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé. À part que j’ai dormi. À part que j’ai dû dormir. Si ce n’est qu’à plusieurs reprises, en voulant changer de position, je ne trouvais jamais la bonne. Et que ce soit du côté droit ou du côté gauche, je n’y trouvais jamais mon compte. Mais heureusement, je me rendormais à chaque fois. Sauf qu’à un moment, je me suis demandé s’il n’y avait pas quelque chose qui m’empêchait de trouver la position dont j’avais besoin. Et là, j’ai avancé ma main et j’ai senti quelque chose de soyeux. Et tiède.

Alors, j’ai secoué mon bras gauche pour que ma montre connectée s’allume et j’ai aperçu quelque chose d’étrange dans le lit. Non pas tant dans le lit à côté de moi que dans l’autre sens. Et j’ai senti des jambes. Et en continuant d’essayer d’y voir un peu plus clair à l’aide de l’écran de ma montre, j’ai aperçu une autre forme, un autre tas. Alors, ni une, ni deux, j’ai allumé la lumière de mon chevet et là, j’ai découvert deux personnes qui dormaient tête-bêche avec moi. Dans mon lit. Un homme et une femme. Chabada, bada ? Peut-être mais ça n’était pas de propos, à cet instant-là. L’éclairage de ma lampe aidant et l’espèce  de cri que j’ai poussé en les voyant, bien installés, là, les ont réveillé. « Mais qui êtes-vous, monsieur-dame ? Que faites-vous dans mon lit ? » Ils se sont levés et m’ont demandé où étaient les toilettes. Et ils sont sortis en claquant la porte.

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vendredi 21 novembre 2025

en photo qu’à table (ou l’inverse)

Avant-hier soir, nous avons reçu des amis du président, pour dîner. Enfin, j’ai reçu des amis du président pour un dîner. Un dîner que j’ai préparé sans les connaître, ces invités et moi, normalement, je ne suis pas très chaud pour recevoir des inconnus chez moi. C’est vrai, ça, qui me dit que ces gens qui vont sonner, entrer et manger à ma table sont bien ceux qu’ils se prétendent être ? Après tout, le président peut aussi se tromper sur leur compte. Et avoir des trous de mémoire. Il paraît qu’une fois qu’on a dépassé les 80 ans, on peut avoir des absences. Moi, je ne sais pas, j’en suis encore à près de quinze ans d’y arriver. Bref, ils sont venus. Il avait été question de les attendre pour 19h30 et moi, j’étais prêt. Assez peu content de mes préparations a priori. Comme toujours. Mais avec un espoir un peu idiot : qu’ils annulent au dernier moment.

Oui, ça m’aurait arrangé qu’ils ne viennent finalement pas. Et  à 19h30 pétantes, j’étais prêt et j’ai commencé à attendre. 19h40… 19h45… 19h50… Peut-être allais-je finalement passer une soirée tranquille pépère-peinard ? 19h55, un appel de celle que je vais appeler Marie-Christine pour respecter son anonymat. « On arrive. On est en retard. Une réunion qui s’est éternisée. » Mais pourquoi elle n’a pas duré encore des heures, leur réunion ? Finalement, à 20h10, ils sont arrivés. Et là, je suis tombé sous le charme. Comment dire ? Il y a des gens qui sont charismatiques et séduisants. Indépendamment l’un de l’autre mais aussi, et c’est là où c’est plus rare, les deux ensemble. Ils étaient beaux, chacun de leur côté mais encore plus beaux, tous les deux, dans leur couple. Lui aussi. Appelons-le Christophe, il se reconnaîtra, lui, s’il me lit un jour.

Ils sont si avenants que même lui m’a fait la bise pour me dire bonsoir alors qu’on ne s’était jamais vu auparavant. Et après une bonne grosse heure à les observer (chacun y allait de ses histoires de cancer – moi, je n’étais pas vraiment concerné), un peu en retrait, pendant l’apéritif, je me suis senti bien avec eux. Et j’ai commencé à m’intégrer un peu à eux. Et la soirée et le repas se sont déroulés en toute convivialité. Comme si je les connaissais depuis longtemps sauf que je n’ai pas réussi à les tutoyer et je faisais des phrases sans avoir à les vouvoyer non plus (je ne tutoie pas dès le premiers soir, moi…) Et lui, le (presque) Christophe, a un de ces appétits… Il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table. Sauf qu’en photo (pour l’album des 80 ans du président, en juin dernier), il était beaucoup moins bien qu’en vrai. Alors, mieux vaut en photo qu’à table ou l’inverse ?

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jeudi 20 novembre 2025

TR, TEG et TBSG

Je vous jure que j’ai cru à une blague. À un poisson de novembre, avant-hier, quand j’ai entendu ça aux infos. Une taxe sur l’eau courante. En gros, une taxe pour celles et ceux qui ont l’eau courante chez eux. Alors qu’on paie déjà une taxe foncière et/ou d’habitation et qu’on paie déjà l’eau de ville. C’est bien. C’est classe. C’est moderne. Pourquoi pas le retour de la dîme et de la gabelle, pendant qu’on y est, hein ? C’est vrai, ça. Quand je pense qu’on en est encore à chercher quels impôts nouveaux, quelles nouvelles taxes le gouvernement et les députés aimeraient faire passer, on est loin du « pas de hausse fiscale » comme nous l’avait promis Macron. Le pauvre, il ne doit plus trop savoir où il habite, lui, maintenant. Avec les socialistes qui gouvernent aux tiers, la droite et l’extrême pour un deuxième tiers et le petit bonheur la chance pour le troisième et dernier.

Alors, si on doit nous créer des nouvelles taxes sur les éléments de confort que nous avons chez nous, pourquoi pas une taxe sur les robinets. Si on a une manette pour l’eau froide et une manette pour l’eau chaude, double taxe. Si on a un mitigeur, double taxe multipliée par deux. Parce qu’un mitigeur, c’est du luxe. Ça serait la taxe sur les robinets et on l’appellerait TR. On la recevrait en même temps que la taxe foncière, ça ferait une ligne de plus. Et si on a une bonde de lavabo, d’évier, de receveur de douche et/ou de baignoire, on paierait une taxe sur les bondes en fonction du diamètre ou de la surface de ces dernières. La TB, la taxe sur les bondes. Si on a des poignées aux fenêtres, on paierait la TPF (taxe sur les poignées des fenêtres qui serait récupérée aussi sur les vasistas et les baies coulissantes.  Et en fonction du matériau : bois, acier, alu…

Ensuite, il y aurait la TEG. Chaque propriétaire d’une voiture, d’un camion ou de quelque véhicule que ce soit qui a un pare-brise se verrait taxé sur les essuie-glaces. Après tout, si ça, ça n’est pas du confort… Regardez les motards, les scootéristes et les cyclistes, quand il pleut, c’est pour leur pomme Sauf que pour les motards, la TCDR, taxe sur les casques pour les deux roues et seraient également concernés les gens à mobylette. Une TVL serait mise en place pour les porteurs de lunettes, la taxe sur les verres de lunettes. Et pour les verres progressifs, taxe doublée progressivement (TVPL) et n’oublions pas la TVSL, la taxe sur les verres solaires de lunettes. Parce que ça, c’est vraiment un luxe absolu. Enfin, la TBSG, la taxe sur le bonnet de soutien-gorge. Un seul bonnet, exonération. Deux bonnets, taxe. À vous faire envier celles qui se sont fait opérer d’un cancer du sein.  

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mercredi 19 novembre 2025

dialogues : Dieu, l'homme et son image (8)

Dieu ? … Dieu ? …  Ohé, Dieu ? … Y a quelqu’un ? … Allo, allo, Dieu ? … Hmmm ? Qu’est-ce qu’il y a, mortel ? Eh bien dis donc, Dieu, tu te la coules douce, aujourd’hui… Grasse matinée ? Soirée très arrosée, hier, peut-être ? Si c’est pour me dire ça que tu m’as appelé, mortel, je retourne à mes occupations. Et c’est quoi, tes occupations, Dieu, en ce moment ? Parce que ça fait un moment que je t’appelle et que tu ne me réponds pas. Qu’est-ce que ça peut te faire, mortel, ce que je fais pour me détendre ? Et Je sais combien j’en ai besoin, vois-tu.  Ah ben si, ça m’intéresse. Si je te connais mieux, je te comprends mieux, non ? Ah bon, c’est nouveau, ça, de me sortir des phrases sensées ? Tu es malade, mortel ? Arrête de me taquiner, Dieu, je voulais juste discuter avec toi. Tu fais quoi, quand tu as un moment de libre toi, en fait, hein ?

Qui te dit que j’ai des moments de libre, mortel ? Je n’ai pas grand-chose à voir avec toi, le commun des. Ah bon, tu ne manges pas à heure fixe ? Je me contente de nourritures spirituelles, moi, mortel. Et tu fais la sieste, parfois ? Sache, mortel, que Je me repose quand c’est nécessaire. Uniquement quand c’est nécessaire. Et là, tu dors ? Je n’ai pas le même besoin de sommeil que toi, mortel. Je te rappelle que je suis une entité, je n’ai rien à voir avec aucune de mes créations. Ah ? Mais alors, tu ne lis jamais, Dieu ? Que veux-tu que je lise, mortel ? Je ne sais pas, moi, Dieu. La Bible ? Le Coran ? La Torah ? Tu les as bien lus, ces textes sacrés, non ? C’est facile de ne citer que les plus connus, c’est bien à ton image, ça, mortel. Si encore tu m’avais parlé des Entretiens de Confucius. Ou du Dao de Jing. Ou encore du Tripitaka. Non, oublie ce dernier.

Pipicaca ? Je m’en suis rendu compte trop tard, en le prononçant. J’aurais dû me douter que tu allais encore tourner ça en dérision, mortel. Que tu es ignorant, c’est pitoyable. Oh, ça va, Dieu. Si on ne peut plus plaisanter… Sinon, tu fais quoi, quand tu te reposes mais que tu ne dors pas, Dieu ? Des mots-croisés ? Non, je sais, des mots-croisades ? Ah c’est fin, ça. En même temps, pour une fois, c’est un peu spirituel. Venant de ta part, ça m’étonne, mortel. Du Sudoku ? Tu sais, mortel, tu es la seule créature de Ma part qui arrive à m’agacer. Pourtant, Dieu, du sudoku, ça détend, tu sais ? Et effectivement, je te sens un poil nerveux, là. Tu devrais prendre des granules de Gelsemium, Dieu. Oh non, mortel, parfois, je me demande si je ne ferais pas mieux de faire un nouveau déluge. De tout noyer et de repartir de zéro. C’est ça, tout annuler.

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mais qui êtes-vous, monsieur-dame ? (4)

Ça y est, je suis rentré sur Bordeaux et je n’ai pas été envahi d’inconnus cette nuit, dans mon lit. Ni ce matin sous ma douche. Ni ce matin...