Enfin, on y est, dans ce mois de mars, celui qui vient de tuer février. Comme chaque année. Et peut-être que ce mois qui commence va voir éclore mes quelques soixante-dix ou quatre-vingt tulipes. À force d’avoir attendu des semaines et des semaines, je ne sais même plus combien j’en avais planté, des bulbes, en octobre dernier. Chez moi, oui, vingt tout pile mais chez le patron, c’était cinquante ou soixante ? Je suis totalement incapable de m’en souvenir. Et comme je n’ai pas conservé les emballages… Bah, pas grave, ça sera comme une surprise quand je les verrai fleurir après tant d’attente. Et je les compterai comme je sais très bien le faire avec les lentilles, les grains de riz long, les pois chiches ou les marches d’escalier. Et je verrai bien combien il va y en avoir, à quelques près car rien ne me dit que toutes seront de sortie.
En ce mois de mars qui débute ce matin, dans mon agenda, j’ai également six rendez-vous médicaux entre le 3 et le 17, tout patient confondu entre le président, le patron et moi. Et un toiletteur pour les chiens. Et un rendez-vous au garage pour faire repeindre le pare-chocs avant du GLC du patron. Et un rendez-vous chez le notaire. Et quatre séances chez mon kiné, chaque mardi de 11h à 12h, pour du renforcement musculaire et des massages pour mes lombaires. Mais aussi, entre le 25 et le 28, un petit séjour à Dourdan avec le président. Une première pour lui. Trois nuits en chambre double avec salle d’eau et vue sur le parc privé. Et probablement encore des tulipes à ce moment-là du mois de mars. Et donc, deux voyages en train, un aller et un retour. Oui, on a choisi dans cet ordre-à parce que, un retour et un aller, ça le faisait moins bien.
Et puis, il y aura toutes ces choses heureusement non prévues, que je vais vivre, que je vais subir, que je vais décider. Et il y aura des mauvaises nouvelles avec, parfois, quelques bonnes mais elles auront un goût de bien trop peu. Et peut-être vais-je aller plus régulièrement à la piscine, comme je viens de le faire, dans les derniers jours de février. Et peut-être que… Et peut-être que… Et peut-être que, non, rien. Je vais garder certaines choses pour moi car je ne suis pas un livre ouvert. Je fais croire que je peux en être un mais en réalité, non, je distors beaucoup ma véritable vie et je m’en invente tant d’autres. Et même si je ne suis pas un héros au quotidien, dans mes rêves les plus fous, sans doute un peu. Voilà, un nouveau mois qui commence c’est un peu comme une nouvelle année. Des résolutions. Et bientôt… Et bientôt, presque avril.