samedi 31 mai 2025

dix de plus (pile poil dans les temps)

Quand même, quand on est content, on peut le dire. On ne peut pas faire que râler. Avant-hier, je vous racontais mon projet d’album photos sous forme de livre pour les 80 ans du président, dans 21 jours, j’en étais à 71 cartes créées par mes petites (pourquoi petites ?) mains et une partie des milliers de milliards de mes neurones qui se sont bien mobilisés en cette occasion. Le processus de création m’aura pris un peu moins de 15 jours mais je peux vous dire que ça a été si intensif que je suis  bien heureux que ça soit terminé. Que la commande soit passée au marchand et de savoir que je serai même livré un peu plus rapidement que prévu, vers le 10 juin. Donc, à part que je me suis un peu épuisé à faire tout ça, tout s’est bien passé et tout semble bien se terminer. Reste à savoir si le résultat en vaudra la peine.

Non, ce n’est pas gentil de parler de peine. Quoique… Quoique… Quelque part, si, un peu. Parce que la peine, ce n’est pas toujours que très négatif, là, en l’occurrence, ce n’est qu’un peu négatif. Parce que ça m’a occupé l’esprit jour et presque nuit. Et parce que bon, pendant ce temps-là, j’ai mis tout le reste en veilleuse sauf mon blog. J’ai mis de côté toutes mes autres écritures mais heureusement, j’avais pris de l’avance et je ne m’en suis pas si mal sorti que ça. En tout cas, à mes yeux.  Parce que, alors que j’étais arrivé à 79 cartes, j’ai décidé de faire la 80ème en me mettant en scène, éreinté et disant que j’étais bien content d’avoir atteint mon but. Content mais flapi. Sauf que le lendemain matin, une photo de dernière minute de la part d’une cousine à lui. Une rescapée. Et j’ai créé la 81ème carte. Soit une de vraiment trop.

Pas grave, j’ai fait une pirouette et j’ai modifié celle où je suis en dernier, crevé et je dis que tant, pis, s’il y en a 81 car de toute façon, quand il aura ce bel album, ce très bel album, il aura déjà presque commencé à entrer dans sa 81ème année. Comme quoi, je m’arrange toujours pour retomber sur mon pied, celui qui ne souffre pas. Bref, ensuite, j’ai composé l’album sur le site marchand et j’ai été bloqué à 24 pages alors qu’il m’en fallait 44. J’ai failli abandonner et tout revendre sur un site de brocante. Sauf que j’ai eu l’illumination non divine de faire + à la 24ème page. Et ça a marché. Et j’ai pu tout terminer. Et payer. Et me libérer, me délivrer et respirer et pouvoir commencer à penser à autre chose. Notamment notre départ proche pour Biscarrosse, mardi prochain.  D’ici là, je serai en RTT, un truc que les retraités devraient connaître.

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vendredi 30 mai 2025

y a l’IA, malheureusement

Il s’approcha d’elle, un papier à la main et elle se méfia, tout d’abord mais quand elle l’entendit soupirer, elle sentit qu’il ne serait pas agressif et encore moins violent que les fois précédentes. Elle le regarda, il avait l’air d’un poète maudit prêt à déclamer son chef-d’œuvre. Et c’est ce qu’il commença à faire : il lui parla d’amour comme s’il en avait été le créateur. Elle était le centre de son univers, le soleil de ses nuits tourmentées, la musique de ses silences et son phare dans la tempête. La seule capable de lui faire supporter sa vie médiocre. Il enchaînait les formules pompeuses comme on enfile des perles sur un fil de fer. Elle se demanda s’il ne s’était pas inspiré d’un manuel de séduction pour homme perdus. Chaque mot semblait calibré pour la toucher, chaque regard pour la faire fondre. Il ponctuait ses phrases de silences et de soupirs et tout cela lui faisait croire à ses paroles. Pour une fois.

Au fur et à mesure de sa déclaration, elle n’a cessé de le regarder, bouche bée comme si tout d’un coup, elle découvrait l’homme qu’elle croyait avoir cerné depuis si longtemps, maintenant. D’habitude, il s’enfermait dans un mutisme dont il ne sortait que pour maugréer, pour râler, pour l’humilier et même, à quelques reprises, pour l’agresser verbalement. Tout était prétexte à des débordements de sa part à lui. Et là, ce soir-là, il était en train de se transformer en prince presque charmant. Une part d’elle était bouleversée mais une autre restait méfiante parce que pourquoi se servir d’un papier pour lui dire tout ça ? Mais au fond, elle avait un peu envie d’y croire. À force de frustrations et de renoncements, on finit par applaudir n’importe quelle preuve d’attention. Oui, à n’en pas douter, il l’avait émue.

En la voyant les yeux un peu humides, soudain, il éclata de rire. Mais attention, pas un rire léger, pas un rire complice, non, un vrai rire gras, moqueur et presque violent. « Tu y as cru, hein ? C’était fait pour. Tu crois vraiment que je suis capable de penser tout ce que je t’ai dit ? Ma pauvre fille, en plus, tu n’es même pas lucide. Tu sais quoi ? J’ai demandé à l’I.A. de m’écrire un truc bien sirupeux, bien romantique, je l’ai imprimé et je me suis contenté de te le lire au mieux de mes capacités, en me retenant de rire. Et toi, toi, tu as foncé tête baissée. C’est fou comme ton besoin d’être aimée te fait gober n’importe quoi. Même te faire aimer par quelqu’un qui ne peut pas te supporter. Comment ai-je pu tenir aussi longtemps avec toi, hein ? Tu es vide, tu es creuse, tu es insipide. Et tellement prévisible. Chaque jour avec toi, c’est  de l’ennui qui s’accumule. Et là, je n’en peux plus. Je me tire. Il y a forcément mieux ailleurs.

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jeudi 29 mai 2025

71 à J moins 24

Je sais. Je le reconnais. C’est très énigmatique pour ne pas dire abscons, que le titre du billet de ce matin. Mais que voulez-vous, c’est comme ça. Et j’ai des circonstances atténuantes. Je suis en surchauffe depuis une semaine. Parce que j’ai eu une idée saugrenue… Non, ce n’est pas tout à fait ça, en réalité, il y a environ trois semaines, j’ai décidé de créer des cartes d’anniversaire amusantes et/ou émouvantes pour les 80 ans du président, le 22 juin prochain. Et au départ, je ne voulais faire que des cartes improbables, fictives, irréalistes. Du genre, de sa grande copine Aliénor d’Aquitaine pour qui il a une passion depuis des années. De la chanteuse italienne Mina. De notre docteur commun, Pénichou. De ses parents décédés il y a si longtemps. D’un vieux poulet en retraite (il a été éleveur dans les années 80 dans le Lot-et-Garonne) et des vaches dont il avait pris l’étable pour en faire des bureaux d’une société d’informatique…

Mais une fois que j’ai épuisé (ou presque) toutes ces idées de cartes, celles qu’il ne pourra jamais recevoir, je me suis dit « tiens, et si je demandais à ses proches, à ses amis, au peu de famille qui lui reste de m’envoyer une photo et quelques mots ? » C’est ce que j’ai fait et pris dans ma lancée, au fur et à mesure que je recevais les réponses, j’ai continué de faire et de faire et de faire des cartes, toutes personnalisées et j’ai ajouté des idées ou des personnages improbables : les villes dans lesquelles il a vécu, les conseils syndicaux et la Fédération Française de danse Aquitaine dont il a été président, les routes de montagne (qu’il déteste car ça lui fait peur), ses anciens métiers, les listes qu’il fait en permanence pour ne rien oublier (imaginez un peu une carte d’anniversaire des listes qu’il fait tout le temps…) et ainsi de suite. Et là, ce matin, j’en suis à 71 cartes. Et nous en sommes à J moins 24. Et je n’ai pas encore tout à fait terminé.

Maintenant que je suis lancé, je me dis que l’album que je vais faire imprimer pour lui, l’atlas de ses 80 ans, comportera 80 cartes illustrées. Et si je n’ai pas des cartes de tous ceux à qui j’ai pensé et tout ce à quoi j’ai pensé, je complèterai avec des photos de lui au fil des ans, des photos agrémentées d’un peu de décorum. Bref, demain, je clôture la partie « création des cartes d’anniversaire » et je passe à la mise en page sur un site de commande d’albums photos en ligne. Et ensuite, j’espère que je le recevrai en temps et en heure pour lui offrir le jour J. Tout ça pour vous dire que je suis vraiment en surchauffe car ça me prend une énergie folle et dès que j’ai un moment de libre, je m’y colle. Et même si je suis content de mon idée et de mes idées, j’ai hâte d’en voir le bout car j’ai aussi un peu envie de passer à autre chose. Saperlipopette, hein ?

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mercredi 28 mai 2025

kafkaïen

Bonjour madame, je voudrais voir quelqu’un au sujet de quelque chose qui se passe dans ma rue depuis un certain temps. Pardon ? Je dois aller au bureau de « ce qui se passe dans ma rue ? », d’accord et c’est où ? Troisième étage, porte 1352, merci. (Oh, pour une fois, je suis tombé sur une personne aimable et serviable, à la mairie, je n’ai pas l’habitude mais ça me fait plaisir. Avec un peu de chance, je ne vais pas en avoir pour très longtemps. Voyons, porte 1350 à 1369, c’est à droite.

Bonjour madame, je viens vous voir au sujet de ce qui se passe dans ma rue depuis quelques temps. Pardon ? J’habite rue Cabirol. Oui, à Bordeaux. Ah, vous ne vous occupez pas de cette rue ? Et qui s’en occupe ? Allez-y, je vous en prie, j’attends. … Il faut que j’aille au quatrième étage, porte 1447 ? D’accord, merci beaucoup. Désolé de vous avoir dérangée. Ah non, vous êtes là pour dispatcher les visiteurs ? Désolé quand même. Bonne fin de journée. (Ça ne coûte rien de continuer de rester poli.)

Bonjour madame, je viens vous voir au sujet de ce qui se passe dans ma rue, la rue Cabirol depuis un certain… J’habite au 12. Pardon ? Vous ne vous occupez que des nombres impairs ? D’accord et je vais où, alors ? Porte 1448 ? En face ? Merci et bonne journée. (Allez, je vais en face.) … Bonjour madame, je viens vous voir au sujet de ce qui se passe dans ma rue… Pardon ? Je suis retraité, oui, pourquoi ? Vous ne vous occupez que des actifs ? Et je vais où ? Cinquième étage, porte 1528 ? OK.

Bonjour madame, je viens vous voir au sujet de ce qui se passe dans ma rue… Pardon ? Vous ne vous occupez que des femmes ? OK, vous êtes perspicace, vous au moins, et je vais où, alors ? Pardon ? Vous vous renseignez ? D’accord mais vous en avez pour un certain temps où j’attends ? Sinon, je peux repasser, si ça vous arrange. (Mieux vaut être conciliant, on ne sait jamais.) … Oui ? Je dois aller au sixième étage, porte 1682 ? OK, j’espère que cette fois, ce sera la bonne. Bonne journée à vous.

Bonjour monsieur, je viens vous voir parce qu’on m’a dit qu’en tant qu’homme retraité, habitant au 12 de la rue Cabirol à Bordeaux, c’est vous qui étiez en charge de nos doléances et je voudrais justement vous parler de ce qui se passe… Pardon ? Il est 15h42 et c’est l’heure de votre pause ? OK, je comprends mais moi, je voulais juste… Ah non, je n’avais pas compris. Ce n’est pas votre pause, vous partez en week-end ? Et quand pourrai-je revenir ? Ah, une restructuration dans vos services ?

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mardi 27 mai 2025

plus que dix-sept fois dormir

Bon, plus que huit fois dormir avant de prendre la route pour Biscarrosse. Je n’ai encore rien dit aux chiens car je ne veux pas qu’ils s’impatientent, il sera toujours temps qu’ils s’en rendent compte le jour J, mardi 3 juin, vers 15 heures car Kali, en particulier, elle, elle comprend vraiment tout. Dès qu’elle voit les premiers bagages qui sont entreposés chez le patron, dans le séjour, elle sait qu’il va y avoir un voyage et peut-être même que dans son esprit, elle a déjà des images de Biscarrosse, du grand jardin, de la forêt et des lézards. En tout cas, huit fois dormir et puis nous irons chez le coiffeur, le patron et moi (le président y est déjà allé) et ensuite, nous prendrons la route et nous resterons là-bas, bien à l’abri, pendant une petite semaine. Histoire de ne pas être chez nous. Histoire de fuir les animations prévues dans le quartier.

Plus que quinze fois dormir et nous serons rentrés de Biscarrosse. À peine partis, déjà revenus. Déjà en train de penser au retour. Il faut bien garder cette date en tête car de toute façon, des choses, des rendez-vous nous attendent, à partir du 10 juin. Pas forcément que des rendez-vous agréables et plaisants comme l’Assemblée Général de Sibal (c’est curieux comme ce nom me dit quelque chose mais je n’arrive pas à me souvenir quoi…) et ensuite, on sera tranquilles pour un an avec ce dossier. Mais en tout cas, on aura échappé à plusieurs soirées consécutives avec des concerts (de musique de jeunes) et de projections de films (avec beaucoup de son, là encore) et on se sera refait une bonne petite santé et avec un peu de chance, on sera peut-être bien reposés, tous les cinq, les trois hommes et les deux chiens. J’espère.

Plus que dix-sept fois dormir et je rencontrerai ce médecin du sport qui va sans doute me faire une infiltration dans le talon gauche car mon aponévrosite plantaire ne s’arrange pas. Elle s’aggraverait, même. Et comme j’en ai marre d’avoir mal (et comme j’en avais mal d’avoir marre, oui, si on veut mais ça parle moins, je trouve, dans ce sens-là), autant vous dire que j’ai hâte d’en arriver à cette piqûre. Et c’est un bélonéphobe qui vous dit ça, ce matin. Vous comprendrez donc mieux combien je peux avoir mal si j’accepte d’avance une injection qui, je le sais déjà, me fera très mal. Bref, tout ce que je demande, c’est de revenir à une époque où je n’avais pas mal à ce pied, le gauche. Parce que le droit, ça va. J’ai surtout mal à mon pied socialiste ou insoumis. Tiens, c’est amusant, ça. J’ai mal à mon pied insoumis. Oh, ben alors, hein…

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lundi 26 mai 2025

saperlipopette, ma salopette (1)

Saperlipopette ! (tiens, un point d’exclamation…) Voilà que Jean, un bon gars un peu maladroit mais attachant, venait de saloper sa salopette. Pas juste un petit accroc ou une tache discrète, non, un véritable carnage textile. Le genou droit, jadis vaillant, était maintenant maculé de boue gluante, et une énorme éclaboussure de sauce tomate décorait l’avant, comme une peinture moderne accidentelle. Vous savez, le genre de toiles abstraites dont on se demande s’il ne faut pas avoir fait des études plus que supérieures pour espérer en comprendre le sens. Sauf s’il n’y en a pas, de sens. Bref, Jean soupira, secoua la tête, et se dit qu’il aurait mieux fait de rester au lit. Mais non, aujourd’hui, il avait un rendez-vous important, un entretien d’embauche qu’il ne pouvait pas manquer.

Alors, il s’habilla, enfila sa salopette – du moins, ce qu’il en restait encore présentable – et se regarda dans le miroir. « Saperlipopette, tu vas faire bonne impression comme ça ? » maugréa-t-il en caressant la tache avec une tristesse pleine de tendresse. Pourtant, il décida de jouer la carte de la sincérité. Après tout, qui saurait apprécier un candidat qui porte avec fierté ses cicatrices de salopette ? Arrivé au bureau, il croisa des regards surpris, certains étouffant un sourire, d’autres fronçant le nez. Mais Jean tint bon. « Eh bien, dit-il en souriant, j’ai eu une petite aventure matinale… » Il raconta brièvement comment, en voulant sauver un chat perché dans un arbre, il avait fini dans un tas de boue et une bataille improvisée de tomates avait éclaté sur son chemin. Rien d’extraordinaire.

Le recruteur, un homme aux lunettes rondes, éclata de rire, charmé par ce mélange d’humour et d’honnêteté. « Saperlipopette, voilà quelqu’un qui sait s’engager et ne recule devant rien, » dit-il en lui serrant la main. Ce qui s’est dit pendant ces vingt minutes d’échanges, personne n’en a rien su. La seule chose dont on est sûr, c’est qu’à la fin de l’entretien, Jean sortit du bureau, sa salopette toujours tachée, mais le cœur léger et l’esprit confiant. Parfois, se salir un peu vaut bien mieux que de paraître trop propre et trop parfait. Après tout, c’est dans les éclaboussures de la vie que se cachent les plus belles histoires. Enfin, ça, c’est dans les belles histoires de tonton Stéphane, dans son blog car dans la vraie vie, qui va à un entretien important avec une salopette sale ? À part Jean, notre héros du jour ?

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dimanche 25 mai 2025

veuf éploré

Ah tiens, j’ai oublié de te dire, j’ai vu Michel, l’autre jour. Michel, lequel ? Michel Lefèbvre ou Michel Moreau ? Michel Beaugrand. Ah, je ne le connais pas bien, lui. Et alors ? Eh bien, il ne va pas bien du tout. Mais tu ne m’avais pas déjà dit ça sur lui, il y a quelques mois ? Euh, peut-être, je ne me souviens plus. Mais si, tu disais qu’il avait plein de soucis, tout le temps. Oui, c’est possible, en même temps, c’est le roi de la scoumoune, Michel. Michel Beaugrand. Oui, Michel Beaugrand. C’est bien ça, c’est celui qui a toujours des soucis, le poissard par excellence, hein ? Oui. Il me semble bien que la seule fois où il est allé au Maghreb, il n’a fait que pleuvoir. Pas de chance, quand même. Pas de chance, non mais c’est Michel, ça, Michel Beaugrand. Et la fois où il est allé en Normandie, il a fait si chaud qu’il a été brûlé au deuxième degré car il ne supporte pas du tout le soleil…

Oui mais qu’est-ce que tu veux, il n’a jamais de pot, ce n’est pas de sa faute… Tu ne crois pas qu’il les cherche, les ennuis ? C’est à se demander, non ? Je ne sais pas. Tiens, quand il s’est fiancé, la seule fois qu’il a présenté quelqu’un à ses parents, il avait déjà près de 40 ans, eh bien, il a organisé des fiançailles officielles et figure-toi, la nana est partie avec la bague et tous les autres bijoux de la famille à la fin du week-end. Ne me dis pas qu’il l’a cherché, ça. Non mais quand même, il aurait pu faire un peu plus attention à la femme qu’il présentait à ses parents. C’est vrai qu’il ne la connaissait que depuis dix jours. Donc, il l’a bien cherché. Je ne sais pas si on peut dire ça. Et la fois où il a levé une super nana dans une boîte. Canon, la meuf. Des jambes à couper le souffle. Tout le monde s’est demandé ce qu’elle lui avait trouvé car franchement, il n’est pas canon, Michel.

Ah ça, non, il n’est pas canon, Michel Beaugrand, vraiment pas canon. Eh bien, figure-toi que la nana, en fait, c’était un travelo. Non ? Si. Cette fois, il ne l’a pas cherché, je te l’accord. Et que lui arrive-t-il maintenant ? Eh bien, figure-toi qu’il avait fini par trouver la femme de sa vie, une petite femme gentille mais un peu insignifiante et d’une santé un peu fragile. Ils sont restés ensemble trois ou quatre ans, quand même. Ah, c’est cool.  Elle l’a quitté ? Non, elle est morte. Et il ne s’en remet pas, Michel. Ah bon ? Oui, c’est arrivé l’année dernière mais il est toujours inconsolable. Il n’arrête pas de pleurer, il veut mourir lui aussi. Qui l’en empêche ? Le courage, mon cher, le courage. Et donc, je vais devoir m’occuper de lui. Attention à ne pas y laisser des plumes, toi. Parce que Michel Beaugrand, il e fait toujours des tonnes. Elle est juste morte, sa femme. Il ne faut pas exagérer non plus, hein ?

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samedi 24 mai 2025

choisir le verbe choisir (2)

Ah, ‘choisir’, ce verbe du deuxième groupe, ce qui en soit est déjà presque rare. Comme un élève qui lit les consignes quand on lui en donne. Deuxième groupe, ce qui signifie qu’il se termine en ‘ir’ mais pas que. En effet, à la deuxième personne du pluriel, il se finit en ‘issons’ comme les calissons d’Aix. Je sais, c’est un détail mais moi, quelque part, je vis pour ce genre de détails. Enfin, disons plutôt que je survis pour ce genre de détails. Je choisis, tu choisis, il choisit. Jusque-là, tout va bien. Et puis arrive la fameuse deuxième personne du pluriel, ce qui donne ‘nous choisissons’ sauf que là, étrangement, beaucoup d’élèves écrivent ‘choisissont’, avec un ‘t’. Et ensuite, ça s’empire avec ‘vous choisissez’, car souvent, ils me mettent ‘choisissé’ ou ‘choisissaient’, à croire que le présent de l’indicatif s’est perdu dans les Anges de la Téléréalité ou dans les méandres des vidéos non choisies sur Tik Tok.

Pourtant, en tant que professeur de français dans un collège sans histoires, j’ai tout essayé : faire cours en rap, en mime (je vous l’accorde, apprendre la conjugaison en mime, c’est un concept) voire en origami (là, encore, il faut de la volonté pour y parvenir) mais non, rien n’y fait, jamais. Un jour, j’ai même eu ‘nous choisîmes’ dans une phrase au présent. Sur le coup, j’étais ébaubi de voir que l’élève connaissait le passé simple voire qu’il tentait de me provoquer mais non, il a trouvé ça normal voire poétique. Je ne vous cache pas que j’ai versé quelques larmes en corrigeant sa copie. Surtout qu’avec eux, je ne suis jamais au bout de mes mauvaises surprises. Tenez, le passé composé, par exemple. Le minimum, c’est de savoir que c’est ‘j’ai choisi’. Simple. Basique. Mais eux, ils me sortent ‘j’ai choisis’ parce que ça fait plus fini, avec un ‘s’. Peut-on alors parler d’orthographe émotionnelle ?

Et quand arrive le moment du conditionnel, je ne vous dis pas, j’en attrape des sueurs froides. Ils ne savent jamais s’il faut écrire ‘je choisirais’ ou ‘je choisirai’. Ils jouent la réponse à la roulette russe. 50% de chance de tomber juste. Mais malgré tout, j’insiste parce que j’ai choisi ce métier. J’ai choisi de leur apprendre notre belle langue, le français. Parce que leur apprendre à conjuguer le verbe choisir, c’est déjà leur apprendre à faire des choix. Et faire des choix, c’est le début de la liberté quand on a leur âge. Et même le reste de notre vie. Je n’imagine même pas qu’ils puissent avoir la moyenne au brevet, je ne suis pas utopiste. Moi, je vous le redis, j’ai choisi le professorat car c’est une vraie mission, une vocation. Et si c’était à refaire, je choisirais encore ce métier. Et j’y crois encore un peu. Troisième groupe. Ça, c’est encore une autre histoire. D’autres larmes. Mais tant pis.

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vendredi 23 mai 2025

version polyglotte

Et si je faisais une version en anglais, en plus de la version en français ? Ah, ça n’est pas bête du tout, ça. Je pourrais très bien lire le texte que j’ai prévu en français et ensuite, en lire sa traduction en anglais. Ou carrément autre chose dans la langue de Shakespeare. Bon, bien sûr, il va me falloir travailler mon accent car j’avoue que je parle anglais comme un français, sans faire beaucoup d’efforts sur la prononciation mais bon, c’est à y réfléchir sérieusement. De toute façon, je m’en fous si on critique ma façon de parler anglais parce que comme je serai mort… Oui, j’ai oublié de vous préciser que je suis en train de finaliser ma propre oraison funèbre. Au départ, j’avais juste pensé à un poème de treize vers « dans mon cœur, il est un tapis d’herbe » mais je le trouve de moins en moins à propos. Et sinon, j’en ai un de 16 vers « équinoxe » nettement plus dans le ton et déjà, rien qu’à son titre… Le tout sur un fond musical très léger, probablement « Viendras-tu avec moi » de Nilda Fernandez que, de toute façon, j’ai décidé de mettre en dernier morceau au moment où mon cercueil sortira de la salle de cérémonie.

Mais est-ce qu’un poème sera suffisant ? Je parle pour mon égo, là. Peut-être que d’ajouter quelques mots du genre « merci de m’avoir connu et merci d’être venus », ça peut avoir de la gueule et faire pleurer les personnes dans l’assistance. Parce que moi, j’ai envie qu’on pleure à mes funérailles. Et qu’on pleure beaucoup. Et qu’il pleuve. Que tout soit vachement mouillé : dehors et dedans. Comme ça sera probablement ma meilleure prestation et mon meilleur public… Alors oui, au cas où, pourquoi pas quelques mots en anglais, en plus. « Thank you for knowing me and thank you for coming... » Non, ça ne va pas du tout, au niveau de la concordance des temps. « Thank you for having known me and thank you for having come… » Là, c’est nettement moins joli à l’oreille et nettement moins vivant. En même temps… Non, tant pis… Ou alors, je tente l’espagnol ? « Gracias por haberme conocido y gracias por haber venido. » Ce n’est pas mal du tout, en espagnol, hein ? Et au cas où il y aurait des amis allemands, je pourrais aussi ajouter « danke, dass ihr mich kennengelernt habt, und danke, dass ihr gekommen seid. »

oilà, là, dans ces deux derniers exemples, la concordance des temps est respectée. Je sais, ça fait un peu annonce d’aéroport en plusieurs langues mais j’ai envie de quelque chose de polyglotte pour ma cérémonie des adieux. En tout cas, ce matin, c’est ce que je pense. Je sais que je peux encore changer d’avis mais bon… « Yes, I know I can still change my mind but hey… Sé que aún puedo cambiar de opinión pero bueno... Ich weiß, ich kann meine Meinung immer noch ändern, aber… » Ouais, ce n’est pas mal du tout, tout ça. En tout cas, dans l’idée, ça me plaît. Je vais écrire un truc dans cet esprit-là.  Mais est-ce que je dois imaginer un petit jingle comme dans les gares ? « Ding dong, le cercueil de Stéphane partira dans le four crématoire dans 30 secondes, veuillez le saluer une dernière fois… Stéphane’s coffin will go into the crematorium in 30 seconds, please greet him one last time, el ataúd de Stéphane se irá al crematorio en 30 segundos, por favor salúdalo una última vez, Stephanes Sarg wird in 30 Sekunden in den Krematoriumofen gehen, bitte grüßen Sie ihn ein letztes Mal, thank you, gracias, wiedersehen…

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jeudi 22 mai 2025

nous partîmes 500 (2)

Nous partîmes cinq cents mais aussi avec cent saints, ce qui faisait six cents, en tout mais parmi les cent saints, tous n’étaient pas sains d’esprit mais certains, saints esprits, probablement mais comme moi, personnellement, je m’en foutais un peu, qu’il y ait un ou plusieurs membres de la Trinité Sacrée, peu m’en chalut. Et justement, quand nous partîmes cinq cents avec les cent saints, nous embarquâmes dans un chalut mais attention, c’était un gros chalut et au moment du départ, nous avons tous levé une main pour dire salut depuis le bateau. Nous étions un peu comme l’armée du chalut et cela nous rendit fiers et cela nous donna du courage et nous étions alors persuadés que nous étions invincibles. Alors que nous aurions pu n’être qu’indicibles, soit deux fois moins. Personne n’eut l’ambition d’en vouloir plus.

Sur la mer, parfois calmée, parfois mouvementée, parfois démontée, nous étions cinq cents et cent saints censés de ne pas avoir de nausées. Je peux quand même vous dire que pour certains, ça ne fut pas chose aisée. D’aucuns vomirent même à plusieurs reprises et d’autres omirent de le faire. Chaque matin, lors de l’appel, tout le monde répondait présent jusqu’au jour où il en manqua un et personne ne sut jamais ce qu’il était devenu. Tombé à l’eau ? Rappelé chez lui en urgence par un appel en PCV ? Allo ? Oui, ça ne pouvait être que ça, tombé à l’eau ou tombé allo. Mais le plus étrange, c’est que le jour suivant, il en manqua un autre. Et deux qui manquent à l’appel en deux jours, ça commençait à être plus qu’une coïncidence. Tout comme nous aperçûmes des canards sauvages voler en V dans le ciel éclairci.

Cette fois, le chef, moi, j’en déduisis que c’était une coïncidence des canards, ni plus, ni moins. Nous partîmes cinq cents et avec cent saints et tout le monde se mélangea allègrement même si nous n’étions plus que 598, en tout. Nous fîmes un banquet pour fêter tant de grossesses et d’enfants à venir mais quelqu’un cria : « nous n’avons que 590 huîtres, il en manque huit. » « Il manque huit huîtres ? » Le bateau n’en manquant pas, nous nous arrangeâmes avec quelques coques. Puis, le temps passa et les enfants naquirent. Et nous décidâmes de rentrer au port. Et là, nous nous souvînmes que nous partîmes cinq cents avec cent saints et quand nous pûmes accoster, nous découvrîmes Émile.  Nous partîmes cinq cents avec cent saints et nous revîmes le double soit un peu plus de mille. Mille, Émile, cela fit vite 2000.

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mercredi 21 mai 2025

oublier si on a fait

Mais dis-moi, qu’est-ce qui t’arrive ? Rien. Mais si, tu en fais une drôle de tête, ce matin. Nan. Si, je le vois bien. Tu tires une tronche de six pieds de long. Ça ne te regarde pas. Ben si, si je peux t’aider, je vais le faire. Nan, tu ne peux pas m’aider. Pourquoi ? Parce que c’est quelque chose que j’ai oublié et tu ne pourras rien faire pour moi. Qu’est-ce que tu as oublié ? Oh, tu veux vraiment savoir ? Ben, si je te le demande, oui, je veux savoir. Eh bien, je ne me souviens plus si j’ai fait caca, ce matin. Et alors ? Et alors, si je ne me souviens plus si j’ai fait caca, ce matin, ça veut dire que peut-être que j’ai fait caca et je n’en ai aucun souvenir, ça veut dire que je commence à avoir des problèmes de mémoire. De mémoire, pas sûr mais pas de constipation, dans tous les cas. Pffft, tu n’es pas drôle, tu sais. Je fais ce que je peux.

Et si je n’ai pas fait caca et que je ne m’en souviens pas, ça veut dire que peut-être, attention, je dis bien peut-être, je n’ai pas fait hier non plus et je ne m’en souviens pas non plus et alors, je risque une occlusion intestinale. Tout de suite les grands mots. Non, on ne rigole pas avec ça. Mais enfin, tu ne te rappelles de rien ? Non, de rien. Rien de rien. Et tu te sens ballonné ? Mais non, je ne sais pas, un peu, peut-être. Ou pas. Mais enfin, soit tu es ballonné, soit tu ne l’es pas. Et tu as un peu mal au ventre ? Non, pas encore. Tu es sûr que tu n’as pas oublié si tu avais mal au ventre ou pas ? Ah, c’est malin. C’est facile de se moquer de quelqu’un qui a des trous de mémoire. Et peut-être un risque important de constipation sévère. Mais non, pour l’instant, ce n’est pas grave. Si, c’est grave. En tout cas, ça peut l’être.

D’habitude, je me lève et je prends un café et rapidement, je file aux toilettes et là, je fais caca. Mais ce matin, je ne me souviens plus. Bon, tu peux essayer de lister tout ce que tu as fait depuis que tu es levé, ce matin ? Je me suis levé. Et après ? Je suis allé faire pipi. Pipi, tu es sûr que ce n’était pas caca ? Je suis allé faire pipi. Et après ? Je suis allé prendre mes compléments alimentaires, j’ai bu un grand verre d’eau avec, j’ai mangé et j’ai allumé mon téléphone. Et après ? Après, j’ai regardé si j’avais des messages. Et après ? Après, je suis allé prendre une douche et m’habiller. Et après ? Après, je suis sorti pour faire une course. Et au milieu, tu n’as pas fait caca ? Je ne m’en souviens plus. Et tu n’as envie, là, maintenant ? Je ne sais pas, je ne crois pas. Bon, je pense que je ne peux pas t’aider. Ah, tu vois ? Je le savais.

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mardi 20 mai 2025

y a un climat *

Y a des jours, j’me dis, y a un climat, quelle drôle de vie, y a des jours dérisoires où j’pleure de rire dans ton mouchoir… Oui, y a vraiment des jours où je me dis qu’il y a comme un climat. Un climat qui n’est pas toujours celui que j’aurais aimé vivre. Mais contre mauvaise fortune, je fais toujours bon cœur parce que je suis un bon petit soldat, quoi qu’on puisse en penser, quoi qu’on puisse en dire. Mais oui, il y a des jours où je me dis que franchement, la nuit aurait pu s’éterniser un peu plus que ce qui était prévue. Je ne lui en aurais pas voulu si elle avait fait des heures supplémentaires mais dès que le ciel s’éclaircit, aux aubes, je me lève. Alors, j’m’écris des lettes de tendresse puis j’pars sans laisser d’adresse. Je joue du cœur, je joue du poing, j’m’aime trop, certains matins… Mais très vite, le naturel reprend le dessus et j’oublie tout ça et j’avance.

Y a des jours, j’me dis, y a un climat, y a pas à dire, oh, y a des jours d’avarie, à s’faire sauter la pompe à vie… Mais non, même les matins les plus difficiles, je ne pense jamais vraiment à ce genre de choses car j’ai des objectifs, parce qu’il y a trop de gens et trop de choses auxquels je tiens et parce que je me dis que même pour ça, à quoi bon, hein ? Alors, j’m’écris des lettres de menaces et je me suis à la trace, pas à pas, haut les mains, j’me hais, certains matins, certains matins… Ça, pour me faire des reproches juste après m’être fait des compliments, je suis un peu le champion. Toujours entre deux eaux, toujours un peu double. On ne se refait pas. Jamais. Alors, j’me dis j’ouvre les vannes, j’rêve d’être un deltaplane pour m’envoler au-dessus du monde, une trompette à la main, une trompette à la main… Un coup de barre et ça repart.

Y a des jours, j’me dis, y a un climat, y a rien à faire, à quoi ça sert de faire l’amour quand l’amour se prend pour la guerre ? À quoi ça sert de faire l’amour ? Dans le meilleur des cas, ça sert à aimer. Et à être aimé. Dans le pire des cas, je préfère ne pas y penser. Il y a tant de choses auxquelles je préfère ne pas penser. Faire l’autruche. Alors j’m’écris des lettres anonymes pleines d’amour et de crimes, de sang et de satin, j’déconne, certains matins… Et puis, la vie, la routine, tout ça, ça écrase tout le reste. Et on finit par un peu oublier certains tracas. Ou pas. En tout cas, on fait avec. Alors je rêve d’une ville sans soleil où j’aurais plus peur de mon ombre, j’crache au ciel, j’crache sur rien, j’m’écœure certains matins. Et comme demain sera un autre jour… Alors, j’me dis, je ferme les vannes, j’revends mon deltaplane et je m’écrase comme tout le monde, un whisky à la main…

* Y a un climat, chanson de Jean Guidoni en 1984 (paroles de Jean Guidoni et Maurice Fanon – musique de Michel Cywie) et une magnifique reprise d’Isabelle Aubret en 1987

https://www.youtube.com/watch?v=GgFvKA3Hpxc&ab_channel=CoThiNT

et https://www.youtube.com/watch?v=7OEDw9lgEnI&ab_channel=Chansons%2CFolkloreetVari%C3%A9t%C3%A9

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lundi 19 mai 2025

grande stratégie douanière made in Trump (2)

Pour faire suite au premier volet consacré à la grande stratégie douanière, de Donald Trump (voir billet du 6 mai dernier, voici les dernières infos que j’ai réussi à glaner grâce à cet indicateur qui m’est très cher mais dont je ne peux pas donner le nom ici car sinon, comme son nom l’indique, justement, c’est un indicateur et personne ne dévoile ses sources. Pas même Perrier. Surtout en ce moment. Bref, cet aparté mis à part, on va entrer dans le vif du sujet mais soyez rassurés, ce n’est pas sexuel.

Taxer le vide, c’est la devise actuelle de Trump, probablement le plus grand stratège de l’invisible. Il l’a annoncé devant une foule en délire (payée à la demi-heure car avec lui, tout s’achète) en listant les nouvelles sanctions économiques qu’il a unilatéralement décidées car, en s’inspirant de Louis XIV, il pense réellement que « le tas, c’est moi. » Il va donc s’attaquer à la République du Sable : une étendue désertique peuplée exclusivement de lézards non-inscrits dans aucun registre du commerce.

Il a également décidé de faire appliquer des sanctions énormes contre l’Archipel Imaginaire des Îles Flottantes sans avoir compris qu’il n’existait pas, cet archipel. Il n’empêche qu’il pense réellement que ces îles volent les États-Unis : ses idées, ses emplois et sa météo. Trump a également visé le Royaume du Silence, une nation sans habitants, sans sol et sans budget. « Je suis le premier président élu à avoir osé leur dire non en face. » Personne n’a rien répondu, bien sûr. Forcément.

Trump a continué dans la lignée de ses meilleures vannes (si on part du principe que finalement, c’est un peut-être une caméra cachée, tout ça) : il veut taxer le vide interstellaire ce qui a provoqué une crise diplomatique… dans sa tête. « Les trous noirs sont trop noirs, on ne les voit pas. » Il s’est fait traiter de raciste et il a répondu spontanément : non, pas raciste, juste anti-woke. Parce que c’est vrai qu’il n’est pas raciste, il pense juste que tout le monde n’est pas à sa place. Noire ou blanche.

Finalement, comme Trump est revenu sur nombre de sanctions car les pays attaqués ont réagi à sa grande surprise et comme il n’a conservé que les pays de la liste que je viens de vous donner, on peut dire que c’est sans doute le premier président élu capable de grandes choses comme mettre la pression sur des adversaires qui ne peuvent pas lui répondre. C’est plus simple comme ça, pour lui. Ça ne l’empêche pas de rester grand. Et puis, ça fait de très beaux messages pour X (ex-Twitter.)

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saperlipopette, ma salopette (1)

Saperlipopette ! (tiens, un point d’exclamation…) Voilà que Jean, un bon gars un peu maladroit mais attachant, venait de saloper sa salopette. Pas juste un petit accroc ou une tache discrète, non, un véritable carnage textile. Le genou droit, jadis vaillant, était maintenant maculé de boue gluante, et une énorme éclaboussure de sauce tomate décorait l’avant, comme une peinture moderne accidentelle. Vous savez, le genre de toiles abstraites dont on se demande s’il ne faut pas avoir fait des études plus que supérieures pour espérer en comprendre le sens. Sauf s’il n’y en a pas, de sens. Bref, Jean soupira, secoua la tête, et se dit qu’il aurait mieux fait de rester au lit. Mais non, aujourd’hui, il avait un rendez-vous important, un entretien d’embauche qu’il ne pouvait pas manquer.

Alors, il s’habilla, enfila sa salopette – du moins, ce qu’il en restait encore présentable – et se regarda dans le miroir. « Saperlipopette, tu vas faire bonne impression comme ça ? » maugréa-t-il en caressant la tache avec une tristesse pleine de tendresse. Pourtant, il décida de jouer la carte de la sincérité. Après tout, qui saurait apprécier un candidat qui porte avec fierté ses cicatrices de salopette ? Arrivé au bureau, il croisa des regards surpris, certains étouffant un sourire, d’autres fronçant le nez. Mais Jean tint bon. « Eh bien, dit-il en souriant, j’ai eu une petite aventure matinale… » Il raconta brièvement comment, en voulant sauver un chat perché dans un arbre, il avait fini dans un tas de boue et une bataille improvisée de tomates avait éclaté sur son chemin. Rien d’extraordinaire.

Le recruteur, un homme aux lunettes rondes, éclata de rire, charmé par ce mélange d’humour et d’honnêteté. « Saperlipopette, voilà quelqu’un qui sait s’engager et ne recule devant rien, » dit-il en lui serrant la main. Ce qui s’est dit pendant ces vingt minutes d’échanges, personne n’en a rien su. La seule chose dont on est sûr, c’est qu’à la fin de l’entretien, Jean sortit du bureau, sa salopette toujours tachée, mais le cœur léger et l’esprit confiant. Parfois, se salir un peu vaut bien mieux que de paraître trop propre et trop parfait. Après tout, c’est dans les éclaboussures de la vie que se cachent les plus belles histoires. Enfin, ça, c’est dans les belles histoires de tonton Stéphane, dans son blog car dans la vraie vie, qui va à un entretien important avec une salopette sale ? À part Jean, notre héros du jour ?

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dimanche 18 mai 2025

un berlingot, s’il vous plééé… (1)

Il est fort probable que pendant des siècles, le berlingot a été parmi les princes voire les rois du monde sucré. En effet, coiffé de ses rayures élégantes, tel un Napoléon du bonbon, il avait de l’allure. Il avait de la gueule. Et puis, et puis, l’ennemi juré est arrivé : le bonbon chimique, le bonbon fluo, le bonbon champion de la carie en deux minutes chrono et du colorant E452. Depuis, tel un ancien noble banni, renié, il a déserté les rayons des confiseries, des boulangeries et autres magasins dans lesquels on avait un peu de chance de le trouver. Il est même totalement absent des deux ou trois super et hypermarchés du centre de Bordeaux. Parce que vous pensez bien que moi, j’ai des souvenirs de berlingots de quand j’étais petit. Je me souviens de Châtelaillon-Plage (17), entre La Rochelle et Fouras-les-Bains, je n’avais probablement pas encore dix ans, on y a acheté des berlingots. C’est là où je m’en souviens le plus.

Et depuis, j’ai certainement dû en manger quelques-uns mais si peu. Et là, je suis en manque, j’ai soudainement très envie d’en manger. Mais où en trouver ? Peut-être dans trois semaines, quand nous irons à Biscarrosse pour quelques jours ? Oui, j’essaierai d’en trouver du côté de la plage. Promis, juré, sucé. Oui, sucé car les berlingots, ça se suce. N’y voyez aucun double-sens trivial. Si j’en trouve, là-bas, dans les Landes, je vous jure que je lancerai une opération d’envergure pour réhabiliter cette petite friandise bien particulière, un bonbon de sucre dur en forme pyramidale qui fait partie des plus anciennes sucreries. Avec ses couleurs vives et bariolées en fonction de ses différents goûts, hmmm, j’ai envie de berlingot… Oui, réhabiliter le berlingot, ça devrait être une grande cause nationale. Parce que, comment avons-nous pu le laisser disparaître au profit de bonbons phosphorescents ou au profit d’autres, au goût licorne  ou Pokémon ?

Avec le berlingot, certes, il y a plusieurs couleurs par bonbon mais rien n’est artificiel (normalement ou en tout cas, autrefois), c’est une récompense sans paillettes même s’il fallait faire attention à ne pas se faire mal à cause de ses 4 pointes (oui, le berlingot est un tétraèdre) mais il était tellement stylé. Alors, pour la réhabilitation du berlingot, qui est pour ? Parfait, je n’en attendais pas moins que cette unanimité. Je vais donc réfléchir à un festival du berlingot, à des vêtements pointus et rayés comme lui, à des voitures avec ses couleurs et à un slogan qui le remettra à l’honneur : « un berlingot par jour éloigne le mauvais goût pour toujours », par exemple. En plus, le berlingot, c’est une ode à la lenteur car de par sa forme, il n’est pas si facile que ça de l’engloutir en seulement quelques secondes ou alors, en prenant le risque de se blesser le palais, ce qui serait dommage. C’est du slow-bonbon. De l’élégance, de la patience et de la fierté française. 

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samedi 17 mai 2025

membrane fibreuse

Hier, je vous ai parlé de mes douleurs au pied gauche (ah oui, c’est vrai, je n’avais pas très bien précisé que ce n’était pas du côté droit), cette désormais célèbre aponévrosite (ou fasciite) plantaire mais je suis sûr que malgré le fait que tout le monde sait que ça existe, il y en a encore beaucoup parmi vous qui auraient besoin d’un complément d’explications, non ? OK, puisque vous insistez, je me dévoue. L’aponévrose, c’est une membrane blanche ou jaunâtre, luisante et normalement très résistante, composée de fibres entrecroisées qui sert, soit de terminaison ou d’intersection aux muscles qu’elle fixe aux os, soit d’enveloppe aux muscles qu’elle maintient en place. Bref, on n’en a pas qu’au pied. Sauf que dans mon cas, ça a beau ne pas être le pied, quand même si, et pas qu’un peu. En l’occurrence, chez moi, comme c’est au pied gauche, c’est la membrane fibreuse chargée de soutenir et protéger le tendon de la plante du pied et de l’arche plantaire. Si ça avait été au pied droit, ça aurait été la même chose.

En gros, pour vulgariser mon propos : l’aponévrose, c’est une grosse bande de tissu solide sous la plante du pied comme un élastique super costaud. Elle soutient la voûte plantaire et aide à absorber les chocs quand je marche ou quand je cours. Mais aussi quand je cours très vite. Si je l’ai trop malmenée (marcher trop ou avec des mauvaises chaussures), comme elle est aussi irritable que moi, elle devient douleur au niveau du talon. Voilà, est-ce que maintenant, les choses sont plus claires pour tout le monde ? Bon, on peut passer à quelques exemples ? OK, merci. Alors voilà, moi, on peut dire que j’ai mangé mon pied noir. Non, non, ce n’est pas une erreur, je ne cherche pas à parler de manger son pain noir mais bel et bien son pied noir. Ça signifie que je suis en train de passer par une période difficile avant des jours éventuellement meilleurs. Comme dans la phrase suivant : « En essayant de réparer le lavabo, Jean-Claude a mangé son pied noir en provoquant une grande inondation dans toute la cuisine. »

Ça n’a aucun rapport avec mon aponévrosite plantaire mais ça expliquer l’expression du pied noir. Je peux aussi vous dire que je travaille d’arrache-pied sur mes étirements et mes exercices à la maison. Que malgré tout, je garde bon pied, bon œil (check pour mon petit frère qui est pompier mais pas à Bonneuil), que j’aimerais me retirer cette épine du pied sans me tirer une balle dedans. Heureusement, chez moi, l’appartement est de plain-pied sinon, j’en chierais mais j’évite quand même de mettre les pieds dans le plat ni les deux dans le même sabot. Que je ne peux pas mettre mon pied gauche à l’étrier mais je m’en fous, je ne monte jamais à cheval, je crois que je n’aime pas vraiment ça, de toute façon. J’essaie aussi de garder le pied droit sur terre mais ça n’est pas toujours chose aisée, croyez-moi mais du coup, je sais très bien sur quel pied danser. Quand j’ai vraiment trop, trop mal, j’ai des mauvaises pensées car je me dis que j’ai un pied dans la tombe. Et c’est une bonne chose que je n’ai pas de rencontre à faire car j’aurais du mal à faire du pied. Ou le pied de guerre ? Voilà, ce matin, j’ai pris le contre-pied de tout ça et je me suis vraiment mis à pied d’œuvre pour écrire ce billet. Allez, je me mets à pied.

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vendredi 16 mai 2025

fasciite plantaire

Fasciite plantaire ? Tu parles, Charles, fasciste plantaire, oui. Après les yeux et les fesses, descendons encore plus bas : la plante du pied et le talon. Depuis septembre ou octobre dernier, je souffre d’une aponévrosite plantaire, plus communément appelée fasciite plantaire, ces noms qui font penser que cette maladie sort d’un manuel de biologie obscure. Alors qu’en mots simples, c’est ton pied qui crie « au secours ! » (Oui, un point d’exclamation mais parfois, on ne peut pas faire autrement…) Ça se présente comment ? Comme si tu avais une armée de petits lutins shootés qui faisaient une rave party sous ton pied : ça danse, ça saute et ça piétine sauf que toi, tu n’es pas invité. Et, même si j’aurais pu y aller plus tôt, j’ai consulté un podologue, mon nouveau pseudo meilleur ami, qui m’a fait des semelles adaptées, selon lui.  

Et le pire, c’est qu’il t’a confirmé ce que te dit ton kiné depuis des mois : « Stéphane, les étirements, les étirements, les éééétiiiiireeemeeeents, c’est ça qui te fera guérir. » Il faut étirer l’aponévrose tous les jours sinon, c’est la douleur assurée. Sauf que moi, je fais ce qu’on m’a demandé et ça continue de me faire vraiment très mal. Et la baballe de tennis. Ce n’est pourtant pas encore tout à fait Roland Garros mais bon, attention, une minute, pas plus, sinon, ça va te faire mal. Ça va me faire mal ? Tu plaisantes ? J’ai mal tout le temps. Avant, pendant et après. Le jour et la nuit. Et pour marcher, je ne vous dis pas, on m’a dit de ne pas me cloîtrer mais à cause de ces douleurs, je ne marche pas normalement, je n’ai pas une bonne posture et donc, en plus, ça me tire beaucoup sur la cheville gauche, celle du côté de la fasciite.

Il y a des jours, comme hier où marcher devient un sport extrême comme si à chaque pas, je tentais d’éviter de marcher sur une mine-antipersonnel sauf que la mine, c’est mon propre talon. Est-ce un mal nécessaire ? Il ne faut pas exagérer  non plus. Non, je pense que le mieux, ce serait que tous les lutins qui sont en train de faire la fête sous ma voûte plantaire se cassent et aillent voir ailleurs si j’y suis. En réalité, une douleur comme celle-ci est très handicapante car moi, si je suis empêché de me déplacer, je meurs à petit feu. Alors moi, je vous le dis, l’aponévrosite plantaire, cette douleur fasciste, c’est comme un squatteur qui se plaît sous ton pied alors que toi, tu ne rêves que d’une chose, qu’il prenne ses cliques et ses claques. Et chaque matin, je prie pour que les lutins ne dansent pas la Macarena pendant des heures.

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jeudi 15 mai 2025

mal aux fesses

Hier, j’ai parlé de mes yeux, qui se cernent jour après jour. Mais ce matin, j’ai envie de descendre en-dessous de la ceinture et parler des fesses. Pas forcément des miennes mais des fesses. Peut-être des fesses en général mais chacun et chacune y trouvera ou pas ce qu’il veut ou pas. Alors, c’est bon, tout le monde est prêt, c’est bien : parlons du mal aux fesses. Par exemple, après une séance de gym. Comme ce jour où le coach, au demeurant très sympathique, nous propose un cours, rictus aux lèvres, de « fesses d’acier » et au bout de 30 squats supplémentaires, on est prêt à le tuer pour qu’il nous laisse enfin tranquille. « Demain, vous me remercierez car demain, vous aurez des fesses sur lesquelles tout le monde se retournera. » Tu parles, demain, on a surtout mal partout et principalement au cul.

S’asseoir devient une discipline olympique. Les escaliers, l’Everest. La cuvette des WC ? On s’abstient, on constipe. Chaque mouvement est accompagné d’un gémissement qui hésite entre le film dramatique ou le film pornographique. Et, après la gym-torture ou pas, tu peux aussi tomber par terre. Tu n’as rien vu mais tu as bien senti. Tu es tombé sans comprendre pourquoi. Tes fesses ont encaissé toute la haine du principe de la gravité. Là encore, tu ne peux plus t’asseoir sans que ça ne te demande un effort surhumain. Ton ego aussi a mal au cul parce qu’on t’a vu tomber. Des inconnus. Un proche. Ton chien. Heureusement, le trottoir est indemne. Ta dignité, un peu moins. Et comme pour le lendemain de la séance de « fesses d’acier », ton cul, tu y penses toute la journée et même la nuit. Parce que tu as mal.

Après, une cause involontaire d’avoir mal aux fesses, c’est quand tu as voulu t’asseoir. Un geste simple, banal, si routinier que tu ne te poses aucune question. Même pas celle du consentement de la chaise, du fauteuil ou du canapé. Soudain, cette fois, tu t’es transformé en attaque aérienne sur un objet totalement innocent qui n’avait rien demandé à personne. Un choc brutal entre ton séant et le monde matériel qui nous entoure. Tu t’es fait si mal que tu t’es demandé si les fesses pouvaient se fissurer. L’assise à gémi. Ton cul aussi. Et pas de plaisir, croyez-moi. Et maintenant, chez toi, chaque siège te regarde avec une certaine crainte. Et toi, tu hésites avant de t’asseoir de nouveau. Tu te demandes si tu ne dois pas signer une décharge. Tu es traumatisé. Tes fesses sont traumatisées. En réalité, tu t’es vraiment assis trop fort.

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mercredi 14 mai 2025

un petit coup de vieux yeux

Je pense qu’on ne se voit pas vraiment vieillir au jour le jour. Non. Mais parfois, soudain, on se trouve une ride, de la peau qui est distendue ou des cernes sous les yeux. Ça ne prévient pas, ça arrive. Et il faut l’accepter ou faire de la chirurgie esthétique. Moi, comme je suis très douillet, comme je suis champion du monde des douillets, autant vous dire que la chirurgie esthétique, très peu pour moi. Et en plus, comme je trouve que c’est souvent raté voire très laid, je préfère vieillir naturellement. Sans tatouage non plus. Et je me souviens que quand j’avais une vingtaine d’années, je rêvais d’avoir des yeux plus vieux que mon âge. J’avais envie qu’on me dise que j’avais l’air fatigué. Qu’on me plaigne. Et là, récemment, je me suis rendu compte que c’était arrivé en vrai. Mes yeux : ces sentinelles fidèles qui ont traversé les années, qui en ont vu de toutes les couleurs, qui ont scruté des horizons et déchiffré les minuscules petites lignes de certains contrats.

Et  même si je ne leur en veux pas forcément, je reconnais avoir été plus que surpris de voir un jour mes yeux faire une grève partielle. En effet, il m’a d’abord fallu tendre un bras pour lire une étiquette en me disant que ça venait d’un mauvais éclairage. Et j’ai changé d’intensité dans mon choix d’ampoules. Et j’ai changé de lunettes, j’ai pris des verres progressifs. Et j’ai même fait acte d’apostasie en me disant que si je reniais mon baptême… Mais non, rien n’y a fait. Et le pire, c’est que même en regardant la télévision, je trouve qu’avec des verres, même neufs, j’ai du mal à bien voir, à voir nettement. Et puis, et puis, un matin, je me suis rendu compte que ces cernes sur lesquels j’avais fantasmé, il y a quarante ans, sont arrivés. Et se sont installés. Comme des squatters. Et je sais que je vais les garder jusqu’à ma mort. Jusqu’à ma crémation.

En réalité, avec le temps, les yeux, c’est comme les dents, ça se fatigue, ça s’éreinte et ça s’use. Est-ce que s’user, c’est tromper ? Non, parce que je m’y attendais, malgré tout. Parfois, Mes yeux, depuis toujours, s’embuent, pleurnichent voire pleurent carrément car je suis un grand émotif mais parfois, c’est parce qu’ils sont crevés, parce qu’ils deviennent fragiles et peuvent être sujet à quelques allergies. Alors, ils ne brillent plus parce que je m’émerveille mais parce que je leur verse des gouttes de sérum physiologique ou de collyre. Et on a commencé à me parler d’un début de cataracte tout en me disant que j’avais encore du temps devant moi. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, tout ce que je peux dire c’est qu’ils subissent un siège. Pas un bain de siège, juste un siège. Et chaque jour, ils s’entendent dire : rendez-vous. Rendez-vous, vous êtes cernés.

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mardi 13 mai 2025

dîme, dame, d’homme

Emmanuel Macron a parlé sur TF1, hier soir. Et avant même qu’il ne soit entretenu par plusieurs personnalités du monde politique, tout le monde y allait de ses propres infos : le président devait parler de référendums… non, de référenda, plutôt. En effet, un référendum, des référenda, si on ne respecte même plus le latin, franchement, c’est que vraiment, tout va à vélo. Ou à trottinette, c’est selon ce qui nous fait le plus peur quand on est un piéton, en ville. Alors moi, comme je ne pouvais pas publier mon billet d’aujourd’hui (de demain, au moment où Macron a parlé) avant ce matin, forcément, je ne peux pas faire comme tous ces journalistes : savoir mieux que tout le monde de quoi il va être question.  Puisque ça aura déjà eu lieu. Je ne vais pas vous faire croire que j’étais dans la confidence, moi aussi, non.

Non, tant pis, ce sera mon référent dam. Parce que, au sujet de son intervention d’hier, dans la même journée, il a été question de référendums. Au pluriel. Sauf que toutes ces stars de l’info qui travaillent à la télé ou à la radio ont oublié qu’on dit un référendum et des référenda. Sans ‘s’ final. Alors, ma foi, si c’est pour savoir si on est d’accord pour payer plus d’impôts ou pour taxer les retraites, je pense qu’on n’a pas besoin d’être un devin pour savoir que c’est non. Pas tant que l’État ne fera pas lui-même des économies substantielles. Et les collectivités territoriales, elles-aussi. Bref, un référent dîme, non merci. Pas plus que gabelle. Ou encore moins un IFI pour les pauvres. Car pourquoi pas un impôt sur l’infortune, pendant qu’on y est ? Non, non, restons sérieux. Et faisons des économies là où ce serait utile.

En revanche, si Macron veut être notre référent, ce sera donc notre référent d’homme. Et quand je dis Macron, je parle d’Emmanuel, pas de Brigitte. N’en déplaise à certains imbéciles même pas heureux, Brigitte n’est pas un homme et ne peut donc pas être notre référent. Ou alors, notre référente. Donc, une référendame. Je sais, ce mot est souligné en rouge dans mon document Word mais je vais l’ajouter au dictionnaire et ainsi, il sera validé pour les éventuelles prochaines fois. Normalement, je ne devrais même pas mettre d’accent sur tous ces mots d’origine latine : donc, un référendum, en français ; referendum, en latin et referenda au latin pluriel. C’est OK pour tout le monde ? Non, je n’ai pas d’autres jeux de mots avec référent, ce matin. On fait ce qu’on peut, hein. Les temps sont de plus en plus durs.

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lundi 12 mai 2025

Clémence et Anatole, quelques mots rares

C’est dans une vallée enclavée, au pied des sommets couverts de ramades laineuses que vivaient Clémence et Anatole, dans leur vieux mas au toit d’ardoise, tordu par les ans. Dans la pièce principale, un vieux poêle boucanait trois saisons sur quatre  et laissait s’échapper des volutes aussi épaisses que la brume du matin. Clémence, une femme qu’on aurait pu qualifier de pecque tant sa langue était acérée et ses jugements expéditifs. Elle dédaignait les bavardages entre les femmes du village pour aller traîner ses bottes sur les sentiers abrupts à la recherche de salange, cette espèce de sel rapporté par les oiseaux sur les plantes de montagne, aux vertus qu’on disait aphrodisiaques. Elle  le faisait infuser, soir après soir dans l’espoir de raviver la flamme peu olympique d’Anatole, son compagnon depuis si longtemps.

Lui, Anatole, était un ragotin des champs, petit, râblé, la moustache raide comme des tiges de chardon. Plus jeune, il avait pondu une espèce de roman aussi convoluté qu’un nid de vipères en pleine partie fine. Les pages de son manuscrit jaunissaient sur une étagère vermoulue et s’étaient conglutinées sous l’effet de l’humidité. Il passait ses journées à bricoler des brimborions en bois mal dégrossi, des animaux improbables et autres coquecigrues désarticulées qu’il n’arrivait pas à vendre au marché du bourg, sous un étal d’orain piqué. Clémence s’en moquait souvent en le traitant d’oppugnateur de l’inutile incapable de ramener le moindre franc. Un jour de marché, un chalin frappa le village et Anatole dit à sa femme : pas la peine de me reprocher de ne même pas être un tirelaine, regarde, il fait chaud, aujourd’hui.

Si chaud que lorsqu’il admira la brigandine qu’ils avaient jadis dénichée dans une brocante, les joues soudain de couleur nine, il eut un retour d’excitation pour Clémence et sentit monter en lui une envie de se venger de toutes ses avilances comme ça ne lui était pas arrivé depuis si longtemps. Un désir sourd qui vous brûle comme le feu sous la neige, mêlé de rage rendant son sexe aussi tripoléen que ne devait l’être celui de sa femme. Il la baisa comme il put, maladroitement mais fermement et elle, surprise, se laissa faire en jurant de se venger dès le lendemain. Dans un petit bocal, les poissons jugulibranches tournaient et retournaient sur eux-mêmes sans se rendre compte de ce qui se passait sous leurs yeux à moitié éteints, ils avaient trop faim. Ce passage de la vie de Clémence et Anatole est rude comme leur quotidien un peu miséreux.

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dimanche 11 mai 2025

Clémence et Anatole, la gestation pour autrui

J’ai reçu une commande, la semaine dernière. Une lectrice, que je préfère laisser dans l’anonymat pour ne pas la mettre mal à l’aise, m’a envoyé une liste de mots oubliés afin en me lançant le défi de les utiliser dans un billet. Normalement, je ne travaille pas de cette façon mais j’ai quand même accepté après une négociation un peu âpre. Oui, parce que, après tout, tout travail mérite salaire et, toujours par souci de discrétion, je ne vous dirai pas de quel montant était le chèque que Mymy m’a envoyé. Tout ce que je peux dire, c’est que ma banque m’a téléphoné pour me demander s’il n’y avait pas une erreur et quelle était la provenance de ce chèque de 5 886 euros. Pourquoi une somme aussi précise ? Parce que la liste de mots en comprenait 18 et on est tombés d’accord sur 327 euros par mots. J’aime bien les chiffres ronds.

Les mots sont les suivants : convoluté (roulé sur soi-même ou autour d’un autre corps), orain (doré), brimborion (chose sans valeur et inutile), oppugnateur (celui qui attaque), coquecigrue (animal imaginaire ou balivernes), nine (couleur rouge), jugulibranche (dont les ouïes s’ouvrent sous la gorge), ragotin (homme ridicule), pecque (femme sotte et impertinente), boucaner (fumer de la viande ou du poisson), tripoléen (rude au toucher), ramade (réunion de plusieurs centaines de moutons), salange (période de production de sel dans les marais salants), brigandine (armure ancienne), tirelaine (voleur de manteau), chalin (éclair de chaleur), avilance (injure, infamie) et conglutiner (joindre des corps par une substance visqueuse.) Franchement ? Que faire de tous ces mots assez difficiles à placer en situation ?

Alors, attention, je ne dis pas que je ne vais pas y arriver mais ça me demande un peu de réflexion et un peu de travail. Et pour ça, j’ai choisi de créer Clémence et Anatole, deux personnages qui pourront avoir un lien avec tout ou partie des mots de cette liste. Et je chercher un sujet, un endroit, une chronique de la vie quotidienne. Et moi, quand je cherche, je trouve. Et quand on me cherche, on me trouve. Alors, quand aurai-je terminé de relever ce défi ? Je ne sais pas encore précisément mais une chose est sûre, comme j’ai très envie de toucher les 5 886 euros négociés, je vais m’y remettre de ce pas. Et surtout, qu’on ne me dérange sous aucune prétexte. Je n’y suis pour personne. Pas même pour le pape. J’ai juste besoin d’être concentré. Et de réfléchir. Et de jeter des idées dans mes doigts sur le clavier et voir ce que ça pourrait donner.

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samedi 10 mai 2025

Storm-1516*

Oui, ce matin, ce sera une chronique d’un scandale sans preuve mais avec un tel enthousiasme que ça en devient fascinant. Mettons que je me décide de vous raconter ça sous forme d’un conte pour adultes. Il était une fois, dans notre république de plus en plus numérique où les pouces remplacent progressivement les cervelles, une nouvelle rumeur qui jaillit, telle une comète dans un ciel de crédulité : une nouvelle affaire bien plus excitante que tous les débats sur la réforme du système des retraites. Et la victime, cette fois, c’est Brigitte M., une icône nationale, première dame, ancienne professeur de lettres et accessoirement, croquemitaine certifiée selon les usines à fantasmes de X (ex-Twitter.) Son crime ? Une accusation balancée sur Internet comme quoi elle aurait abusé sexuellement d’un élève, jadis et naguère.

Dans ce cas, pourquoi ne pas lancer la rumeur qu’elle est un homme ? C’est déjà fait ? Bon, pourquoi ne pas dire qu’elle n’est pas un être humain mais un chat, une chatte. Des preuves ? Pas besoin. Des témoignages ? Toutes les photos diffusées sur la toile. Et ça suffit pour que tous les internautes s’excitent sur ce nouvel os à ronger : révéler les vérités que les médias traditionnels et officiels nous cachent, forcément. Et tous les experts de canapé s’indignent et relaient cette fausse information jusqu’à ce qu’elle finisse par devenir virale. Pendant ce temps, la machine médiatique s’interroge : faut-il en parler pour la démonter au risque d’être encore accusée de complicité silencieuse ? Le buzz repose sur du vide mais il est bel et bien là. Des centaines de milliers de clics, des commentaires (pleins de fautes) pour affirmer que c’est vrai.

Sans oublier les théories les plus farfelues balancées sur les réseaux sociaux qui se disent « faire de la désinformation », ainsi va la rumeur, autoproclamée justice populaire. Brigitte est un homme. Sheila est un homme. Amanda Lear est un homme. Presque tout le monde connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît le cousin du frère du médecin qui les a opérées. Tout ça est nourri par une indigence intellectuelle. Pourvu que le mensonge soit grossier, ce qui compte, c’est qu’il circule et qu’il entre dans certains esprits qui ont beaucoup d’espace à combler à force d’ennui. Si, si, sous la robe de mariée de Brigitte Macron, on voit une bosse. Si ça, ça n’est pas une preuve. Alors, forcément, elle a bien dû  abuser sexuellement d’un élève, à l’époque. Si c’est sur Internet, c’est que c’est vrai. Merci Poutine. Merci les cons.

* Groupe de propagande russe qui crée et diffuse de la désinformation en ligne pour promouvoir les intérêts du gouvernement russe.

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vendredi 9 mai 2025

modèle américain

Vous en pensez quoi de ce nouveau pape ? C’est un modèle américain, monseigneur, en général, c’est assez résistant, du moins, c’était le cas à une certaine époque. On verra ce qu’il en sera de celui-ci, il vient de sortir du four, il est encore chaud, regardez, il y a encore un peu de fumée blanche qui sort de sous lui. Si, si, regardez, ça fume sous pape. Après, on vous en a sorti un qui est un peu plus moderne, un peu plus jeune et on peut espérer qu’il sera plus robuste et qu’il pourra tenir quelques années, au moins deux décennies. Après, on ne peut jurer de rien, vous savez, l’usure, ça touche tout le monde. Ah, je peux vous affirmer qu’il n’a jamais servi. C’est une première main. Et vous verrez, vous pourrez le décorer de blanc, de pourpre, de violet, toutes les couleurs lui vont bien parce qu’il est universel.

Je vous promets que vous ne serez pas déçu, ce n’est pas comme avec les avions de chez Boeing et même s’il est américain, on est plus sur de l’Airbus, dans l’idée, si vous voyez ce que je veux dire. Par exemple, il est en acier et non pas en plastique. C’est du dur, c’est du solide, comme on savait bien le faire jadis, en Amérique. Je vous concède que c’est moins vrai de nos jours mais là, on l’a créé avec des matériaux de l’époque. Par exemple, les pare-chocs anti LGBTQ+ résisteront à toute tentative de lobbying de la part de ces associations de gens qui n’ont pas vraiment leur place dans une église qui aime parler en latin. Vous savez, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes (ape ?), celui-ci en est la preuve vivante. De ce côté-là, vous serez tranquille, vous en aurez pour des années de robustesse.

De robustesse et de tranquillité d’esprit. De tranquillité de Saint-Esprit, si je peux moi-même en faire un trait, d’esprit. Je suis drôle, non ? En tout cas, en bon modèle américain, ce nouveau pape va très rapidement monter en valeur et je pense que c’est un véritable bon investissement pour qui voudra bien le faire. Pourquoi pas vous, hein, cher monsieur ? Parce que vous savez, si on calcule bien, compte tenu que le déficit structurel du Vatican s’élevant à une modique somme élégamment discrète entre 70 et 90 millions d’euros, je peux vous garantir que là, si vous me le prenez, ce nouveau pape américain, vous rentrerez vite dans vos frais et vous pourrez même faire la fête avec lui mais attention, s’il l’ambiance est là, il peut boire facilement du vin de messe. Et très vite « vous êtes saoul pape ? »

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jeudi 8 mai 2025

habes papam* et plena promissa

Habes papam* et plena promissa. En effet, hier soir, alors que le patron et moi, chez lui, nous regardions les cérémonies de la commémoration de la Victoire des Alliés, le 8 mai 1945 et qu’on nous présentait un film qui résumait un peu cette deuxième guerre mondiale, nous n’en avons pas eu la fin car soudain, priorité au direct et « de la fumée blanche, de la fumée blanche, de la fumée blanche…) et on nous a effectivement montré de la fumée blanche et des gens heureux, à Rome, qui applaudissaient à cette fumée blanche. Heureusement, on nous a quand même permis d’écouter le discours d’Emmanuel Macron mais moi, ça m’a fortement contrarié qu’on coupe le film hommage pour montrer de la fumée  blanche et des catholiques contents. Ça aurait pu attendre une demi-heure pour nous montrer ces images sans grand intérêt parce qu’on a appris son nom au moins une heure après.

Bref, une fois ma colère passée car j’ai trouvé ça très indécent de couper cet hommage national (voir international) pour nous montrer de la fumée blanche et des gens contents. Très indécent vis-à-vis de nos derniers vétérans mais bon, c’est peut-être normal que dans un pays laïc, le fait que vous ayiez un nouveau pape, ça passe avant tout le reste. Cela dit, parmi les promesses de Léon XIV, il y a le fait que donner de l’argent à la quête sera obligatoire pour tous les baptisés et en plus, l’Église taxera ces dons afin de renflouer ses caisses qui sont pourtant loin d’être vides mais il faut bien payer tous les frais de cette secte officielle. Et pour l’instant, toujours pas de prêtrise pour les femmes ni de mariage pour les curés ni pour les abbés. Ça, c’est une véritable promesse. Pas de réhabilitation de l’Abbé Pierre et pas de déchéance non plus, ce qui est fait ne devrait plus être à faire et on ne peut pas changer le passé.

Parmi les promesses du nouveau pape (démocratiquement) élu pendant le conclave (vous savez, cette réunion de quelques 140 cardinaux dont la moyenne d’âge est de 70 ans – on ose imaginer l’ambiance si le conclave dure plusieurs jours – et encore, je ne parle que de l’ambiance, pas des odeurs…), il y en plusieurs qui ont attiré mon attention : par exemple, l’interdiction ferme et définitive de toute pédophilie au sein de l’église (ça ne se passe pas vraiment au niveau du sein de l’église mais plutôt sous la ceinture) et à notre grand étonnement, à nous, les chrétiens et moi, la réaction la plus incroyable est celle de l’association des victimes de prêtres pédophiles. « À quoi bon continuer d’exister en tant qu’association si la pédophilie par des religieux n’existe plus ? Nous risquons de perdre toutes nos subventions ! » Ah oui, ça serait dommage surtout pour eux, moins pour les enfants.

* habes papam et non habemus papam car je ne suis pas concerné, moi

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mercredi 7 mai 2025

au four et au moulin

Maman, il y a de la fumée qui sort du four, qu’est-ce que je fais ? C’est de la fumée de quelle couleur ? Elle est plutôt noire. Ah bon, tant mieux, si ça avait été une fumée blanche, ça aurait signifié qu’on avait un nouveau pape et moi, je ne veux pas de ça chez moi. En même temps, comme je viens de faire un gigot d’agneau aux châtaignes, elle ne risquait pas d’être blanche, la fumée, hein, ma puce ? J’avoue que je l’ai fait un peu exprès de ne pas faire un rôti de dinde aux salsifis et moi, je ne veux pas d’histoire. Pas de curés et pas de curetaille chez moi. Mes enfants sont la prunelle de mes yeux et pour mes parents, leur papy et leur mamy, ils sont la prunelle de mes vieux. Alors, il est hors de question qu’un homme en soutane s’approche d’eux et leur propose quelques bonbons que ce soit. Ah ça, jamais.

Maman, il y a de la fumée noire qui sort de la voiture devant nous, c’est dangereux, non ? Mais non, ma puce. Si c’est de la fumée noire, c’est qu’il n’y a aucun risque qu’il y ait un nouveau pape qui soit dans cette voiture. Même pas un sous-pape alors qu’on pourrait croire que dans une bagnole, ce serait normale. Mais tu vois, ma chérie, si papa et maman, ils ont choisi une voiture toute électrique, c’est justement pour ne pas prendre de risque de ce côté-là. De quel côté ? De celui de la religion, ma petite puce. On ne va pas se faire raconter des histoires par des gens qui pensent tout savoir et qui s’imaginent qu’ils peuvent tout faire. D’ailleurs, si je vous ai inscrits au collège Henri IV à Nay et pas à Bétharram… Tant pis si ça vous fait vingt minutes de bus mais il était impossible pour moi de vous mettre dans leurs mains.

Maman, tu ne vas jamais me croire mais je n’arrête pas de péter et à chaque fois que je pète, ça fait de la fumée grise qui sort de mes fesses. Comment tu le sais, ma puce ? Parce que je me suis regardée dans la glace des toilettes. De la fumée grise, tu es sûre ? Ah oui, maman. Tu es vraiment sûre qu’elle n’est pas blanche, la fumée qui sort de tes prouts, ma chérie ? Oui, oui, je me suis mis devant la porte blanche et j’ai bien vu la fumée grise. Ouf. Ah tu m’as fait peur, ma puce. Un instant, j’ai cru que tu allais accoucher d’un nouveau pape. Tu n’as pas mangé d’hostie, au moins ? Non, maman. Tu me le jures ? Oui, maman. Parce que, il paraît que ceux qui vont communier à l’église, ils font de la fumée blanche quand ils pètent. Les hosties ça fait péter. Péter blanc mais péter. Il faut faire attention à tout, hein ?  Ils sont partout, tu sais.

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mardi 6 mai 2025

pas de fumée sans feu

Bon, on est déjà le 7 mai, le précédent pape est mort depuis le 21 avril, soient exactement 17 jours et il a été inhumé le 26 avril dernier, soit depuis exactement 11 jours  et on n’a toujours aucunes nouvelles d’un éventuel nouveau pape. Pas de fumée blanche en vue. Ce qui voudrait dire qu’on aurait un pape blanc, pour changer. Non, pardon, pour ne pas changer. C’est vrai, ça, pourquoi prendre un pape d’une autre couleur ? C’est comme l’idée aussi incongrue et saugrenue d’en prendre un de cinquante ans. C’est vrai, ça. Parce que même si d’aucuns (et ils sont nombreux) pensent que pour être pape, il faut avoir de l’expérience, donc du recul, plus il avance en âge, plus il a de recul, le pape mais moins il peut être apte à diriger la chrétienté. Enfin, moi, il me semble. Trop vieux, c’est trop vieux.

Bref, toujours pas de fumée noire, non plus. Ce qui aurait pu signifier que vous auriez enfin eu un pape noir, les catholiques (je n’en fais pas partie, désolé) et ça, ça aurait eu de la gueule, non ? Imaginez un peu… Avec son ensemble tout de blanc cousu… Pas non plus de fumée rose, évidemment. Parce que ça, non seulement ça aurait eu de la gueule mais en plus, ça aurait probablement beaucoup énervé Donald Trump et rien que pour voir sa tête, à lui… Déjà qu’il a annoncé qu’il aurait adoré être pape lui-même (non, ce n’est pas une blague ou alors, tout est blague, avec lui), oui, donc, imaginez un peu, il y a de la fumée rose qui sort de la cheminée qui vient d’être installée sur le toit de la Chapelle Sixtine : c’est une papesse ! Bravo, bravo, crient toutes les femmes du monde.

Toutes les femmes du monde même hors de la juridiction chrétienne. Après, concernant les hommes, la joie ne serait pas forcément la même. Et alors, une fumée rose-noire ? Une papesse africaine, ah, mais quelle évolution géniale. Et une fumée arc-en-ciel ? Un pape homo ou une papesse lesbienne. Alors là, c’est moi qui applaudis des deux mains et des deux pieds. Une Gay Pride au Vatican. En tout cas, pour l’instant, pas de fumée sans feu. Sauf feu le pape François. Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Tiens, à propos de Sœur Anne, comme son titre l’indique, c’est une nonne et vous savez quoi, je l’ai vue l’autre jour en train de boire un petit noir en terrasse du Café Français, place de la mairie, à Bordeaux. Eh bien, vous savez quoi ? Vous savez ce qu’elle était, alors ? C’est simple, c’était une religieuse au café.

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lundi 5 mai 2025

grande stratégie douanière made in Trump (1)

Si je pouvais résumer la politique de Donald Trump, en termes de droits de douane, j’aurais envie de dire qu’il a un talent fou, celui de taxer le vide. On a tous suivi les pérégrinations du président américain qui aurait aimé être pape (c’est lui qui l’a dit) quand il a présenté son grand tableau pour expliquer le taux imposé à chaque pays, les uns après les autres. J’en veux pour preuve les 10% qu’il a fixés aux îles Heard-et-MacDonald, dans l’océan Indien, sur la plaque antarctique et où il n’y a aucun habitant et aucune économie, pour ne citer que cet exemple-là. Et moi, je me dis que Trump, il est bien mal conseillé car il y a bien d’autres pays qu’il aurait pu taxer et qu’il a totalement oubliés. Par exemple, la Namibie du Nord (capitale Katounga) car elle exporte trop de vents chauds et n’importe pas assez de hamburgers.

Il aurait également pu taxer l’Atlantide et qu’on ne lui dise pas que ce continent n’existe plus, pour lui, il est peuplé de gens qui vivent sous l’eau et qui refusent d’importer des produits chlorés pour les aider à mieux vivre. C’est sans compter sur les sirènes qui sont globalement insoumises car très fuyantes et là, il faudrait impérativement mettre les douanes maritimes en branle. D’autant que des femmes-poissons, c’est un peu trop woke à son goût. D’ailleurs, il existe d’autres îles qui ont été taxées alors qu’elles n’ont pas un seul habitant si ce n’est des manchots : prenez l’île Bouvet, par exemple, minuscule caillou volcanique perdu dans l’Atlantique. Une île sans rien ? Ça a dû lui sembler suspect, à Trump. Et ce qui est suspect doit être fiscalisé. Bingo, 25%, ça, c’est une décision qui en vaut la peine et qui fera date.

Et pour le Vatican, quel est le taux d’augmentation des taxes douanières, hein ? Déjà, Trump lui a mis 10% supplémentaires pour ne pas l’avoir mis sur la liste des papes potentiels. Ensuite, il y a de l’argent, au Vatican (trésors monumentaux, trésors religieux et tourismes en masse), donc, 25% de frais de douanes seraient bienvenus. Enfin, de la fumée sort de temps en temps quand un nouveau pape est élu et cette fumée est très polluante, 15% de plus. Et ce n’est pas tout, Trump devrait même penser à taxer la Lune et même Mars. La Lune car elle profite de la technologie américaine depuis les années 60 sans rien avoir payé depuis. Et Mars car si cette planète veut avoir des habitants, des américains, bien sûr, elle va devoir payer les États-Unis, il va falloir participer financièrement parlant. Même mon blog aurait pu être taxé…

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dimanche 4 mai 2025

toujours le même refrain

Peu de gens le savent. Ils ne sont probablement que deux jusqu’à ce matin et c’est curieux que j’aie besoin d’en parler ici, alors que pour l’instant, c’est quelque chose de si intime que je… Que je ne… Quelque chose de si intime que ça me surprend moi-même d’évoquer ce point de détail de ma vie ici. En gros, tout le monde, ou presque, sait que j’ai (beaucoup) écrit de poésie pendant (très) longtemps et que j’ai (presque) arrêté en 1997 avec quelques re-tentatives depuis un peu moins de dix ans, des poèmes sporadiques, par jets, deux ou trois et puis je m’arrête car… Parce que je n’ai aucune raison valable à donner, à vrai dire. Parce que je suis passé à autre chose, tout simplement. C’est vrai qu’un blog, le format du mien, ça me permet d’assouvir mon besoin, ma soif d’écriture, quotidiennement, dans l’instantané, la spontanéité, même.

En même temps, si je veux être honnête, quand je composais de la poésie, pour la plupart de mes textes, c’était également très rapide, sans réel plan, juste des intentions. En revanche, je n’ai jamais réussi à écrire les paroles de ce qui pourrait devenir une chanson. Trop difficile. Trop cadré. Trop prise de tête et même prise de texte. Et ça a été un regret, de temps en temps, dans ma vie. Parce que j’aurais aimé apprivoiser ce style-là. Mais, en parallèle, comme je suis incapable de composer de la musique pour mettre avec, je ne me suis jamais appesanti sur le sujet. Quelques regrets vite oubliés. Je suis toujours vite passé à autre chose car c’était ma manière de fonctionner. Aller au plus facile. Là où je pense ne pas être trop mauvais. Et écrire un poème dans son coin, c’est la solution de facilité. Écrire une chanson, c’est autre chose.

Une chanson, par définition, c’est créé pour être interprété. Et là, dernièrement, dans ma folle envie d’écrire, écrire, écrire, je m’y suis attelé. Et pour une fois, je l’ai fait sérieusement. D’abord, trouver une idée. Ensuite, être inspiré par quelqu’un qui pourrait l’accepter. Enfin, répondre aux exigences d’un bon titre, couplet, refrain, couplet, refrain, pont, refrain. Ou quelque chose qui s’apparente à ça. Et si j’ai fini par en écrire 6, récemment, il y en a trois qui me sont très, trop personnelles pour les céder à quelqu’un qui pourrait les interpréter pour moi et deux pour une chanteuse que j’aime bien. Deux, car pour l’une d’elles, j’ai fait deux versions. Et là, je suis en mesure d’annoncer officiellement, que j’entame une démarche pour la proposer à qui je pense. Et si ça marche, vous serez évidemment les premiers informés. Avec un lien pour écouter.

P.S. : on ne sait jamais, si quelqu’un connaît un (ou une) compositeur pour mettre mes paroles en musique, surtout pour celles que je me suis offertes à moi-même…

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samedi 3 mai 2025

les derniers seront les premiers

J’aime bien faire la course en tête. J’aime bien être le premier. J’aime bien être le préféré. À partir de là, quand on sait que je fonctionne comme ça, on peut me comprendre. On peut tout comprendre de moi. Et cette notion biblique des derniers qui seraient les premiers, autant vous dire que je n’y adhère pas parce que justement, c’est une notion biblique. Moi, en bon apostat que je suis, je ne vais pas mettre un pied là-dedans. Non, que nenni. Moi, quand je dis que je veux être le premier, ça se passe quand je suis en voiture, par exemple. Je n’aime rien tant que d’être coincé derrière un fourgon, un camion ou un véhicule qui m’empêche de voir plus loin, devant moi. Donc, je n’aime être que le premier. Même au feu, quand il passe au vert car moi, je ne suis pas sur mon téléphone, quand je conduis, donc, je démarre dès que j’en ai le droit.

Dans ma vie professionnelle aussi, j’ai toujours aimé être le premier. Le meilleur. Celui qui faisait un peu référence dans son emploi. J’avais envie qu’on dise de moi : « Stéphane ? Tu peux compter sur lui, il est irréprochable. Il travaille vite et bien. On n’a pas besoin de revenir sur ce qu’il a fait. » Oui, oui, ça m’est déjà arrivé et je vous dis ça sans prétention, ce n’est pas mon genre de me vanter ainsi. Oh, bien sûr, je n’ai pas toujours été  vu comme quelqu’un d’aussi exemplaire mais je pense que globalement, c’est l’image que j’ai dû laisser, partout où je suis passé. Vis-à-vis de mes amis, aussi, j’ai tendance à vouloir être le premier. Celui à qui on pense en premier pour plein de choses. Celui qui laissera une trace un peu indélébile quand il disparaîtra. Oui, parce que forcément, un jour, je partirai et tout le monde me regrettera, sinon, ça ne vaut pas la peine.

Non, ça ne vaut pas la peine de continuer. Alors bien sûr, aussi, j’aurais pu faire des efforts et ne pas être aussi fumiste ni autant procrastinateur car sinon, il y a belle lurette que j’aurais publié des romans, des nouvelles, des poèmes et ma postérité aurait été alors largement assurée. Oui mais ma postérité auprès de ceux que je ne connais pas, en ai-je vraiment envie ? Et besoin ? Non, pas à ce point-là. En tout cas, l’autre jour, en rentrant chez nous, avec le président, il a voulu me laisser entrer le premier dans l’ascenseur et à sa grande surprise, j’ai décliné sa proposition pour le laisser passer. Devant son air étonné, je lui ai demandé « quoi ? » Il m’a répondu qu’il pensait que j’aimais être le premier. Oui mais pas dans les ascenseurs car si je suis le premier dedans, je ne peux évidemment pas être le premier sorti et je préfère être le premier sorti.

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vendredi 2 mai 2025

un clave le moins con possible

Bon, ça va bientôt faire une semaine que feu le pape est enterré (feu le pape ne voulait pas se faire incinérer) et on n’a aucune nouvelle du prochain conclave. Pas plus que du prochain clave, le moins con possible, si c’est dans leurs cordes, aux cardinaux. En revanche, je peux d’ores et déjà vous annoncer que le Vatican annonce un vote à main levée (tant pis pour les manchots, pas de bras, pas de chocolat, comme on dit) et ce sera retransmis en direct en France sur toutes les chaînes françaises mais en particulier sur France 2 et les commentaires seront de Nagui. Pourquoi en direct sur toutes les chaînes ? Parce que, face au vieillissement de l’institution et à la baisse des audiences célestes, le Vatican a choisi de rendre le prochain clave plus accessible et plus moderne (n’oublions pas que Jésus a plus d’un milliard de vues sur YouTube.)

Le déroulé de ce clave à venir sera plus clair, plus fun tout en restant sanctifié. Chaque cardinal devra faire une présentation PowerPoint (eh oui, ils ont toujours un train de retard) de sa vision du paradis tout en faisant des mots d’esprit en latin et comme pour les élections de Miss France, chaque candidat devra se présenter avec un peu d’humour, si possible. Un numéro sera accessible à tous les français pour voter pour le cardinal qui aura eu le plus d’Esprit et de Saint-Esprit. Les votes des cardinaux seront cumulés avec ceux du public et seront pondérés comme pour le Concours de l’Eurovision. Il y a déjà deux ou trois aspirants qui sortent un peu du lot dont le Cardinal Tweek-Toque célèbre pour ses vidéos où il danse sur les chants pendant la messe. Son point faible ? C’est encore un jésuite. On vient d’en perdre un.

Certains théologiens s’inquiètent car si le nouveau pape est élu de cette façon, ne perdra-t-on pas un certain mystère divin au profit d’un bon coup marketing ? Un cardinal conservateur, Monseigneur Ali Fax menace de boycotter le vote sauf si on réintroduit l’usage de la colombe « au moins pour les anciens. » Quoiqu’il en soit, dans les informations qui ont déjà filtré, on sait que le nom du nouveau pape sera révélé dans un final façon télé-crochet avec fumée rose pailletée, chorale gospel et bénédiction en Wi-Fi.  Un trophée sera d’ailleurs remis au gagnant. Et on sait aussi que le nouveau pape pourra pratiquer des confessions via une application dont le nom n’est pas encore connu. Et dans un souci de modernité, l’eucharistie pourra désormais être livrée par Uber. Encore du Christ ? Oui, amène. Voilà tout ce qu’on peut déjà dire.

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jeudi 1 mai 2025

ce n’est pas moi, c’est ma sœur

Ah, j’espère que vous l’avez remarqué mais pour une fois, hier, ce n’est pas moi qui ai été le plus râleur des deux. Qui c’est, le deuxième ou la deuxième ? Peu importe, ce qui compte, c’est que moi, j’ai été plutôt tempéré, conciliant et bienveillant sauf à la fin quand il m’a énervé. Oui, c’est le deuxième et le deuxième, c’est un mec. Mais peu importe de qui il s’agit, en vérité, tout le monde devrait s’en foutre. Moi, le premier car même si je ne suis pas toujours partant pour les célébrations, surtout celles d’origine chrétienne ou, plus précisément, catholique (ce sont celles qui font foi, si je puis dire, au niveau des jours fériés, chez nous, en France), il y en a certaines qui ne me déplaisent pas forcément. Et j’avoue que j’aime bien succomber aux petits brins de muguet même si année après année, je suis déçu car ça ne tient jamais ses promesses.

Ça ne tient pas ses promesses en termes de bonheur attendu et ça ne tient pas non plus celles de la durée de floraison car franchement, le muguet, ça ne dure vraiment pas longtemps, dans un petit vase mais bon, c’est une tradition laïque et je la respecte, moi. Je ne suis pas comme certain, mal luné. Suivez mon regard en direction du billet d’hier. Et donc, ce matin, j’ai envie de dire à ce genre de pisse-froid et de pète-menu que je m’en carre, de leur mauvaise humeur. Ce qui compte, c’est de donner un peu de bonheur fleuri à ceux qu’on aime. Et le brin de muguet, c’est toujours mieux que la Saint-Valentin qui, quelque part, est une fête sinistre si on y regarde de très près. Pas trop près non plus, sinon, on risque de se retrouver avec la tête dans le cul. Dans le cul d’un(e) autre, bien sûr parce que dans son propre cul, c’est nettement plus difficile à faire.

Ouais, c’est super dur à faire à moins qu’on ne soit hyperlaxe, ce qui n’est pas mon cas. Et quand bien même, je ne sais pas si je m’en vanterais dans les paragraphes de ce blog. En effet, personne n’a besoin de savoir que je suis capable de m’offrir un  brin de muguet de me le mettre dans le sillon glutéal tout en me contorsionnant. Non, tout comme personne n’a besoin de savoir que je peux me manger les petites peaux autour des ongles de mes orteils. Pas plus que personne ne doit savoir que je peux dormir en prenant mes jambes à mon cou. Bref, pour compenser mon billet d’hier avec ce malotru qui n’a eu de cesse de critiquer le muguet du premier mai, ce matin, je vais crier haut et fort que vive le muguet. En espérant que même les sourds m’entendront à demi-mots. Et je vais l’écrire sur tous les murs en espérant que même les aveugles le liront entre les lignes.

P.S. : Voilà, est-ce que tout le monde est rassuré, maintenant ? Puisque je vous dis que ce n’était pas moi, hier…

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souvent vers 4h30

Tout le monde croit que je publie mes billets vers 4h30, chaque matin, en réalité, c’est faux, je triche parce que c’est plutôt vers 4h45. V...