vendredi 31 octobre 2025

tous les seins

C’est dingue, à peine le mois d’octobre terminé (c’est tout frais, c’est de cette nuit), qu’on attaque le mois de novembre et, forcément, la Toussaint. Il n’empêche que je me demande si le choix du mois d’octobre pour représenter la lutte contre le cancer du sein, n’a pas été fait en fonction du 1er novembre, histoire d’avoir un jour de plus. En effet, aujourd’hui, c’est la fête de la Toussaint et comme son nom l’indique, la fête de tous les saints. Sauf que phonétiquement, c’est aussi la fête de tous les seins. Ce qui n’autorise aucun mec à venir faire pouêt-pouêt camion à  toutes les femmes qu’il va croiser. Non, on n’en est pas là, heureusement. Cela dit, est-ce qu’il faut garder son ruban rose, aujourd’hui ? Parce que ça, c’est quand même un peu étrange, du 1er au 31 octobre, il n’y a pas une émission de télé ou une pharmacie où tout le monde ne porte pas le ruban rose.

Et il n’y a pas une ville qui n’organise pas une espèce de course à pied pour récolter des dons pour ma même cause. Et à partir de ce soir, on attendra le mois d’octobre suivant, celui de 2026, en l’occurrence pour recommencer tout ça. Et le 1er novembre qui suivra, comme de bien entendu. Non pas que tout ça m’agace. Ça m’interroge, c’est tout. Et je me dis qu’on pourrait aussi décréter que chaque mois d’octobre sera l’occasion de parler de tous les cancers pendant 31 jours (+ le 1er novembre même si alors, on ne parlera plus de tout seins mais aussi de tout couilles ou tout autres…) Cela dit, moi, en tant qu’apostat, aujourd’hui, je vais crier haut et fort : « Couvrez-moi ce saint que je en saurais voir, par de pareils objets, les âmes sont blessées et cela fait venir de coupables pensées… » (Molière, le Tartuffe), c’est ce que je me dis chaque fois que j’entre dans une église.

À la limite, de tout ce que je viens de dire, on s’en fout et on aura bien raison. Non, j’aimerais juste rétablir quelque chose qu’on a beaucoup dévoyé depuis des années et des années : la Toussaint, ce n’est pas une fête triste puisque c’est la fête de tous les saints et les saints, dans la Bible, si je ne m’abuse, ils sont bienheureux. Non, c’est bel et bien demain, le jour le plus triste de l’année, le jour de la fête des morts. À moins que ça ne soit le jour de la fête des Maures comme en Andalousie. Ou le jour de la fête des mors, comme on dit dans les haras (là où on rit - ‽ -) Vivement la Saint Momo, tiens, la fête des morpions. Et la Saint Poupou, la fête des poux. Ou la Saint Pupu, la fête des punaises de lit. Non, plus sérieusement, bientôt la Saint Pupu, la fête des puces ? Patience, patience. Peut-être avant la fin de l’année. Avant la fin du mois ? Je ne peux rien dire. Pourtant, ça me démange.

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jeudi 30 octobre 2025

cimex lectularius (de profundis)

Après les moucherons, les poux et les morpions, il y a un mois et demi, ça me démangeait réellement de vous parler d’un autre petit insecte parasite insupportable : la punaise de lit. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous redonner son nom scientifique car il est intégralement dans le titre. Pourtant, c’est intéressant de se pencher sur les noms latins des animaux ou des végétaux. Dans le cas de la punaise de lit, « cimex », ça veut dire « sommier » et « lectularius », ça signifie « punaise », au moins, comme ça, les choses sont claires pour tout le monde. Les punaises de lit, comme leur nom l’indique, n’ont aucun intérêt pour les gens qui travaillent dans des bureaux. Même pour accrocher des choses sur un tableau en liège. Ce sont des insectes hématophages (qui se nourrissent de sang) comme nos amis les poux et les morpions (le monde est petit, hein ?)

Les punaises de lit sont petites, elles mesurent de 5 à 7 mn mais encore une fois, ce n’est pas la taille qui compte. Elles ont une allure un peu aplatie, elles sont plutôt à tendance rougeâtre (le sang qu’elles sucent ?) voire brunâtre et elles sont incapables de voler. Elles sont principalement actives la nuit et piquent pendant le sommeil. Ce qui a un sens puisqu’elles vivent dans les lits et chez les humains normalement constitués, les lits sont inoccupés en journée. Quand elles piquent les gens, elles injectent une salive anesthésiante et anticoagulante et donc, on ne sent rien sur l’instant. Cela dit, elles procurent des démangeaisons fortes mais ne transmettent pas de maladies connues. Elles ne provoquent surtout que des réactions allergiques et du stress à cause des troubles du sommeil qu’elles occasionnent. En réalité, des petites emmerdeuses.

Sont-elles utiles ? À vrai dire, non car d’une part, elles sont nuisibles à notre environnement intime et n’ont aucun rôle écologique ou alors si mineur que ça ne vaut pas la peine d’en parler. Comme ses cousins lointains les poux et les morpions, elles ont surtout un intérêt scientifique car elles servent à étudier les comportements de résistance, la biologie du sang et la coexistence entre les parasites et les humains. Autant d’arguments qui me laissent perplexe. Et moi, je pense que si elles ne servent pas à plus que ça, elles pourraient faire l’objet d’une OQTF. À part ça, attention à la cohabitation entre les punaises de lit, les poux et les morpions. Les places peuvent être rares. « Hé, la punaise de lit, là ! » « Oui ? »  « À la queue, comme tout le monde, non mais sans blague. Ce n’est pas parce que je suis plus petit qu’elle, en tant que morpion, que je... Hein ? »

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mercredi 29 octobre 2025

pas les chanteurs de rue

Je n’aime pas les chanteurs de rue. Ça me fait trop penser à la fête du bruit, le 22 juin. Et je n’aime pas entendre des musiques que je n’ai pas choisies et qui, en plus, sont vraiment jouées ou diffusées d’une façon bien trop forte. Je n’aime pas qu’on m’impose des amplificateurs pour augmenter les décibels et nous assourdir quand on passe à côté ou quand on habite à proximité. Je n’aime pas le bruit. Je n’aime pas les bruits. Même les bruits domestiques. Ça me stresse. Et bien souvent, je n’aime pas la musique des autres parce qu’il ne faut pas se leurrer, c’est rarement de l’opéra qu’on entend très fort, dans la rue. Pas même de l’accordéon. Qu’on me fiche la paix quand je suis chez moi. Qu’on me foute la paix quand je me promène. Et qu’on débranche tous les instruments en ville.

En plus, souvent, les chanteurs de rue, ils s’installent en face des terrasses de bars, de brasseries et/ou de restaurants. Alors, toi, tu es là, assis, tranquille, en tête-à-tête ou avec des amis et tu commences à discuter et subitement, un groupe arrive avec une sono à roulettes, une guitare électrique et un micro pour la chanteuse qui va brailler toutes ses tripes. Et toi, tu es là, on t’a servi ton verre ou ton plat et tu dois subir. Et te taire. De toute façon, l’autre qui est avec toi ne t’entend pas. Idem si ce sont plusieurs autres personnes. Et en plus, comme en terrasse, on doit aussi subir la fumée de cigarettes voire de cigares, autant vous dire que mon niveau de tolérance frôle alors le moins zéro. Donc, je ne vais jamais en terrasse. Même s’il n’y a pas de musicien. Qui pourrait arriver.

En même temps, j’aime de moins en moins aller au restaurant. Parce que je suis de plus en plus déçu. Si c’est pour manger des choses qu’on peut trouver chez Picard, autant les préparer chez moi et ne pas subir la musique de fond qui est, là encore, souvent bien trop présente. J’aime manger au calme. Si c’est pour manger du non-fait maison en nous faisant croire que si, je préfère m’abstenir car j’en ai assez qu’on me prenne pour un pigeon (aux petits pois ?) et donc, hormis deux ou trois rares adresses à Bordeaux et au rythme d’environ une fois par mois, je n’y vais plus. Je ne fais rien comme les autres. En plus, je trouve que c’est devenu de plus en plus cher pour une qualité de moins en moins extra. Bref, pour conclure, le pire, pour une sortie, à mes yeux : restaurant, terrasse, musicien.

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mardi 28 octobre 2025

suis-je moi, quel est moi ?

Suis-je moi ou qui suis-je ? Hier, j’ai affirmé que j’étais moi et que je ne m’en plaignais pas forcément. Ou alors, c’est que je ne me suis pas vraiment auto-compris. Ça peut m’arriver mais c’est rare. Ne pas me relire, oui. Ne pas m’auto-comprendre, non. Ensuite, il ne faut pas perdre de vue que je ne crois pas au destin mais plutôt au(x) hasard(s) (ce n’est un secret pour personne mais c’est toujours bon de le rappeler – d’où ma non croyance en un être suprême – Dieu ? Oui, mortel ? Je ne crois pas en toi, ça ne t’embête pas, j’espère ? Moi non plus, je ne crois pas en toi, mortel, alors…) et donc, comme ceci explique cela… Cette dernière partie de phrase, c’est pour quand je me suis moi-même un peu perdu dans mes pensées. Je me suis auto-perdu. Mais pas auto-incompris, on est bien d’accord, hein ?

Suis-je moi ? Quand j’étais enfant, ce dont je suis sûr, c’est que j’étais plutôt un garçon sage, un peu enfermé, plutôt timide et pas forcément à l’aise avec ses congénères. Hormis pour avoir une bonne note en venant réciter une leçon au tableau, je n’ai jamais aimé prendre la parole en public avant un certain âge (environ 35 ans et depuis, je me suis rattrapé vu que je monte sur scène pour jouer mes propres spectacles) mais j’ai toujours eu le sens de la répartie. Et le goût de l’humour. L’humour, de mon point de vue. Et comme je pense qu’on peut rire de tout… Bref, j’ai toujours été plutôt un rêveur, un intellectuel au sens basique du terme et peut-être, quelque part, un peu inadapté. Et donc, la question de ce matin c’est : suis-je moi pour toutes ces raisons ou suis-je un autre qui ne le sait toujours pas ?

En réalité, c’est à 16 ans que j’ai commencé à sortir de ma coquille, en m’inscrivant aux Pibolous et à partir chaque week-end et à chacune des petites vacances scolaires. Et à 19 ans, je suis parti pour Paris. Et là encore, je peux m’interroger : suis-je alors devenu moi ou l’étais-je déjà auparavant et n’ai-je pas simplement fait que confirmer qui j’étais déjà ? La question est pertinente, je me remercie de me l’avoir posée. À travers l’écriture, quotidienne au possible, je pense que je me mets en contact avec moi-même et probablement que ça me génère une sorte de confusion : qui est encore moi et qui est l’autre, celui qui écrit ou celui sur qui j’écris ? Pour conclure, je vais dire que je suis issu d’une famille normale, heureuse et que si je suis un peu inadapté, c’est parce que je suis trop sensible. Ou émotif. Ou fumiste.

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lundi 27 octobre 2025

je suis moi

Et la rue m’habitue à n’être plus personne, presque plus personne ; et la ville me force à suivre son rythme fébrile, son rythme fébrile mais quand on se retrouve, quand il rentre le soir, il suffit d’un regard et je suis moi… Pourquoi suis-je moi ? C’est vrai, ça, j’aurais pu être quelqu’un d’autre mais alors, je n’aurais jamais su que j’aurais pu être moi. Et je ne sais pas si ça aurait été dommage. Ou si ça aurait été mieux. Mais je suis moi et personne d’autre. Avec mon lot de défauts mais quelques qualités qui en valent peut-être la peine. Ça, je ne suis pas le mieux placé pour le dire. Et encore moins pour l’écrire. Les paroles s’envolent et… Et je suis moi, j’ai le ciel au bout des doigts, le monde au-dessous de moi, comme pour la première fois… Et j’aurais pu être un sale gros con mais je ne pense pas l’être, c’est déjà ça. Et j’aurais pu être une femme et tout aurait été si différent, n’est-ce pas ?

Je suis moi, j’entends, je sens et je vois ; je suis moi… Et la rue me ramène à sa vie monotone, sa vie monotone ; dans la ville, je me perds, je m’oublie, je m’abandonne, oui, je m’abandonne mais quand on se retrouve, quand le ciel devient noir il suffit d’un regard et je suis moi… Et je suis moi. Et parfois, je rêve d’être un autre. De moins en moins souvent. Mais quand j’étais plus jeune, je me suis imaginé plus grand. Plus fort. Plus beau. Plus intelligent. Plus sexy. L’homme parfait, quoi. Ça n’a pas été le cas mais ça a eu l’effet bénéfique de ne pas me faire prendre la grosse tête. Et j’ai plu. Oui, j’ai pu plaire. Et ça, ça n’a pas de prix. Et je pense que si j’ai pu tant aimer, c’est aussi parce que je suis moi, parce que j’ai été moi et parce que je pense que je resterai moi.  J’ai le ciel au bout des doigts, le monde au-dessous de moi comme pour la première fois, je suis moi, j’entends, je sens et je vois, je suis moi…


J’entends, je sens et je vois comme pour la première fois, je suis moi… Après, dans la chanson, Françoise Hardy, la très regrettée, répète la même chose. Et je pense comme elle. Je suis moi. Mais moi, j’ai rarement le ciel au bout des doigts. Pourtant, je peux vous dire que j’essaie. Et si je n’avais pas été moi, ça aurait pu être encore pire. J’ai cette chance de pouvoir m’exprimer facilement et d’avoir un imaginaire en assez bon état de marche. C’est ça, être « je suis moi » quand je parle de moi. Et ça veut dire quoi, autrement, je suis moi ? Tiens, ça, c’est une bonne question. Peut-être que je vais y réfléchir, aujourd’hui et tenter de faire une dissertation sur ce sujet. Sans aucune prétention. Parce que c’est vrai qu’écrire sur soi « je suis moi », avec introduction, développement et conclusion, c’est un peu vaniteux. Mais tout est devenu si vain notre monde actuel. J’ai le ciel au bout des doigts, je suis moi…

https://www.youtube.com/watch?v=16jlIK9Mzxo

 

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dimanche 26 octobre 2025

âge pivot : 60, 65 ou 67 ans ?

J’en ai un peu assez d’entendre parler d’une éventuelle réforme des retraites, indispensable pour les uns, inutile pour quelques-autres et ça, à tort et à travers. Je ne prétends pas être un socio-économiste mais je pense qu’il y a certainement un véritable problème avec cette prestation sociale dont nous pouvons être fiers, malgré tout. Parce que si vraiment, il y a moins d’actifs qu’auparavant et plus de séniors que jadis, c’est clair que même quelqu’un qui n’a aucun prix Nobel de mathématiques comme moi pige tout de suite qu’à (court ou très moyen) terme, on va être confronté à un problème. Et ce n’est pas parce que je suis déjà pensionné que je ne me sens pas concerné. Alors, quand j’ai le temps d’y penser avec un minimum de concentration, j’essaie de réfléchir et à force…

À force, j’ai trouvé ce qui pourrait s’avérer une piste plus qu’intéressante. Reste à savoir comment la mettre en pratique. Je suis d’abord parti du postulat que les jeunes générations ne souhaitent pas travailler comme nous avons pu le faire, nous autres affreux et méchants baby-boomers et donc, qu’elles ne veulent pas forcément bosser du lundi au vendredi pour des semaines de 35 heures et n’avoir que 5 semaines de congés payés. Les carrières longues, je pense que c’est totalement démodé. Les contrats courts qu’on dénonce dès qu’on a envie de prendre quelques jours ou quelques mois, c’est ultra-tendance et à partir de là, vous avez déjà compris quelle était la piste de ma solution au problème des retraites ? Allez, faites un effort, un tout petit effort et vous comprendrez avant même que…

Avant même que je vous explique la fin. Mais si vous faites comme ces générations qui pensent surtout à aller faire la queue pour bruncher le dimanche matin et à faire des happy hours en terrasse quel que soit le temps qu’il fait, je vais donc tout vous expliquer. Je propose ni plus ni moins qu’on mette en retraite tous les jeunes qui sortent de leurs études, à 18, 20 ou 25 ans (certains plus mais je ne vais pas parler de tout le monde en détail, non) et ils entreront dans la vie active à 60 ans. Pardon ? 60 ans, ce n’est pas un bon âge pivot ? Alors, à 62 ans, s’ils préfèrent. C’est encore trop tôt ? 65 ans, ça va à tout le monde ? Toujours pas ? Bon, 67 ans, c’est mon dernier mot, Jean-Pierre. Âge pivot à 67 ans, c’est OK pour tout le monde ? Adjugé, vendu. Elle n’est pas géniale, mon idée ? Alors, votez pour moi, merci.

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samedi 25 octobre 2025

c’est pour les feignants, uniquement

Je sais que je me répète. Voire que je radote. Mais cette nuit, on est passé à l’heure d’hiver et moi, à l’heure d’hiver, je préfère les faits divers. Parce que je déteste les changements d’heure. Que ce soit d’hiver ou d’été. D’ailleurs, au changement d’heure d’été, je préfère celle des thés. En tout cas, peu importe. Hier soir, vers 19h30, heure locale, j’ai déjà modifié tout ce qui ne l’est jamais automatiquement comme les téléphones, les ordinateurs et les sex-toys électroniques. J’ai donc reculé d’une heure le lecteur de cassette VHS, deux pendules rondes, cinq réveils, le radioréveil du président et j’ai laissé le reste faire le boulot tout seul. Et ce matin, dans ce que j’ai pu en voir, tout est OK. Mais en réalité, tout n’est pas OK. Car je déteste vraiment ça. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’on a dormi une heure de plus. La belle affaire, Albert.

Ça, c’est un discours de feignants, de croire à la promesse de dormir une heure de plus dans la nuit du dernier samedi au dimanche d’octobre, chaque année. En réalité, c’est un leurre. C’est un appât. C’est pour mieux nous endormir. Quand je pense qu’à cause de la crise sanitaire, on a supprimé la suppression des changements d’heure votée en 2019 pour application en 2021 (on se demande quel était le rapport avec le virus ?), je me dis que décidément, la Covid a foutu un gros bazar pour ne pas dire un gros bordel. Cela dit, on parle d’une éventuelle suppression en 2026 alors, on verra bien. Maintenant, on peut se demander à quoi ça sert, réellement, ces changements d’heure biannuels. Au départ, je m’en souviens (je trouvais même ça plutôt sympa – je ne sais pas si c’est le bon adjectif mais tant pis), on disait que c’était pour des économies énergétiques.

Avoir plus de lumière en soirée mais moins le matin, pour moi qui suis un lève-très-tôt, ça n’a aucun intérêt. Pour les autres, ceux qui se couchent tard et se lèvent pareil, les feignants, en quelque sorte (désolé pour ceux que je connais qui ont ce rythme de vie), c’est génial. Sauf le passage à l’heure d’été. Mais pour moi, quelle que soit la saison, je n’aime pas ces changements. Parce que d’abord, ça perturbe mon estomac. Ensuite, parce que ça désoriente les animaux et je pense à « mes » chiens, en particulier. Et enfin, les économies annoncées sont loin d’être si intéressantes que ça (on utilise plus de lampes LED et de climatiseurs qu’il y a cinquante ans) et en plus, il paraît qu’il y a beaucoup plus d’accidents mortels de piétons (+42% en France entre 17 et 19h pendant les jours qui suivent ce changement d’heure, en octobre.) Bref, au vu de tout ça et du fait que vraiment, je déteste ça, je propose qu’on vote la suppression à vie de ces changements d’heure.

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vendredi 24 octobre 2025

zone à risques

Oui, il y a des zones à risques et avant-hier, j’en ai fait l’expérience. J’ai failli écrire la douloureuse expérience mais on m’aurait encore taxé de chochotte. Eh bien oui, que voulez-vous que la bonne y fasse, je suis douillet, bien plus que David. Je suis même ultra-douillet. Je suis le champion du monde des douillets. Je vous rappelle que je suis bélénophobe et ceci explique plutôt bien cela. Je n’y peux rien, je n’aime pas les piqûres. Ni dans l’épaule. Ni dans la fesse. Ni dans le talon (putain d’infiltration, début juillet, quand j’y pense…) Donc, en conclusion, pour moi, avant-hier, c’était bel et bien une expérience douloureuse. J’ai failli me trouver mal. « Ça n’a duré que deux secondes, Stéphane… » Ce sont deux secondes de trop. Je n’aime pas les piqûres. Je suis toujours angoissé avant qu’on m’en fasse une

Et comme je suis angoissé, je suis crispé et ça me fait mal. Et qu’on arrête de me dire que ça ne fait pas mal, c’est faux. Et archifaux. Et là, même si effectivement, ça n’a pas duré longtemps, c’était suffisant pour que je ressente une douleur. Et depuis, ça fait deux jours que j’ai mal dans l’épaule. Quand je me suis fait vacciner contre la Covid, il y a quinze jours ou trois semaines, j’ai eu mal pendant 48 heures mais pas autant que là. Je me suis fait vacciner contre quoi ? Contre la connerie ambiante et je peux vous dire que je l’attendais, ce traitement. Mais je ne sais pas s’il va marcher parce que si on me l’inocule à moi, comment les cons, les agressifs et les incivils vont-ils changer ? Ah, ça va me glisser dessus. Tu parles, Charles. Non, vous l’avez compris, je plaisante. Y a rien contre la connerie.

En réalité, je me suis fait vacciner contre le zona. Parce que j’ai plus de 65 ans. Et comme j’ai déjà eu la varicelle (même si c’était au siècle dernier), je suis une personne à risques. C’est comme ça. Je suis « vieux » (surtout pour les jeunes) et on peut me taxer mes pensions de retraite à qui-mieux-mieux, je ne risque pas de bloquer le pays vu que je suis devenu improductif et en plus, ça craint, je peux attraper la grippe (je refuse le vaccin, je prends les granules homéopathiques depuis des années) et un bon gros zona de derrière les fagots. Eh bien, qu’on me ponctionne d’un côté et qu’on m’inocule de l’autre. Oui, je suis un inoculé. Tant pis pour mon image. Tant pis si je perds des lecteurs. Ce matin, je suis encore fatigué, encore douloureux et j’ai même mal à ma retraite. Tout est lié. Ouais, c’est ça, lié.

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jeudi 23 octobre 2025

presque jumeaux

Lui, il est né le 25 octobre 1959. Moi, un peu moins de 50 jours après, plus tard. Donc, on peut considérer que nous sommes un peu jumeaux. Jumeaux d’année. De fin d’année. Et c’est amusant car il m’a suivi toute ma vie et je l’ai moi-même suivi toute sa vie. Et, plutôt (c’est le chien de Mickey) que lui souhaiter un bon anniversaire, demain, je préfère parler de lui, aujourd’hui. Car déjà hier, c’était un grand jour. Le jour de son quarante-et-unième. Son quarante-et-unième quoi ? Mais ne soyez pas impatients, ne brûlez pas la peau de l’ours avant d’avoir atteint l’étape, d’accord ? Et celui à qui je veux rendre hommage, ce matin, c’est un peu mon plus vieux copain d’enfance. Et même au bout de 66 ans, nous continuons de rester en contact et ça, si ça n’est pas un signe d’amitié, hein ‽

Bon, allez, OK, je vais vous dire de qui il s’agit. Même si j’aurais préféré vous faire languir. Il s’agit d’Astérix (dont la véritable année de naissance est 85 avant Jésus-Christ), mon vieux pote Astérix. Je me souviens que pour nos 35 ans, j’avais fait un numéro spécial de mon fanzine mensuel L’impromptu, un numéro prétentieusement axé autour de ma propre petite personne et je l’avais mis dans un coin de la couverture. Astérix dont j’ai tous, tous, tous les albums. Astérix dont j’achète chaque nouvel opus le jour de sa sortie, depuis un certain temps, maintenant. Et hier, je n’ai pas dérogé à la règle. Dès que j’ai pu, alors que la librairie Mollat ouvrait à 10h, je suis passé en caisse à 11h07. Ouais, je sais, j’aurais pu faire mieux mais c’est déjà bien, non ? Une heure de retard, ça va.

Parce que j’ai eu des obligations qui ont entraîné un peu de retard dans mon emploi du temps, un peu avant de pouvoir aller faire mon achat. Mais l’essentiel, ça a été de découvrir les premières pages le plus vite possible. Les noms des personnages, les lieux, l’intrigue et tout et tout. Parce que son titre, Astérix en Lusitanie (Portugal), ça faisait des mois que j’attendais ça. Et là, j’ai commencé une liste de choses typiques de l’Albanie et j’ai en tête de l’envoyer aux auteurs, surtout Fabcaro, le scénariste pour lui proposer cette idée de voyage pour notre héros national. Astérix et moi, nous sommes des faux jumeaux car nous ne nous ressemblons pas. Il a les cheveux blonds et moi, tout blancs. Et même si je ne suis pas très grand, je pense que je le suis un peu plus que lui. Mon pote.

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mercredi 22 octobre 2025

dialogues : Dieu, l'homme et son image (7)

Hmmm… (silence) Hmmm… Oui, mortel ? Quoi ? Je ne sais pas, mortel. Tu es là, tu regardes, tu fais des borborygmes que tu penses faire passer inaperçus mais je t’ai entendu, que t’arrive-t-il, mortel ? Moi ? Oui, toi, mortel. Rien, Dieu. J’étais juste en train de regarder, c’est tout. Je ne voulais pas te déranger. Écoute, si tu as quelque chose à me demander, je suis habitué, je t’écoute. J’espère juste que tu as fait un peu de progrès dans ta façon de voir les choses. Non, non, vraiment, Dieu, rien, je passais juste par-là, c’est tout. Bon, si tu me disais la vérité, mortel, tu sais que quand tu mens, je le vois ? (silence) Je t’écoute, mortel. Bon, OK, je regardais. Je voulais juste savoir comment tu étais installé pour pouvoir nous surveiller de là-haut ? Je voulais savoir si ton fauteuil était confortable.

Mon fauteuil ? Pourquoi, mortel ? Sache que Dieu n’est jamais assis, mortel. Dieu n’a pas de séant. Comme toi. Comme ton commun. Mais si tu n’as pas de séant, Dieu, comment tu fais, alors, pour te reposer, comme au septième jour ? Dieu n’a pas de corps comme toi, mortel. Dieu est une entité et donc, Dieu n’a pas besoin de s’asseoir. Dieu n’est jamais physiquement fatigué. Ah bon ? Mais moralement, si tu savais comme c’est difficile de te supporter, mortel, si tu savais… Oh, il ne faut peut-être pas exagérer, Dieu. Je n’exagère pas, mortel. Mais alors, le septième jour, justement, comment tu t’es reposé, Dieu ? Dieu ne se repose pas comme les mortels, mortel. Dieu se repose d’une façon cosmique. Dieu ne sait pas ce que sont les insomnies. Le repos de Dieu, c’est intangible.

Tu ne peux pas comprendre, mortel. Ouais, c’est là que ça ne va pas, Dieu. Qu’est-ce qui ne va pas, mortel ? Tu dis que tu nous as fait à ton image mais pourquoi tu ne nous as pas donné le pouvoir de nous reposer comme toi, d’une façon cosmique ? Parce que c’est comme ça, mortel. Je suis Dieu et c’est moi qui choisis. Et je suis supérieur à toi. Ce n’est pas juste, Dieu. C’est toi qui es incapable de justice, mortel. Tu ne penses qu’à toi. Qu’à ton petit pré-carré et le reste… C’est quoi un pré-carré, Dieu ? C’est ton domaine, celui qui t’appartient et qui t’est réservé. Tu parles, Dieu, moi, je suis locataire. Un deux-pièces à Villenave d’Ornon, alors les pré-carrés, moi… Tu me fatigues, mortel. Je pense que je vais retourner me reposer. M’évaporer. Tu as un truc, pour faire ça ? Hein, y a un truc ?

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mardi 21 octobre 2025

Eden au paradis

Non, ce n’est pas un pléonasme. On peut très bien écrire (ou dire) Eden au paradis car Eden, c’est aussi un prénom avant d’être le jardin des délices, d’après la Bible. Tu confirmes, Dieu ? Hmmm ? Pardon ? Eden, jardin des délices ? Oui, je confirme. Merci, Dieu. Oui, mais alors, moi, je me demande, jardin des délices, ça peut s’apparenter à un jardin des plaisirs et un lieu comme ça, ça me fait penser à un club échangiste. Ou à un baisodrome. Ce qui me fait penser à ce mec qui voulait aller dans un club libertin avec sa femme qui elle, ne le voulait pas et donc, il a fini par échanger sa femme contre une autre, qui elle, était d’accord et ainsi de suite et maintenant, il ne sait plus vraiment où il en est, le pauvre gars. Ouais, je sais, cette anecdote n’apporte rien au sujet du jour mais j’ai eu envie de la raconter parce que si je ne le fais pas maintenant, quand le ferai-je, étoile des neiges ?

Moi, ce matin, avant de digresser comme un lubrifiant, j’avais juste envie de parler du prénom Eden qui est plus masculin que féminin, en France (environ 80/20 – la loi de Pareto qui, si j’en avais parlé en soirée, se serait appelée la loi de Paretar) parce que depuis samedi dernier, j’en connais un, d’Eden mais attention, Eden sans accent, hein ‽ Oui, un jeune homme de 21 ans qui remplace Bachar (pas Al-Assad, non, un autre) que j’ai côtoyé pendant deux ans sans vraiment le connaître. Sauf que je sais qu’il est en train d’écrire une thèse sur les utopies Shakespeariennes (je crois que le vrai titre, toujours provisoire de sa thèse, c’est « Les éthiques du « care » dans trois œuvres utopiques de la première modernité anglaise : Thomas More, Francis Bacon et James Harrington. » Ouais, comme dans beaucoup de cas, la plupart, même, les titres de thèses sont toujours un peu abscons.

Pour en revenir à Eden, c’est un garçon charmant, très convivial, très souriant, peut-être un peu trop sûr de lui (même s’il reste toujours très poli) mais n’est-ce pas un des apanages de la jeunesse actuelle, ça ? L’origine de son prénom peut être double : hébréophone (là, il signifie « délices ») ou vieil anglophone – Eadun (d’ead qui veut dire prospérité et un qui veut dire ourson – donc, le prénom signifie ourson prospère. Yop, la, boum. Est-ce que tout est clair ? Comme le prénom masculin qui veut dire illustre, Clair, assez rare, il faut bien le dire. Je n’en ai rencontré qu’un, dans ma vie, de Clair. Mais si peu que ça compte à peine. En revanche, Eden, en quelques jours, j’ai déjà beaucoup échangé avec lui. Et échanger, ça ne vous rappelle rien ? Oui, le jardin des plaisirs du premier paragraphe. Échanger, échangisme et tout et tout. La boucle est bouclée, comme on dit mal.

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lundi 20 octobre 2025

Bernadie et Stéphanette (2)

Non, promis, juré, craché, je ne vais pas vous saouler pendant des jours et des jours sur notre prochaine prestation, avec mon camarade de show. Oui, avec lui, c’est toujours show devant. Non, donc, je ne vais pas vous parler de ça tous les jours mais quand même, là, je voudrais juste vous dire que c’est dingue comme un événement ou une promesse d’événement peut changer une vie. Depuis quelques temps, j’étais dans une espèce de routine morose, d’où mon besoin de m’évader par l’écriture, de plus en plus présent. Et là, rien que d’avoir évoqué l’idée de remettre Bernadette et Stéphanie sur scène, ça m’a donné des ailes. J’ai déjà trouvé cinq ou six chansons, des pépites. Parce qu’il faut bien se renouveler. Hormis deux ou trois tubes. Les incontournables. Mais peut-on parler de tubes à notre niveau ?

Bien sûr. On le sent, quand on est sur scène, si une chanson a plus d’impact qu’une autre. Et comme je pense que nous garderons le nom de notre précédente mais néanmoins première prestation « Chacun son homme », nous garderons justement ce titre-là. Mais ce que je voulais surtout vous dire, ce matin, c’est qu’hier, j’ai déjà écrit l’introduction du show, une partie qui sera jouée et dansée. Pour le reste, il y aura forcément de l’improvisation, au contraire d’il y a un an. Parce que là, il y aura nettement plus de monde, parce que nous aurons des micros, parce que je ne connaîtrai pas assez de monde pour écrire des choses sur les autres invités et parce que, parce que. Mais je vais mettre un point d’honneur à faire comme l’an passé : tenir le texte et les chorégraphies sur le bout des doigts et des orteils.

Oui, ça, c’est la clé d’une prestation réussie (dans la forme) et pour arriver à ça, il n’y a pas cinquante façons de faire, il n’y en a qu’une : travailler, travailler, travailler. En gros, dans un premier temps, écrire, peaufiner, lire à haute voix pour se mettre le texte en bouche et le jouer à deux pour voir ce que ça fait. Ensuite, répéter, répéter, répéter. Jusqu’à en avoir une overdose. Et enfin, s’imaginer en situation, anticiper les problèmes (même si on ne peut pas penser à tout) et caler les musiques. Faire des coupes dans certaines chansons (la plupart) car il ne faut pas lasser le public. Et prendre son pied. S’amuser. Se faire plaisir. Jouir. Oui, jouir. Parce que, en espérant captiver l’attention d’un public, en entendant des rires, des waouh et des applaudissements, on se dit qu’on n’a pas perdu son temps. Laisser un souvenir joyeux.

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dimanche 19 octobre 2025

Bernadie et Stéphanette (1)

Ah tiens, quand on parle du loup, on en voit la queue, non ? Eh bien, justement. Hier, quand ma cousine est venue déjeuner à la maison (enfin, dans celle du patron car chez moi, d’abord, ce n’est pas une maison mais un appartement et ensuite, comme on a l’ascenseur en panne, suivez mon regard…), il n’en a pas été du tout question mais quand elle est quand même venue chez nous, vers 17h30, après avoir monté l’équivalent des 5 étages à pied, on a abordé sa soirée de départ en retraite, le 28 mars prochain. Et là, je lui ai demandé si elle aurait éventuellement besoin des services de deux vamps fatales (souvenez-vous, ces deux créatures qui sont venues fêter mon anniversaire en décembre dernier), Bernadette et Stéphanie, en français, dans le texte. Et elle m’a dit « pourquoi pas », tout d’abord et « oui », enfin.

Donc, ça y est, je vais me mettre sur mon 31… Non, je vais me mettre sur le pied de grue… Non plus, ça ne se dit pas, ça. Je vais me mettre sur le pied de guerre… Non, on ne se met pas sur le pied de guerre mais on est sur le pied de guerre. Bref, vous m’avez compris, comme disait Charles, quand on lui disait « Tu parles. » Le but du jeu, c’est de faire revivre ces deux personnages ma foi plutôt sympathiques mais de préparer un show sur mesure qui reprendrait les très grandes lignes du premier spectacle tout en abordant les spécificités des invités de ma cousine et ma cousine elle-même. Autant vous dire que je suis déjà prêt du niveau de l’ébullition cérébrale. Parce que comme je n’ai encore aucun élément pour travailler mais que j’ai déjà plein d’idées… Je peux vous dire que j’ai les pneus de mon cerveau qui vont chauffer.

Et il va me falloir trouver les chansons adéquates. Reprendre nos grands succès (à partir de quand peut-on considérer qu’une chanson est un grand succès ? Une seule soirée ? OK, c’est vendu comme ça.) mais en apprendre d’autres, des plus adaptées à la situation en question. Je sens que je vais bien m’amuser. Je sens que je vais bien m’éclater. Je me voyais déjà, en haut de l’affi… Justement, il va falloir modifier la première, ouais. Ah zut, il y a juste un paramètre que je n’ai pas encore pris en compte. Tant pis, laissez-moi fantasmer pour une journée encore. Quel paramètre ? Vous voulez me gâcher ma journée ? Bon, OK, je n’ai pas encore demandé son avis ni son accord à Bernard. Celui qui joue le rôle de Stéphanie. Mon Dieu, en qui je ne crois pas, faites qu’il dise oui, hein, d’accord ? Mortel ? Je vais réfléchir et je te donne ma réponse.  

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samedi 18 octobre 2025

je vous vois souvent

C’est assez impressionnant le nombre de fois où j’ai pu vous voir depuis qu’on s’est rencontrés. Et c’est encore plus impressionnant le nombre de fois où moi, je sais que c’était vous mais vous, soit vous ne m’avez pas vu, soit vous ne m’avez pas reconnu, soit vous n’avez pas eu ni envie, ni besoin de me voir. Parce que vous étiez dans votre monde. Parce que vos écouteurs sur les oreilles. Parce que dans votre bulle. Parce que comme une barrière entre nous. Parce que ce n’était sans doute jamais le bon moment. Mais sachez que je ne désespère pas de vous revoir vraiment un jour et de prendre le temps de parler ensemble, de nouveau. Et de me sentir bien tant vous savez écouter les autres (m’écouter moi, déjà) et parler aux autres (me parler à moi, déjà) et rien que pour ça, ça vaut toutes les attentes du monde.

Bien sûr, si ces attentes s’avèrent être des éternités, je n’aurai jamais assez du reste de ma vie pour arriver à vous retrouver. Je vous rappelle que pour vous, plus que pour moi, le temps m’est compté. Votre oreille et votre regard m’ont fait tant de bien, le jour où nous nous sommes rencontrés et où nous avons passé plus de deux heures ensemble… C’est comme un gâteau qu’on a particulièrement aimé mais qu’on se retient d’acheter trop souvent. D’une part pour ne pas prendre le risque d’être déçu, la deuxième fois. Et les suivantes. Et d’autre part, parce qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses. Et que plus on attend, meilleur c’est. On le sait bien que le meilleur c’est toujours avant. Et moi, je suis capable d’une patience à toute épreuve si je sais que quelque part, il y aura un moment pour vous retrouver. Enfin…

Pendant ce temps d’attentes, je vous aperçois. De temps en temps à une terrasse de café. Une fois dans les rayons d’Auchan. Ou alors en train de marcher dans la rue. Ou encore, avec des amis, un jour où vous faisiez partie des invités pour un mariage. Couleur prune ou couleur bordeaux. Je n’ai pas su définir la couleur qui vous habillait. Là encore, je suis passé inaperçu. Et je ne pouvais décemment pas vous interpeler alors que vous faisiez partie d’un groupe. Et encore moins me mettre à genoux pour vous dire « vous voulez bien qu’on puisse se revoir ? » Non, me mettre à genoux, je crains que ça ne soit trop… Nous sommes d’accord. Néanmoins, j’ai très envie de vous revoir. Et vous ? Si seulement vous pouviez me donner un indice. Pardon, je crois que c’est vous, là, qui passez dans mes pensées. Oui, là aussi.

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vendredi 17 octobre 2025

Jean, tout en bleu (de toutes les couleurs -2)

Jean a décidé de se changer les idées. Ça lui a pris quand il a vu le ciel si bleu, ce matin. Il a quitté son bleu de travail et s’est habillé pour profiter du beau temps. Sans doute voulait-il simplement se faire un peu oublier pour oublier le reste du monde. Se mettre au bleu. Pour mieux revenir. Mais pas question pour lui de passer au bleu et encore moins de chercher à se faire passer pour un Schtroumpf, faire l’autruche, ça n’était pas son truc, à Jean. À la radio, dans sa voiture, Michelle Torr chantait « Une vague bleue qui veut m’emporter, c’est comme un amour qui aurait existé… » Jean était surpris de se souvenir encore de ces paroles. Ça lui a rappelé son adolescence quand il n’était qu’un bleu dans la vie. Et Jean continua de laisser ses pensées dériver au fil de la chanson qui continuait sa route : « Une vague bleue qui veut m’emporter, c’est comme un espoir que j’aurais effleuré… » Avec la note bleue.

Jean n’est pas particulièrement fleur bleue mais il a quand même un côté romantique. Il se serait bien vu en prince charmant tout de bleu vêtu mais comme il n’est ni prince ni canon, il passe toujours très vite à autre chose. Comme la chanson suivante qui passe à la radio : « Plus bleu que le bleu de tes yeux, je ne vois rien de mieux même le bleu des cieux… » Ah oui, Piaf. La Môme Piaf. Sa mère l’aimait tant. Sa mère, souvent si triste avec ses bleus à l’âme. Sa mère tant aimée. Qui chantait si bien, elle aussi. Surtout pour ne pas montrer ses bleus à l’âme. Bref, Jean poursuivait sa conduite un peu au hasard des kilomètres. Au fond de lui, il se doutait bien qu’il irait jusqu’à Carry-le-Rouet, sur la côte bleue. Mais oui, Jean aimait retourner là où sa mère aimait tant aller, autrefois. Au bord de la grande bleue. La mer, celle qu’on voit danser… Elle aimait aussi beaucoup Charles Trenet, sa mère. Sa maman. Comme il l’a aimée.

Mais rien ne pourrait faire changer d’avis Jean car même en étant dans une espèce de bleu, un peu flou, il se sentait plutôt bien. Il regardait la mer bleu marine. Parfois bleu pastel sous le ciel bleu azur. Ah tiens, une autre chanson qu’il aime bien. Christophe. « Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux ; parler me semble ridicule, je m’élance et puis je recule… » Là encore, cette chanson, Jean, des souvenirs à la pelle. Nostalgique, Jean ? Pas vraiment. Pas tout le temps. Plutôt craintif face à un avenir incertain. Qui parfois lui fait faire des cauchemars qui lui font des peurs bleues. Jean est quelqu’un de simple, c’est toute sa richesse. Il n’a pas de sang bleu, il n’est pas (bleu) roi, il vient (de bleu) d’Auvergne et il aime la (bleu) nuit autant que le jour. Il aimerait juste être amoureux. « Je lui dirai les mots bleus, tous ces mots qui rendent nos jours heureux ; une histoire d’amour sans paroles n’a plus besoin du protocole… »

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jeudi 16 octobre 2025

la belle vie des SDF

Contre l’église St André, en plein cœur de Bordeaux, il y a régulièrement une famille avec deux ou trois enfants qui vivent dans une petite tente telle que celles qu’on connaît, genre Quechua 2 places sauf que là, avec les deux ou trois enfants, c’est sans doute un peu juste. Ou pas. Et parfois, la tente n’est plus là mais au bout de quelques jours, on la voit de nouveau. Avec ses habitants. Et on se demande pourquoi. Pourquoi ils sont là, toute une famille ? Pourquoi ils sont là, contre la cathédrale ? Pourquoi ensuite, on ne les voit plus pendant plusieurs jours ? Et, comme tout le monde, tout le reste du monde, à chaque fois, je continue ma route, je passe mon chemin mais ce n’est jamais le cœur tout à fait léger. Et en même temps, qu’y puis-je, moi, réellement ? Je ne peux pas les héberger chez moi non plus ‽

Ça me fait réfléchir. Et justement, cette nuit, à un moment, quand je ne dormais pas parce que j’avais mal au dos. Je me suis dit qu’il y avait des gens qui avaient bien plus de problèmes que moi. Mais, parallèlement, je me suis dit qu’ils avaient aussi un peu de la chance, les SDF. Tous les SDF, quels qu’ils soient. C’est vrai, ça, ils n’ont pas de problème de logement, de liste d’attente pour en obtenir un à la location ou demander un crédit pour en acheter un autre. Ils n’ont pas de problème pour faire le ménage, la tente de cette famille ne nécessite pas beaucoup de travail. Ils n’ont pas de problèmes avec les impôts : ni sur les revenus, ni sur la taxe foncière, ni sur la taxe d’habitation. Bien sûr, je ne parle pas de celui sur la fortune immobilière. Ils n’ont pas de problème de surconsommation avec des fringues plein leurs dressings.

Parce qu’ils n’ont pas de dressing, de toute façon.  Ils n’ont pas de problème pour nettoyer leur réfrigérateur car ils n’en ont pas non plus. Ils n’ont jamais à hésiter sur telle ou telle marque de lessive. Ils n’ont jamais besoin de se mettre en colère pour que leurs enfants rangent leur chambre vu qu’ils n’ont qu’une tente deux places pour cinq, ceux que je vois régulièrement. Ils n’ont pas de problème de savoir comment boucler leurs fins de mois car ils n’ont que des petites oboles comme rentrées d’argent. En réalité, ils ont des problèmes pour boucler tout le mois, dès le début. Ils ne sont pas obligés de se farcir leur famille pour Noël avec force décorations et des avalanches de cadeaux. Ils n’ont pas besoin non plus de farcir une dinde car ils n’ont pas de four. Ni d’air fryer. Non, vraiment, ils ont de la chance, les SDF.

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mercredi 15 octobre 2025

plein le dos

C’est vraiment une expression très appropriée, en avoir plein le dos. Alors que quand on dit qu’on en a plein le cul, ça n’est qu’une image. Une vue de l’esprit. Enfin, quand je dis « de l’esprit », là encore, c’est une… C’est une vue du cul. Non, une vue de l’esprit. Zut, moi, ce matin, tous mes neurones ne sont pas bien connectés, veuillez m’en excusez, s’il vous plaît. Quoiqu’il en soit, en avoir plein le dos, c’est exactement ce qui m’arrive, encore un coup. Je me souviens que la première fois que j’ai vraiment été embêté par mes lombaires, c’était au siècle dernier. En 1998. Au mois de juin. Avec le président, nous étions en week-end à Tours et j’avais rencontré Garcimore qui cherchait son chemin, au volant de sa voiture et il avait baissé sa vitre et m’avait demandé conseil. « Je ne suis pas de Tours, désolé », lui avais-je répondu. « Déchidément, che n’est pas mon meilleur tour » m’avait-il rétorqué.

Cette anecdote, si amusante soit-elle (totalement authentique) n’a rien à voir avec le sujet du jour si ce n’est que j’avais dû aller aux urgences car soudain, en pleine rue, je ne pouvais plus marcher, j’avais les lombaires bloquées. Et ensuite, pendant des années, j’ai plus ou moins bien vécu avec le bas de mon dos. Sauf l’an dernier, à la même période, en automne, le retour de mes lombalgies chroniques. Et ça a duré, duré, duré. Et début avril de cette année, j’ai fini aux urgences, un matin. Un lumbago. Une crise plus violente que les autres. Et, après un traitement d’une quinzaine de jours, ça s’était bien estompé sans avoir vraiment disparu. Et là, depuis une quinzaine, c’est le grand retour de la douleur. Un lien avec l’automne ? Allez donc savoir, tiens ‽ Bref, j’ai mal au dos mais heureusement, je n’ai pas mal au cul même si, comme le dit si bien Fer…dez, ça peut me le trouer, le cul.

Pardon ? Qui est Fer…dez ? Je vous prie de bien vouloir aller consulter son commentaire du 12 octobre. D’ailleurs, au passage, je le remercie pour la justesse et la pertinence de ce commentaire qui a été le meilleur résumé de ma propre pensée. Et encore une fois, pardon pour cette nouvelle digression. Qui n’en était peut-être pas une, si on y regarde de très près mais passons. Et donc, je suis allé consulter mon généraliste et j’ai vu mon kiné comme tous les mardis matins et il en ressort que c’est probablement une espèce de charge mentale qui est trop lourde pour moi. Trop de pression, trop de stress et trop de choses à faire. Ah que je regrette l’époque où j’étais salarié Parce que là, au moins, j’avais du temps pour moi. Mais il est vrai aussi que je n’avais pas charge d’âmes comme en ce moment. Est-ce que je regrette ? Non. J’aimerais juste ne pas en avoir tout le temps plein le dos.

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mardi 14 octobre 2025

ne pas dévoiler mon plus grand secret, jamais

J’ai un grand secret, mon plus grand secret et il est hors de question que j’en dévoile même ne serait-ce qu’une bribe. Jamais. Vous vous rendez compte des conséquences, si j’en parlais, de cet incroyable secret ? Non, c’est absolument impensable. D’autant que ça aurait tant de répercussions et pas seulement sur moi car je ne suis pas le seul concerné, dans l’histoire. Non, il est hors de question que je prenne le moindre risque et je peux vous dire que pendant des années, ça a été un tel secret que personne, je dis bien personne, n’était au courant. Sauf celles qui étaient intéressées, impliquées, évidemment. Et un jour, j’ai fini par en parler à un ami, peut-être pas mon meilleur ami en tant que tel car nous ne nous connaissions que par voie épistolaire sans nous être jamais rencontrés. C’était un pacte entre nous. Pendant plus de 25 ans.

Et cet ami est mort. Alors, je suis resté quelques temps de nouveau sans en parler. Parce que je suis comme ça, moi, je suis capable d’être une tombe en cas de besoin. De nécessité absolue. Si j’estime que c’est vital. Et, encore une fois, j’ai fini par m’ouvrir à quelqu’un. Par m’ouvrir à quelqu’un qui travaille dans le milieu médical. Un moment de faiblesse. Parce que j’ai dû penser que cette personne était suffisamment neutre pour que je lui raconte cette partie de ma vie qui normalement, devait restée enfouie au plus profond de moi. Là où quand on parle, ça fait plein d’écho, au plus profond de moi. Et cette personne n’en a pas été plus étonnée que ça. Ça m’a un peu surpris mais j’en ai pris acte. Désormais, il y avait quelqu’un d’autre qui était au courant. Allais-je pouvoir vivre en prenant le risque que cette personne ne tienne pas sa parole ?

Oui. J’ai pris mon temps. Ça n’a pas duré. Parce que cette personne est décédée, elle aussi. Alors, là, je me suis demandé si je devais en parler à quelqu’un d’autre ou pas. Et si oui, à qui. Et aujourd’hui, c’est à vous que je m’adresse, vous qui avez l’amabilité de me recevoir et oui, je pense que je vais vous dévoiler ce secret absolu que je porte non pas comme un fardeau mais pas loin. Si vous êtes d’accord. Si ça peut vous permettre de mieux me connaître et de mieux me comprendre. D’accord ? OK. Mais je dois quand même vous prévenir d’une chose. Ce secret doit être impérativement gardé. Vous vous engagez à ne jamais, jamais en parler à qui que ce soit. De toute façon, sachez aussi que les deux qui ont été au courant qui sont mortes n’ont peut-être pas forcément perdu leur vie de façon naturelle. Je vous dis ça, je ne dis rien. Sachez-le, c’est tout.

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lundi 13 octobre 2025

Zozo, Zozo (1)

Il me semble bien avoir déjà parlé de lui, de Zozo, mais je dois vous avouer que je suis incapable de retrouver quand. Alors, on va partir du principe que si vous, qui me lisez, vous vous en souvenez, ce sera tant mieux et si vous ne vous en souvenez pas, ce sera tant pis. Zozo, qui c’est ? C’est le fils d’une femme que je connais plutôt bien. Que je vois quasiment tous les jours. C’est son bébé. C’est son petit. À mon avis, si elle avait pu l’allaiter encore, elle l’aurait fait bien plus que volontiers. Mais il y a toujours un moment où une femme doit sevrer son enfant. Zozo va avoir 21 (peut-être 22 mais je pencherais plutôt pour 21) ans en décembre prochain. C’est le fi-fils à sa maman. C’est la maman chérie à son fiston. Le gamin, comment dire ? Ce n’est pas qu’il est antipathique, non. Il n’est pas sympathique non plus. Il n’est tout simplement rien.

En réalité, c’est un gros mou. Non pas qu’il soit particulièrement gros même s’il n’est pas maigre ni mince mais c’est un mou de première. Et à côté de lui, une personne en fin de vie dans une unité de soins palliatifs, c’est Speedy Gonzalez. Zozo vient de finir deux années d’études spécialisées et comme personne ne lui a proposé de travail, il attend que le temps passe depuis le mois de mai ou juin. Il passe presque toutes ses nuits à jouer sur son ordinateur ou à regarder des vidéos ou à ne pas dormir et le matin, forcément il est fatigué. Sa mère, qui travaille comme quatre et qui est en pleine tourmentes à cause d’un divorce qui ne se passe pas bien, se crève à la tache pour permettre à son fils chéri de mettre de l’essence dans sa voiture, de sortir et tutti quanti. Ça ne vient pas à l’esprit de Zozo de chercher un boulot. De se remuer son cul mou.

Ah si, sur un tuyau d’ami, il s’est renseigné pour un poste dans ses compétences. Mais le temps de prendre contact, c’était trop tard, quelqu’un avait déjà pris la place. Et depuis, il attend qu’on vienne le chercher. Et sa mère, pourtant grande travailleuse, lui trouve toutes les excuses du monde : « Il est encore bien jeune… », «  Il a le temps… » et autres mauvais arguments. Et là, hier, alors que sa mère a récupéré les clés de son appartement (vu qu’elle quitte son mari et qu’elle prend ses deux enfants avec elle – l’aîné à 26 ou 27 ans), lui, il s’est contenté de porter des choses légères. « Zozo, tu ne peux pas porter des trucs plus lourds, c’est ta mère qui les porte ? » « Non, elle préfère que je porte ça. » C’est dingue, non ? Il ne fait que ce que sa mère lui dit. Sans penser une seconde qu’il pourrait s’émanciper un peu. Avec lui, la France est sauvée.

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dimanche 12 octobre 2025

chez Bribri et Manu

Je ne sais pas vous mais moi, je me demande comment ça se passe, les dîners chez Bribri et Manu, quand ils sont seuls, sans invités officiels, rien que tous les deux. J’imagine très bien Manu qui entre dans leurs appartements et qui annonce « C’est moi, Bribriche, je suis là. » « Je me doute que c’est toi, Manu, ici, à cette heure-là, normalement, personne ne vient sans y être convié. » « Tu as raison, ma Bribriche mais ça aurait pu être le premier ministre qui serait venu te dire que j’avais un peu de retard ou que sais-je encore ? » « Un premier ministre ? Lequel ? Édouard ? Jean ? Élisabeth ? Gabriel ? Michel ? François ? Sébastien ? » « Mais ma Bribriche, tous ceux-là, ils ne sont plus premiers ministres, je te rappelle. » « Ils ne le sont plus mais qui sera le suivant ? Jean-Louis ? Olivier ? Lucie ? Jordan ? » « S’il te plaît, ma Bribriche, c’est déjà assez compliqué comme ça… Qu’est-ce qu’on mange, ce soir ? »

« Ce soir, il y a du tournedos. » « Toi, ma Bribriche, tu fais encore la tête. » « Non, je suis fatiguée, c’est tout. » « Bientôt, on pourra prendre des vacances, des vraies vacances. » « Tu vas démissionner ? » « Ah non, je ne vais pas démissionner. Mais je vais leur nommer un premier ministre qui va tout résoudre. Et si ça ne marche pas, cette fois-ci, je jure que… » « Ne jure pas, Manu, s’il te plaît, ne jure pas. Ne jure plus. » « Pour quand j’aurai nommé le nouveau premier ministre, il faudra penser à le recevoir très vite à dîner, hein, ma Bribriche. » « Des croque-monsieur, comme pour les autres ? Avec un œuf pour faire un croque-madame, au cas où tu aurais eu l’idée de … » « Non, mais si c’est quelqu’un de gauche, on pourrait envisager un couscous, non ? Et si c’est un sioniste… » « Pas sur ce terrain, Manu, pas d’humour en ce moment sur ce sujet, s’il te plaît. Tu en as déjà assez fait comme ça. »

« Si c’est quelqu’un de l’extrême-droite, on pourrait prévoir de la tête-de-veau avec des lunettes. Si c’est quelqu’un des Républicains, du fromage de tête et des tripes. Si c’est un mélenchoniste, surtout, pas de charcuterie, hein, Bribriche, ils ne mangent plus de porc, ceux-là, depuis quelques temps… » « Manu, tu sais quoi ? » « Non, ma Bribriche. » « Tu vas manger ta soupe, je te rappelle que ça fait grandir et ensuite, tu auras ton tournedos et après, si tu as tout mangé, tu auras un dessert. Un Flanby comme tu les aimes. On reparlera de tout ça une autre fois, moi, ce soir, j’ai la migraine, je suis fatiguée, je vais lire au lit. » « D’accord, ma Bribriche, je mange tout ça et je te rejoins. » « Prends ton temps, comme d’habitude, je ne suis pas pressée, moi. » « Du Flanby, youpi. Bribriche ? Elle est à quoi la soupe ? » « À la courge, Manu, à la courge. » « À la courge ? » « Oui, à la courge et tu la manges toute, hein ? »

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samedi 11 octobre 2025

un peu aussi à la fesse gauche

Comme chacun sait (parmi tous ceux qui lisent mon blog, au moins – plus quelques proches), je me suis fait vacciner en urgence contre la Covid, vendredi après-midi. Tout ça pour espérer passer un week-end avec deux amis chers, positifs, en espérant pouvoir passer à travers si nous partagions un peu de bon temps ensemble. Parce que je ne voulais pas prendre de risque. Pour le président, qui sort de sa dernière opération. Pour le patron qui reste quelqu’un d’un peu fragile depuis quelques temps. Pour les chiens qui, même s’ils ne sont pas vraiment concernés, seraient un peu jaloux si je ne les incluais pas ici. Et pour moi, bien sûr car à force de m’oublier… Bref, je me suis fait vacciner et même si ce n’est un secret pour personne, j’ai un peu beaucoup la phobie des piqûres. De toutes sortes.

J’y suis allé sans prendre vraiment le temps de réfléchir parce que sinon, j’aurais filé à l’anglaise pour ne pas affronter la grosse aiguille de la personne qui allait me torturer. Me supplicier. Me ravager. Là, ça s’est fait en deux coups de cuiller à pot. Mais je l’ai quand même bien sentie passer, la piqûre en question. Ça m’a fait super mal. D’aucuns me diront (et m’ont dit) que non, ça ne fait pas mal, une piqûre, que c’est dans la tête et tout et tout. Mais non, moi, peut-être parce que j’ai peur et donc, parce que je suis crispé mais ça me fait toujours mal et hier, encore plus que pour une prise de sang. Et j’ai eu mal pendant un moment. Et même la nuit qui a suivi, quand je me tournais dans le lit. Et même encore hier soir, quand je me touchais l’épaule, là on m’a scarifié en profondeur. Bref, je l’ai fait mais bon…

Sauf que, hier soir, ce n’est pas à l’épaule que j’ai eu mal. Non. En vérité, je vous le dis, j’ai eu la même douleur, aigüe, un peu forte au niveau de la fesse gauche. Et là, après un instant de stupeur, je me suis senti en colère. Pourquoi ce vaccin anti-Covid infiltré dans mon épaule gauche me fait-il mal dans la fesse du même côté ? Dans ma fesse socialiste. Et là, je n’ai aucune réponse à cette question existentielle. Et je sais que si je la pose à mon toubib, il va botter en touche et me dire que ça n’a aucun rapport. Mais moi, j’ai mal à l’épaule et à la fesse gauches, c’est une vérité tangible. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Qu’est-ce que je dois faire maintenant ? Regarder sur Google ? C’est déjà fait, vous pensez bien. Demander à une intelligence artificielle ? Bof. Je ne vais quand même pas lui montrer mon cul.

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vendredi 10 octobre 2025

livraison effectuée mais

Il y a des moments compliqués dans la vie. Et hier, ça en a été un. Au moment où j’ai appris que mes livreurs de Saint-Nectaire étaient bien là, il a suffi d’une petite information toute simple, presque banale pour que toute la soirée tombe à l’eau. « Allo ? » Oui ? « C’est moi, on est arrivés mais Doudou est toujours positif. Qu’est-ce qu’on fait ? » Je te rappelle. Du coup, grand branle-bas de combat, je suis allé à la pharmacie dans laquelle je suis connu comme le loup blanc et il y a quelques vendeur(se)s qui sont comme des potes et potesses pour moi et là, on m’a dit que je pouvais me faire vacciner, avec plaisir mais que ça ne ferait pas d’effet avant huit à dix jours. Huit à dix jours, vous êtes sûrs ? C’est votre dernier mot ? Ah si seulement je pouvais appeler mon médecin pour lui demander ce qu’il en pense…

Eh bien, figurez-vous qu’ils ont appelé mon toubib (entre professionnels de la santé, ils ont des facilités pour communiquer entre eux que nous n’avons pas, nous, simples mortels) et il a confirmé que « eu égard à la dernière opération du président, vendredi dernier, il valait mieux ne pas recevoir vos amis. » Coup de tonnerre. Séisme. Tsunami. J’ai d’abord pleuré mais je me suis vite rendu compte que je me donnais un peu en spectacle et j’ai séché mes larmes mais j’ai beaucoup reniflé. « Vous êtes certain de ne pas l’avoir, la Covid, vous ? Je trouve que vous reniflez beaucoup… » Alors, j’ai appelé Mymy (oui, parce que c’est elle, qui devait me livrer du Saint-Nectaire, avec son Doudou) et je lui ai dit et OK, tant pis, quoi. Alors, on s’est rapidement vus, avec un masque, on ne s’est pas touchés (jamais le premier soir.)

Et je suis rentré chez moi, avec plein de cadeaux, le cœur meurtri et l’esprit un peu chagrin. « Tu es sûr de ne pas en faire trop, là, Stéphane ? » Moi, en faire trop ? C’est mal me connaître. Et j’ai regardé la saucisse sèche au Saint-Nectaire et je lui ai dit Ma belle, c’est dommage, tu avais l’air en forme, quand je pense qu’on aurait pu passer une très bonne soirée et tout et tout… Pffft, pourquoi eux, Mymy et son Doudou ? Pourquoi pas le pékin du coin, hein ? Ça s’était décidé en une semaine, environ et c’était très sympa, comme idée. J’ai regardé mon bocal de foie gras et j’ai haussé les épaules. Ma soupe, nous l’avons mangée à deux. Le reste, je l’ai congelé. Et j’ai boudé une partie de la soirée. Bon week-end, c’est ça. Deux seuls êtres vous manquent et tout d’un coup, tout vous semble dépeuplé. La misère.

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jeudi 9 octobre 2025

Ypace, Nectarius, Saint Nectaire

Grec de naissance, d’une famille riche, Ypace venait des environs de Byzance et à la mort de ses parents, il hérita de leur grande fortune mais il vit ses biens confisqués car on l’accusa de conspiration (fictive) et il dut s’enfuir pour échapper à son arrestation. Il termina son exil à Rome où, séduit par les chrétiens qu’il rencontra, il se convertit et Saint-Pierre en personne lui donna Nectaire comme nom de baptême. Et il arriva en Auvergne où, en tant que disciple de Saint Austremoine, il fait partie de l’équipe de choc envoyée par Rome pour évangéliser la Gaule. Car, Maximilien Hercule, comme d’autres avant lui, aimait avoir la gaule. Surtout le matin. Bref, tout ça, c’était il y a bien longtemps, bien avant les fromages AOP, les trottinettes sur les trottoirs et les selfies à tire-larigot.

Arrivé dans les Monts Dore, Nectaire découvrit une population encore très païenne mais cela ne l’arrêta pas : il prêchi, prêcha ; il convertit ; il fit jaillir des sources (quand on a la gaule, ça peut arriver) et on dit même qu’il aurait guéri des malades. Bien sûr, il détruisit quelques idoles locales (Danielle Gilbert ou Valéry Giscard d’Estaing, entre autres) et de ce fait, il finit martyr mais devint rapidement célèbre post-mortem. On bâtit un sanctuaire sur sa tombe, puis une église romane et depuis, on y fait des pèlerinages. En revanche, il n’a jamais participé à la fabrication du fromage du même nom.  Ces sont les moines de l’endroit qui ont voulu lui rendre hommage en créant le Saint-Nectaire dont tout le monde peut se régaler à l’envi même s’il ne s’appelait pas comme ça, au début.

Non, il a d’abord été le fromage de seigle (car il était affiné sur la paille de cette céréale), fabriqué par des femmes (quelle horreur, à l’époque, pour les moines) et il ne dépareille jamais aucun plateau. Et même les Rois Mages auraient pu en apporter au petit Jésus, pour sa naissance, s’ils en avaient eu vent, au préalable. Mais bon, moi, ce qui m’importe, aujourd’hui, ce matin, c’est que moi, j’aime beaucoup le Saint-Nectaire et il est tellement bon que je refuse de l’acheter en supermarché ni même chez les fromagers, non, je le fais venir spécialement de là-bas, normalement, tout à l’heure, en fin de journée. Par livreur spécial. Par livreurs spéciaux. Après, je ne sais pas si ça sera possible souvent de procéder ainsi. On verra. On va déjà manger celui du jour et ensuite, ensuite seulement…

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mercredi 8 octobre 2025

83 ans, peut-être, un jour

Un jour, peut-être que j’aurai 83 ans. Si ça m’arrive, ça se passera dans 17 ans. Et quand je pense à tout ce qui peut se passer pendant cette période, ça me donne un peu le tournis. Parce que forcément, parmi mes tout proches, il y aura des disparus. Et ça, même si je c’est que c’est tout à fait normal, ça me fait déjà mal à l’avance. Ma mère, dans 17 ans, elle en aura 107. Elle ne sera pas encore la doyenne de la France mais elle pourra commencer à y penser sérieusement. Et avec un peu de chance, elle aura toute sa tête et elle n’aura besoin que d’une auxiliaire de vie (je pense qu’elle préfèrerait avoir une femme pour s’occuper d’elle) ou alors, ça ne sera pas du tout comme ça. Ou encore, elle ne sera plus là. Et moi, si je le peux encore, j’irai de temps en temps voir si sa sépulture est propre. À Souvigné.

Un jour, peut-être, j’aurai 83 ans. Si ça m’arrive, allez savoir dans quel état je serai. Est-ce que je pourrai toujours marcher sans canne ou sans déambulateur ? Est-ce que je ne pourrai me déplacer qu’assis dans un fauteuil roulant ? Est-ce que j’aurai besoin d’un auxiliaire de vie (je préfère avoir un mec pour s’occuper de moi – question de pudeur, a priori) ? Est-ce que j’aurai encore toute ma tête ? Est-ce que j’écrirai toujours chaque jour ? Est-ce que mon blog existera encore ? Tant de questions auxquelles je n’ai évidemment aucune réponse. Et est-ce que je serai totalement à la ramasse par rapport à toutes les évolutions technologiques ? Bof, si ça se trouve, j’aurai attrapé un bon Alzheimer de derrière les fagots… Ou alors, je serai en pleine forme, je serai remarié. Et je serai très heureux. Bof, j’y crois peu, à ça.

Un jour, j’aurai 83 ans, peut-être. Peut-être pas. Peut-être jamais. Et si j’en suis encore capable et si les outils de communication d’aujourd’hui existent encore et si j’ai su m’adapter, je fêterai le 10 848ème billet de mon blog, le jour de mon anniversaire, en 2042. Et pour rester dans des idées un peu moins moroses, un peu moins noires, si un jour, j’atteins les 83 ans, peut-être que je serai toujours capable de jouer au Scrabble, d’aller au cinéma, de faire mes courses et de râler contre les trottinettes et les vélos sur les trottoirs. Peut-être que je serai toujours capable de préparer ou de réchauffer mes repas tout seul après m’être fait livré mes courses. Peut-être que je mangerai sans m’en mettre partout. Peut-être que j’aimerai toujours le champagne. Et peut-être rien de tout ça mais une chose est sûre, je n’aimerais pas mourir la veille de mes 83 ans. Qu’on se le dise. Que ça se sache. Merci à tout le monde.

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mardi 7 octobre 2025

petit lot (de consolation)

Je me présente, je suis autoentrepreneur et j’ai créé ma propre petite entreprise que j’ai appelée « Petit Lot (de Consolation) » (PLC, pour le tribunal de Commerce.) Ça fait maintenant quelques semaines que j’ai commencé mais je ne vous cache pas que c’est un peu plus dur que ce que j’aurais pu croire. En effet, pour l’instant, je n’ai pas encore eu un seul client. Mais je reconnais que mon secteur d’activité est une niche. Il n’y a pas plus niche que ça. Et c’est justement parce que je sais que ça n’existe nulle part ailleurs en France ni même dans le monde que je reste persuadé que c’est un bon filon. Surtout en ces temps où les gens veulent de plus en plus déléguer. Il y a les livraisons de repas à domicile, de boissons, de biens culturels ou assimilés. Bref, moi, je viens pour leur proposer un service rare et de qualité.

Là, je suis quand même sur un coup. Peut-être un bon client. Qui a un bon réseau et qui pourra certainement parler de moi autour de lui. Je ne peux évidemment pas vous donner son nom car je suis assujetti à une clause de confidentialité mais tout le monde le connaît, surtout en ce moment. Disons que nous l’appellerons Sébastien L. Normalement, je signe un contrat d’exclusivité avec lui, cet après-midi. Il a fait appel à moi car il a entendu parler de mes prestations rares et de qualité et il pense que je vais pouvoir lui être d’un grand secours. Ensuite, je ne désespère pas qu’il me présente à Emmanuel M. qui pourrait lui aussi avoir besoin de mes services dans moins de deux ans. Et comme le temps passe vite, je n’en aurai certainement pas de trop pour préparer mon travail en amont pour celui-ci. Emmanuel M., ah oui…

Je suis ce qu’on appelle un consolateur. Un lot de consolation. Un petit lot de consolation. Petit parce que justement, j’en ai une petite. D’entreprise. Et je propose mes services pour consoler les gens en cas de rupture, en cas de deuil, en cas de licenciement, en cas d’agression physique ou verbale par un mari violent, en cas de perte aux jeux (Uno, Petit Bac, Ni oui, ni non…) et, par rapport à Sébastien S., en cas de démission ou de motion de censure et, par rapport à Emmanuel M., en cas de dissolution. Mes services sont complets, mouchoirs inclus. Ils sont garantis 100% discrétion. Je suis là pour laisser sortir les larmes des gens tristes, déçus ou malheureux. J’ai tout un panel de phrases gentilles pour tenter de vous faire penser à autre chose voire à vous faire sourire. PLC. Pensez à moi, en ces temps difficiles et tendus.

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lundi 6 octobre 2025

motion de sangsue

Monsieur Lecornu est le nouveau premier ministre de la France depuis le 9 septembre. Il a pris son temps pour organiser son gouvernement tout en sachant qu’il avait les pieds et les mains liés et qu’il était donc plutôt en mauvaise position car entre les opposants (très nombreux) et ceux qui ont trop d’ambitions électorales (trop nombreux) et ceux qui voudraient bien mais qui ne veulent pas si untel en fait partie aussi (trop nombreux), la tache n’a pas été très aisée. Très zézé ? Si, si, ça se prononce comme ça. Bref, monsieur Lecornu, le nouveau premier ministre de la France a eu beaucoup de peine à trouver les bonnes personnes qui lui fallait. Alors, il en a cherché des moins bonnes. Là encore, il a eu beaucoup de mal. Et il a fini par en prendre des carrément pas bonnes et même là…

Monsieur Lecornu en est arrivé à prendre Bruno Lemaire au ministère des Armées. Je ne sais pas vous mais moi, avant-hier soir, ça m’a un peu choqué, ça. Je me suis dit, c’est une blague de journaliste. Ça ne se peut pas. Et quand j’ai entendu le nom de plusieurs ministres tout simplement reconduits à leur poste, je me suis dit « aïe, ça peu le boudin, tout ça. » Monsieur Lecornu nous a promis de la rupture (ou une rupture, je ne me souviens plus de ses mots exacts) et là, j’ai dû me pince pour en avoir le cœur net : pas de rupture. Ou alors une rupture de contrat. Ou alors, une rupture d’anévrisme. Ou alors, une rupture des ligaments croisés. Ou alors une rupture non conventionnelle. Ou alors une rupture amoureuse. Mais pas une rupture politico-sociale, non, non.

Monsieur Lecornu est le premier ministre le plus rapide de la France. C’est Speedy et Gonzales réunis. Mais il est très lent, un peu comme la tortue de la fable de La Fontaine. Il lui a fallu trois semaines pour présenter un gouvernement. Mais il ne lui a fallu que 14 heures pour démissionner et donc, mettre son nouveau gouvernement dans la même position : sur le départ. Avec lui, pas besoin d’ennemis politiques, il s’est autocensuré. Je l’ai entendu, sa prise de parole était digne et pleine de bon sens. Peut-être aurait-on pu le laisser travailler. Pour voir. Juste pour voir. Mais avec tous ces vampires et leurs motions de sangsue…Tant pis. Monsieur Lecornu est le nouvel ex-premier ministre de la France. On va attendre le prochain. Au suivant, s’il vous plaît.  Monsieur Lecornu est de la France.

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dimanche 5 octobre 2025

aller se faire maître

Je pense que je dois être un peu fatigué car en ce moment, un m’énerve. Je dis ça parce que les animations du dixième anniversaire de la Promenade Sainte-Catherine, bullshit. Ouais, je fais mon Donald Trump, parfaitement. Et hier, les 10 000 maîtres de Bordeaux, bullshit, bullshit. C’est quoi les 10 000 maîtres de Bordeaux ? C’est une espèce de quart de marathon réservé aux avocats. Une course réservée aux avocats mais pas que. Également à toute personne travaillant dans le milieu judiciaire. Voire parajudiciaire. Par exemple vous êtes notaire, déjà, on vous appelle Maître, vous avez le droit. Vous êtes huissier de justice (commissaire de justice, depuis 2022), on vous appelle Maître, vous avez le droit. Vous êtes l’amante d’un greffier, on vous appelle sa maîtresse, vous avez éventuellement le droit.

Vous êtes professeur des écoles, on vous appelle Maître, vous n’avez pas le droit. Vous êtes expert-comptable, on évite de trop vous appeler, vous avez le droit. Vous avez fait des études de droit, vous avez le droit même si on ne vous appelle jamais Maître. Ça marche aussi pour le personnel de tout ce petit monde, celui qui est autorisé. Bref, la course est ouverte à environ 800 personnes et le parcours doit faire 10 km sinon, ça porte mal son nom. Il faut être un peu entraîné car sinon, on peut se retrouver avec une cheville démise (une luxation) et là, on peut dire que l’on s’est fait des maîtres une articulation. Quand on est un grand juriste, il vaut toujours mieux courir sur un avocat que dessous. Sinon, on est sous maître et à moins d’aimer obéir au droit et à l’œil… Et encore bref, ça monopolise plein de monde.

Parce qu’il faut interdire à tous les véhicules tous les accès sur le parcours. Et si vous voulez sortir de chez vous en voiture ou aller vous garer dans votre parking, s’il est sur le trajet, c’est tant pis pour vous. Et c’est là où moi, ça m’énerve. L’entrave à la liberté de circulation. Parce qu’hier matin, j’avais prévu d’aller dans une jardinerie pour acheter un grand pot rond pour y planter tous les bulbes de tulipes qui n’attendent que ça. Et deux ou trois pots de véronique hebe  (hebe, dis-donc) pour compléter une jardinière. Je n’ai pas pu. Je n’aurais pas pu revenir avant 13h mais de toute façon, je ne pouvais pas sortir du périmètre (péri maître ?) non plus. Alors, je me la suis ravalée et j’ai abandonné l’idée. J’irai peut-être tout à l’heure. En tout cas, ça m’a énervé, cette année encore. De  se faire maître comme ça.

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samedi 4 octobre 2025

y avait du bruit

10 ans. Ça fait dix ans que la Promenade Sainte-Catherine a été inaugurée. Dix ans qu’au-dessus du centre commercial à ciel ouvert, des gens habitent. Oui, des gens ont acheté. Beaucoup ont vendu. D’autres sont arrivés. Comme le président et moi. Et si on avait su, on n’aurait pas signé ici. Parce que franchement, vu le nombre d’animations à l’année, avec force bruit et fureur, on se serait abstenus, croyez-moi. On se serait abstenus car même si l’appartement est très sympa, les nuisances dues aux livraisons tôt le matin (maintenant, rien avant 7h, après avoir un peu lutté) et ces foutues animations (huit à dix par an) qui nous obligent à fuir pour ne pas subir de la musique à un niveau de son si fort que ça nous empêche même d’écouter la radio ou de regarder la télé, fenêtres et volets fermés, pourtant.

Et là, jeudi dernier, on a entendu les essais de sono pour les journées de vendredi et samedi. Et vendredi, c’était prévu jusqu’à minuit. Et hier, samedi, jusqu’à 20h. On a bien fait de partir dormir chez le patron, au calme. Sauf qu’hier soir, à notre grande surprise, alors que ça devait se terminer à 20h, en rentrant chez nous vers 18h, on n’entendait franchement pas grand-chose. Incroyable mais vrai. Mais pourquoi ces putains de DJs ont-ils besoin de pousser les amplis aussi fort ? Pourquoi nous assourdir ? Est-ce que la musique (les rythmiques, surtout) doit nous casser les oreilles ? Ouais. Peut-être pour continuer d’abrutir les foules. Le peuple. Du bruit gratuit, tu parles, Charles, elle en redemande, la populace. D’ailleurs, c’est pareil dans de nombreux restaurants, désormais, il faut manger en bruit.

Petit micro-trottoir de la fête de vendredi et samedi, dans la Promenade Sainte-Catherine. « C’était génial, y avait de la musique à donf. » Traduisez par « c’était génial, il y avait du bruit. » Pourquoi avoir besoin d’autant de bruit ? Pour ne pas entendre sa propre indigence ? Pardon ? Je suis un peu dur, là ? Heureusement qu’à mon âge, pas encore canonique, je peux encore être dur. La seule chose que je regrette, c’est d’avoir oublié que ça pouvait rendre sourd. Ah mais quel bonheur ça doit être d’être sourd quand il y a une animation, là, en bas « C’était gavé génial, y avait des DJs au top. » Traduisez par « c’était génial, il y avait du bruit. » Ou encore « C’était génial, j’ai dansé sur une musique de malade. » Traduisez par « c’était génial, il y avait du bruit. » Non, moi, je dis que ça n’est pas autre chose.

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vendredi 3 octobre 2025

dialogues : Dieu, l'homme et son image (6)

Dieu ? … Dieu ? … Dieu, tu es là ? Hmmm, quoi ? C’est moi, Dieu, ça fait deux ou trois fois que je t’appelle… Ah, c’est toi, mortel. Désolé, je m’étais assoupi. Enfin, je dis « désolé » mais Dieu n’est jamais désolé. C’est juste ma langue qui a fourché. Ta langue qui a fourché, Dieu ? Oui, ma langue qui a fourché, mortel. C’est curieux, Dieu. Pourquoi, mortel ? Ben, parce qu’on ne s’imagine pas Dieu avec des organes. Comme une langue. Ou des narines. Ou un… Pas la peine de me faire une liste, mortel, je sais ce que sont les organes du corps humain, c’est moi qui les ai créés. Alors, tes réflexions ironiques, tu peux te les garder, tu sais, mortel ? Mais, c’est qu’il serait de mauvaise humeur, ce matin, le Dieu ‽ C’est qu’il est ronchon, oh oui, c’est qu’il est ronchon ‽ Mortel ? Oui, Dieu ? Tu arrêtes ou je retourne me coucher.

Dieu ? Oui, mortel ? Pourquoi tu es ronchon, comme ça ? Tu oses me le demander, mortel ? Ben oui, j’aimerais savoir. Réfléchis un peu, mortel, si tu en es encore un capable et tu comprendras pourquoi parfois, j’en ai ras l’auréole. OK, alors, si tu veux, Dieu, on peut parler de choses qui te détendraient. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Ce qui me ferait plaisir, mortel, c’est que tu retournes vaquer à tes occupations et que tu me laisses tranquille. Oh, allez, Dieu, on peut passer un bon moment ensemble, non ? Je t’écoute, mortel. Ah, c’est bien. Tu vois, quand tu veux, Dieu ‽ Alors, OK, on va éviter Gaza, Israël, l’Ukraine, la pédophilie dans ton Église, les affaires Pélicot et Jubillar et la dette de la France. Qu’est-ce qui nous reste ? Tu veux parler des manifestations, Dieu ? Et pourquoi pas la danse des canards, mortel, hein ‽

Dieu ? Oui, mortel. Allez, j’arrête de te taquiner. Je t’écoute, mortel. Dis-moi, on peut parler du célibat des prêtres ? Pourquoi tu veux parler du célibat des prêtres ? Parce que ça me dérange qu’on interdise à des humains de prendre un peu de plaisir charnel de temps en temps. Que veux-tu, mortel, ça va avec le sacerdoce. Il a bon dos, le sacerdoce, Dieu. Mais tu sais quoi, mortel ? Non, Dieu, mais je sens que tu vas me dire. Justement, oui, mortel. Qui te dit que cette idée de la chasteté vient de moi ? Euh… Moi, je n’ai jamais demandé ça, tu penses bien, mortel. Parce que je ne suis pas le dernier, hein ‽… Comment, Dieu, qu’est-ce que tu viens de dire ? Rien, mortel, oublie, je ne sais plus ce que je dis, aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, Dieu, tu as peut-être beaucoup de qualités, mais entre nous, tu manques un peu d’humour, non ?

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jeudi 2 octobre 2025

Maurice, Maurice et Jacques

En retrouvant les Pibolous, le 20 septembre dernier (voir billet du lendemain), j’ai également eu des réminiscences, j’ai ressorti des choses enfouies bien profondément dans les méandres ou les oubliettes de ma mémoire. J’en veux pour preuve pendant l’hommage à Maurice Pacher (un des 4 frères fondateurs des Pibolous), quand j’ai entendu Village d’or, du groupe Villages, tout m’est revenu en pleine figure. Villages, c’était un groupe de plusieurs personnes que je connaissais et qui chantaient des choses très poétiques, des créations. J’ai le souvenir de morceaux très doux. J’ai le souvenir d’avoir eu la chance de participer aux éclairages avec mon pote Joël, à l’époque. Et quand j’ai entendu Village d’or, quarante-cinq ans après, des paroles me sont revenues. C’est dingue, non ? Quand ça veut, hein ‽

Et pendant cette journée d’anniversaire, le 20 septembre, j’ai aussi eu l’occasion de parler du livre sur les Pibolous, bouquin que j’avais acheté en le trouvant par hasard, à Bordeaux. Et je m’étais cherché parmi les nombreuses photos qui figurent dedans. Et je m’y suis trouvé de façon certaine page 140 et page 143. Je suis moins sûr concernant deux ou trois autres clichés. Et à un moment, en parcourant de nouveau ce livre (que je vais me lettre à lire entièrement, maintenant. Promis.), j’y ai lu le nom de Maurice Fombeure. Alors, comme rares sont ceux qui le connaissent, je vais en parler brièvement. Maurice Fombeure est un poète poitevin (né dans la Vienne) qui est toujours resté très attaché à sa région natale et dit-on, au vin blanc. Sa poésie, sensible et populaire, fait penser aux récitations de notre enfance.

Maurice Fombeure, je l’avais oublié mais quand j’ai ressorti le recueil que j’ai de lui, depuis plus de quarante ans, ça m’a ému. Ça m’a rappelé tant de choses. Et ça m’a fait penser à un autre grand poète, nettement plus connu, Jacques Prévert. Bien sûr, ce n’est pas absolument comparable, c’est juste qu’il y a des similitudes. Parce que les deux auteurs avaient une sensibilité commune. Une simplicité apparente pour décrire les choses, souvent du quotidien mais avec de la fantaisie et parfois de l’absurde. Et parce que les deux peuvent facilement être mis en musique et d’ailleurs, ça a été fait pour les deux. Qui n’a jamais lu Fombeure mais a déjà lu Prévert a toutes les chances d’y trouver du plaisir. En tout cas, je l’espère car parfois, quand elle est simple (ce n’est pas péjoratif), la poésie, ce n’est rien d’autre que tu bonheur.

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mercredi 1 octobre 2025

air-courrier

Rien à voir avec l’aéropostale. Oh que non. Je veux juste parler de cette nouvelle tendance, à la Poste, en France. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de la distribution du courrier. Je ne sais pas vous mais moi, OK, j’habite un coin un peu reculé, en plein cœur de l’hyper-centre de Bordeaux, à deux ou trois cents mètres de la mairie et donc, je comprends que parfois, l’accès pour les facteurs et trices puisse être un tantinet difficile mais quand même, j’en ai un peu assez de pleurnicher auprès du courrier que je ne reçois pas en temps et en heure : les hebdomadaires auxquels je suis abonné ou ceux auxquels le patron est abonné. Par exemple, Télérama, normalement distribué le mardi, pli en priorité 1 (devant être distribué dès réception au dépôt), finalement, c’est souvent le mercredi, parfois le jeudi ou le vendredi et de temps en temps, bien après la date. Ou jamais.

Et quand on est abonné à un hebdomadaire et qu’on ne le reçoit pas, qu’est-ce qu’on fait ? On l’achète avant qu’il ne disparaisse des kiosques. Bref, je suis abonné, le patron est abonné à plusieurs titres et depuis mai 2024, moment où j’ai tenu une liste des problèmes, on a dû acheter 17 fois des journaux déjà payés par abonnement. Et on a près de vingt retards. Au début, les rédactions concernées nous prolongeaient notre abonnement mais c’est fini, ça. Alors, de temps en temps, je vais à la Poste Pro, à Mériadeck et je demande s’ils n’ont pas du courrier qui traîne pour le patron et moi. Et régulièrement, on me donne des liasses. Et on me dit « les tournées sont en train d’être revues pour être changées. » À force d’être modifiées, elles vont être usées. J’ai eu droit à tout : manque de personnel, tournées trop longues, plus de 10 000 plis en instance…

Alors, je veux bien mais tournées trop longues, d’accord mais c’est nous qui devons en payer les frais ? La factrice du patron lui a dit que comme ses heures supplémentaires n’étaient pas payées, elle arrêtait et rapportait au dépôt tout ce qu’elle n’avait pas distribué. Et quand on m’a dit : « le facteur est en vacances pour une semaine et on ne l’a pas remplacé », j’ai failli me pincer pour savoir si je cauchemardais ou pas. Le pire, c’est qu’on me dit que ça va mal, à chaque fois mais que rien ne bouge. Donc, la distribution du courrier, c’est un peu comme faire semblant de jouer de la guitare avec uniquement ses bras et ses mains (l’air-guitare), ça devient l’air-courrier. On fait comme si on en recevait et on est content. Moi, je dis que vraiment, faites vos jeux, rien ne va plus. Impair, rouge et manque. Mais comment faire, alors ? Ne plus s’abonner ? Pas sûr du tout.  Non.

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c’est mon slip

J’ai probablement tout essayé. Je crois me souvenir que je porte des lunettes depuis l’âge de quatorze ou quinze ans. Le moment de mes premi...