lundi 30 juin 2025

en chaleur

L’air est saturé de chaleur, du matin au soir. Les rues sentent le chaud et on manque d’air car quand il y en a un peu, il n’est pas du tout frais. À chaque inspiration, on avale quelque chose de presque brûlant, j’exagère à peine mais si peu. Comme si les poumons se remplissaient de vapeur. C’est ça, je suis comme un cuit-vapeur. Hier après-midi, le soleil a tout écrasé  sur son passage. Quasiment pas d’ombre, quasiment aucun souffle. La ville et la vie semblaient figées dans une espèce de torpeur moite. Les dalles des places et les murs irradient les rayons du soleil et nous renvoient cette chaleur intense. Dans l’appartement, non climatisé, on a eu beau fermer les volets, on avait entre 27 et 28° en fin de journée. Rien que d’imaginer d’aller au lit, même pour se reposer, j’avais déjà l’impression que les draps allaient se coller à moi. Les vêtements ? On envie les nudistes mais ça n’est pas ma façon de vivre. On transpire. Je transpire. Sous les bras. Dans la nuque. Dans le dos. Et même aux fesses, quand je suis assis.

J’ai eu beau boire, je me demande si l’eau ne s’évaporait pas avant même d’atteindre ma gorge. Ma  bouche a été sèche à plus d’une reprise. Les ventilateurs ont tourné à plein régime, donnant parfois l’impression de ne brasser que de l’air chaud. Heureusement qu’ils n’avaient pas déposé de préavis de grève.  Le moindre effort devient presque comme une épreuve : se lever, se coucher, marcher, même rester sur place, cuisiner, manger et même ne rien faire. Un des seuls avantages de cette canicule, c’est le calme partiellement revenu en ville. Par moments, ce n’est que du silence. Même les oiseaux sont groggys. Les poissons du bassin ne disent jamais rien, eux. Quand même, des cris d’enfants, ces inconscients qui courent malgré tout. Les passants avaient l’air atterrés, écrasés qu’ils étaient par le soleil au zénith. Le corps des autres dégoulinait autant que le mien. Beaucoup de tee-shirts trempés. Certains, même moi, s’éventent avec ce qu’ils trouvent : une revue, un prospectus cartonné, une main lasse.

Je ne sais pas ce qui est le pire : le jour ou la nuit. Car les nuits n’apportent pas ou si peu de répit. L’air reste chaud, il continue d’être lourd, si pesant qu’on se demande comment on a la force de le supporter. Les draps deviennent vite aussi moites que nous-mêmes. Le principe des vases communicants. On tente de dormir dans une ambiance collante, on se réveille en sueur, la gorge sèche, le cœur battant différemment de d’habitude. Pour un peu, on en attendrait presque qu’un orage se déclenche pour avoir de la pluie en espérant qu’elle puisse rafraîchir l’atmosphère. Mais on sait bien que non. On aimerait que quelque chose perce cette chape brûlante mais rien ne vient. Juste la promesse que ça va durer encore quelques jours. Canicule implacable, cruelle et inlassable. Elle transforme tout. Certains esprits s’échauffent. Des tensions naissent et ont du mal à disparaître. L’air est de plus en plus irrespirable. Il oppresse. On suffoque. Et surtout, on fond. Pas comme les marionnettes, mais on fond, fond, fond.

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dimanche 29 juin 2025

je trouve qu’il fait chaud (chaud, oui, il fait chaud)

Je trouve qu'il fait chaud (chaud, il fait chaud) mais on est si bien (mais on est si bien), je trouve qu'il fait chaud (chaud, il fait chaud), viens et prends ma main (viens et prends ma main)… Ah ça oui, on peut dire qu’il fait chaud et on va le payer. Forcément. Des orages, désespoir en vue. Des coups de chaleur. Des hydrocutions. Des surconsommations de glaces, de climatiseurs et de vin rosé, bien frais, bien agréable. Non, moi, le rosé, il n’y a qu’à Biscarrosse que j’en bois midi et soir, surtout quand il fait vraiment beau, voire chaud. Oui, quand il fait chaud. Parce que là-bas, je suis si bien. Oui, je suis si bien. Ensemble on a la même insouciance, plus rien ne compte, nous avons de la chance… En tout cas, c’est la pleine saison des débardeurs pour les mecs, des dos-nus pour les femmes et des tongs pour les amateurs et trices. Et c’est la pleine saison des lunettes de soleil.

Ensemble on a la même insouciance, plus rien ne compte, nous avons de la chance de nous aimer, é-é-é-é (oh, la, la, la, qu’il fait chaud… Chaud, chaud, oui, il fait chaud… Et pendant ce temps-là, les chiens halètent avec des langues interminables. Leurs coussinets n’aiment pas trop se poser sur les rues ni sur les passages piétons. Les poissons du bassin ont soif (il faut boire beaucoup, que je leur dis, chaque matin, en ce moment) et les plantes de la terrasse attendent impatiemment le goutte-à-goutte, quatre fois par jour. Je trouve qu'il fait chaud (chaud, il fait chaud) mais sous le soleil (sous le soleil) tout semble nouveau (semble nouveau) et la vie est belle (belle, la vie est belle)… J’attends encore plus chaque matin qu’en temps normal. Chaque matin, à partir d’environ 5 heures, quand Paris s’éveille, où je me sens le mieux de la journée. Et dans la piscine, si j’allais à la piscine.

Partons tous les deux loin de la ville, cherchons quelque part un coin tranquille, pour y rêver, é-é-é-é (oh, la, la, qu’il fait chaud… Chaud, chaud, oui, il fait chaud… Et quand on pense à toutes ces quantités de sueur que nous produisons, tous et dont on ne fait rien. Personne n’a jamais pensé à recycler la transpiration ? Et les serviettes pour s’éponger la nuque et le front. Et les aisselles, et les auréoles… L'un près de l'autre, toute la journée, nous pourrons gentiment nous amuser et danser. Je trouve qu’il fait chaud (chaud, il fait chaud)… Vivement l’hiver prochain, tiens. Vivement les premiers frimas. Les soirées cocooning sur le canapé avec un plaid sur les genoux. Et les soupes revigorantes. Et les gratins de légumes. Viens, dépêche-toi (viens, dépêche-toi), c’est un jour de joie (c’est un jour de joie) oh, la, la, la, qu’il fait chaud (chaud, chaud, oui, il fait chaud) (chaud, chaud, oui, il fait chaud)…

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samedi 28 juin 2025

Pibolous, Piboliens

Forcément, hier, quand j’ai évoqué les Pibolous (mais pas encore les Piboliens) à la fin de mon billet, la plupart de mon lectorat (et il est surnuméraire, chacun le sait) s’est demandé : mais de quoi il parle, Stéphane ? Les Pibolous, Kesako ? Eh bien, sachez, mesdames et messieurs, qu’un pibolou, au singulier, c’est un joueur de pibole. Et ça n’a rien à voir avec les pibales. Ces dernières sont des civelles alors que les premiers sont une espèce de fifre, une sorte de flûte à bec mais avec un sac, plutôt comme une cornemuse, à vrai dire. À ne pas confondre avec une pigouille, qui, dans le Marais Poitevin, est une perche qui sert à faire avancer les bateaux à fond plat. N’essayez jamais de souffler dans une pigouille, ça ne sortirait aucun son ou alors, un venant de vous. Ni dans une pibale, cette espèce de petite anguille n’aime pas du tout ça.  Et les joueurs de piboles, sont appelés les pibolous et ce nom a donné le sien à un groupe folklorique des Deux-Sèvres en 1960.

Chez les Pibolous, on n’aimait pas le qualificatif de « folklorique », on préférait parler « d’expressions traditionnelles », ce qui incluait les chansons, les musiques, les danses, les histoires, les vêtements, les accessoires de la vie courante et tout ce qui concernait la vie dans la région. Et moi, j’ai fait partie du groupe de septembre 1976 à août 1978. Deux années de ma vie que j’aime à raconter comme mes années d’armée. Parce que là-bas, je me suis émancipé, j’y ai appris la vie en communauté avec les tours de cuisine, de vaisselle, de ménage mais aussi les travaux comme le fait de poser un parquet (pour faire une scène) ou décrépir un vieux bâtiment… Je m’y suis fait des amis, certains sont morts, les plus vieux de l’époque et d’autres sont probablement toujours vivants, surtout ceux de mon âge. Et le 20 septembre prochain, il va y avoir la célébration des 65 ans des Pibolous. Et en même temps, du groupe de chanteurs les Piboliens. En lien avec les Pibolous, bien sûr.

On m’a fait signe pour me faire savoir que j’y étais convié. Même si j’en ai un peu envie, j’ai surtout peur de ne plus y connaître personne, forcément. Mais chez moi, la curiosité faisant pleine partie de ma nature, je suis capable d’y aller et de participer au bal, en soirée. À moi les scottichs, les bourrées, les avant-deux, les branles et autres vries. Ça me rappellera que j’ai dansé sur scène pendant un an et demi. Ou ça ne me rappellera rien si je n’y vais pas. Quand j’en ai touché un mot à maman, elle a été immédiatement enthousiaste. Pas moi. Pour l’instant, comme d’habitude, je me tâte. Et comme tout le monde le sait : qui se tâte sans fin, oublie d’agir enfin (proverbe de moi) ou encore « à force de se tâter, on se perd entre deux peut-être » (autre proverbe de moi – décidément…) Mais je vous promets que quand j’aurai fini de me tâter, si je ne suis pas trop usé, je vous tiendrai au courant de ma décision. Et ma foi, j’ai encore deux mois pour prendre ma décision.

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vendredi 27 juin 2025

de retour chez soi

Après ce très agréable séjour à Biscarrosse, pendant lequel nous avons pu être jusqu’à 7, avec les chiens, nous l’avons terminé à 5 (toujours avec les toutous) et là, ce matin, c’est le retour à chacun chez soi et ainsi, les moutons de Panurge seront peut-être bien gardés. C’est le retour sans son lit. C’est le retour à mon coin bureau. C’est le retour à mes routines. Et là, en ce samedi, le dernier de juin pour cette année, je vais devoir faire des choses que je fais en semaine, d’habitude. Comme des courses, tout à l’heure car il va bien falloir se sustenter. Et prévoir une ou deux séances de cinéma car ça fait environ deux mois que je n’y suis pas allé et ça me manque et plusieurs films m’intéressent qui viennent de sortir. Et retrouver mon lit car on a beau dire mais son propre lit, qu’est-ce que c’est bon de se remettre dedans après presque deux semaines.

Maintenant, je ne peux pas dire que je n’ai pas comme un petit coup de grisou parce que finalement, c’était bien ces quelques jours à Saint-Maixent et ces presque dix jours à Biscarrosse. Mais dans la vie, on ne peut pas toujours être en vacances. Et, en ce qui me concerne, je me suis déjà posé la question : vu que je ne suis pas totalement heureux en centre-ville à cause des incivilités et des nuisances (dont je n’ignorais pas l’existence avant d’y revenir, bien sûr), est-ce que je le serais plus dans un endroit vraiment isolé comme là-bas,  à Biscarrosse ? Je crois qu’en tant que membre permanent des Éternels Insatisfaits, non, bien sûr que non. J’y trouverais mon compte, globalement mais il me manquerait un grand cinéma avec plus de dix salles, il me manquerait ma librairie préférée et sans doute deux ou trois choses encore. Bref, jamais content.

Jamais content mais capable de me dire que chaque chose en son temps, idem pour chaque ville et comme à l’époque où je travaillais, les vacances, c’est bien mais j’aimais tout autant rentrer chez moi au bout de deux ou trois semaines. Parce que quelque part, j’aime le cocon dans lequel je vis. Quel que soit le cocon. Quoiqu’il en soit, tout est, tout n’est qu’une question de point de vue. Et puis, là, à Bordeaux, des rendez-vous m’attendent, d’autres sont pour le patron, d’autres pour le président et même certains pour les chiens, surtout pour Shuka. Alors, contre mauvaise fortune, j’ai choisi de faire bon cœur. Et si ça ne me convient plus, dans quelques temps, quelques petites semaines, nous y retournerons, à Biscarrosse. Et peut-être aussi à Saint-Maixent, fin septembre. Je suis invité à célébrer les 65 ans des Pibolous. Irai-je ? Pourquoi ne pas y aller, hein ?

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jeudi 26 juin 2025

quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée

Dans ma vie, j’ai rencontré plusieurs fois Victor Hugo. Parfois, parce que je visitais une ville, un endroit, un lieu dans lequel il avait lui-même séjourné ou vécu. Parfois, parce que j’ai moi-même vécu dans ses pas. J’en veux pour preuve quand j’étais à Saint-Prix (95), ruelle sous la Solitude, de 1989 et 1994. Et j’ai peu ou prou étudié ce grand auteur, pendant mes années collège et lycée. Mais c’est surtout après que j’ai le mieux fait sa connaissance en lisant de mon plein gré, cette fois, Les misérables ou d’autres recueils de poésie. Et parfois (mais parfois), je tombe sur un poème de Victor et je suis bouleversé. Touché. Coulé. Par exemple, celui qui suit. Le hasard l’a mis sur mon chemin et je me le suis approprié. Comme souvent avec Hugo, une espèce de jalousie s’empare de moi : pourquoi lui et pas moi ? Parce que c’était lui et parce que c’est moi. Mais je vous rassure, au final, ça va bien, merci.

 

Quand le livre où s'endort chaque soir ma pensée,
Quand l'air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,

Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
Le regard de mon âme à la terre tourné ;

Elle s'échappe enfin, va, marche, et dans la plaine
Prend le même sentier qu'elle prendra demain,
Qui l'égare au hasard et toujours la ramène,
Comme un coursier prudent qui connaît le chemin.

Elle court aux forêts où dans l'ombre indécise
Flottent tant de rayons, de murmures, de voix,
Trouve la rêverie au premier arbre assise,
Et toutes deux s'en vont ensemble dans les bois !

 

Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée est un poème extrait du recueil Les feuilles d’automne (1831)

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mercredi 25 juin 2025

un orage du tonnerre de Dieu (Dieu pour le prix d’un)

Avant-hier, dans la nuit de mardi à mercredi, on a eu un orage du tonnerre de Dieu. Et je peux vous dire que j’ai presque regretté d’être resté dans mon lit au lieu de descendre pour aller voir le spectacle car ici, à Biscarrosse, avec tous les arbres du golf et de la forêt, ça devait être magnifique. En réalité, j’ai senti qu’il allait se passer quelque chose quand, vers minuit, je suis allé faire pipi et que j’ai constaté que j’étais tout moite. Et pourtant, j’avais qu’un demi-drap sur moi. Non, j’avais plutôt une seule jambe couverte, l’autre étant à l’air libre. À l’air lourd. Et en allant faire le pipi en question, j’ai remarqué des lueurs dans le ciel à travers la petite fenêtre de la salle d’eau. Et à peine ai-je terminé ma miction, à peine retourné à moitié dans le lit, j’ai entendu un coup de tonnerre mais pas si fort que ça. Et Kali haleter comme une locomotive. Elle était sur la descente de lit, de mon côté.

Bien sûr, comme elle n’a peur de rien sauf des orages et des feux d’artifice, elle tremblait de tout son petit corps et elle était particulièrement stressée. Alors, j’ai laissé ma main droite pendre sur elle, je la caressais, je lui faisais des mamours que j’espérais réconfortants et nous avons attendu ainsi que l’orage passe mais ça ne s’est justement pas passé comme ça. En réalité, le vent s’est mis à souffler comme ce n’était pas permis, la pluie a eu des envies de trombes voire de déluge et les éclairs n’en finissaient pas, comme si on avait installé un stroboscope dehors. Et parfois, de temps en temps, un coup de tonnerre, presque gentil. Quasiment aimable. Et ça a duré une bonne heure et j’ai pu finir par m’endormir et Kali aussi et le matin, vers 6h, j’ai ouvert aux chiens et on a apprécié l’air plus frais. On s’est dit que tant mieux, le plus dur était passé, j’ai bâillé, je me suis fait un café et puis j’ai écrit.

Sauf que rapidement, on a pu constater les effets indésirables de l’orage de la nuit, dehors. Les deux coffres de terrasse avaient changé de place. Le rideau de la piscine était jonché de feuilles, de brindilles, d’aiguilles de pin et autres choses arrachées, envolées, tourbillonnées et retombées. Dans le jardin, des branches d’arbres étaient au sol. Ma voiture était plein d’aiguilles de pin comme si on avait voulu la décorer mais mal. Et quand j’ai voulu me rendre en ville pour une course urgente, beaucoup d’obstacles sur la route. Néanmoins mais aussi nonobstant, une fois qu’on a tout nettoyé, surtout le rideau de la piscine et tout balayé, cour et terrasses, on a pu souffler mais ça a remis ça dans l’après-midi. Oh, nettement moins fort. Pas de bourrasques de vent. Des éclairs, du tonnerre et des pluies fortes. Et Kali qui est venue se réfugier sur mes genoux. Encore un orage. Orage, ô désespoir.

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mardi 24 juin 2025

quelques expressions truculentes (2)

Ah, ça, avec toutes les expressions françaises locales, régionales, non, territoriales puisque désormais, il faut dire « territoires » au lieu de « régions », ces dernières étant sans doute devenues un gros mot au même titre que « couilles », « bite » et autres « connasses » mais que voulez-vous, o temporao mores. Tiens, à ce propos, pour une fois, je vais citer la phrase latine en entier car s’il y a des connaisseurs, comme moi, hmmm : O tempora, o mores ! Senatus haec intellegit, consul videt, hic tamen vivit. Vivit ? Je sais, il y a un point d’exclamation mais là, dans une citation latine, c’est difficile de s’en passer car sinon, on peut en changer le sens ou l’intention. Bref, revenons aux expressions françaises, comme hier car sinon, je peux vous dire qu’on n’est pas rendus à Loches. Pas plus qu’on n’est pas sortis de l’auberge.

À toutes fins utiles, il n’est pas besoin d’être un amant attentionné ni un savant lettré pour comprendre ce que l’expression suivante signifie. Pour les méridionaux voire les gens du Nord-Est, ce qui est sensiblement différent, il faut savoir que le mot « gâté » veut dire « câlin. » Et quand on sait que le verbe gâter, dans son sens positif, dans le français de référence signifiait combler d’attention, l’idée de faire un câlin ne pouvait pas être loin. Et de ce fait, quand on aime quelqu’un, on peut donc dire qu’on fait un gâté. Et non pas un gâteau. Même si la pâtisserie peut évidemment être une belle attention. Surtout pour les amateurs de sucre. Et moi, si on veut me faire un gâté, et pas obligatoirement avec des cerises dessus, je peux vous assurer que ça ne me foutra pas la ronfle. Ou alors, juste un ronronnement de plaisir.

Sinon, j’ai également pris connaissance du verbe crébillonner. En réalité, c’est surtout voire uniquement à Nantes qu’on peut l’entendre. À Nantes et dans ses alentours. Ceux qui ont eu la chance de visiter cette ville ont certainement eu l’occasion de parcourir la rue Crébillon, qui permet entre autres de rejoindre le passage Pommeraye et compte tenu des boutiques qui la composent, les badauds prenaient leur temps pour regarder les vitrines, flâner et autres activités qui ne nécessitent pas forcément de courir. Et crébillonner, ça veut donc dire « traîner en faisant ses courses. D’accord, mais qui était Crébillon ? C’est simple, Prosper Jolyot de Crébillon (1674-1762) est un auteur dramaturge français et heureusement que le verbe n’est pas composé de son nom en entier, sinon, on prosper-jolyot-de-crébillonnerait.

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lundi 23 juin 2025

quelques expressions truculentes (1)

À force de tomber sur certaines expressions, je suis bien obligé de les partager avec vous. J’en ai quelques-unes que je trouve particulièrement truculentes. Tiens, par exemple, avoir la ronfle. Si je vous dis que ça m’arrive régulièrement, même par écrit, c’est un indice suffisant que vous en compreniez le sens ? Non, qu’est-ce que je pourrais vous dire pour vous aiguiller ? Si je vous dis « fête de la musique » ou Noël, ça vous aide ? Alors, j’avoue que ça fait des années que j’ai la ronfle régulièrement sans le savoir. Parce que moi, je suis un peu pénible (faute avouée est à moitié pardonnée, non ?) et je rouspète beaucoup. Voire, je suis grognon. Presque plus que le président, maintenant. Mais je me demande si ça ne s’aggrave pas avec l’âge, finalement. Parce que je n’étais pas comme ça, plus jeune, si ? Qu’en pensent Manchevelle et Binzenbach, tiens ?

Un peu plus haut que Lyon, d’où vient l’expression avoir la ronfle, il y a la Bourgogne et là, dans il y en a une qui est assez savoureuse : c’est souffler les pois. Sans préciser s’il s’agit de petits, de chiches ou de gourmands. Voire de sons rouges. Et là, cette fois, je pense que je ne suis pas concerné. Parce que souffler les pois, c’est dormir la bouche ouverte, un peu bruyamment et en expirant profondément. Moi, je peux dormir les bras au-dessus de la tête et en tétant ma langue mais pas la bouche ouverte. Non, j’ai été bien élevé et en plus, je suis très méfiant, je n’aimerais qu’un animal entre dans ma bouche quand je dors ou qu’un cambrioleur puisse me voir ainsi et en profiter pour m’empêcher de demander de l’aide. Après, je ne peux jurer de rien, peut-être que ça peut m’arriver mais je n’en ai aucune conscience. Et ça, pour le coup, ça me fout un peu la ronfle.

Et à propos de bouche ouverte quand on dort, vous connaissez le trou du dimanche ? Non, ça n’a rien à voir avec le fait que jadis et naguère, on se lavait partout en fin de semaine, même le trou du dimanche. Absolument pas. En réalité, le trou du dimanche, c’est surtout connu dans l’Est de la France. Et ça s’utilise avec le verbe avaler. Donc, ça veut dire qu’on avale de travers quand on avale par le trou du dimanche. On peut aussi parler de fausse route, je pense. Il paraît qu’en français, il n’existe pas de verbe pour ça. Sauf dans les régions ou à l’époque des rois de France : s’engouer (dans le sens de gosier) et dans certaines régions : s’escaner (Sud-Ouest), s’engouiller (Mayenne), s’entrucher (Champagne) ou encore s’enjoquer (Savoie.) Pfft, quand on y pense, quel gâchis tous ces mots inutilisés. Là encore, ça me fout la ronfle. Mais juste un peu seulement.

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dimanche 22 juin 2025

4h15, au calme

Je ne sais pas quelle heure il est, à Bordeaux ou ailleurs mais ici, à Biscarrosse, il est 4h15. Je ne sais pas quelle est l’ambiance à Bordeaux ou ailleurs mais ici, à Biscarrosse tout est calme. Dehors, pas un oiseau n’a encore commencé à chanter pour louer le jour qui se lève. Ça ne va pas tarder. La maison dort, encore. La maison dort. Sauf moi. Les chiens viennent de retourner à leur panier ou leur canapé, je ne les vois pas, la lumière est éteinte dans l’espace salon. Ma mère dort dans sa chambre, derrière ; le patron dort dans la sienne, devant, face à la piscine en repose, elle aussi et le président, lui, il est au premier, en train de rêver à ce bel anniversaire, finalement. Même la reine d’Angleterre dort paisiblement. C’est sa seule facétie, elle aime faire croire qu’elle est morte. Et presque tout le monde est tombé dans le panneau.

Il est un peu plus de 4h20, je suis toujours à Biscarrosse, tout est toujours aussi calme. Quand je suis allé faire pipi, j’ai vu que Shuka me regardait. Le pauvre, il a encore un problème de santé. Ce n’est pas la première fois que je suis obligé de l’emmener chez le vétérinaire. Là, il est sous traitement anti-inflammatoire jusqu’à ce soir et si ça ne va pas mieux, il faudra prévoir une radio sous anesthésie pour savoir si c’est une entorse ou un problème de tendon qui a lâché. Kali est enroulée sur elle-même dans un des deux paniers. Elle aime bien se rendormir après être sortie un moment pour prendre l’air. Elle retrouve peut-être ses rêves préférés. Et moi, je vais passer un moment sur mon ordinateur. Je vais écrire quelques mails, un ou deux textes et surfer sur un ou deux sites. C’est mon moment préféré de la journée.

C’est mon moment préféré de chaque journée, quand je me lève tôt, quand je suis seul au monde et quand j’ai entre une heure trente et trois heures sans aucune contrainte extérieure. Il est près de 4h30, je suis en train de siroter un café dilué avec de l’eau. La cafetière a fait un peu de bruit pendant quelques dizaines de secondes mais tout est redevenu calme. Normal par rapport à cette heure matutinale. Il va faire beau, moins chaud que jeudi et vendredi derniers. Normalement, Alex, le plus jeune des Girault de Saint-Maixent va arriver tout à l’heure pour un passage un peu express mais il vaut mieux peu que rien. Je vais peut-être prendre le bouquin que j’ai en cours et lire quelques pages. Pourquoi pas beaucoup ? Ça va dépendre de ma capacité de concentration sans somnoler. Il est 4h presque 35 et je vais bien.

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samedi 21 juin 2025

quel bruit ça fait quand…

Quel bruit ça fait quand la nuit tombe et qu’on aimerait mieux qu’il fasse encore jour ? Ça pourrait fait plouf comme un glaçon qui terminerait sa carrière dans un Spritz. Et quand la nuit tombe, on peut imaginer que les animaux le sentent au plus profond de leurs tripes : les oiseaux se taisent, les moustiques s’échauffent (pour eux, ça a des chances d’être une belle soirée) et l’humain se désole : déjà ? Mais je n’ai rien fait de ma journée ? Pourquoi on m’oblige à aller me coucher la nuit et à me lever le matin ? Quand la nuit tombe, il y a aussi le clac des volets ou le léger brrrrr de ceux qui sont électriques. Le soleil, lui, il ne fait pas de bruit, il se contente de hausser les rayons et d’aller voir ailleurs. Les plus gênés s’en vont. Les nuages enfilent leur pyjama et moi, quand il m’arrive de ne pas avoir sommeil, je tente de rallumer le ciel avec ma télécommande universelle. Mais ça ne marche jamais.

Quel bruit ça fait quand on laisse tout tomber ? Je ne sais pas, ça ne m’est pour ainsi dire jamais arrivé de vouloir tout laisser tomber volontairement. En revanche, j’ai déjà cassé des verres sans le faire exprès. Cela dit, quand on baisse les bras car on en a marre, ça fait probablement bam comme quand on lance un truc dans une poubelle en métal. Et quand on va s’échouer sur un canapé, ça fait plouf, là encore. Et quand tu as pris un paquet de chips, ça fait crac, crac, crac. Mon cerveau fait un bruit de banane molle mais je ne sais pas en écrire l’onomatopée correspondante. Et quelque part, il y a toujours quelqu’un pour te faire bisque-bisque rage quand tu en as marre. « Tu n’avais qu’à pas t’inscrire à la vie, tu as signé, tu assumes. » Finalement, je crois que si un jour je laisse tout tomber, ça fera simplement boum. Pas besoin de se prendre la tête pour un truc comme ça. Enfin, c’est ce que je crois.

Quel bruit ça fait quand on tombe amoureux ? Ah ça, je peux en parler, ça m’est arrivé plus souvent qu’à mon tour, dans la vie. Déjà, je crois que ça fait comme dans les dessins animés de Tex Avery : d’abord un petit ding comme si ton cœur et ton cerveau t’envoyaient une notification. Et ensuite, badam, badam et boing. Boing. Tes yeux font bip-bip et soudain, c’est un crac, un peu discret, celui de ta dignité qui glisse doucement hors de ton corps. D’aucuns parlent de papillons dans le ventre mais jamais moi, jamais de wooosh. En revanche, quand je suis tombé maintes et maintes fois amoureux, ça a souvent fait scritch, scritch car à chaque fois, j’ai rempli des pages et des pages de carnets et de cahiers avec un stylo à plume. Aujourd’hui, si ça doit m’arriver, ça fera tap, tap, tap, tap, tap sur mon clavier d’ordinateur. Et surtout, chez moi, des soupirs. Pffuue. D’attente. Et d’impatience.

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vendredi 20 juin 2025

aux funérailles du silence

Il paraît que c’est une fête. Une des fêtes préférées des français. Au moins, ce n’est pas une fête religieuse mais j’en arriverais presque à le regretter. Où sont mes Noëls d’antan ? Non, je plaisante. Mais ce 21 juin, jour de la fête de la musique, on parle d’un élan populaire. Chaque année, depuis Jack Lang, on nous ressort le même argument : la musique adoucit les mœurs. Tu parles, Charles. De quelle musique il est question ? Ah d’accord, le bruit. Les amplis, les sonos à fond et les rythmiques. Quelle ironie, vraiment. Pour moi, chaque 21 juin, c’est la même angoisse, la même envie de fuir, la même envie de quitter ce monde. Bon, c’est vrai, j’habite en ville et donc, je suis plus envahi de gens qui pensent que la fête de la musique donne le droit de faire autant de bruit qu’on veut. De boire autant qu’on veut. Et de se droguer autant qu’on veut. De s’autoriser tout et n’importe quoi de façon très officielle.

Pour moi, dès le réveil, chaque 21 juin, l’agacement monte car j’ai la certitude absolue que cette mascarade n’a plus rien à voir avec la musique. Je rêve d’entendre un(e) harpiste, au calme. Même une flûte en bois, je pense que je le supporterais mieux. Mais non, de plus en plus, il s’agit de faire du vacarme. Cette date n’est plus qu’un prétexte, un grand défouloir sonore : des sons criards qui se croisent, s’entrechoquent et se noient dans un chaos sans oreille ni cœur. Aucune beauté alors que la musique, à la base, c’est ça, c’est de l’émotion, du ressenti, ça fait du bien à l’âme. Ou à l’esprit. Voire au corps. Que sont devenus les soupirs ? Que deviennent les silences ? Et tous ces gens qui semblent y prendre du plaisir, en prennent-ils vraiment ou se convainquent-ils de la chose ? Je n’ai pas la réponse et je préfère ne pas la connaître. Parfois, la vérité fait vraiment trop peur. Qu’on me laisse quelques illusions.

Le bruit et tous les abus… Et laisser les rues dans un état lamentable. J’ai quelques souvenirs terribles de lendemain de fête de la musique à Bordeaux, un spectacle affligeant. Je travaillais de très bonne heure et les services de la voierie n’étaient pas encore passés : des rues souillées, des trottoirs tapissés de détritus, de cannettes écrasées, de tessons de verre brisé. La ville, ivre morte après une fête de la bibine et de l’abrutissement collectif. Tout est permis parce que c’est une fête. Qui plus est, gratuite. Que célèbre-t-on, déjà ? L’ivresse et le bruit comme ciment social ? Eh bien, cette année encore, je serai absent pour cette fête détestable. Volontairement. Radicalement. Je suis à Biscarrosse. En bordure de forêt. Avec les gazouillis des oiseaux et ça, ça suffit amplement à mon bonheur. Je n’ai pas besoin des autres pour être heureux, le 21 juin. Juste besoin qu’on respecte mon besoin de calme.

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jeudi 19 juin 2025

là, Biscarrosse

Je mène une vie de patachon. Le mardi à Saint-Maixent, le mercredi à Bordeaux, le jeudi à Biscarrosse, pour un peu, je pourrais me prendre pour une star de la chanson dans sa dernière tournée. Je pourrais être comme Sheila sauf que moi, je n’ai pas 8.0 ans. Juste 6.5. Et c’est amusant comme c’est moins pertinent à mon âge qu’au sien. Sauf qu’à sa différence, entre Sheila et moi, moi, à Biscarrosse, normalement, je devrais y rester jusqu’au vendredi 27 juin en fin de journée. Alors qu’elle, Sheila, à ma connaissance, elle n’est jamais venue chanter à Biscarrosse ni à Saint-Maixent alors qu’à Bordeaux, oui. Moi, en revanche, je n’ai jamais chanté nulle part. Hormis sous ma douche, parfois. Ou souvent, dans ma tête. Et lors de la représentation de Chacun son homme, quand nous avons joué Bernadette et Stéphanie, en décembre dernier.

Donc, là, je suis à Biscarrosse depuis hier après-midi. Et ce matin, c’est un peu comme le début des vacances. Et mon petit frère (pffft, bientôt 50 ans…) va nous rejoindre lundi 23. Ça, ça me fait plaisir. Alors que Sheila, non. Tout simplement parce qu’elle n’a pas de frère vu qu’elle est fille unique. Mais moi, je n’ai pas de sœur non plus. En fait, j’ai assez peu de points communs avec elle, Sheila. Si ce n’est qu’elle est plus vieille que moi, je ne vois pas quels sont les autres. Et là, on va se la couler douce, à Biscarrosse et en plus, on va échapper à cette putain de « fête de la musique, faites du bruit », ce qui est une des meilleurs nouvelles de ces derniers jours. À ce propos, quand je serai élu dictateur, ça fera partie de mes premières mesures, la supprimer. L’interdire. Cette fête de la musique. Ou alors, obliger à ne jouer que du classique et de l’opéra.

Gaver les gens au Wagner, les enivrer de Verdi et les hypnotiser avec du Puccini, ma foi, quelle belle leçon sur le bruit. Et là, à Biscarrosse, en bordure de forêt, loin de toute route pleine de voitures et de familles, normalement, nous allons être bien au calme. Peut-être un peu trop au calme mais tant pis. Et puis on a toujours la possibilité de mettre la radio ou des 33 tours en vinyle mais attention, des d’époque, pas des actuels. Avec quasiment que de ce qu’on appelle la grande musique. Ou si je retrouve mes anciens albums de Sheila… À moins que ça ne soit que des CD. Décédés ? Qui est mort ? Ah oui, c’est vrai, le sens du respect. Et la notion des valeurs. Bon, en attendant, les autres vont se lever, maman, le président et le patron. Les chiens et moi, nous les attendons de patte et de pied fermes. Parce qu’une nouvelle journée commence ici aussi

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mercredi 18 juin 2025

sujets de philo, bac 2025

Cette année, j’étais trop occupé pour passer mon bac philo. Comme l’an passé. Et comme il y a deux ans. Et comme avant. Il n’y a qu’en 1978 que j’ai pu le faire. Et depuis, je m’en suis un peu foutu comme de l’an 40 mais ça fait maintenant quelques années que je m’intéresse aux sujets et que je tente de faire un choix pour une dissertation mais j’avoue que j’ai nettement perdu la main. Sauf cette année car là, je m’y suis sérieusement mis. Sauf que je n’ai pas su choisir alors, je vais faire les quatre. Des bacs général et technique.

Notre avenir dépend-il de la technique ? Notre avenir comme notre présent dépend évidemment de la technique et on est même obligés de l’utiliser, volontairement ou non : Internet, médecine, transports, loisirs, tout passe par la technique et par la technologie et de plus en plus, on ghettoïse ceux qui y sont réfractaires. Je ne sais plus si c’est Heidegger ou Patrick Sébastien qui a dit : « La technique n'est pas neutre : elle façonne notre vision du monde et finit par nous aliéner. » Il ne faut juste pas lui laisser toutes les clés.

La vérité est-elle toujours convaincante ? La vérité, c’est comme les légumes, c’est bon pour la santé (même intellectuelle) mais ça fait rarement l’unanimité lors d’un repas de famille. Face à elle, le mensonge, c’est comme un gros hamburger bien gras avec des frites. Pour beaucoup, les légumes sont moins convaincants que les hamburgers. Pour être vrai, aujourd’hui, il faut faire du « like », du « buzz » et tant pis si ce n’est pas issu d’une démonstration logique argumentée. Et comme disait Heidegger (ou Patrick Sébastien…)

Sommes-nous libres en toutes circonstances ? Libre de choisir entre thé ou café, peut-être mais face à la guerre ou à la maladie, notre liberté en prend un coup. Et face à une panne de WiFi aussi. Et quand on devient esclave des outils de communication, il nous reste la liberté de choisir entre « accepter les cookies » et « accepter les cookies », c’est déjà bien. Et comme le disait Heidegger… Non, Patrick Sébastien : « Ah, c’qu’on est serrés, au fond de cette boîte… » La liberté d’y entrer et de rester dedans. En toutes circonstances.

Avons-nous besoin d’art ? Non seulement, nous en avons besoin mais c’est même essentiel. Ça nous empêche de hurler dans le vide quand la vie devient trop moche. L’art, c’est la preuve que l’être humain a inventé autre chose que la surconsommation, la guerre et le réchauffement climatique. L’art nourrit l’âme et comme le disait Heidegger « L'œuvre d'art n'est pas un objet derrière lequel il y aurait une signification ou un sens ; elle est bien plutôt immédiate mise en œuvre et mouvement. » Sans art, il ne nous resterait que TikTok, qui veut ça ?

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mardi 17 juin 2025

ici, Saint-Maixent (2)

Avant-hier, j’ai fait un grand tour de ville, à Saint-Maixent mais il n’était pas complet. Et hier, j’y suis retourné pour « finir le travail », non pas un travail de mémoire mais un moment seul dans les rues de cette ville qui m’a vu naître. Et je suis allé du côté du collège Denfert Rochereau qui, à mon époque, était également un lycée, on pouvait en effet y faire toute sa scolarité de la 6ème à la terminale. De nos jours, ce n’est plus que pour jusqu’à la 3ème. Une histoire de brevet, sans doute. En tout cas, c’est dans cet établissement scolaire que j’ai découvert mon goût pour l’écriture et la littérature. C’est là que j’ai compris que j’aimais les mots. Que j’ai écrit mes premières lettres d’amour pliées en 4 et que j’ai composé mes premiers poèmes. Dès que je le pouvais, j’écrivais. Et tous ces fanzines que j’ai créés…

Et bien sûr, en revenant du collège, je suis passé par les nombreuses petites rues du quartier, celles dans lesquelles j’ai largement déambulé, à l’époque. Et j’ai rejoint les allées car ça reste un endroit de promenade, un lieu bordés d’arbres mais pas que, de chaque côté, une rue et une avenue. Donc, des voitures mais ça ne fait rien, ça me rappelle tant de choses. Et je m’y suis promené avec cette façon qu’ont les gens d’ici, sans urgence. Et j’ai repensé à ma jeunesse, à mes rêves d’ailleurs, quand je m’imaginais partir loin, ce qui à 15 ans, voulait dire Niort. J’étais loin de m’imaginer alors que c’était Paris qui m’attendait peut-être. 4 ans après. Avec les jeux d’ombres et de lumières, le soleil entres les arbres, j’ai eu la sensation que le temps avait fait une légère pause pour me faire une place. Pour quelques instants seulement.

Puis, j’ai décidé de retourner prendre la voiture et d’aller à Souvigné. Et là, je suis allé voir papa, je me suis créé des souvenirs dans ce petit village à quelques 6 kilomètres de là. Je ne l’ai pas vu mais je savais qu’il était toujours là. Ou pas. Et je suis rentré et j’ai rejoint la maison de maman et de mon grand-frère. Et j’ai vaqué à quelques occupations en me disant que demain (aujourd’hui), à la même heure, nous serions sur Bordeaux. Et dans deux jours, toujours à la même heure, nous serions à Biscarrosse. Et chez maman, peu de choses ont changé si ce n’est que papa n’est plus là. Chez elle, je redeviens un peu fils, un peu enfant, parfois. Ici, le reste peut un peu attendre. Saint-Maixent, ce n’est pas spectaculaire mais c’est encore un peu chez moi et c’est à la taille d’un cœur. Et parfois, revenir, ce n’est pas revenir en arrière mais revenir à soi.

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lundi 16 juin 2025

ici, Saint-Maixent (1)

Ici, Saint-Maixent. Depuis hier après-midi et jusqu’à demain matin. À peine deux jours. Comme si c’était des feuilles posées sur l’eau lente de la Sèvre Niortaise, au bout du jardin. Je suis chez ma mère où le temps a gardé sa toque en laine et son café filtre. Je suis né ici, j’en suis vite parti, je ne savais même pas encore marcher et j’y suis revenu quand j’avais dix ans et j’en suis reparti quand j’en ai eu dix-neuf et depuis, je n’y ai plus jamais vécu, juste des séjours, des petits, des moyens, rarement des longs. On a beau dire mais même après avoir vécu à Paris, en banlieue et à Bordeaux, quelque part, Saint-Maixent m’habite toujours un peu. Un peu comme si j’avais un accent qu’on ne perd jamais tout à fait. Je suis arrivé hier après-midi, on s’est embrassés, avec maman et on a un peu parlé, avec le président et mon frère aîné. Et je suis allé marcher car j’avais mal au pied d’avoir conduit pendant plus de deux heures.

Je suis allé arpenter quelques rues, quelques places, un peu comme un pèlerinage toujours renouvelé. Toujours un peu pareil mais jamais tout à fait. J’ai rejoint la place Denfert-Rochereau, la grande place et j’ai marché sous les arbres, à l’abri de la chaleur d’un soleil un peu écrasant. Et je suis allé dans un supermarché pour tenter de trouver des mines de crayon pour le président, des mines qui ne soient pas HB mais on ne trouve que des HB, partout. À Bordeaux, à Biscarrosse, à Saint-Maixent… Et je suis revenu sur mes pas et j’ai rejoint les grandes allées bordées d’arbres, elles aussi. Et j’ai aimé ce temps comme suspendu. Je venais déjà me promener sous ces grandes allées, quand j’étais adolescent. Peu de choses ont changé, là, en cinquante ans. En tout cas, peu de choses sous les allées elles-mêmes. Et j’ai contourné la porte Châlon pour prendre la rue du même nom, la rue sinistrée, jadis pleines de commerces de bouche ou autre et aujourd’hui, à peine dix pour cents de magasins en activité. Mais plus de bouche.

Un centre-ville de plus en plus mort. C’était bien mieux avant. On a beau dire que ce n’est pas bien de faire jouer la nostalgie à fond les manettes mais quand même. J’ai connu cette rue piétonnière pleine d’activité, de chalands, de vitrines bien garnies et aujourd’hui, c’est un véritable cimetière. Tout a disparu. Comme mon enfance. Comme mon adolescence. Tout fout le camp, ma bonne dame. Tout a foutu le camp, mon bon monsieur. C’est la faute à la bombe nucléaire, ça, c’est sûr et certain. Et j’ai rejoint les Halles et la place du marché, rare lieu de vraie vie, surtout le samedi, ici, à Saint-Maixent. Que ce soit la statue de Denfert-Rochereau, né ici, lui aussi ou la porte Châlon, les places, les lieux et les monuments m’ont regardé passer sans rien dire. M’ont-ils seulement reconnu ? Peut-être, comme je viens de temps en temps. Deux à trois fois l’an. Cet après-midi, je ferai un autre tour, j’irai vers mon ancien collège-lycée. Pour voir.

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dimanche 15 juin 2025

en parler à mon cheval

Hier, j’ai évoqué la Sat de Monique Hémon (et la chatte de Benoît Paire) et suite au commentaire d’un lecteur anonyme dont le nom commence par Fernan et se termine par Dez, je voudrais lui signaler que je ne connais pas cette anecdote des avions de Binzenbach ni celle sur la compagnie des signaux de Manchevelle mais rien que l’évocation de ces deux noms m’a rappelé tant de souvenirs… Attention, je n’ai pas forcément dit « des bons souvenirs », non, ils ne sont ni bons, ni mauvais, ce sont juste des souvenirs. Un peu rigolos quand même. Tiens, pour la peine, je vais dresser le portrait que j’ai d’eux dans ma mémoire. Biz, comme on l’appelait, à l’époque, pour moi, il était chauve et barbu. Je me trompe peut-être. C’était tout à fait le genre à porter des mocassins à glands (je vous rappelle qu’on est dans les années 80) car franchement, en tant qu’ingénieur des ventes, faut ce qu’il faut, hein. Un certain standing, non ?

Ingénieur des ventes, tu parles, Charles, commercial, VRP, oui, plutôt. Enfin bref, je l’aimais bien, moi, Biz même s’il faisait plutôt penser à Lino Ventura passé dans une essoreuse : il avait rétréci de partout pendant le programme de lavage. Il devait signer ses notes de frais avec un stylo à plume comme s’il s’agissait du Traité de Versailles à chaque fois. Je n’ai aucune anecdote particulière en ce qui le concerne. En revanche, Manchevelle, oui. Je me souviens qu’un jour, Ariane avait un client au téléphone, un client à lui qu’il n’avait sans doute jamais visité et comme elle ne savait pas répondre à la question qui lui était posée, elle avait dit « je vais en parler à Manchevelle » et le client lui avait rétorqué : « En parler à votre cheval ? » Mais moi, j’en ai une très triviale à son sujet : il n’avait de cesse de dire « c’est la merde », de sa grosse voix à la Gabin. Et un jour, nous nous sommes retrouvés aux toilettes ensemble, hélas.

Et moi, j’étais en train d’établir une miction qui n’était pas impossible et lui, se lavait les mains tout en me disant que c’était la merde, comme d’habitude et il a lâché un gros pet et pas du tout honteux, il m’a dit « Tu vois, qu’est-ce que je te disais ? » Manchevelle, c’était un personnage que j’aimais moyennement. Il aurait très bien pu sortir d’un film des années 50 en noir et blanc, un film un peu caricatural. Il appelait les secrétaires « mademoiselle » même si elles avaient 50 ans, il parlait d’ « offre tarifaire » avec la solennité d’un notaire de province en fin de carrière. Il avait la démarche d’un colonel en retraite et le regard de quelqu’un qui n’avait toujours pas compris que De Gaulle était mort. Il a certainement eu beaucoup de mal avec le Minitel et ne parlons pas des fax même s’il a bien dû s’y mettre. Que voulez-vous, pour lui, l’époque moderne, c’était la merde. Prout. Tiens, justement, qu’est-ce qu’il vous disait.

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samedi 14 juin 2025

la chatte, la chatte, la chatte (Monique Hémon)

Honnêtement ? Le tennis, si  j’aime bien ce sport, je n’en suis pas un inconditionnel non plus et si je connais les plus grandes têtes d’affiche françaises et internationales, parfois, ce n’est que de nom. Par exemple, je ne connaissais pas Benoît Paire jusqu’à ce qu’il soit invité parmi d’autres dans Quelle époque de Léa Salamé et là, j’ai découvert un homme charmant, simple et enthousiasmant. Maintenant, je sais faire la part des choses entre un homme et son métier ou son art. Mais Benoît Paire reste quelqu’un d’intéressant. Comme Monique Hémon, quand je l’ai connue dans les années 80 et 90. Quel rapport entre les deux ? Vous allez le savoir si vous parvenez à tenir jusqu’au troisième paragraphe. Jusqu’à la fin du troisième paragraphe. Bref, Benoît Paire, sur un plateau télé, le samedi soir, il sait très bien se tenir. Moi, je ne l’ai jamais vu jouer donc, je ne l’ai jamais vu énervé.

Sauf dans certains extraits que se plaisent à montrer les animateurs d’émissions. En tout cas, dans ce que j’ai compris de lui, il reste un personnage dans ce milieu du tennis. Rien qu’à prononcer son nom, on entend presque la raquette frapper la balle qui va terminer sa course au fond du cours. « C’est pas possible, c’est n’importe quoi… » mais il ne faut pas réduire Benoît Paire à ses moments de colère. Il reste un homme de spectacle tout autant qu’un sportif. Il a été capable du meilleur comme du pire mais il a toujours su faire vibrer le public, toujours un peu dans l’attente de le voir insulter le filet. Et c’est quelqu’un qui ne s’embarrasse pas de la langue de bois, il est capable de dire que le tennis, ça le fait chier tout comme il peut pleurer d’émotion mal contenue sur un court quand il a bien joué. C’est un homme qui me semble avoir vécu intensément chaque moment qu’il a passé sur un cours.

Oui, il est colérique et oui, Monique Hémon était elle-même capable de s’énerver au téléphone ou contre certains de ses collègues. Oui, Benoît Paire est capable de péter les plombs mais d’une façon si spectaculaire. Non, Monique Hémon n’aurait jamais pu lui arriver à la cheville. Oui, Benoît Paire est capable de parler à ses chaussures et oui, Monique Hémon était capable de venir nous parler pendant de longues minutes sur des sujets pas forcément très intéressants pour nous. Oui, Benoît Paire est capable d’apporter un peu de folie pendant un match et non, Monique Hémon n’a jamais apporté beaucoup d’humour par sa présence. Qu’est-ce qu’on se serait parfois ennuyés sans Benoît Paire. Qu’est-ce qu’elle a pu nous bassiner, Monique Hémon. Benoît Paire, c’est la chatte, la chatte, la chatte. Monique Hémon, c’était plutôt la Sat, la Sat, la Sat. Comprendront ceux qui pourront.

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vendredi 13 juin 2025

J-Tiret

Ici, au centre-ville de Bordeaux, nous avons la chance d’avoir plein d’endroits pour avoir des rendez-vous médicaux où on peut se rendre à pied. Scanner, IRM, échographie, radiographie, ostéodensitométrie et j’en passe et pas forcément des moindres. Mais, avec le temps, il y a une chose inévitable qui se passe, c’est que bien souvent, les cabinets, les laboratoires et autres lieux spécialisés perdent tous leur âme d’origine car ils se font rachetés par tel ou tel groupe. Et même si on comprend les motivations de ceux qui vendent et de ceux qui les récupèrent, à chaque fois, on se dit qu’on perd en qualité d’accueil. Surtout en qualité d’accueil car au niveau des examens en eux-mêmes, il faut dire que ça ne change pas grand-chose. D’autant moins que la plupart des médecins sont les mêmes.

En tout cas, pour le laboratoire d’imagerie à deux cents mètres de chez nous, où nous avions nos habitudes depuis près de 25 ans, là aussi, ça a changé de nom en changeant d’actionnaires. Et là, maintenant, il faut s’enregistrer soi-même quand on a rendez-vous et même pour prendre un rendez-vous (sauf si on le fait par Internet) et donc, en arrivant, il faut insérer sa carte vitale dans la grande borne à l’accueil et ensuite, dire pourquoi on vient avant de scanner sa carte de mutuelle, son ordonnance et sa carte d’identité (uniquement le recto – je ne vois pas pourquoi on ne veut pas mon verso car il est aussi intéressant que mon recto – ah mais oui, c’est vrai, j’oubliais qu’on ne parlait pas de la photo sur laquelle je pose en slip de cuir, excusez-moi) et ensuite, on récupère un ticket avec un numéro d’appel.

Avant-hier, j’y ai accompagné le patron qui n’est pas mentalement prêt à s’enregistrer lui-même au profit de toute déshumanisation et donc, j’y suis allé cinq minutes avant lui et au moment de commencer les démarches, une fois la carte Vitale insérée, ça m’a juste demandé pourquoi « je venais » (la machine ne savait pas que ce n’était pas lui mais moi) et j’ai dit « échographie » et elle m’a donné un ticket tout de suite sans rien attendre d’autre. Et d’attendre à l’accueil. On m’a appelé (en pensant que c’était lui) et là, on m’a dit qu’il y avait un bug à cause de mon prénom. Sur sa carte Vitale, il est inscrit J-Marie et quand on a pris le rendez-vous, on a noté Jean-Marie. Et donc, Jean-Marie est inconnu. Donc, depuis, nous l’appelons J-Tiret parce qu’il semble que ça soit devenu son nouveau prénom.

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jeudi 12 juin 2025

saperlipopette, ma salopette (2) – version lyrique

Rappel : Jean a une tache sur sa salopette, depuis le 27 mai dernier.

Saperlipopette ! (Encore un point d’exclamation ? Décidément…) Dans le théâtre matinal d’une aube naissante mais hésitante, Jean se dressa face au miroir. Il était porteur d’une salopette meurtrie, brodée de boue et de sang de tomate, comme une fresque d’errance et de bravoure. Chaque tache était un cri silencieux, chaque éclaboussure une symphonie de désordre assumé. Et cela désolait Jean car il ne voyait plus que ça. Et il savait que les autres, que le monde entier ne verrait plus que ça.

Il sentit sous ses doigts la trame usée, cette toile qui avait connu le frisson des escapades folles, le froissement des feuilles mortes sous ses pas pressés, et l’étreinte des vents capricieux. Oh, salopette fidèle, vêtement de bataille, témoin des jours où l’on marche sans filet, où l’on ose s’embraser dans la lumière incertaine du possible. Dans la lumière incertaine de tous les possibles. Saperlipopette, murmura-t-il dans un soupir, dans lequel il fallait voir une révérence aux imperfections sacrées.

Ces imperfections qui sculptent l’âme et forgent l’être, à moins que ça ne soit l’inverse. Quoiqu’il en fut, la salopette en question, entachée, n’était pas qu’un simple vêtement aux yeux éreintés de Jean, non, elle était la belle armure de son courage, l’étendard des irréductibles et la mémoire tissée d’un homme qui a toujours refusé les choses lisses et convenues. Puis, il s’élança dans la rue, sous un ciel en demi-teinte, chacun de ses pas battant la mesure d’un hymne à la liberté sauvage qu’était la sienne.

Les autres qu’il croisait lui jetaient parfois des regards curieux, parfois complices mais tous étaient autant d’étoiles filantes dans la grisaille de la normalité. Cela lui donna du baume au cœur et lui permit d’arriver à son rendez-vous l’âme un peu plus légère. Sauf que rapidement, vint l’heure du jugement devant l’autel froid d’un bureau austère et Jean, porteur de sa salopette entachée, déroula ses arguments du mieux qu’il le put. Et il se justifia dans un chant d’une humanité rare et honnête.

« Cette tache n’est pas une faute mais l’accent d’une vie vécue sans filet. » J’embrasse mes erreurs comme autant de rêves qui éclatent au grand jour. Face à lui, après un instant d’étonnement absolu, le recruteur finit par s’amuser de cet homme si peu banal et considéra Jean comme lui-même auréolé d’un souffle lyrique, comme le héros de sa propre légende, un homme libre et flamboyant. « Je valide votre contrat », lui annonça-t-il en souriant. Et Jean, soulagé, se mit à pleurer les yeux au ciel.

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mercredi 11 juin 2025

vague à lame

Ça aurait pu être encore une prof mais c’est une surveillante qui est tombée, cette fois. Une jeune femme, une maman de 31 ans qui est morte pour la France. Vague à lame. Et encore une fois, on s’étonne. On s’étonne plus qu’on ne s’émeut réellement. On s’en étonne comme si on ne savait pas que l’Éducation nationale était devenue un jeu vidéo grandeur nature. Parler de la victime, c’est important. Parler du meurtrier, ça l’est moins mais il le faut bien. Un élève de 14 ans. Pas encore l’âge légal pour conduire ni pour être emprisonné mais assez mûr pour tenter dans la vraie vie la même chose que dans les jeux violents auxquels il jour sur les écrans. Il n’était pas particulièrement dans le collimateur du proviseur mais il avait déjà été remarque pour des « petits » actes de violence. Aurait-on pu, aurait-on dû interpréter ça comme des signes précurseurs.

Depuis, les micros se tendent, les politiques et les journalistes se déchaînent, se sont jetés sur ce dramatique faits divers comme un chien sur un os. Et tout le monde de constater : « comment en est-on arrivé là ? » au lieu de de demander : « comment fait-on pour y rester ? Pourquoi cela recommence-t-il encore et encore ? Et pourquoi on sait que ça se reproduira ? » Le premier ministre, empesé, comme toujours, balance des poncifs mais on a échappé à ses arguments habituels (ça n’existe pas car là, ça existe vraiment), il annonce des mesures (des mesurettes ?) et des réunions, des protocoles et de la paperasse. L’État adore enterrer ses morts sous des formulaires Cerfa. Et, pour la victime, on va allumer des bougies. On va se recueillir.  On plantera un arbre. On dit qu’on se souviendra. On donnera son nom au gymnase de l’établissement.

Pendant ce temps, les collègues de Mélanie continuent leur travail  car il faut bien continuer. Pendant ce temps, le jeune de 14 ans, lui, jusqu’à maintenant, il n’a montré aucun regret. Les enseignants et les surveillants n’ont pas signé pour mourir mais ils ne savent plus comment vivre dans cette salle de classe où la peur devient presque le programme officiel. Le gamin, on va nous dire qu’il allait mal, qu’il aurait mérité d’être accompagné. On hésite entre l’excuse sociale (l’excuse de minorité) et l’excuse psychiatrique. Le mélange entre le monde virtuel et la vraie vie. Mais le couteau, lui, il était bien réel. Il a confondu stylo et poignard. Pour beaucoup de jeunes, la violence est devenue un droit et l’autorité une agression. Et pas seulement chez les mineurs, d’ailleurs.  Et on attendra le prochain meurtre dans un collège. Et une école primaire ?

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mardi 10 juin 2025

testament injuste

Mais vraiment, je ne te comprends pas. Tu as absolument voulu refaire ton testament hier parce que tu avais rendez-vous chez le notaire aujourd’hui et parce que si tu mourais pendant la nuit, tu voulais au moins être à jour mais tu vois, ce matin, tu es encore vivant et donc, quand je pense à tout ce stress d’hier, tout ce travail pour rédiger un testament holographe de 3 pages, avec ton écriture de plus en plus petite hachée et en n’étant même pas capable de faire des phrases droites, non, vraiment, ce n’était pas la peine de faire autant d’histoires pour si peu. De toute façon, je ne sais pas ce que tu en penses mais avec tout ce que tu paies comme impôts, sans oublier l’IFI, je pense que tu pourrais au moins demander à ce que tes héritiers obtiennent une ristourne,  non ? Quand je pense que le Fisc ne t’envoie même pas une carte de vœux, chaque début d’année, en remerciement…

Bon, alors, cette nuit t’a porté conseil ? Tu es vraiment d’accord avec tout ce que tu as écrit hier, pour ton testament. Tu es sûr que tu ne veux pas revenir dessus ? Parce que moi, je trouve que donner la majorité de tes biens à une fondation, c’est super gentil mais tu sais, près de toi, il y a des gens qui te sont fidèles depuis des années. Et quand je dis des gens, je pense à une personne en particulier. Si tu vois ce que je veux dire. Parce que tu sais, hier soir, je n’ai pas voulu t’interrompre mais je pense que tu aurais pu avoir un geste envers moi. Oui, je sais, tu m’as proposé de boire un apéritif quand tu as eu fini mais ce n’est pas à ça que je pensais. Tu pourrais au moins reconnaître que depuis bien des années, je suis à la fois ton meilleur ami, ton auxiliaire de vie et ton héritier spirituel putatif. Et quand je parle de spirituel, je parle surtout de moi, tu es d’accord avec ça ?

Tu vois, par exemple, ce matin encore, je suis venu te réveiller pour savoir si tu avais bien dormi, pour savoir si tu n’avais mal nulle part et si tu te sentais plutôt bien que mal. Il n’y a que moi qui fais ça pour toi. Tu me l’as d’ailleurs souvent dit : tu es gentil, toi, si tu n’étais pas là… Eh bien, tu vois, je suis là, ce matin, comme tous les matins depuis des années et des années. Et te mettre des gouttes dans les yeux. Et te préparer ton petit déjeuner. Et tout ça, et tout ça… Alors vraiment, ça m’aurait fait vraiment plaisir, que tu penses à moi pour hériter d’un ou deux trucs. Non ? Tu ne me réponds pas ? Tu sais, tu peux fermer les yeux, si tu veux que les gouttes que je t’ai mises fassent leur effet. Eh, tu peux fermer les yeux, maintenant ? Eh, tu m’écoutes ? Dis, tu m’entends ? Ah bon, finalement, tu es mort ? Pfff, quand je pense que tu as failli me laisser quelque chose…  En fait, tu n’as pas de cœur.

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lundi 9 juin 2025

aux premiers regards

C’est la science de l’amour ou l’amour géré par des experts. Jadis et naguère, il y avait les agences matrimoniales. Puis il y a eu les sites de rencontre, d’abord sur Minitel puis via Internet. Et maintenant, il y a la téléréalité. Oh, je n’accuse personne, je regarde moi-même cette émission tout en râlant contre les candidats qui ne savent finalement jamais ce qu’ils veulent par rapport à ce qu’ils ont voulu et ce qu’ils auraient voulu. Et pour pouvoir en parler, il faut bien la regarder, cette émission assez étrange. Le concept ? Des experts (en vérité, des psychologues qui sont télégéniques) vous font passer une batterie de tests et au vu de vos résultats, on vous trouve une compatibilité avec quelqu’un d’autre, l’idéal étant d’atteindre au moins 80%. Et alors, pif, paf, pouf, quelques semaines plus tard, vous vous retrouvez devant monsieur le maire de Gibraltar devant un(e) inconnu(e) et vous devez dire oui. Si vous n’avez pas ou plus envie, à l’instant T, c’est un peu mal vu car ça rapporte moins d’argent de la part des annonceurs publicitaires.

Moi, je pense que la véritable compatibilité entre les futurs mariés, elle tient surtout à la longueur des jambes, aux dents ultra-blanches et aux tatouages sur les bras, femmes comprises. À croire que les candidat(e)s arrivent devant le maire comme s’ils avaient été retouchés par Photoshop et franchement, ils sont tellement parfaits qu’on se demande pourquoi ils sont toujours célibataires à leur âge. Ah oui, peut-être qu’ils ont de gros problèmes mentaux mais ça, ça ne se voit pas et on ne va pas le raconter face aux caméras. Bref, le marié attend la mariée et quand cette dernière arrive, elle est déçue parce qu’on lui a dit de sourire tout le temps. Cependant, en voix off, on l’entend dire : « Il est bel homme mais je n’aime pas ses chaussures. Je ne sais pas si je vais dire oui. » Ah oui, elle pensait assister à un défilé de chez Chaussea  ou de chez Zalando ?  Eh bien non, c’est juste un mariage, trois fois rien. Tu découvres la personne qu’on t’a choisie et tu t’engages à passer le reste de ta vie avec elle. Ni plus, ni moins. Plus souvent moins, d’ailleurs.

Une fois qu’ils se sont dit oui, devant les familles soulagées alors qu’elles étaient contre, il y a encore peu de temps, il y a la séance photos. On demande aux jeunes mariés de prendre des poses naturelles et souvent, on voit bien qu’il y en a un(e) des deux qui n’est pas à l’aise et l’autre ne s’en rend même pas compte. Et puis la soirée de cérémonie, l’ouverture de bal, souvent gênante et l’adieu aux familles quand les deux tourtereaux s’en vont dans l’endroit réservé pour leur nuit de noces. On passera ça sous silence mais moi, je dis que quand même, coucher le premier soir, après un premier regard, ça fait un peu Marie-couche-toi-là, non ? Bref, finalement, je peux trouver ça drôle, je peux m’attacher à certain(e)s candidat(e)s mais globalement, tout ça, ça s’oublie si vite… En revanche, où je ne suis vraiment pas d’accord, c’est que c’est totalement injuste, cette émission est impossible pour les aveugles. Et ça, c’est d’une injustice crasse. Alors à quand mariés dans le noir, au toucher et à l’odeur ? Ça, ça aurait de la gueule. Nettement plus. 

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dimanche 8 juin 2025

Pentecôte, cinquantième

Toujours dans ma quête culturelle d’information et suite à mon  billet d’hier, absolument pas blasphématoire, je me suis également demandé pourquoi ce nom de Pentecôte car ‘pente’ et ‘côte’ me feraient plutôt penser à une ascension qu’à la descente d’un esprit, qu’il soit sain ou saint. Et j’ai donc découvert que l’étymologie de Pentecôte, c’est grec, enfin, c’est grec ancien et ça s’écrivait πεντηκοστὴ, ce qui signifie cinquante ou cinquantième (je vous l’avais bien dit, hier, déjà, non ?) et le jour de la Pentecôte, ça se disait et ça s’écrivait πεντηκοστὴ ἡμέρα ce qui se prononce pentêkostề hêméra et ce qui veut dire ‘cinquantième jour’. Oui, bon, d’accord mais alors pourquoi on célèbre aussi le lundi de Pentecôte, ce qui correspond au cinquante-et-unième jour et comment ça se disait en grec ancien ?

En grec ancien, cinquante-et-unième jour, ça s’écrivait πεντηκοστό και πρώτο ce qui est légèrement, non, sensiblement différent de πεντηκοστὴ ἡμέρα, cinquantième jour. Une fois ces considérations linguistiques établies, en guise de préliminaires, maintenant, j’aimerais savoir pourquoi le lundi de Pentecôte est férié. Même s’il n’est pas que férié vu que c’est devenu la journée de solidarité pour les vieux, en fait, il est même devenu chômé. Il y a quand même une nuance. Après, pourquoi le lundi, lendemain d’un dimanche de célébration catholico-chrétienne est-il férié, comme celui de Pâques et celui de Pentecôte ? En réalité, sous l’Ancien Régime (avant 1789), le calendrier chrétien structurait la vie quotidienne et il y avait beaucoup, nettement plus de jours religieux que maintenant.

Et la semaine qui suivait le dimanche de Pentecôte, appelée Octave de Pentecôte, comprenait plusieurs jours consacrés à des offices religieux et certains de ces jours étaient chômés. Ce n’était pas des jours fériés dans le sens que nous connaissons aujourd’hui mais des périodes de moindre activité, rythmées par les célébrations religieuses. Et tout a changé à partir de la Révolution avec la laïcisation du calendrier et les octaves ont été supprimées sauf le lundi. CQFD. Eh ben dis donc, le mec moi, il se dit apostat mais en réalité, il touche sa bille. Non, absolument pas mais pour avoir toutes ces informations, je suis allé passer la nuit à Bétharram et j’ai demandé à avoir un cours privé. Et les choses les plus intéressantes, je les ai apprises quand le curé a reboutonné sa soutane. Faut ce qu’il faut, hein ?

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samedi 7 juin 2025

côte en pente et autres ascensions

Mais au fait, c’est quoi, la Pentecôte ? Ça, c’est la question que nous nous sommes posée, hier soir, pendant que nous faisions la vaisselle (le patron au lavage et moi, à l’essuyage pendant que le président préparait la table pour le petit déjeuner de ce matin) Ah, ça, moi, je ne suis pas catholique et encore moins chrétien, je ne sais pas dire, ai-je répondu. Et comme personne ne connaissait la réponse, on a regardé sur Internet (la solution de facilité, je sais) : la Pentecôte, c’est la célébration de la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres, cinquante jours, pile après Pâques. Comme quoi, Jésus n’est plus là, ses disciples font la fête. Oui, mais l’Esprit Saint, est-ce qu’il a un corps sain ? Et est-ce la même chose que le Saint-Esprit ? Oui, l’un est son véritable nom, l’autre, un pseudonyme. Mais peu nous chaut, non ? De toute façon, il reste un membre du trio de la Divinité pour ceux qui y croient.

Et, alors que je suis parti me laver les dents, après avoir tout rangé dans l’espace cuisine, j’ai tenté de me remémorer un peu ces trois fêtes catholico-chrétiennes qu’on nous impose, chaque année entre mars et juin, ces fêtes qui occasionnent beaucoup de jours fériés à ne plus savoir qu’en faire quand on est en retraite : Pâques, l’Ascension et la Pentecôte. Alors, reprenons, au départ, il y a Jésus, crucifié mais, parce qu’il est très fort, qui ressuscite (je suis sûr qu’il y a un truc) devant les yeux ébahis des apôtres  et tout le monde se demande : on fait quoi maintenant ? « On attend », leur répond Jésus. Et ils attendent. Ils attendent. Au bout de quarante jours, Jésus a pris l’ascenseur social sans télécommande en montant au ciel directement devant les mêmes apôtres, bouche bée, persuadés qu’il y a vraiment un truc. Mais Jésus ne l’a jamais dévoilé, le trucage. Pour pas casser la magie.

Les disciples sont retournés à Jérusalem et ont cherché à s’occuper en jouant aux cartes, en faisant des mimes ou en essayant de reproduire les miracles de Jésus, qui leur manquait un peu, quand même. Et au bout de dix jours, un grand vent s’est levé sur eux alors que personne n’avait ouvert ni porte, ni fenêtre, ni baie vitrée, ni Velux, ni œil-de-bœuf. Des flammes sont apparues. Jean demanda à Pierre s’il n’avait pas laissé le four allumé, mais non. Et soudain, l’Esprit Saint est descendu auprès de la bande. Et là, tout le monde se mit à parler dans des langues que personne n’avait apprises, certains avec un accent prononcé et c’est ainsi qu’est née l’Église avec juste du vent, du feu et une foule en délire qui parlait dans tous les dialectes possibles. Et depuis, chaque année, on célèbre le come-back (Pâques), le décollage (l’Ascension) et l’hologramme (Pentecôte) avec l’Intelligence Artificielle.

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vendredi 6 juin 2025

sparus aurata (truculenta) – deux hypothèses

Bon. Hier matin, avec Kali et Shuka, nous sommes repassés à l’endroit où nous avions découvert le corps sans tête (mais avec la queue) d’une daurade sauvage, en plein sentier dans la forêt du lac de Biscarrosse. Et malgré nos yeux de fins limiers, nous ne l’avons pas retrouvé. Il n’y avait même pas de sépulture avec un hameçon pour indiquer que la bestiole avait été enterrée sous le sable. Oui, un hameçon car chez les daurades, en particulier et chez quasiment tous les poissons, en général, on ne met pas de croix pour indiquer qu’il y a un mort devant lequel se recueillir. Ces animaux marins n’ont pas d’historique avec quelque croix que ce soit mais en revanche, en hommage à tous ceux qui se sont fait prendre, on érige un hameçon, signe qu’il y en a un de mort, sous nos pieds. Bref, plus de corps mais toujours beaucoup de questions. Qu’a-t-il pu bien se passer ? Qu’est devenu le cadavre ?

Hypothèse numéro 1 : d’autres daurades de la même famille ont récupéré celle qui avait été assassinée pour lui fournir des funérailles dignes de ce nom mais en toute intimité. Ça pourrait être une véritable piste car on sait que les daurades vivent beaucoup en famille mafieuse et je ne serais pas surpris de savoir qu’elles ont fait le nécessaire pour que le corps de l’autre jour ne soit plus négligemment abandonné à tous les vents et à tout le sable de la forêt. Mais ça veut donc dire qu’il y a eu des funérailles mais le corps a-t-il été enterré ? A-t-il été immergé dans l’océan après une longue procession de la forêt jusqu’à la plage ? Ou a-t-il été incinéré ? Si c’est dernière solution, je connais un peu le rite dauradien : le corps est habillé d’un linceul de gros sel et envoyé dans le four crématoire pendant une petite demi-heure. Mais ensuite, j’avoue, je ne sais pas comment ça se passe.

Hypothèse numéro 2 : le cadavre de la daurade en question a été enlevé par quelqu’un d’autre. Une autre bande, une autre mafia, des humains, des chiens errants, des sangliers… Je ne sais pas. Ce qui pourrait me faire penser à une intervention humaine, c’est que toute la rubalise a disparu. Et ce qui est embêtant, c’est que comme il a plus, cette nuit, ça va être difficile de relever des empreintes de chaussures ou de pieds. Cela dit, Kali et Shuka me conseillent de faire appel à la brigade cynophile, ils ont quelques contacts à me fournir. Mais attention, m’ont-ils bien précisé : la brigade cynophile pas la brigade cinéphile car eux, c’est uniquement pour les films projetés en salle obscure. Je ne sais pas, je vais tenter de faire intervenir un maître-chien mais en même temps, je ne la connaissais pas personnellement, moi, cette daurade décapitée et abandonnée en pleine nature. Ça ne regarde pas.

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jeudi 5 juin 2025

sparus aurata (truculenta) – le cadavre

Tout le monde le sait parmi les personnes qui me lisent (et même quelques autres), je suis à Biscarrosse pour la semaine. Jusqu’à dimanche ou lundi. Et quand je suis à Biscarrosse, outre que j’essaie de rester zen (ce qui ne marche pas à tous les coups – voir billet d’hier), je promène deux fois les chiens dans la forêt, une fois le matin après leur repas et une fois l’après-midi, avant leur second repas. Et j’essaie de varier les plaisirs en ne prenant pas toujours les mêmes sentiers et en faisant attention à ma propre petite personne et surtout à mon pied gauche car comme il est hors de question que j’aille marcher dans la forêt sableuse avec mes belles baskets un peu chères mais néanmoins efficaces, j’ai acheté une paire de chaussures à prix modique mais avec le talon légèrement compensé. Bref, notre rituel de promenade digestive et apéritive reste un peu immuable. Si ce n’est que Shuka mais surtout Kali commencent à vieillir et ça dure moins longtemps qu’auparavant.

Aux détours de nos pérégrinations sylvestres, il nous arrive de voir des traces de pas d’animaux bien plus gros que nous. Comme des chevaux, par exemple. Ou encore, une espèce de gros os provenant d’une patte d’un animal peut-être sauvage mais comme mes connaissances en la matière sont plus que limitées, je n’ai jamais approfondi la chose. Mais avant-hier, chose bien plus étonnante, je me suis retrouvé presque nez à nez, non, plutôt nez à pied avec ce que je pense être une daurade certainement sauvage (il n’y a jamais eu de dorades d’élevage dans aucune forêt, il me semble) sauf qu’elle a largement été étêtée et ça, pour moi, a priori, c’est signe de décapitation. Et qui dit décapitation dit assassinat. Et, encore une fois, je ne suis pas légiste mais j’ai quand même quelques notions sur l’état de vie ou de mort d’un être qui était justement vivant au départ. Là, j’ai dit aux chiens « surtout, vous ne touchez à rien, ici, c’est une scène de crime. » Et j’ai mis de la rubalise de police tout autour.

Et j’ai commencé mes investigations. Pour moi, c’est une daurade royale sauvage, en latin, sparus aurata truculenta (si elle avait été d’élevage, elle se serait appelée sparus aurata tumescere) et je pense que son corps, du moins ce qui en reste, a été déplacé. En effet, elle n’a pas pu être pêchée en plein milieu de la forêt à plusieurs kilomètres de l’océan à vol d’oiseau et à nage de poisson. Compte tenu qu’elle n’a plus sa tête, il m’est impossible de faire une reconnaissance faciale et comme une daurade, même royale, n’a pas de doigts, impossible également de faire une recherche pour les empreintes digitales. Bref, je crains que ce crime ne soit jamais élucidé et que ce poisson mort n’ait jamais une sépulture digne de ce nom. Il n’empêche que le mystère reste entier car pourquoi avoir abandonné son cadavre à un tel endroit ? Qui a pu faire ça ? Dans quel but ? Si encore il y avait des ours dans les forêts des Landes mais même pas. Et de toute façon, les ours, ils trouvent les daurades plus fadasses que les saumons.



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mercredi 4 juin 2025

un, deux, trou, quatre, cinq, shit…

Je vous préviens, je vais être terriblement vivant, ce matin. Parce que je ne vais faire que râler et croyez-moi, le jour où je ne râlerai plus ni ne me plaindrai de quoi que ce soit, c’est que je serai bel et bien mort. Mais pas ce matin. Pas encore. Déjà, même si ça fait déjà plusieurs jours, je suis toujours un peu énervé quant à tous les commentaires que j’ai entendus et les images que j’ai vues après la victoire du PSG dans je ne sais plus quel championnat qui n’était même pas celui du monde. Parce que ce n’est pas la France qui a gagné mais le PSG et le PSG, il appartient au Qatar. Et moi, même si je râle, je n’aime pas les conflits. Et encore moins les conflits de Qatar. Je sais, celle-ci, elle est un peu capillotracté. Mais quand on est bougon, quand on est chafouin, comme moi, aujourd’hui, on ne peut guère mieux.

Ensuite, je ne décolère pas quand j’entends que les joueurs sont revenus de Munich à Paris en avion. Prendre le train, c’est au-dessus de leurs moyens ? C’est trop écologique pour eux ? Pourquoi pas en navette spatiale, pendant qu’on y est, hein ? Et puis, non, moi, je m’en suis totalement foutu de ce match, je refuse qu’on continue de dire que tous les français supportaient le PSG. Parce que moi, non. Non pas que je n’aime pas le PSG mais tout simplement, ce match ne m’intéressait absolument pas. Et vous ne savez pas tout car j’ai d’autres sujets de grognonnade. Pardon ? Une grognonnade ? C’est comme une rognonnade mais sans les rognons, juste avec les boules. Par exemple, l’explosion du marché de la drogue en France. Un, deux, trou, quatre, cinq, shit et vous multipliez le tout par cent mille. Ou plus.

Et que dire de François Bayrou-Bétharram qui demande un effort à tous les français. Tous les français ? Tous ? À 100% ? Tu parles, Charles. Ça va être encore les mêmes. Et encore une fois, on ne va pas s’attaquer aux véritables mannes d’argent. Tiens, par exemple, pourquoi la ville de Bordeaux (pour ne citer que celle que je connais le plus) continue-t-elle de financer tout ou partie du club des Girondins ? Prenons l’argent là où il est. Je considère que les clubs de foot devraient rester des clubs intégralement privés et s’autofinancer d’une façon totalement privée. Et je ne parle pas des pesticides qu’on va continuer de nous imposer pour ne pas contrarier les agriculteurs. Et des taxis qui nous emmerdent en plus de ne pas toujours être aimables. Vous en voulez d’autre ? Non, le mieux, ce serait que j’essaie de me calmer un peu.

P.S. J'ai vraiment failli être de bonne humeur aujourd'hui ... ça s'est joué à un con près ! (Michel Audiard)

mardi 3 juin 2025

premier matin à Biscarrosse

Un premier matin à Biscarrosse. Nous sommes arrivés hier, en fin d’après-midi et là, il est encore bien tôt et je suis avec les chiens, assez près de moi, à quelques mètres. Ils sont déjà sortis car forcément, après avoir beaucoup remué la queue pour me montrer qu’ils étaient très contents que je me lève, ils n’attendaient plus qu’une chose : que je leur ouvre la porte sur le grand jardin. Et moi, je me suis préparé un café et j’ai allumé mon ordinateur. Et j’ai regardé les éventuels quelques mails personnels que j’avais pu recevoir et j’ai ouvert Word et je me suis mis à écrire. Juste pour parler de ma vie quotidienne. De ce premier matin ici. Là où nous allons rester jusqu’à dimanche ou lundi car au-delà, ça ne sera pas possible. Dès mardi prochain, kiné, notaire et A.G. pour l’appartement du cours d’Alsace et Lorraine.

Dès le lendemain, mercredi, rendez-vous à Artigues pour vendre une des deux dernières voitures du patron, le GLC et échographie de mon pied gauche. Ah, décidément, cette aponévrosite, on pourra dire qu’elle m’aura bien occupé, depuis octobre dernier. Dès jeudi, rendez-vous chez le médecin du sport (qui a ri ?) pour une infiltration (même si mes baskets me soulagent, la douleur est quand même toujours là, tapie dans un coin, prête à surgir et tant qu’à faire, aux grands maux, les grands remèdes, non ?) et dès vendredi, rien. Mais dès le lundi suivant, ce sera un voyage vers chez ma mère, à Saint-Maixent avant de revenir à Bordeaux avec elle et là, nous pourrons espérer revenir à Biscarrosse pour le 20 juin. Normalement, le 22, ce sera l’anniversaire du président et la remise de son beau livre, son atlas des 80 ans.

Mais d’ici là, il y a d’abord ce matin. Ce matin où je suis là, dans cette belle maison, en bordure de forêt, avec une très belle trouée sur le golf. J’entends déjà les oiseaux chanter. Je sais que le soleil ne va pas tarder à se lever même si on sait déjà qu’il va se la couler douce, cette semaine. Ce sera plus nuageux qu’ensoleillé mais tant pis. L’essentiel, pour le président et moi, c’était de fuir chez nous car pendant cinq jours, dans la Promenade Ste Catherine, du côté des chambres, il y a des animations autour de l’océan et des concerts ou des projections de films tous les soirs jusqu’à au moins 23h. Et ça, moi, c’est niet de chez niet (voir billet d’hier…) Bref, quelques jours au vert même si le ciel risque d’être plutôt gris. Une semaine tous les cinq. Mouais, ça me va. Ça me va même très bien. Il m’en faut peu pour être heureux. Peu pour être heureux.

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lundi 2 juin 2025

ça devient presque le pied

Incroyable, mais c’est avec une paire de baskets que je suis en train de me soigner mon aponévrosite plantaire. Enfin, quand je dis ‘soigner’, je veux plutôt dire ‘soulager’ mais c’est assez extraordinaire de voir la différence depuis mercredi dernier. En effet, mardi matin, Loïc, mon kiné, m’a encore dit que je devrais m’acheter une paire de baskets avec de l’amorti. Des chaussures de marathonien. Et moi, j’avais tendance à faire un peu la sourde oreille mais cette fois, j’y suis allé, dans le magasin qu’il m’a conseillé : « Tu leur dis que tu viens de ma part et ils te feront au moins 10%. » Ouais. Tu parles, moi, je ne me suis encore jamais acheté une paire de baskets depuis que c’est devenu très, très, trop à la mode (tout le monde en porte, c’est dingue) et je n’avais pas envie de dépenser 150 ou 200 euros dans des chaussures de sport. Même pour tous les jours.

Et contre toute attente, j’ai fini par succomber aux charmes du vendeur d’une boutique spécialisée et j’ai acheté et je peux vous dire que j’en ai mis du temps à trouver une paire qui ne me déplaisait pas trop. Oui, parce qu’il faut le savoir, pour les rares personnes au monde qui n’ont jamais acheté de baskets, comme moi, quand on a un certain âge (attention, je n’ai pas dit ‘un âge certain’), on est confronté à des tas de modèles avec des couleurs très voyantes. Et moi, ça, c’était niet de chez niet comme dirait Poutine quand on lui parle d’un cessez-le-feu, en Ukraine. Sauf qu’à un moment, quand on a épuisé tous les modèles noirs, que je trouvais très laids, on est tombés d’accord sur une paire de baskets d’un bleu assez original et dans lesquelles, je me suis tout de suite senti bien. Avec un sentiment de léger ridicule mais si léger qu’il s’est vite envolé.

Un modèle universel car avec mon aponévrosite, je devais éviter tous les modèles pronation (Les chaussures pour pronateurs sont conçues pour compenser le roulement excessif des pieds vers l'intérieur.) ((Vous avez, vu, je touche ma bille, maintenant, hein ?)) Bref, j’ai porté mes nouvelles chaussures bleues tout de suite. Non, merci, pas la peine de les emballer, c’est pour consommer tout de suite. Et le lendemain, toute la journée, d’environ 8h à 19h et je n’ai pas eu mal du tout. Les amortis et mes semelles de chez le podologue m’ont bien soulagé. Et les jours suivants aussi. Et dimanche, je ne les ai pas portées et lundi, j’ai eu très mal. Comme quoi, bien mieux qu’un médicament, si vous souffrez d’aponévrosite plantaire, achetez des baskets New Balance* et vous verrez, ça ira mieux très vite. Pour ne pas dire tout de suite.

* message pour la marque New Balance :  vous voulez mon RIB pour me verser quelques sous avec la pub que je viens de vous faire ?

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dimanche 1 juin 2025

quelques précisions

Cette nuit, vers 3h, en revenant au lit après avoir fait un bon gros pipi, je me suis fait une remarque : j’ai fait deux billets sur l’album des 80 ans du président que je viens de commander pour son anniversaire proche. Mais je n’avais pas conscience que pour la plupart de mes milliers de lecteurs… Ah bon, ils ne sont pas des milliers ? Zut, des centaines, alors ? Ah bon, des millions ? Ah, j’en suis ravi. Positivement ravi. Bref, je me suis dit que quelques précisions ne seraient pas de trop car pour la majorité de ceux qui me lisent, peu feront partie des élus à pouvoir feuilleter ce beau livre, celui qui m’a donné tant de mal. Pourquoi en ai-je un peu souffert, de ces presque quinze jours de création ? Parce que quand j’ai totalement inventé certaines cartes, ça m’a demandé beaucoup, beaucoup plus de travail.

Exemple : le président a une passion pour Aliénor d’Aquitaine depuis que nous sommes arrivés à Bordeaux, en 2000. Et j’ai pensé qu’une carte d’anniversaire envoyée de la part de cette double reine de France et d’Angleterre, il y a huit cents ans de cela, ça avait de la gueule. Parce que c’était une sacrée visionnaire, quand même, cette Aliénor de chez nous. Et aussi le poète Ausone, ce poète presque bordelais du quatrième siècle après qui vous savez. Lui aussi, il a participé et il a même écrit un joli poème à la manière de ceux de son époque pour le président. Et puis les chouettes et les hiboux, ses animaux totems. Je n’allais pas les passer sous silence. Eh bien, eux aussi, ces animaux nocturnes ont porté un toast par écrit pour celui qui est tant fasciné par eux. Et les confits de canard aussi, ils ont écrit un mot gentil à l’occasion de cet anniversaire. Car c’est le plat préféré du président, le confit de canard.

Et ce vieux poulet en maison de retraite, qui se déplace en fauteuil roulant alors que sa femme, Paulette, se sert d’un déambulateur… Rescapés de l’élevage Label Rouge du président, dans les années 80, ils ont tenu à lui envoyer une jolie carte pleine d’humour en souvenir du bon temps passer à la ferme, ensemble. Et les routes de montagne qu’il n’aime pas car il a le vertige. Imaginez un peu, écrire une carte de la part d’une route vertigineuse… Et les listes. Oui, parce que mon président est très, très, très organisé, il fait beaucoup de listes. Pour tout. Eh bien, au nom de toutes les listes, certaines lui ont écrit une carte non dénuée d’humour. Et même la cafetière à broyeur s’y est mise, elle aussi. Non, je vous dis, tout ça, ça m’a mis dans une certaine ébullition. Mais je ne regrette rien. Rien de rien.

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avec intelligence artificielle, c’est très chouette

Hier, je me suis un peu énervé contre l’IA dans les appareils connectés et domestiques mais sachez que je ne vais pas faire la grève pour au...